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ville et fonda l'ancien Palais Episcopal, dont les incomplètes tours qui restent de son ancienne ceinture, présentent encore des intéressants exemplaires de l'architecture militaire de l'époque.

A la fin du XVme siècle s'éleva, sous la direction de Pierre Gumiel, le beau Temple appelé par le Pape Léon X «La Magistral», où son auteur appliqua aux voûtes du déambulatoire, la belle solution. donnée par Petris Petri à celui de la cathédrale de Tolède.

La grande Eglise de Santa María, emplacée dans la Place de la ville, outre ses voûtes en arcs ogives allemands, conserve l'intéressante chapelle mudejar de Santiago qui a l'inestimable valeur historique, d'avoir été baptisé dans ses fonts baptismaux, l'immortel Cervantes, une des plus grandes gloires, non seulement de l'Espagne, mais de la Terre.

Sont intéressants surtout dans cette ville, les ouvrages érigés par l'immortel Cardinal Gimenez de Cisneros, aussi sage que vertueux, qui, comme Régent de l'Etat, et s'anticipant à son époque, entrevit l'impérieuse nécessité de porter les armes espagnoles de l'autre côté du détroit, pour établir un seul Royaume des Pyrenées à l'Atlas.

A ce mémorable Prélat doit Alcalá la fondation de la célébre Université Complutense, et dans cette ville il publia sa fameuse Bible polyglote, ouvrage qui lui acquérit encore plus de mérite, non seulement pour les grandes connaissances bibliques et filologiques que sa rédaction exigea; mais encore, par les immenses difficultés de tout genre, qu'il eut besoin de vaincre, pour employer de si multiples caractères, dans les commencements de l'Art de Guttenberg.

Dans sa célèbre Université reposaient autrefois les restes du grand Archevêque, sous un monument qui constitue une des plus belles productions de l'Art de la Renaissance, et qui fût transporté, de nos jours, à l'Eglise Magistral.

Quant au palais épiscopal, ses façades, son escalier et les magnifiques planchers de ses salons, font de ce monument un des plus intéressants exemplaires de la Renaissance. Et sont surtout magnifiques les fenêtres et le plancher du salon des Conciles, qui montrent les plus beaux entrelacements géométriques, les admirables pignes stalactites, dont le superbe effet est obtenu par trois formes prismatiques primaires, étendues seulement à sept formes orlées, de même que les plus admirables mélodies musicales sont seulement obtenues par les sept notes de l'escale. Et afin que ce riche plancher soit plus charmant, il est encore enrichi par de brillants ornements de policromie perse.

Bien notable aussi, l'escalier du Couvent des Religieuses Carmélites déchausées, qui appartient à la Renaissance, et, digne de mention spéciale, la belle voûte de la tour anglo-normande de Saint Torcaz,

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Médaille commémorative du Congrès, Offerte à Messieurs les Congressistes par la Municipalité d'Alcala.

(Phot. Hauser y Menet).

qui fut transportée à l'artistique maison érigée dans cette ville par feu, le notable artiste, Mr. Laredo.

A la vue et souvenir des insigne beautés architectoniques de cette ville, l'âme de l'artiste éprouve le plus profond chagrin, en voyant prochaine leur destruction, si on ne vient bientôt à leur secours, et on n'y réalise les indispensables œuvres de conservation.

Je finis, MM. les Congréssistes, en vous priant d'agréer mes sincères remerciements pour avoir eu la patience de m'écouter.

Permettez moi finalement, illustres habitants d'Alcalá de Henares, de vous exprimer la satisfaction qui remplit mon âme pour avoir eu cette occasion d'exposer dans mon pauvre et rude langage les gloires d'Alcalá de Henares, Ville à laquelle je suis redevable de tant de preuves d'attention et où j'ai choisi parmi ses vertueuses filles, la compagne de ma vie.

L'auditoire fait une ovotion enthousiaste à l'orateur.

Mr. le Maire salue les Congressistes au nom de la ville, et se félicite de leur présence. Il dédie un éloquent paragraphe aux gloires de la Patrie qui ont été l'orgueil de l'Université de cette ville.

Après avoir prononcé des phrases remplies d'affection pour tous les Congressistes, il offre au nom de la ville une médaille artistique et expressément frappée pour commémorer la visite, à Alcala, du VIme Congrès International d'Architectes.

Mr. Veláquez, Président du Congrès, remercie vivement M. le Maire de son présent délicat, ainsi que de ses offres généreuses. Il prononce des phrases de chaleureux éloge adressés aux Autorités et aux personnes qui ont pris part à la réception affectueuse faite aux expéditionnaires.

A deux heures les excursionnistes prennent le train pour Guadalajara, agréablement impressionnés par la visite à Alcala, et faisant des commentaires très flatteurs au sujet des merveilles artistiques que renferme la ville historique et hautement satisfaits de l'accueil favorable dont ils ont été l'objet.

A l'arrivée à Guadalajara les mêmes manifestations de sympathie envers les Congressistes se répétèrent et ils arrivèrent à la ville dans les voitures préparées à cet effet et accompagnés de MM. le Maire, Gouverneur, Autorités locales ainsi que d'une brillante représentation de l'Académie du Génie militaire.

Ils visitèrent le palais de l'Infantado» et s'émerveillèrent des richesses qu'il renferme. Bon nombre de photographies de l'ensemble et de détail furent prises par les expéditionnaires. Ils se dirigèrent ensuite, et dans des voitures, aux œuvres du Panthéon de la Duchesse

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de Sevillano et à l'Asile d'Orphelins, élevés aux frais de cette Dame et dirigées par l'Architecte M. Velázquez. Les Congressistes les parcoururent attentivement en se rendant compte des procédés de construction. Ils examinèrent les différentes parties de la fabrique et eurent des phrases de grand éloge, bien méritées, pour l'œuvre de Mr. Velázquez.

Dans la cour de l'édifice, un lunch splendide fut offert aux expéditionnaires et MM. le Comte de Suzor, Cannizzaro et Çarvalheira profitèrent de cette occasion pour prononcer de chaudes allocutions de félicitation, adressées à Mr. Velazquez pour son travail et de vive admiration et simpathie pour l'Egpagne. Ces paroles furent interrompues par de bruyants applaudissements.

Galamment invités à visiter l'Académie du Génie militaíre, MM. les Congressistes s'y rendirent avant d'aller à la gare et parcoururent toutes ses chaires et dépendances, accompagnés dans leur visite par le Colonel et Chefs de la dite Académie, qui, avec l'amabilité proverbiale qui caractérise l'Officialité de notre Armée, leur donna toutes les explications concernant ce Centre.

A cinq heures et demi, l'expédition retourna à Madrid et l'on peut assurer que cette excursion à resséré considérablement les liens d'affection fraternelle, qui s'étaient déjà manifestés pendant la durée des travaux de cette Assemblée Internationale.

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