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2o Les matériaux sélicatés par voie sèche tels que le silex fondu et moulé, les briques légères, etc.

3o Les matériaux à base de plâtre.

Si l'on tient compte de la grande différence des propriétés, que nous offrent les divers matériaux qui se présentent à notre disposition pour la construction des édifices, il s'ensuit que les formes doivent changer selon la nature des matériaux.

Un pilier ou une colonne en granit ou porphyre pouvant résister à une charge 5 fois plus grande qu'une colonne en pierre tendre, il serait absurde de donner la même dimension aux deux colonnes.

La colonne en pierre tendre devrait avoir une dimension 5 fois plus forte, que la colonne en granit, dans la supposition que leur hauteur fut la même. La forme sera donc tout différente.

De même s'il s'agit de l'emploi du bois ou du fer pour le même usage, par exemple une poutre en bois, qui reçoit les solives d'un plancher, devra avoir un profil tout autre qu'une poutre en fer.

Il faut donner des formes appropriées aux besoins auxquels la construction doit répondre; l'économie et le sens commun nous dictent la loi, qu'il ne faut jamais employer plus de matière que la solidité et les exigences de la durée ne demandent.

Une colonne en fonte devra avoir une forme répondant à sa nature, elle devra montrer que la forme est obtenue par le moule et on ne devra nullement imiter ni une colonne en pierre ni une en bois; la base devra avoir une assiette large et sa terminaison devra être en rapport avec les pièces qu'elle aura à porter.

Un corbeau en pierre ne pourra jamais servir de modèle à une console en bois ou en fer de fonte. Ces matériaux exigent des formes entièrement differentes à cause de leurs proprietés distinctes; à la fin du siècle dernier, on s'est beaucoup préoccupé de trouver un nouveau style, sans concevoir que le style est la manifestation d'un idéal établi sur un principe.

On a parlé les derniers temps du modern style, mais si l'on juge les productions, surtout en architecture, qui sont venues à notre connaissance, nous devons pour une grande partie classer ces conceptions dans la catégorie de celles qui manquent totalement de style.

En Autriche, Allemagne, on a organisé une propagande pour ces formes à la mode, qu'on caractérise comme n'ayant jusqu'ici pas encore existé, noch nie da gewesen».

Mr. de Vestel nous a donné la caractéristique de ce qu'on doit distinguer en parlant de l'architecture moderne. Il a dit qu'il y a des architectes modernes parce qu'ils répondent par leurs œuvres, franchement, aux besoins du temps moderne en employant les produits

que les temps modernes mettent à leur disposition, tandis qu'une autre catégorie s'efforce a produire des formes, soi-disant modernes en nous donnant des pastiches de l'époque des Louis, soit XIV-XV-XVI, même de l'Empire et de l'Antiquité.

On veut rompre avec l'histoire et l'expérience, mépriser tout raisonnement, toute logique, être aveugle pour tous les principes qui en résultent; abandonner la voie ordinaire par laquelle l'architecte fait naître dans son cerveau sa conception, formée par des observations faites sur la nature, empruntées à la science et à des créations antérieures.

L'Architecte doit procéder comme la nature dans ses œuvres, en employant les mêmes éléments, la même méthode logique, en observant la même soumission à certaines lois, les mêmes transitions. Le jour où le premier homme a tracé sur le sable un cercle à l'aide d'une baguette pivotant sur un axe, il n'a pas inventé le cercle, il a trouvé une figure éternellement existante. Toutes les découvertes en géométrie sont des observations, non des créations; car les angles opposés au sommet n'ont pas attendu que l'homme eut constaté leur propriéte pour être égaux entre eux.

L'Architecture, cette création humaine, n'est donc de fait, qu'une application de principes qui sont nés en dehors de nous et que nous nous approprions par l'observation.

La géométrie toute entière existait dans l'ordre universel, nous en avons observé les lois et nous les appliquons.

Il en est de même avec les propriétés des matériaux dans la nature.

Nous pouvons jusqu'à un certain point violenter les matières, les métaux par exemple, nous pouvons les soumettre à des formes arbitraires, mais la pierre, le bois nous sommes bien forcés de les prendre tels que la nature nous les fournit, de les poser suivant certaines lois, qui ont commandé la formation de ces substances et par suite, de concevoir une structure qui s'accorde avec leurs qualités. Une bonne et belle architecture ne s'obtient qu'à ces conditions; à savoir: que la matière étant donnée, la forme d'art qu'elle rêvet ne saurait être que la conséquence harmonieuse de ses proprietés adoptées à la destination; que l'emploi de la matière soit proportionné à l'objet.

Les proportions sont relatives et non absolues; non point relatives comme nombre, mais relatives en raison de la matière, de l'objet et de sa destination.

Pour enfanter un style nouveau, il faut avoir un principe générateur, qui est que l'emploi de la matière doit se faire en raison de ses qualités et en laissant apparaître toujours les moyens mis en œuvre.

Ainsi dans le corps humain on distingue la charpente du squelette, l'attache des muscles et le siège des organes.

La forme du corps n'est que la consequénce de l'emploi des divers organes.

Le résultat, l'ensemble du monument aussi bien que chacune de ses parties, doit répondre exactement et sans concession aucune à la destination.

Si donc ayant un jour d'autres matériaux à notre disposition, d'autre besoins à remplir, nous suivons la marche indiquée plus haut, nous parviendrons à créer de nouvelles formes, qui ne manqueront pas de produire un style nouveau, si ce sont des artistes, des constructeurs, des architectes en un mot, qui créent ces œuvres.

N'avons nous pas assisté à la révolution dans les formes, les pleins et les vides, qui sont les résultats de l'introduction du fer dans les grandes constructions? Nous voyons les matériaux métalliques primer les autres, au point qu'on peut affirmer qu'il caractériseront notre époque.

On a prétendu, que le raisonnement, le calcul et la mise a nu, des moyens de construction pour obtenir l'expression architecturale étaient nuisibles au sentiment du beau; si cela était vrai, on devrait juger, que le beau est contraire au sens commun, ce que personne ne soutiendra, j'espère.

Ce n'est du reste pas la mise a nu des moyens des constructions, que nous voulons, mais c'est contre le mensonge dans l'architecture que nous protestons, c'est contre l'abus des matériaux et le mépris des lois qui constituent la solidité et la durée des œuvres d'art.

On a dit que les architectes qui exigent que pour les œuvres de l'architecture, on doive tenir compte de la juste application de la forme à l'objet et à son emploi ou sa fonction, confondent deux choses bien distinctes; le raisonnement et le sentiment en prétendant qu'une forme logique est nécessairement artistique; au contraire, il faut retourner la phrase toute forme artistique doit être logique, sans cela elle pêche contre le bon sens.

Des professeurs d'architecture ont enoncé l'idée qu'à l'avenir l'Ingénieur devait concevoir la construction et indiquer les points essentiels et que la partie Artistique serait dévolue à l'architecte.

Nous ne comprenons pas qu'un Professeur puisse émettre de pareilles idées.

L'architecte, s'il mérite ce nom, doit être l'auteur de toute son œuvre; pendant le moyen âge on a très bien compris que l'homme qui avait conçu dans son cerveau l'édifice devait être nécessairement le maitre de l'œuvre.

Comment parviendrait-on a obtenir l'unité, l'harmonie, si nécessaires pour créer une œuvre d'art, si la construction d'un édifice était le travail d'un Ingénieur d'un autre cerveau, que celui qui l'aurait fait naître.

Jamais une semblable création ne pourra avoir du style et jamais elle ne sera une œuvre d'art, mais un amas d'emprunts et de combinaisons, qui n'aura guère de mérite artistique.

L'histoire de l'architecture nous montre une succession de styles, qui se transmettent la mission de développer cet art.

Les styles successifs subissent il est vrai, la loi générale qui les fait naître, progresser et decroître, mais ils lèguent chacun aux époques à venir un progrès qui est utilisé à son heure.

L'art Egyptien, les arts de la Grèce, les construction Romaines, les monuments Byzantins ont contribué à faire éclore dans nos pays occidentaux une architecture qui devint le commencement d'un principe de structure nouveau procédant comme la nature, elle même, se développant sans obstacles pendant six siècles et produisant des monuments plus importants et en plus grand nombre que ceux que les siècles passés avaient vu se produire.

Ona dit que les exigences modernes demandent d'autres formes pour répondre à ses besoins, je ne pense pas que les principes que je viens de soumettre à votre appréciation pourraient par leur application être un obstacle à répondre à ces besoins nouveaux.

Au contraire, c'est dans l'application de ces principes que nous pourrons satisfaire entièrement à toutes les exigences des temps modernes sans léser les lois du Vrai, du Beau et du Bien.

M. Mauricie Jalvo y Millan.-Madrid: formule les conclusions suivantes à ce thème (Voir son Rapport á l' Appendice N.° 5)

CONCLUSIONES.

1. Es indispensable que los Arquitectos apliquen y estudien los nuevos procedimientos constructivos para unirlos á la forma artistica y que siempre conserven nuestras construcciones el sello del arte, que llegarían á perder si la economía mal entendida sigue inspirando como hasta aquí en ellas, y para que en las obras en que no es pié forzado la economía, no se gaste más de lo que se debe, tomando de cada procedimiento lo que con menos gastos resuelva el problema que tengamos planteado.

1. De todos los nuevos procedimientos constructivos el hormigón armado es el que más y mejores auxilios puede prestar á la forma artistica porque su manera de ser y ejecutarse permite construir decorativamente.

3. El hormigón armado no impone ninguna forma determinada, acepta la que el artista crea y el constructor construye, si los Arquitectos lo estudian, habrá perfecta unidad entre el constructor y el artista y se aumentará el buen aspecto de los edificios y su duración.

CONCLUSIONS.

1. Il et indispensable que les architectes étudient et appliquent les nonveaux procédés de construction pour les unir à la forme artistique et que nos constructions conservent toujours le sceau de l'art, sceau qu'elles parviendraient à perdre si une économie mal comprise continuait à régner comme elle le fait jusqu'à present, sur les dites constructions, et afin que dans ces œuvres où l'économie n'est point de rigueur, il ne soit pas dépensé plus du nécessaire, prenant de chaque procédé ce qui, à moindre côut, vienne à résoudre le problème que nous avont posé.

2.a Parmi tous les nouveaux procédés de contruction, le béton armé est celui qui prête les meilleurs services à la forme artistique, étant donné que sa façon d'être et de s'exécuter permet de construire décorativement.

3. Le bêton armé n'impose aucune forme déterminée, il accepte celle que crée l'artiste et que construit le constructeur, si les architectes l'étudient, il y aura une unité parfaite entre le constructeur et l'artiste, et le bon aspect des édifces ainsi que la durée de ceux-ci augmenteront.

Discussion.

Mr. Fort, Professeur à l'Ecole d'Architecture de Madrid.

Sr. Presidente, Sres Congresistas:

Debo á la suerte un favor y un disfavor; el disfavor es contender en este tema con los autores de los discursos que acabais de oir y que son tan notables como habéis podido apreciar; el favor consiste en que muchas de las ideas que acaban de exponerse vienen en apoyo de las conclusiones que he tenido la honra de presentar al Congreso.

En el razonamiento que las acompaña y que voy á desarrollar ahora, se establece como base un principio que todos conocéis, pero que es preciso recordar porque corresponde al lenguaje que es indispensable hablar para poder entenderse en materia de arte. Si en la construcción arquitectónica ha de haber belleza expresiva, hay que buscarla en la forma que han de afectar nuestras concepciones, y solo cuando esta forma hace valer la naturaleza y las condiciones del material revelando la función que desempeña en armonía con el carácter del edificio, es cuando verdaderamente puede llamarse artística; y en

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