Craignez d'un vain plaifir les trompeuses amorces, Sçait entre les Auteurs partager les talens. REMARQUES. IMIT. Vers 12. Et confultez ces. ] HORACE long-temps vofire efprit & vos for- Vers 38. Art Poetique, Sumite materiam veftris, qui fcribitis, aquam IMIT. Vers 13. La Nature reufe Imitation de cet endroit fertile en Efprits excellens, &c.] du premier Livre de l'Art PoeDepuis ce Vers jufques & com- tique de La Frefnaie Vauquepris le Vers 27. c'eft une heu- lin. Comme tout Peintre n'est parfait en chaque part L'autre une Ode, un Sonnet en l'honneur d'une dame, la trompette entonnant Font bruire d'un rebat l'air autour résonnant. Mais comme avec Apelle, on loue un Timagore Parrafe & Polignot; peignants diversement: Homere feul ainfi, ni Maron feulement N'ont gaigné le Laurier: De cette branche on pare VERS 17. Halherbe d'un Heros. &c.] Les Odes de Malherbe, Voies Sat. IX. Vers 251. VERS 18. Racan chanter Philis, &c.]Les Bergeries de Racan. Voïés Sat. IX. Vers 44. Mais fouvent un Efprit qui fe flatte, & qui s'aime 20 Méconnoift fon genie, & s'ignore foy-mesine. Ainfi Tel autrefois, qu'on vit avec Faret 25 Charbonner de fes vers les murs d'un cabaret Quelque fujet qu'on traite, ou plaifant, ou fublime, Que toujours le Bon fens s'accorde avec la Rime. REMARQUES. VERS 21. Ainfi Tel autrefois] Ibid.qu'on vit avec Faret.] Nicolas Faret de Bourg en me mans, imprimée à la fuite de l'Hiftoire de Georges Caftriot, par Jacques de Lavardin; un Traité des vertus néceffaires à un Prince pour bien gouverner fes Sujets ; la Préface des Oeuvres de S. Amand, dans l'Edition de Paris 1629. in4°. quelques Lettres & quelques Poefies dans les Recueils de fon tems. Outre une Continuation de l'Hiftoire Romaine de Coeffetean, il avoit compofé la Vie de René II. Duc de Lorraine, & des Mémoires du Comte d'Harcourt. Ces trois Ouvrages n'ont pas vu le jour, Il êtoit ami particulier de S. Amant, qui l'a peint comme un illuftre débauché, principalement à caufe de la commodité de fon nom qui rimoit à Cabaret. Voïés PELISSON, Hiftoire de l'Académie, Part. V. IMIT. Vers 22. Charbonner de Nigri fornicis ebrium Poëtam, L'un l'autre vainement ils semblent se haïr; Au joug de la Raison fans peine elle fléchit ; 40 Tousjours loin du droit fens vont chercher leur pensée. De tous ces faux brillans l'éclatante folie. 45 Tout doit tendre au Bon sens: mais pour y parvenir, Le chemin eft gliffant & penible à tenir. Pour peu qu'on s'en écarte, auffi-toft on fe noye. REMARQUES. VERS 1. S'il rencontre un Palais, &c.] Scuderi, L. III. de fon Alaric, emploie près de 5oo. Vers à la defcription d'un Palais,qu'il commence par la façade & finis, par le jardin, 55 Il compte des plafonds les ronds & les ovales. Ce ne font que Feftons, ce ne font qu'Aftragales. Qui ne fçait se borner, ne sceut jamais écrire. J'évite d'eftre long, & je deviens obscur. REMAR Q DE S. VERS 56. Ce ne font que Feftons, ce ne font qu' Aftragales.] Vers de Scuderi. DESP. Ce ne font que Feftons, Nôtre Auteur a changé ce dernier mot, pour faire mieux fentir l'abondance ftérile de ces faifeurs de longues defcriptions, qui s'amufent à décrire jufqu'aux plus petites circonftances. L'Af C'eft ainfi qu'on lit ce Vers dans le Poeme d'Alaric, Livre III. ce ne font que couronnes. IMIT. Vers 62. L'efprit raffafié le rejette à l'inftant.] HORACE, Art Poëtique, Vers 337. Omne fupervacuum pleno de pectore manat. IMIT. Vers 64. Souvent la peur d'un mal,&c.] M. Broffette donne In vitium ducit culpa Ce Vers n'est tout au plus que l'occafion de celui de nôtre Auteur. Voici comme La Frefnaie cela pour une Imitation d'HeRACE, Art Poët. Vers 314. fuga, fi caret arte. Vauquelin Liv. I. de fon Art IMIT. Vers 66. J'évite d'être RACE, Art Poëtique, Vers long je deviens obfcur.] HO 25. L'un n'eft point trop fardé, mais sa Muse est trop nuë, 70 Sans ceffe en écrivant variez vos difcours. En vain brille à nos yeux, il faut qu'il nous endorme. REMARQUES. IMIT. Vers 68. L'autre a peur HORACE de ramper, il fe perd dans la nuë.] 230. Art Poëtique Vers Aut dum vitat humum, nubes & inania captat. VERS 71. & 72. Un file trop,, Cette Critique eft abfolument fauffe. Le Précepte de nôtre Auteur ne contredit point celui d'Horace, renfermé dans le Vers 120. de la feconde Epître de fon II. Livre, M. Defpréaux ordonne d'éviter le plus grand de tous les défauts; celui par lequel toutes les beautés font obfcurcies; celui qui caufe que le Stile le plus exact, le mieux foutenu, fatigue, ennuie, fait bailler: la monotonie, l'uniformité de ton. Horace prefcrit au Stile trois quali tés, fans lefquelles il ne fauroit être bon. Il faut qu'il foit rapide, coulant & pur. Ces trois qualités ne font point contraires à la variété, que nôtre Auteur exige dans les difcours, Elles ne produifent point cette égalité vicieufe, cette uniformité de ton, qu'il condamne. Virgile, pour me fervir du même exemple que Desmarêts, eft en même tems le Tome II. dit-il, êtant toujous égal; & Horace dit, qu'il faut qu'un Poëme aille toujours d'une même force, comme un beau fleuve qui coule toujours avec même force & pureté. puroque fimillimus amni,,. plus égal & le plus varié de tous les Poëtes. Il est égal en ce que, toujours femblable à lui-même, il fait par tout conferver le caractère propre au genre d'Ouvrage, qu'il compofe. Il eft varié, parce que, fans cefler de fe reflembler, fans fortir du caractère propre à fon Ouvrage il prend le ton qui convient chaque objet particulier. Un Poëte auffi conftamment monotone que Desmarêts, n'êtoit pas en êtat de comprendre qu'on ne peint pas une Tempête des mêmes couleurs qu'une Bataille; & qu'il faut d'autres nuances pour l'Elifée que pour le Tartare. Mais quelque variété, que la différence des objets doive mettre dans le Stile, on n'en doit pas moins toujours & par tout le rendre rapide, en évitant ces termes oififs, qui ne forvent qu'à rallentir la marche |