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»>Vu la lettre à nous adressée le 17 novembre par l'adjoint, les membres catholiques du conseil municipal, le président et les membres de la fabrique catholique de Gundershoffen (Bas-Rhin), dans laquelle ils se plaignent de l'enlèvement ordonné par le maire de cette commune d'une partie de la balustrade qui, dans dans son église mixte, séparoit le choeur et la nef, et de l'envahissement du chœur par la population protestante;

»Vu le rapport de M. le préfet du BasRhin sur cette affaire, en date du 12 décembre dernier;

>> Vu l'arrêté pris par lui le 22 du même mois;

>>Vu la correspondance engagée à cette occasion entre le préfet et l'évêque de Strasbourg;

>> Vu le recours du trésorier de la fabrique de Gundershoffen du 24 janvier, qui, au nom du conseil, nous défère l'arrêté du 22 décembre;

>> Considérant que ce point de fait, rappelé dans la réponse du préfet au prélat, sous la date du 11 du même mois, n'y est l'objet d'aucun contredit;

» Considérant que M. l'évêque affirme, dans sa lettre précitée, que la nef de l'église mixte de Gundershoffen est suffisante pour contenir cette population ;

>> Considérant que la description des lieux fournie par l'architecte de Wissembourg, délégué du préfet, constate qu'il n'existe dans le chœur de l'église que deux bancs adossés aux murs de chaque côté, sur une longueur de trois mètres, et pouvant contenir au plus 24 personnes; qu'en admettant dès-lors, que ces deux bancs fussent occupés par les catholiques, il est incontestable que la nef suffit à c qui reste de cette population, c'est-àdire à 948 personnes ;

>> Considérant que le dénombrement exact de la population protestante de Gundershoffen et des annexes relevé par M. le préfet du Bas-Rhin dans sa lettre du 4 février, est de 974 individus, que 948 peuvent trouver place dans la nef, et qu'il ne reste plus à y joindre qu'un espace qui contienne les 26 restant;

>> Considérant que chacun professe sa »Vu les lettres de M. le préfet des 14 religion en France par une égale liberté janvier, 4, 8 et 17 février;

et y obtient pour son culte la même pro

>>Vu celles de M. l'évêque de Stras-tection; bourg du 25 février et du 4 mars ; .

»>Vu le plan de l'église de Gundershoffen, dressé le 3 janvier par l'architecte de l'arrondissement de Wissembourg, par ordre du préfet;

» Vu l'arrêté du maire de Gundershoffen, rendu le 26 janvier, en exécution de celui du préfet du Bas-Rhin;

>> Vu la loi du 18 germinal an x, le décret du 30 décembre 1809, l'art. 5 de la Charte constitutionnelle;

» Considérant qu'il est déclaré en point de fait dans la lettre écrite par l'évêque de Strasbourg au préfet du Bas-Rhin, le 6 janvier dernier, que la population catholique de la paroisse de Gundershoffen, ses annexes comprises, s'élève à 972 individus;

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>> Considérant que l'application de cette disposition de la Charte aux églises mixtes existant encore dans les départemens du Haut et du Bas-Rhin, où des nécessités locales n'ont point permis de supprimer l'usage du simultaneum, impose à l'autorité le devoir de concilier toutes les convenances des deux cultes dans le même édifice, et de ménager, autant que possible, des susceptibilités qu'épure le sentiment qui les excite;

» Considérant que le culte catholique a pour base fondamentale le dogme de la présence réelle, dogme rejeté, au contraire, comme une idolâtrie, par les protestans; qu'il suit de là que la protection due pour leur culle aux catholiques seroit incomplète et vaine, SI LE SANCTUAIRE

DANS LEQUEL SONT DÉPOSÉS LES OBJETS | ou de maintenir la bonne intelligence
LES PLUS SACRÉS DE LEURS ADORATIONS entre les deux cultes;
ÉTOIT ACCESSIBLE AUX FIDÈLES D'UN
AUTRE CULTE;

» Considérant que cette conséquence immédiate du principe de la liberté religicuse a, tout naturellement et par la seule force des choses, donné lieu à l'usage introduit dans les églises mixtes de l'Alsace, d'en réserver EXCLUSIVEMENT le chœur aux ministres, aux cérémonies et aux fidèles du culte catholique; que cet usage est général, et que l'autorité d'un tel fait ne peut être affoiblie par les exceptions que les uns allèguent et que les autres contestent, et qu'atténuent d'ailleurs diverses circonstances qui s'y rattachent, telles que la permission demandée par les protestans au prêtre catholique, ou seulement l'avis de leur dessein donné par eux avant de pénétrer dans le chœur ;

» Considérant que si la protection due au culte catholique doit être ainsi entendue pour être efficace, la protection due au culte protestant exige d'autre part, que dans les églises mixtes, un espace suffisant soit constamment à la disposition des fidèles qui professent ce culte; que pour leur assurer cet avantage qui n'est en réalité que la jouissance ou l'exercice d'un droit, il convient, partout où la nef des églises mixtes n'est pas assez spacieuse, de l'agrandir de manière à ce que toute la population protestante de la circonscription puisse s'y placer;

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» Considérant que l'agrandissement de la nef d'une église aux dépens du chœur ayant pour effet inévitable d'en vicier les proportions intérieures et d'en affecter l'harmonie, ne doit être, dans la plupart des circonstances, autorisé ou prescrit que comme une mesure provisoire qui devra cesser quand le vaisseau tout entier pourra être alongé ou élargi, ou que des tribunes y seront construites assez vastes pour suppléer à l'insuffisance de son enceinte;

» Considérant que le chœur de l'église de Gundershoffen a une largeur de 7 mètres 25 centimètres, qu'en empruntant dans le sens de son axe un espace de 2 mètres sur toute cette largeur, une surface carrée de 14 mètres 50 centimètres, bien plus que suffisante à l'excédant de la population protestante qui, les jours de grande solennité, ne peut trouver place dans la nef, y sera ajoutée;

>> Considérant qu'il ne restera plus entre la balustrade fixe établie sur cette limite et la première marche de l'autel qu'une distance d'un mètre 80 centimètres, c'est-à-dire à peine celle nécessaire aux cérémonies du culte catholique;

» Arrêtons ce qui suit :

» Art. 1er. SONT ANNULÉS 1o L'arRÊTÉ DE M. LE PRÉFET DU BAS-RHIN EN DATE DU 22 septembre 1842; 2o CELUI DU MAIRE DE GUNDERSHOFFEN PRIS LE 26 JANVIER suivant en eXÉCUTION DE CELUI DU PRÉFET.

» ART. 2. La balustrade qui séparoit le chœur de l'église mixte de Gundershoffen de la nef de la même église sera portée deux mètres en avant vers l'autel de ladite église sur la ligne ponctuée M. N. du plan annexé au présent arrêté.

»>Considérant que les mesures à prendre pour obtenir ce résultat doivent être empreintes d'un caractère de permanence et de fixité qui rassure tous les intérêts; qu'une balustrade mobile, destinée à séparer le choeur de la nef de manière à rétrécir plus ou moins le sanctuaire selon les besoins relatifs de chaque jour et le libre arbitre du maire de la commune, » ART: 3. Le sanctuaire ou le chœur n'est qu'un expédient propre à blesser ou ainsi limité sera exclusivement réservé au moins à alarmer la population protes-au culte catholique, et la nef agrandie de tante si le maire est catholique, et la tout l'espace emprunté à l'ancien chœur population catholique si le maire est demeurera alternativement à la disposiprotestant; qu'à l'aide d'un tel moyen on tion des catholiques et des protestans. ne sauroit espérer, dès lors, de rétablir

ART. 4. La porte de la sacristie sera

cnangée de manière à ce qu'elle com- | paroisse où il y a tout au plus quatre munique avec le chœur réduit dans ses à cinq protestans. Le dimanche 5 dimensions. mars, il a renoncé en présence de

» ART. 5. Toutes les mesures néces-toute la paroisse de Sentheim à ses saires pour opérer l'agrandissement de erreurs, malgré toutes les difficultés la nef sur son pignon occidental, soit par que cherchoient à lui susciter ses la construction de nouvelles tribunes ou coréligionnaires de Massevaux. par l'élargissement de celles qui existent, seront prises le plus pro:nplement possible.

» ART. 6. Aussitôt après l'accomplisement de ces travaux, la balustrade du chœur sera rétablie sur la ligne qu'elle avoit toujours occupée, et l'église étant désormais suffisante, distraction faite du désormais suffisante, distraction faite du chœur, pour contenir la population pro

testante, le choeur dans toute son élendue primitive demeurera exclusivement affecté au culte catholique.

» ART. 7. M. le préfet du Bas-Rhin est chargé de l'exécution du présent arrêté dont une ampliation sera transmise à M. l'évêque de Strasbourg. »Paris, le 15 mars 1843.

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Diocèse de Valence. Tandis que nous cherchions à attirer l'intérêt du gouvernement sur la belle boiserie qui se détériore, faute de secours, dans l'église de Saint-Jean en Royans, deux prêtres pleins de zèle et de talent evangélisoient avec de grands fruits cette paroisse. M. l'abbé Jouve, de la maison ecclésiastique de Grenoble, et M. l'abbé Chovet, de celle dres de M. l'évêque de Valence, d'ad'Avignon, étoient venus, par les orprès la demande du vénérable curé, M. Mouralis, donner les exercices du jubilé en février dernier. Toute la population de ce chef-lieu de can» Signé N. MARTIN (du Nord). » ton s'est ébranlée à la voix de ces Une limite infranchissable est dé- deux hommes apostoliques. M. Jouve sormais opposée aux empiétemens surtout, dont la parole ferme et du même genre. On écarte ainsi une pleine de foi, dont le geste et les maoccasion de froissemens entre les nières évangéliques rappeloient à ce deux cultes. L'intérêt éternel des peuple reconnoissant et religieux, le principes a prévalu contre les intézèle, la sainte ardeur et le cœur d'arêts purement temporaires. C'est pôtre de leur ancien curé, M. l'abbé tout ce que nous demandious, dit Fière, M. Jouve et son digne coul'Abeille de Strasbourg. Sous ce rap-frère ont obtenu pour la parole de port le résultat doit nous pénétrer de la plus vive satisfaction.

Au moment ou le protestantisme fait tous ses efforts pour gagner des prosélytes, l'Abeille annonce l'abjuration de Jean-Jacques Bulary, zwinglien, natif de Zurich. Ce qu'il y a de plus admirable dans cette conversion, c'est que ce jeune homme étoit, il y a neuf mois, un des plus chauds partisans de sa secte. Avec la hardiesse commune à beaucoup de sectaires, il ne faisoit aucune difficulté de déclamer hautement contre nos saints dogmes, et même de blasphémer ce qu'il y a de plus sacré pour tout catholique, et ce, dans une

Dieu les triomphes les plus consolans. Il y a eu quatre communions générales de près de 1,000 persounes chaque fois; les jeunes geas. les jeunes personnes, les femmes et les hommes, chaque classe à part. M. l'évêque a donné lui même la quatrième communion générale, à laquelle ont participé près de 2,000 personnes.

Mgr Chatrousse étoit arrivé à Saint-Jean le jeudi de la dernière semaine. Avant d'entrer dans le bourg, il s'arrêta à la belle halitation de M. l'abbé Champavier, dont l'avenue, ornée de colonnes et de guirlandes de verdure, étoit bordée

par deux rangs de gardes nationaux Sous les armes. Une heure après, le clergé est venu en procession au-devant de M. l'évêque, qui, accompagné de M. l'abbé Chotain, son grand-vicaire, et de M. l'abbé Chenu, son aumônier, s'est rendu à l'église pour donner le salut.

Le lendemain vendredi, a eu lieu la bénédiction et la plantation d'une croix magnifique. Cette cérémonie a duré près de cinq heures; la croix, processionnellement portée par les hommes et les jeunes gens, a parcouru toute l'étendue du bourg sur la grande route jusqu'aux limites de la paroisse Saint-Thomas. De retour sur l'immense place, toute cette population s'est pressée autour du perron de l'église où l'on avoit préparé un superbe piedestal. En ce moment, M. l'évêque de Valence a élevé sa voix si pénétrante et pleine d'onction. Le prélatavoit besoin de s'épancher, à la vue d'une cérémonie bien consolante pour son cœur de premier pasteur; d'une multitude renouvelée et touchée jusqu'aux larmes, par la grâce et la parole de Jésus-Christ.

Le dimanche suivant, à son retour de la paroisse de Martin-le-Colonel, où il étoit allé bénir une église, M. l'évêque a prêché à vêpres. M. l'abbé Jouve a fait la clôture des pieux exercices, et prononcé des adieux très-touchans Le prélat n'a point voulu laisser se séparer la piense assemblée sans adresser publiquement des remercîmens, très-dignement exprimés, aux deux prêtres de Jésus-Christ, dont le zèle, le talent, les fatigues et les sueurs avoient procuré tant de bien à la pa1oisse de Saint-Jean en Royans. Puisse ce pays béni conserver longuement les fruits du jubilé, et voir se prolonger l'honorable vieillesse de son vénérable curé, qui, par sa foi et sa charité, attire tant de grâces à ses paroissiens!

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ETATS SARDES. Les Bénédictins du Mont - Cassin ont été rétablis, le 21 mars, à Pegli, province de Gênes, dans le monastère contigu à l'église dédiée à leur saint fondateur, et dont ils sont redevables à la pieuse générosité du prince Doria-Pamphili. La paroisse, administrée durant trente années par un pasteur bénédictin, s'étoit conservée seule, comine pur miracle, entre les mains de cet institut. Tous les habitans sont pénétrés de reconnoissance pour le bienfait inattendu qu'ils doivent à la piété éclairée de leur souverain; car c'est un véritable bienfait de revoir au milieu d'eux une maison de cet ordre qui jouit d'une si grande renommée, et qui a, partout où il s'établit, de si justes droits aux bénédictions du peuple, à l'estime des savans, à la vénération des bons, à la gratitude et à l'amour de tous.

PORTUGAL.

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La chambre des pairs ayant résolu que les évêques présentés par le gouvernement auroient le droit de siéger sur les bancs de la chambre au même titre que les évêques confirmés par le Souverain Pontife, le délégat du SaintSiége en a manifesté son mécontentement. Le gouvernement, afin d'éluder la décision de la chambre des pairs, se propose de réduire le nombre des siéges épiscopaux dans l'assemblée, de sorte que les évêques auxquels le Saint-Siége a refusé la confirmation se trouveroient par là exclus de la chambre. On ajoute que le duc de Palmella, président de la chambre des pairs, usera d'un expédient pour obtenir l'exclusion des

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Ce passage de son discours est presque le seul qui n'ait point excité les murmures de la chambre. Est-ce un bon signe? Nous ne savons. Ce qui est seulement à notre parfaite connoissance, c'est que de grands travaux ont été exécutés au Palais du Luxembourg pendant ces dernières années, et que les solennités des plus grandes fêtes ne les ont point interrompus. Comme la chambre des pairs n'est point un pouvoir exécutif, il n'y avoit rien qui pût lui être applicable dans les réflexions de M. le vicomte Dubouchage. En sorte que l'impression silencieuse qu'il a produite par sa critique sur l'inobservation des fêtes et dimanches, ne sauroit être interprétée comme un reproche qui regardoit la noble chambre, mais plutôt comme un reproche qu'elle renvoyoit ailleurs.

Si vous voulez connoître l'état moral d'une société, vous n'avez qu'à remarquer les besoins qui se font le plus sentir et dont on vous entretient le plus souvent. Depuis quelques années, par exemple, ces besoins n'ont cessé de consister à augmenter, un jour la garde municipale et les brigades de sergens de ville; un autre jour à augmenter la gendarmerie

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Les conséquences à tirer de là sont trop faciles et trop claires pour qu'il soit besoin de les faire ressortir. Contentonsnous d'observer que les seuls remèdes indiqués par la nature de ce mal sont ceux dont la législature ne s'occupe point. Trouver de l'argent pour avoir des juges et des gendarmes de plus; voilà de quoi on vous parle. Mais chercher un meilleur mode d'éducation pour la jeunesse, une meilleure organisation d'enseignement public, un moyen quelconque de se faire aider par la religion dans les choses qu'on ne peut faire soi-même ni avec des mesures législatives, ni avec des votes d'argent; voilà ce que les pilotes de notre pauvre barque paroissent regarder comme imdigne de leur attention et de leurs soucis.

PARIS, 5 AVRIL.

La chambre des pairs n'a tenu de séance ni hier ni aujourd'hui. Elle se réunira demain pour entendré une communication du gouvernement et discuter le projet de loi sur le conseil d'Etat.

La chambre des députés a adopté hier, à la simple majorité de 179 voix contre 177, le projet de loi relatif à l'augmentation du personnel de la cour royale de Paris; elle a ensuite autorisé, par 190 voix contre 96, l'échange de divers immeubles entre le domaine privé et le domaine de la couronne.

La chambre ne se réunira en séance publique que samedi, pour entendre un rapport de pétitions.

Aujourd'hui les bureaux avoient à examiner quatre propositions soumises à la chambre par plusieurs de ses nembres, entre autres les propositions de MM. O. Barrot et de Carné, dont nous avons parlé dans notre dernier Numéro, et celles relatives aux droits d'octroi sur ·

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