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Nous lisons dans le Journal de du soir, un affreux événement a jeté la Rouen, 6 avril :

«Par le steamer anglais arrivé des Antilles, le Journal de Rouen a reçu des nouvelles de Saint-Pierre-Martinique du 6 mars dernier.

>> Le nombre des cadavres retirés des décombres de la malheureuse ville de la Pointe-à-Pitre s'élevoit, au 27 février, de 5,600 à 6,000.

» Pour comble de malheur, ajoute notre correspondant, la fièvre jaune est venue augmenter le malheur général en étendant ses ravages sur une notable partie des survivans à l'événement du 8 février.

>> Le contre-amiral, M. de Moges, dont la présence étoit si utile aux habitans de cette malheureuse cité, étoit obligé de fuir avec son escadre, dans la crainte que les hommes sous ses ordres ne soient atteints de l'épidémie, qui contiauoit toujours, au 6 mars, à décimer la population.

>> Beaucoup d'habitans de la Pointe-àPitre s'étoient réfugiés à Saint-Pierre pour s'approvisionner de vêtemens et d'alimens qu'ils pouvoient se procurer avec l'argent des premiers secours qui leur ont été distribués. »

D'après une lettre d'Oran du 25 mars, l'insurrection des tribus campées aux environs de Cherchell devoit être appuyée par une levée de boucliers dans le beylick de Tlemcen. Trois chefs arabes avoient quitté leur pays, situé sur la frontière du Maroc, pour venir intriguer aux alentours de cette place.

ville de Valenciennes (Nord) dans la consternation. La tour du Beffroi, haute de 70 mètres, s'est écroulée tout entière, entraînant dans sa chute plusieurs maisons. On porte à dix le nombre des personnes qui ont été tuées ; plusieurs autres sont blessées dangereusement. Les efforts des travailleurs ont réussi à sauver plusieurs personnes ensevelies sous les ruines.

Cette tour, pour la consolidation de laquelle on venoit de voter 80,000 fr. renfermoit les bureaux de l'octroi, et les archives, dont une partie a été brûlée. Car, comme à la Pointe-à-Pitre, le feu s'est déclaré au milieu des décombres.

L'Orléanais du 9 donne les détails suivans sur l'exécution de Montély, qui a eu lieu vendredi à Orléans :

« Montély, plus tranquille depuis qu'on lui avoit appris que sa femme avoit abandonné le comptoir du café de Richelieu, à Limoges, avoit retrouvé toute sa résignation et manifestoit même quelque gaîté, comptant peut-être encore, sinon sur l'admission de son pourvoi, du moins sur une commutation. Cet espoir ne devoit pas être de longue durée. Dès jeudi, l'affichage de l'arrêt qui le condamnoit à la peine de mort annonçoit au public que tous les délais étoient expirés.

>> Vendredi matin, Montély dormoit encore, lorsqu'à cinq heures, M. l'abbé Pelletier entra dans son cachot, accompagné du concierge, d'un porte-clés et d'un gendarme. Le condamné comprit aussitôt le but de cette visite inaccou

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tumée. « Ah! s'écria-t-il, tout est donc | violent coup de tonnerre se fit entendre » fini? Et ma femme, monsieur l'abbé, [au moment où tous les habitans étoient » lui avez-vous écrit?» Puis, il se mit retirés chez eux. Ce ne fut que lorsque aussitôt à pleurer et à sanglotter, donnant la nuit touchoit presque à son terme, tous les signes de la plus vive douleur. | qu'éveillés par les hurlemens des chiens, « Je suis innocent, ajouta-t-il, de l'assas- plusieurs personnes s'aperçurent que la » sinat de Boisselier. Je l'ai volé, c'est | foudre avoit allumé un incendie dans » vrai; mais je ne mérite pas d'être guil- l'église. Du clocher, le feu s'étoit succes» lotiné pour cela. » A partir de ce mo- sivement étendu à la charpente qui soument, jusqu'à huit heures, Montély est tenoit le toit de la principale nef, puis resté seul avec M. l'abbé Pelletier. Alors, avoit gagné l'intérieur de l'église, et il a fait ses adieux à la Sœur Saint-Paul, quand les habitans effrayés sortirent de au bon Frère qui l'avoit visité et aux pri- leurs demeures, l'église ne présentoit sonniers qui se trouvoient là. plus que l'aspect d'une immense fournaise dont les flammes, qui s'élevoient à une très-grande hauteur, poussées de temps en temps par des raffales, menaçoient d'incendier les maisons voisines. Tout secours étoit inutile. La flamme s'étant affaissée peu à peu, l'église ne présentoit plus au matin que l'aspect de quatre murailles noircies et quelques décombres fumans.

EXTÉRIEUR.

» Puis l'exécuteur est venu lui faire ce qu'on appelle la toilette. Dès-lors, Montély tomba dans un état de prostration morale, et ne proféra plus une parole. On fut obligé de le hisser dans la fatale charrette, et M. l'abbé Pelletier dut le soutenir, la tête appuyée sur son épaule, pendant toute la durée du trajet, de la prison à l'esplanade de gauche de la porte Bourgogne, où l'échafaud étoit dressé. En descendant de la charrette, Montély étoit sans force et paroissoit La séance d'ouverture des cortès a eu déjà mort moralement, au point que les lieu le 3 avril. Le discours d'ouverexécuteurs furent forcés de le porter sur ture, qui a été prononcé par le régent, la planche, où ils le déposèrent sans ne touche à aucune des questions politimême prendre la précaution de l'attacher.ques qui pourront diviser et passionner A neuf heures la justice humaine étoit les partis dans le nouveau parlement essatisfaite. pagnol. Le ministère se considère comme renversé et ne conserve les affaires que provisoirement. Le discours n'est explicite que sur un point, la prochaine majorité de la reine et la résolution du régent de remettre, à l'époque fixée, le pouvoir aux mains d'Isabelle.

>> Nous n'avons pas besoin d'ajouter qu'une foule immense entouroit le lieu de l'exécution. »

On lit dans la Revue de l'Ouest (Nort), 1er avril :

« Un événement épouvantable vient de jeter la désolation dans les environs de Bressuire. Un loup enragé, qui sortoit de la forêt de la Maucarière, s'est jeté sur treize personnes; six ont été horriblement mutilées et presque dévorées; les sept autres ont été moins cruellement attcintes. L'animal furieux a aussi mordu un grand nombre de bestiaux. On est parvenu enfin à le tuer et à éviter de plus grands malheurs. »

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L'infant don François de Paule assistoit à la séance, confondu dans la foule des députés. Le régent n'a pas paru faire attention à sa présence.

-Le Moniteur belge publie : 1o l'arrêté par lequel le roi accepte la démission de M. le général de Liem comme ministre de la guerre; 2o l'arrêté qui confie ad interim le portefeuille de ce département à M. Desmaisières.

-La proposition de lord Ashley à la chambre des communes, touchant le commerce de l'opium, n'a eu aucunes

suites. Sir Robert Peel ayant parlé des prêt. Il n'y manque plus que la signature inconvéniens qu'un vote de la chambre | de la France.

pourroit avoir pour les négociations entamées, l'auteur de la motion n'a pas insisté.

- S. M. la reine de Sardaigne est sérieusement indisposée. Des lettres particulières de Turin disent que la populaLe 7, à la chambre des lords, lord tion se porte en foule autour du palais. Brougham a fait une motion sur le traité pour avoir des nouvelles de l'augusto de Washington. Le noble lord a retracé malade. Quelques-unes de ces lettres l'historique des relations de l'Angleterre sont beaucoup plus alarmantes que l、* avec les Etats-Unis depuis l'émancipation | bulletins officiels. des anciennes colonies anglaises, et il a caractérisé dans des termes plus que sévères l'intervention du général Cass, ministre de l'Union à Paris, dans les dernières discussions sur le droit de visite. Il a terminé en priant la chambre d'exprimer par un vote son approbation de la conduite de lord Ashburton. Sir Robert Peel a pris ensuite la parole, et a

dit que le gouvernement avoit été étran

ger à la présentation de cette motion, mais qu'il croyoit de son devoir d'y adhérer spontanément et complétement.

C'est un des oncles de la reine, le duc de Cambridge, qui a appuyé la motion de lord Brougham.

Le relevé du revenu trimestriel de la Grande-Bretagne a été publié dans les journaux de Londres du 6. L'année finissant le 5 avril 1843 présente, sur l'année précédente, une augmentation de 714,983 liv. st. (17,874,575 francs). Le trimestre, comparé à celui de l'année dernière, présente une augmentation de 1,748,945 liv. st. (43,723,625 fr.). C'est à la taxe du revenu seulement, qui n'étoit pas perçue au commencement de 1842, qu'il faut attribuer cette amélioration, car il y a eu diminution dans les produits des douanes et de l'accise.

Hong-Kong, en Chine, est définitivement déclaré colonie anglaise ; la reine vient de nommer le major-général sir H. Pottinger, gouverneur et commandant en chef de cette possession nouvelle.

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Si l'on en croit la Gazette d'Augs · bourg, le différend qui s'est élevé entr la Russie et la Porte, au sujet de la Ser vie, n'est pas près de s'aplanir. On- lit dans cette feuille :

« Voici des détails plus précis sur le contenu de l'ultimatum russe concernani l'affaire de la Servie : 1° la Russie de mande que les auteurs et fauteurs de la révolution soient mis en jugement; 2o ell demande la destitution immédiate di. prince Alexandre Kara - Georgewitsch 3o une élection nouvelle d'un souverai d'après les lois nationales en vigueur. Mais le sultan pourra annuler le firmas de son père, le sultan Mahmoud, qui a rendu le trône de la Servie héréditaire dans la famille Obrénowitsch, et si les griefs articulés contre le prince Miche sont fondés, le Sultan sera le maître d'exclure le prince Michel du nombre des candidats.

>> M. de Boutenieff auroit reçu, en même temps que cet ultimatum, des instructions aux termes desquelles il devroit fixer un délai de vingt-quatre heures à la Porte-Ottomane pour prendre une résolution, et, dans le cas d'un refus, rompre toutes relations diplomatiques avec le Divan et se rendre provisoirement à Boujoukdéré, où un vaisseau de guerre russe est stationné.

>> Le mécontentement et la discorde règnent toujours dans la Servie, et l'esprit de persécution prend une nouvelle vigueur. On a dressé des listes de pros

Le Gérant, Adrien Le Clere.

Le Morning-Post se plaint énergiquement de ce que les négociations rela-cription. » tives au traité de commerce que la France se proposoit de conclure avec la GrandeBretagne soient entièrement suspendues. Suivant ce journal, le traité est tout

PARIS.-IMPRIMERIE D'AD. LE CLERE ET C®, rue Cassette, 29.

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Lettre de M. l'évêque de Chartres sur | jours de fort mauvais professeurs de col

l'Université. }

Monsieur,

lége; et rien de plus sensé que le mot d'un artiste célèbre, lequel; contredit avec peu de connoissance et de mesure sur des choses de son art par un puissant prince, lui répondit: A Dieu ne plaise, Seigneur, que vous sachiez ces choses-là mieux que moi! On doit un profond respect au Souverain: mais on peut relever les erreurs de ses agens, qui certes ne sont pas les siennes; et il est incroyable que, dans un Etat constitutionnel surtout, on croie pouvoir disputer aux ci

Il m'est impossible de ne pas répondre à une remarque qu'on a faite, avec beaucoup d'amertume, sur la vivacité peu mesurée, a-t-on dit, que j'ai mise dans mes observations sur le corps enseignant. On m'a reproché de n'avoir pas assez réfléchi que l'Université est une institution reconnue par l'Etat, et que ce caractère d'établissement public et protégé par la loi impose une circonspection et des mé-toyens cette faculté qui est le grand resnagemens particuliers. Enfin, on a été sort et le caractère essentiel de cette jusqu'à dire qu'attaquer l'Université, c'é- sorte de gouvernement. toit attaquer l'Etat lui-même. Une accusation si grave, partie d'un organe de ce même corps, auroit de quoi m'effrayer, si elle n'étoit pleine d'illusions et d'équivoques qu'il est aisé de faire évanouir.

L'Université, il est vrai, s'applique avec un soin infini à persuader au public qu'elle est unie à l'Etat par des noeuds dont l'intimité est toute spéciale, toute privilégiée. A l'en croire, elle se confond presque avec l'Etat; son enseignement, sa philosophie, sont l'enseignement, la philosophie de l'Etat. Ses le çons, ses doctrines tirent de là une sorte de consécration qui ne permet pas d'y toucher. En un mot, elle prétend commander à son égard presque le même respect qu'inspire la pourpre sacrée et la majesté inviolable du Souverain.

De plus, l'Université se flatte-t-elle de faire oublier au monde entier ces paroles solennelles: La liberté d'ensei– gnement sera accordée dans le plus bref délai possible? Ne voit-elle pas qu'en faisant valoir les raisons qui doivent engager à supprimer enfin son monopole, on ne fait que se rendre l'interprète des auteurs de la Charte, et développer les motifs qu'ils avoient eux-mêmes dans l'esprit? Ne voit-elle pas que, d'après l'estimation commune des hommes, et suivant toutes les règles du langage, une révolution de treize années doit avoir usé son existence provisoire et précaire? Dans le plus bref délai possible ! Quel avertissement pour elle ! Et comment ne comprend-elle pas que sa conduite à l'égard des justes plaintes dont elle est l'objet, doit être plutôt mesurée sur la fragilité de ce titre que sur l'idée fastueuse et fantastique d'une domination inaliénable et sans terme?

Qui ne voit d'un seul coup d'œil le foible de cette prétention? Non, cette confusion ambitieuse que l'Université se plaît à établir entre elle et l'Etat, n'est qu'une chimère. A la vérité, le pouvoir Mais quoi! s'écrie-t-on ; vous ne croipublic autorise à enseigner; mais il n'en- riez pas pouvoir vous permettre de traiseigne pas par lui-même, comme il n'ad- ter ainsi l'institution la plus humble, le ministre point ses provinces par lui- dernier corps de la société. Vous montremême, et ne lève point les impôts de ses riez à son égard plus de modération et propres mains. Le plus grand roi et les de réserve... Etrange réflexion! Contre meilleurs ministres seroient presque tou- | quelle classe, contre quel corps aurionsL'Ami de la Religion. Tome CXVII.

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Je vais donc, sans m'arrêter à ces vaines récriminations, poursuivre la tâche que je me suis imposée comme évêque, comme chrétien, comme citoyen français ; et, après montré les vices énormes de l'enseignement philosophique de l'Uni

On peut dire, en modifiant un peu le mot d'un de nos rois, qu'en supposant même qu'il fût permis aux autres hommes de négliger la Divinité, la religion devroit se réfugier dans le cœur et sur les lèvres des instituteurs de la jeunesse. Qui peut ignorer en effet que l'ame des maîtres se réfléchit le plus souvent et reste comme empreinte dans l'ame neuve et confiante de leurs disciples? Une génération formée par des hommes que les circonstances rendent peu propres à lui transmettre les divines croyances, que peut-elle donc devenir? Sans Dieu et sans foi, quel spec→ tacle offrira-t-elle au monde? Appliquons cette remarque au très-grand nombre des établissemens universitaires.

nous donc sujet de former des plaintes? vivacité de nos efforts qui le repoussent, De quel autre côté nous viennent des su- et le feu de nos paroles qui le conjets d'affliction ou d'alarme? Ne serions-jurent? nous pas des insensés ou des ingrats de nous élever contre ceux qui respectent comme nous la foi dont nous sommes les gardiens? Oui, tout nous laisse en paix autour de nous, ou favorise nos fonctions. La magistrature française protége les droits légitimes de l'Eglise; les admi-versité, je vais prouver que son enseinistrations supérieures traitent avec les gnement secondaire n'est ni moins vipremiers pasteurs d'une manière pleine cieux ni moins funeste. d'équité et de bienveillance; les administrations d'un ordre moins élevé facilitent aussi notre ministère, et, s'il s'élève de loin en loin quelque malentendu, il n'en résulte que des discussions locales et passagères, qui ne font ni à la foi ni au culte aucune blessure sérieuse. Que dirai-je enfin de nos guerriers? Ah! ils prouvent en toute occasion que la valeur et l'héroïsme rapprochent de Dieu; ils se font un devoir et une joie de rendre ses fêtes plus imposantes et plus pompeuses, en y étalant tout l'éclat de l'appareil militaire, en abaissant leurs armes invincibles devant la majesté du Dieu qui les bénit; et à l'exemple de Turenne, qu'on voyoit les genoux dans la boue et la pluie sur la tête adorer, après la victoire, le véritable auteur de son triomphe, nos soldats comprennent quel est celui qui enflamme et soutient leur courage, et ne demandent qu'à l'honorer. L'Université seule, je l'ai démontré, creuse un abîme sous l'édifice du catholicisme. Le christianisme lui-même, au moins pour ce qui touche nos contrées, et en y comprenant les diverses communions qui le (1) Quoique, pour nous conformer à l'upartagent, est violemment attaqué par clectisme, d'éclectique, quand nous parlons sage, nous nous servions des termes d'édes enseignemens funestes; il chancelle, de la philosophie du jour, nous sommes il a tout à rédouter, il est menacé d'une assurément fort éloignés de penser qu'elle complète ruine. Faut-il s'étonner, après remplisse la signification de ces mots. Loin cela, si nous dirigeons de ce côté. tous d'être un choix des meilleures choses réles traits de notre zèle, si nous tournons pandues dans les écrits philosophiques, vers ce point unique l'ardeur du devoû- dont on auroit fait un tout régulier, elle ment que l'intérêt de la foi, confiée à n'est qu'un assemblage, en général fort innotre fidélité, nourrit dans nos ames? cohérent, de déplorables paradoxes qui lui Faut-il en être surpris? Et à la vue du appartiennent en propre, ou qui sont venus d'ailleurs, et le plus souvent de Vallemalheur immense que je viens d'indi-magne. Les auteurs les plus orthodoxes ne quer, qui se croit en droit de blâmer la se sont jamais fait un scrupule d'appeler

Il existe à Paris une école normale d'où sortent presque tous les professeurs qui vont enseigner sur les divers points du royaume. Cette école est encore pleine des enseignemens de ces philosophes éclectiques (1) dont les livres, comme je l'ai démontré, respirent le panthéisme, le scepticisme et l'anti-christianisme. La

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