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AVERTISSEMENT.

par

Le programme arrêté le Conseil royal de l'instruction publique, pour la partie philosophique de l'examen du Baccalauréat, demande aux candidats l'analyse du Discours de la Méthode et celle du Novum Organum. Les leçons du professeur peuvent donner une juste idée du système, mais ne peuvent suppléer à la connaissance de ces monuments philosophiques. D'ailleurs le Discours de la Méthode et le Novum Organum sont de ces œuvres qu'il faut avoir lues et quelque peu méditées, lorsqu'on prétend à une certaine éducation philosophique. La pensée du Conseil royal a certainement été, en demandant aux élèves l'analyse de ces ouvrages, de les rendre familiers à tous les esprits et de les mettre dans toutes les jeunes mains l'Université dirige.

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Nous croyons être fidèle à cette pensée, en réunissant ces deux traités et en les mettant à la portée des élèves de nos colléges et de tous les jeunes gens qui doivent aborder l'épreuve du Baccalauréat. Nous donnons leur traduction nouvelle du Novum Organum. Il est certain pour tous ceux qui connaissent le Novum Organum, que, dans sa latinité un peu étrange et souvent obscure, cet ouvrage admirable ne serait pas lu par la plupart des élèves; c'est donc servir les bonnes études et la philosophie, que de leur en offrir une version à laquelle nous avons donné tous nos soins, et que nous avons rendue, le plus qu'il était possible, fidèle à la pensée de l'auteur.

L'édition de M. Bouillet nous a servi de guide : nous devons beaucoup aux sommaires qui précèdent le texte et aux notes qui l'expliquent; notre traduction était à demi préparée par cet excellent travail.

Nous devons prévenir que nous n'avons pas reproduit complétement le second livre du Novum Organum. L'auteur joint à ses préceptes des exemples très-nombreux, quelquefois très-longuement développés, empruntés pour la plupart à la physique, et où percent des théories souvent contestables. Cette partie de l'ouvrage de Bacon, fort intéressante pour l'historien des sciences, ne pouvait, selon les vues

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qui ont dicté notre travail, être mise en entier sous les yeux de ceux à qui cette traduction est destinée. Nous en avons reproduit la substance; tout ce qu'elle contient a été exactement quoique brièvement résumé, et nous pensons que ces indications sommaires seront suffisantes pour donner à la théorie tout le jour désirable.

Aux deux traités de Descartes et de Bacon, nous avons joint des fragments de la Théodicée de Leibnitz; c'est, après eux et avec eux, le plus grand livre de la philosophie moderne. Le beau mouvement philosophique du XVIIe siècle, qui a son point de départ dans les deux écrits de Descartes et de Bacon, vient se terminer dans ceux de Leibnitz, dont la Théodicée est à la fois le résumé et le chef-d'œuvre. Si la philosophie doit à Bacon et à Descartes ses méthodes, elle doit à Leibnitz ses idées les plus élevées et les plus justes sur la providence divine et l'ordre du monde. Au milieu de toutes les raisons qui justifiaient ce rapprochement, il n'était pas sans un grand intérêt de réunir au premier jet de la libre pensée des temps modernes le fruit le plus parfait qu'elle ait produit.

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