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dier; qu'il faffe le moindre excès, il eft malade; c'est-à-dire, dès que, auffe-tôt que, ou s'il faits on le regala, que, ou en forte que rien n'y manquoit, on l'a traité que bien, que mal, ou tant bien que mal; approchez, que, ou afin que je vous embraffe; je ne ferai point content, que je ne l'aïe vû, ou à moins que je ne l'aïe vû, ou jufqu'à ce que je l'aïc vû; je ne l'ai point fervi, que je n'en aïe eu du chagrin, ou fans que j'en aie eu du chagrin, il me verroit mourir, qu'il n'en feroit point touché, c'est-à-dire, & cependant, &c. Tout habile qu'il eft, ou quoiqu'il foit habile, il s'eft cependant trompé ; tout rempli qu'il étoit de fes préjugés, les meilleures raifons ne firent aucune impreffion fur fon efprit; c'est-à-dire, comme il étoit rempli, &c. Dépêchons-nous, que, ou de peur que, de crainte que la nuit ne nous furprenne; s'il le veut, & que vous le vouliez, ou & fi vous le voulez, on ne doit point pécher, quand tout le monde pécheroit, &que perfonne ne feroit fon devoir,c'est-à-dire,.

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quand perfonne, &c. Comme c'est une chose réfolue, & que vous voudriez vainement vous y opposer, ou, & comme &c. Que dans ces trois demiers exemples, eft mis pour les conjonctions fi, quand, comme qui font déja exprimées auparavant. C'est au ciel qu'on voit Dieu; c'est-àdire, où on voit. Dieu; il y a 7..ans que Loiiis XIV. eft mort, ou depuis que, &c. Il viendra un tems que, ou lorsque, ou auquel. On ne refpecte les Tyrans que par feinte, ou, on refpecte les Tyrans feulement par feinte il ne fait + d'arriver, ou, il vient d'arriver tout à l'heure; il ne fait que jouer, ou, il joue toûjours. Que regit le même mode que la conjonction pour laquelle il eft mis, excepté quand il eft mis

que

;

pour s'il le veut, & que vous le vouliez ; & dans cette phrafe: tout fage qu'il eft; c'est-àdire, quoiqu'il foit fage.

VIII. On met que de avant un infinitif, au lieu de que tout feul, excepté quand il est entre deux infinitifs qui n'ont point de regime. J'aime mieux mourir, que d'offenfer Dieu; plûtôt mourir que pécher.

On met que ne après un comparatif, & après autre, autrement, quand il fuit un verbe. Il eft autre, ou plus habile que je ne penfois.

L

II. PAR.T I E.

De la Syntaxe.

n'eft

A Syntaxe autre. chofe que la conftruction & l'arrangement des mots felon la convenance qu'ils ont entr'eux, ou felon la force que l'un a de regir ou de gouverner l'autre, Ic prenant après foi à un certain cas, ou à un certain mode. C'eft pourquoi on diftingue deux fortes de Syntaxes, l'une de convenance, & l'autre de regime. Voici les Regles de l'une & de

l'autre.

I. REGEE. Le nom fubftantif & adjectif doivent s'accorder enfemble en genre, en nombre & en cas ; c'eft-à-dire, que fi l'un des deux eft du mafculin ou du feminin, du fingulier ou du pluriel, au datif ou à l'accufatif, l'autre fera de même par exemple. Grand Dieu, tes jugemens font remplis d'équité.

On doit dire la même chose des pronoms fub→ ftantifs & adjectifs. Il eft faint, elle eft fainte ils font faints, elles font faintes.

II. REGLE. Le relatif s'accorde en genre & en nombre avec fon antecedent, & fe met au cas que demande le mot qui fuit, & auquel il a rapport. Le cheval fur lequel il est monté ; une montre à laquelle on a touché.

III. REGLE. Le nominatif & le verbe doivent être de même nombre & de même perfonne. Dieu veut que nous foions faints.

IV. REGLE. Plufieurs fubftantifs liés ensemble par quelque conjonction, veulent après eux le verbe au pluriel. La pieté & la fcience font neceffaires aux Prêtres.

Si l'un des nominatifs eft d'une plus noble perfonne que l'autre, le verbe s'accordera avec lui en perfonne. La premiere perfonne, je, ou nous, eft la plus noble des trois ; la feconde va après. Votre frere & vous n'êtes pas trop fages.

De même, fi l'un des deux fubftantifs eft d'un plus noble genre que l'autre ; c'est-à-dire, s'il eft du masculin, & l'autre du feminin, l'adje&tif pluriel qui accompagne le verbe, sera auffr du mafculin, comme : Le tonnerre & la pluie étoient fort violens.

Mais après deux fubftantifs de genre different, F'adjectif fingulier s'accorde avec le dernier : comme: J'ai le cœur & la bouche ouverte à vos loranges.

Selon la prefente Regle, on doit dire: Ses honneurs, Jes richesses, & fa puiffance s'éva noüirent; mais fi le dernier fubftantif eft au fingulier, & qu'il foit accompagné de l'adjectif tout, qui eft un terme collectif, le verbe fera mieux au fingulier. Tous fes honneurs, toutes fes richeffes, & toute fa puissance s'évanoüit. Et en cette phrafe: Non feulement fes honneurs d fes richeffes, mais aussi sa vertu s'évanoüit. Ɑr

ne peut pas dire, s'évanoisirent, parce que mais auffi n'eft pas une conjonction copulative, mais úne adverfative.

V. REGLE. Quant à la Syntaxe de regime, en voici les principales Regles pour les differens mots du difcours, en commençant par les noms.

1. Les noms fubftantifs étant fuivis d'un-autre nom fubftantif, le prennent au genitif. Le Dieu de paix ; le Roi de France.

2. Il y a des adjectifs & des adverbes, dont les uns gouvernent le genitif, & les autres le datif. Avide de gloires peu, beaucoup, affez, plus, moins d'argent conforme, conformement à la verité.

3. Plufieurs pronoms regiffent le genitif. Celui, lequel, quelqu'un &c. de nous.

4. Les verbes actifs gouvernent l'accusatif. Aimer fes ennemis ; lover, benir, fervir, adorer Dieu. Plufieurs de ces verbes prennent après eux un accufatif de la perfonne, & un genitif ou un ablatif de la chofe. Accufer quelqu'un do larcin : détourner quelqu'un d'un mauvais deffein.

Plufieurs verbes neutres gouvernent le datif. Plaire, nuire, obéir à quelqu'un.

à

Une infinité de verbes prennent après eux l'infinitif avec les prépofitions à. & de. Exciter, exhorter, porter à faire le bien: prier, craindre, differer, efperer de faire quelque chofe ; it eft à plaindre ; j'ai à craindre, c'est-à-dire, je puis, ou je dois craindre : c'est à vous par ler, ou de parler : il vient d'arriver, c'est-àdire, il n'y a qu'un moment qu'il est arrivé, &c. Les verbes qui fignifient fçavoir ou dire, ont après eux la conjonction que avec un indicatif, eu avec le premier & le fecond futur du fub

jonctif. Je fçai, je connois, je voi bien, je crois, je penfe, je dis, je confeffe, j'avoue, je publie, je foutiens que vous avez, que vous auriez, ou auriez eu raifon.

Après les verbes de doute, ou ufe de la conjonction fi, avec un indicatif. Je doute fi vous viendrez. Mais s'ils ont une negation, il faut ufer de que avec le fubjonctif. Je ne doute pas que la chofe ne foit comme vous le dites, ou, en retournant la phrafe, que la chofe ne foit somme vous le dites, je n'en doute pas.

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Les verbes qui fignifient quelque negation doute, ignorance, volonté, deffein, defir, commandement, permiffion, efperance ou crainte, ont après eux le fubjonctif, avec que. Je veux, il faut que cela fe faffe. Je crains que cela n'arrive. Te prétends que cela foit, c'est-à-dire, je veux ; mais fi on dit : je prétends que cela eft, cela veut dire : je foûtiens. Néanmoins ces verbes font mis à l'infinitif, quand cet infinitif marque l'action de la même perfonne que celle qui defire ou qui craint. fe veux le fçavoir. Je crains de vous ennuier; ou bien quand la perfonne à qui l'on commande eft exprimée. Je vous ai commandé de partir. Permettez-moi de vous embraffer.

Quand ces verbes font au prefent de l'indicatif ou du fubjonctif, ou au futur de l'indicatif, ils prennent avec la conjonction que, le prefent, ou le premier preterit compofé du fubjonatif. Je veux, je voudrai que vous foïez fage. Fe fouhaite, je souhaiterai toûjours que vous en aiez bien agi avec lui.

Quand ils font à l'un des cinq preterits de l'indicatif, ou à quelqu'un des trois du fubjontif, ou enfin à l'un des deux futurs en rois, ils

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