Quitté, pour le bouffon, l'agréable & le fin, Dans ce fac ridicule où Scapin s'envelope, 330 REMARQUES. fur le Vers 399. cette obferva- trop ami du Peuple ait fait fou Qu'on eut acquis de gloire & ravi le Parterre Aux Dandins de la Grèce on avoit fait la guerre, Quel Mime eut mieux atteint l'art fortuné de plaire, Eh! Rome auroit peut-être applaudi sans scrupule Ce fac eft toûjours eftimé de la Eft-il néceffaire, que je dife avec M. Broffette : Ce n'eft pas Scapin qui s'enveloppe dans un fac. C'eft le vieux Géronte à : Le Comique, ennemi des foupirs & des pleurs, Il faut que fes Acteurs badinent noblement : REMARQUES. qui Scapin perfuade de s'y en,,veloper. Mais cela eft dit figurément dans le Vers 399. parce ,, que Scapin eft le Heros de la Pièce, Au fujet de Tabarin voiés Chant I. Vers 86. VERS 401. Le Comique, ennemi, &c.] Que penfer d'une Décifion auffi hafardée, que celle que ce Vers & le fuivant contiennent. S'imaginera-t-on que M. Despréaux n'ait pas connu toute l'étendue du domaine de la Comédie? S'imaginera-t'on encore que, fachant qu'elle eft & doit être la peinture de la vie morale des Hommes, il ait ignoré qu'elle a droit fur toutes Plus enclins à blåmer rire tous feuls du trait d'efprit, qui leur a fait qualifier de Comique attendriffant, de Comique Larmoïant, de Tragique Bourgeois, les heureux Effais d'un nouveau genre de Comédie ; & fouhaitons qu'on puifle bientôt nous donner dans le même genre des chefs-d'œuvre, où nous n'aïons point à demander plus d'intelligence du Mécanisme Dramati que, plus d'exactitude de Langage, & plus de correction & d'égalité dans la Verfification. VERS 405. Il faut que fes Acters badinent noblement.] Ce Pré > les paffions humaines, fur tous les effets qu'elles produifent, & que, par une conféquence néceflaire elle peut & doit même, felon la nature des fujets qu'elle traite, admettre ce qu'il appelle ici de Tragiques douleurs, Qu'on parte de ce qu'eft la Comédie en elle-même, &, fans beaucoup de chemin, on aura bientôt trouvé dans les conféquences de ce principe, de quoi fe convaincre du faux de tous les raifonnemens, par lefquels on a prétendu nous forcer à révoquer des applaudiffemens légitimement donnés. Laiflons certains Auteurs, connus pour être que fçavans à bien faire, que cepte pêche par trop de généralité. Certains Perfonnages de la Comédie ne doivent badiner noblement. Mais un Homme de Collége, un Marchand, un Ar tifan, un Valet, une Soubrète, une Servante, un Païfan, doivent badiner chacun d'une manière conforme aux lumières au goût, aux mœurs de leur êtat. Et tout cela ne les conduira certainement pas à badiner noblement. On ne doit pas, dans la Comédie, être moins attentif à peindre le caractère propre à chaque êtat, à chaque profes Que l'Action marchant où la raifon la guide, Que fon ftile humble & doux fe releve à propos, REMARQUES. fion, qu'à rendre celui de cha- tre Auteur a comprife implicite- Etudiez la Cour, & connoissez la ville: mais elle demandoit qu'il en- Telle aimable en fon air, Dans l'un & l'autre endroit, il VIRS 411. -paffions finement n'est plus froid qu'un écrit Où l'efprit brille aux dépens de l'esprit? Aux dépens du bon fens gardez de plaifanter. Et court chez fa Maiftreffe oublier ces chansons. Ce n'eft pas un portrait, une image semblable; 420 C'est un Amant, un Fils, un Pere veritable. J'aime fur le Theatre un agreable Auteur, Qui, fans fe diffamer aux yeux du Spectateur, Plaist par la Raifon feule, & jamais ne la choque. Mais pour un faux Plaifant, à groffiere équivoque, 425 Qui pour me divertir, n'a que la saleté ; Qu'il s'en aille, s'il veut, fur deux treteaux monté, REMARQUES. VERS 415. VERS 424. Mais pour un faux préfent, & qui crût que Poison vouloit le jouer quoique cela fût arrivé fans deffein. Poisson, qui s'en apperçut changea quelque chofe à fon habillement dans le refte de la Pièce; mais cela ne fatisfit point M. Colbert. BROSS. Le Poiffon, que nous avons aujourd'hui au Théatre eft le petit-fils de celui dont il s'agit dans cette Remarque. En a-t-il hérité les talens, ou fommesnous plus difficiles que nos Pères? VERS 426. fur deux treteaux monté. ] A la manière des Charlatans, qui jouoient leurs Farces à découvert & en plein air au milieu du Pont-neuf. Autrefois c'êtoit près de la Porte de Nefle, dans la Place où l'on Amulant le Pont-neuf de fes fornettes fades, REMARQUES. a bâti depuis le College Mazarin. M. Defpréaux difoit des mauvaises Pièces de Theatre qu'elles n'êtoient bonnes qu'à jouer en plein air. BROSS. C'est dommage que dans les cing derniers Vers nôtre Auteur ne faffe que paraphraser la même pensée, qu'il a deja rimée vingt Vers plus haut. Mais fon employ n'est pas d'aller dans une place, |