Et sur la terre il n'est que moi, Oui, c'est Blondel! il n'est que moi Qui s'intéresse à ta personne!
Jeunes amants, cueillez des fleurs Pour le sein de votre bergère; L'amour, par de tendres faveurs, Vous en promet le doux salaire. Plein d'un espoir encor plus doux, le soleil nous éclaire,
Dès que Je cueille des fleurs comme vous Pour parer le front de mon père.
Votre main, au bord des ruisseaux, Prépare des lits de fougère; Vous arrondissez des berceaux Pour servir d'asile au mystère : Comme vous, de ces arbrisseaux Je courbe la tige légère, Et de leurs flexibles rameaux J'ombrage le front de mon père.
En accourant à son réveil,
Vous tremblez. Que va-t-elle dire? En sortant des bras du sommeil, Mon père, tu vas me sourire; Vous lui ravissez quelquefois Un baiser qu'ignore sa mère; Moi, chaque matin, je reçois
Le premier baiser de mon père.
L'aimable et gracieux auteur des Lettres à Émilie sur la mythologie, du Conciliateur, des Femmes, vit encore dans la mémoire des vieillards de nos jours. Né en 1760, mort en 1801.
QUAND LE BIEN-AIMÉ REVIENDRA
Quand le bien-aimé reviendra Près de sa languissante amie, Le printemps alors renaîtra, L'herbe sera toujours fleurie. Mais je regarde; hélas! hélas! Le bien-aimé ne revient pas.
Oiseaux, vous chanterez bien mieux Quand du bien-aimé la voix tendre Vous peindra ses transports, ses feux, Car c'est à lui de vous l'apprendre. Mais, mais j'écoute; hélas! hélas ! Le bien-aimé ne revient pas.
Échos, que j'ai lassés cent fois De mes regrets, de ma tristesse, Il revient peut-être sa voix Redemande aussi sa maîtresse. Paix! il appelle; hélas! hélas! Le bien-aimé n'appelle pas.
Cette ravissante romance de Dalayrac, qui en a composé tant d'autres non moins délicieuses, était le triomple de la célèbre madame Dugazon; à l'entendre, on fondait en larmes.
Si Pauline est dans l'indigence, Moi, gràce au ciel, j'ai de l'argent; Pour une honnête et douce aisance Mon avoir sera suffisant.
A la compagne de sa vie
On doit offrir un sort heureux. Ah! quand on prend femme jolie, Il faut avoir du bien pour deux.
Loin d'elle je prétends sans cesse Chasser le chagrin, le souci; Et si parfois de la tristesse Elle éprouve le sombre ennui, J'égayerai ma douce amic, Car moi je suis toujours joyeux. Ah! quand on prend femme jolie, Il faut de la gaieté pour deux.
Pauline, au printemps de son âge, A peine touche à ses quinze ans; Les travaux, les soins du ménage, Pour elle seront fatigants; Mais j'aiderai ma douce amie, Je me sens fort et courageux. Ah! quand on prend femme jolie, Il faut de la santé pour deux.
Vaudevilliste fécond, spirituel; avec Barré, Desfontaines, il fit la fortune du théâtre du Vaudeville de 1792 à 1816. Né en 1752, mort en 1850.
FEMMES, VOULEZ-VOUS ÉPROUVER
Femmes, voulez-vous éprouver Si vous êtes encor sensibles? Un beau matin venez rêver A l'ombre des bosquets paisibles. Si le silence et la fraicheur, Si l'onde qui fuit et murmure, Agitent encor votre cœur, Ah! rendez grâce à la nature.
Mais, dans le sein de la forêt, Asile sacré du mystère,
Si votre cœur reste muet, Femmes, ne cherchez plus à plaire Si pour vous le soir d'un beau jour N'a plus ce charme qui me touche,
« PreviousContinue » |