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Y si al calor de redentora idea en apretado, en fraternal abrazo el Arte nos unió, ¡bendito sea!

Mr. E. M. REPULLÉS Y VARGAS

¡PAS ADIEUX!

A NOS CONFRERES LES ARCHITECTES ETRANGERS

Sonnet.

Après bien peu de temps, tout ça sera fini,
Et vous retournerez dans vos chères maisons,
Mais vous aurez jeté ici les fondations

Pour un grand édifice, qui vite sera bâti.

Les murs seront levés avec des sympathies:

Et, ayant pour contreforts les plus grandes affections,
Ils soutiendront la vôute de notre admiration
Par vos solides talents et vôtre courtoisie.
Le toit, de l'amitié, aura la couverture,
Il portera l'empreinte de l'art le plus exquis,
Et des mains enlaceés formeront les bordures.
Mais; confrères, pour bâtir ce charmant édifice,
Qui devra s'élancer de la terre jusqu'au Cieux,
Il faut dire ¡Au revoir! Ne disons pas ¡Adieux!

Mr. GAUDET

Au nom du Gouvernement de la République française et particulièrement de Mr. le Ministre de l'Instruction Publique et des Beaux Arts qui m'a fait l'honneur de me déléguer près de vous, après avoir respectueusement porté la santé de S. M. le Roi et de S. M. la Reine Mère, je suis heureux de vous affirmer les sentiments de gratitude émue que je remporterai de mon séjour en Espagne et que je ne manquerai pas de faire connaître à mes compatriotes.

Certes toutes les sympathies des étrangers appelés par ce Congrès vous sont acquises. Peut-être cependant me sera-t-il permis de dire qu'aucunes ne peuvent être plus vives que celles des Français, vos voisins immédiats. Louis XIV disait: Il n'y a plus de Pyrénées; c'était une parole de Roi s'adressant á un Roi. Aujourd'hui, grâce à tous les progrès de la civilisation, c'est entre deux nations qu'il n'y a plus de Pyrénées; entre l'Espagne et la France il n'existe plus ni barrière ni obstacle, mais seulement une ligne majestueuse d'éternelle beauté, de beauté commune et indivise, qui laisse subsister l'originalité de chaque pays, sans arrêter ni les pensées affectueuses, ni le battement des cœurs à l'unisson!

Nous, Français, nous aimons le caractère espagnol. Nous saluons en lui l'idéal de la noble Majesté, de la fierté chevaleresque.

Les poètes sont assurément les porte-paroles de leurs contemporains; et bien chez nous, Corneille au XVIIe siècle, Victor Hugo au XIX, voulant peindre les figures héroiques du Cid ou d'Hernani, ont bien senti que les vertus un peu surhumaines dont ils les décoraient, ne pourraient paraitre vraisemblables que s'ils les attribuaient à des espagnols et peut-être en les plaçant dans des lieux comme ceux que vous nous avez montrés, et l'accueil fait à ces héros par un public enthousiaste a bien fait voir que la nation entière pensait comme les poètes.

Permettez moi donc de m'élever momentanément plus haut que ne semble l'autoriser un Congrès professionnel; depuis une semaine nous avons dit tout ce que l'Architecture pouvait nous sugérer et nous en conserverons le souvenir ineffaçable; mais aujourd'hui puisque j'ai l'honneur de parler ici comme Français, et me couvrant du souvenir prestigieux de ces poètes évocateurs de la grandeur et de la noblesse de l'âme espagnole, je ne crois pas outrepasser mon droit en levant mon verre, au nom de la Nation française, à la prospérité de la Nation espagnole en joignant à tous nos vœux, l'expression de notre plus cordiale fraternité. (Applaudissements prolongés.)

Mr. HARMAND

Monsieur le President, Mesdames et Messieurs:

Permettez moi de saluer le Congrès au nom de la Caisse de Défense mutuelle des Architectes, une des Sociétés qui rend les plus grands services en France, à la protection des intérêts professionnels des Architectes.

En ma qualité de Conseil Judiciaire, je ne suis que le très indigne Délégué de cette Société, qui aurait été représentée au milieu de vous par le très éminent Mr. Moyaux, membre de l'Institut, Président sortant de la Société Centrale et de la Caisse de Défense des Architectes et par le très distingué Mr. Charles Lucas, Secrétaire dévoué de cette Société.

Je regrette qu'ils ne soient pas au milieu de vous pour jouir de la cordialité affable avec laquelle vous avez accueilli tous les Congressistes, sans doute le récit de vos fêtes et de nos excursions à travers vos villes glorieuses, et de vos monuments merveilleux, leur causera un vif chagrin de n'avoir pu s'y trouver, mais ce récit, que je ne manquerai pas de leur faire, leur donnera aussi une part de la joie que nous avons éprouvée parmi vous.

De la Caisse de Défense mutuelle je ne dirai très brièvement qu'une chose: c'est qu'elle a pour but d'assurer à vos confrères français une

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Fac-similé du Menu du Banquet d'Adieux. (Dessin et composition de Mr. Urioste y Velada).

(Phot. Hanser y Menet).

défense utile de leurs intérêts; et par conséquent de leur droit de propiéte artistique. A cet égard je tiens à remercier tout particulièrement l'auteur du joli Menu qui a été remis à chacun de nous, notre ami Urioste, qui a trouvé pour notre banquet un symbole charmant.

Il figure une folie femme levant son verre devant une image de beauté qui fait apparaître l'image de la cathédrale de Burgos. Cette merveilleuse Cathédrale, une des plus belles entre celles si nombreuses dont votre belle Espagne peut être si fière, a eu au temps de son origine un Architecte dont nous ignorons hélas! le nom. Si la propiété artistique avait été pratiquée à cette époque, nous connaitrions son nom et nous pourrions contribuer à célébrer son génie. J'espère qu'un de vous saura dans ses recherches archéológiques, retrouver ce nom et nous mettra à même de lui rendre un hommage mérité. Ce sera là, accomplir un devoir de famille.

Je bois à votre propriété artistique qui vous mettra à même de jouir de vos efforts et de faire respectér votre mérite d'auteur.

Et puisque le mot de famille vient d'être prononcé, permettez-moi de dire que nous, les étrangers, nous avons laissé au delà de vos frontières une famille à laquelle se sont reportées nos affections pendant notre séjour au milieu de vous. En vous quittant, nous laissons ici une autre famille à laquelle nous unit une foule de liens d'affections, créés pendant ce Congrès.

Nous allons en vous quittant regretter que la distance nous sépare, mais nous penserons avec plaisir au Congrès de Londres, où nous nous reverrons et nous vous disons: à bientôt.

<Viva España y sus Arquitectos». (Applaudissements prolongés.)

MR. VELAZQUEZ

Parle en dernier terme mettant fin aux discours par le suivant: J'accomplis, Messieurs les Congressistes, un devoir bien agréable pour moi, qui est celui de vous remercier tous au nom du Comité exécutif, sans distinctions de nationalités, ni frontières, devant repéter ici que pour nous, elles n'existent point. Je viens vous prier aussi, de même ceux qui êtes venus comme Délégués de vos Gouvernements respectifs, que ceux qui vous trouvez parmi nous par votre propre initiative, que vous soyez les interprètes auprès de vos compatriotes des sentiments de notre profonde gratitude et, plut à Dieu, que l'union et la sympathie que vous avez su éveiller chez nous, puisse s'étendre à toutes les branches de l'activité humaine, devenant un gage de paix et d'harmonie fraternnelle entre tous les peuples, gage qui permettrait la réalisation du désir utopique de la Paix Universelle, et que dans

l'avenir, les luttes entre les peuples ne soient sinon des luttes d'émulation entre eux, pour la meilleure résolution des problèmes complexes de la vie.

Etant donné, malheureusement, que ce désir est irréalisable; que ces Congrès servent au moins à augmenter les liens qui nous unissent à nous tous, qui exerçons la même profession et que, dans n'importe quel pays où nous nous trouvions, nous n'ayons pas à nous considérer comme des étrangers, mais bien comme membres d'une seule famille. L'industrie pourra être une cause de lutte entre les peuples, afin d'obtenir un débouché à ses produits; les Beaux Arts ne le seront jamais, et l'on peut les qualifier avec justice d'Arts de la Paix.

Les questions traitées dans ce Congrès sont toutes d'une importance transcendentale, les unes, de réalisation facile, d'autres, exigeant une étude précise, complexe et méditée; mais, ne serait-ce que par le fait d'avoir établi une relation internationale pour la défense des œuvres d'Art Architectural, le labour de ce Congrès ne saurait apparaître comme infécond.

Il y a plus d'un an, je manifestais, à l'occasion d'une Solemnité Académique, que les Beaux Arts avaient la haute mission de transmettre aux générations futures tout ce qu'une époque possède d'original et propre, que sans cet enseignement si efficace, elles méconnaitront toujours, ce qui fut essentiel dans les siècles passés, et que par tant, c'est un devoir aux peuples de conserver et de garder comme un précieux trésor, tous les témoignages que les générations laissèrent de leur état social et j'ajoutais que si cette conservation et soins correspondent à la nation qui possède ces témoignages, leur propriété est universelle. (Grands applaudissements.)

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