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siasme et reçut des hommages aussi empressés. Lorsqu'il arriva à la porte Saint-Jean, des salves d'artillerie et le son des cloches annoncerent son heureux retour. Tous les habitans de Rome, on peut le dire, s'étoient portés à sa rencontre, et leurs cris de joie l'accompagnèrent jusqu'au Vatican, d'où il donna la bénédiction apostolique à ses bienaimés sujets.

On pourroit comparer ce voyage du Saint-Père a une véritable marche triomphale. Partout des arcs de triomphe, partout un enthousiasme énergique dans sou abandon filial, partout la voiture du Pape traînée en signe d'hommage et d'affection, par des homines; partout des fleurs jetées sur ses pas, partout les cœurs exprimant leur joie avec une force naïve, et se proclamant heureux de la présence du chef de l'Eglise. C'étoit la visite d'un père à ses enfans, du pasteur suprême à ses ouailles; c'étoit le représentant de JésusChrist les bénissant en son nom.

Le dimanche 7 mai, Son Em. le cardinal Orioli, assisté de Mgr. Asquini, archevêque de Tarse, et de Mgr Mastropasqua, évêque de Nusco, a sacré dans la basilique des Douze Apôtres Mgr Raphaël Purpo, évêque élu de Pozzuoli.

PARIS. - Le 18 mai, le Roi des Français a reçu en audience de congé Mgr Garibaldi, qui vient de terminer ses fonctions d'internonce aposto lique auprès de la cour de France. Le prélata quitté Paris, pour se rendre à Rome, où l'accompagnent la haute estime et les voeux du clergé français. L'épiscopat a dignement apprécié les services que Mgr Garibaldi a rendus à la religion pendant un séjour de plus de seize années à Paris, où vivra long-temps le sonvenir de son zèle et de sa prudence.

M. l'évêque d'Ajaccio a égale ment quitté lundi la capitale.

-Les émigrés polonais viennent au moyen d'une souscription, de fonder à perpétuité dans l'église de Montmorency, deux services funėbres annuels : l'un pour le repos de l'ame de Julien Ursin Niemcewicz et de Charles Kniaziewicz, qui sont inhumés à Montmorency, l'autre pour celui de tous les Polonais morts dans l'exil. Cet acte de piété religieuse a été conçu et exécuté par le comité historique polonais établi à Paris par feu Julien Niemcewicz, présidé aujourd'hui par Adam Miçkiewicz, et dont le prince Czartoryski est un des membres protecteurs. Lundi, on a célébré à Montmorency, la première messe de cette fondation. Mgr de Forbin-Janson, évêque de Nancy, cédant aux vœux des Polonais, a officié et prononcé un discours.

La reprise des travaux de la Sainte-Chapelle a donné lieu à une découverte intéressante.

Le 15 de ce mois, en levant une dalle marquée d'une croix, à l'endroit où s'élevoit autrefois le jubé qui portoit les saintes reliques et ai rond-point de l'abside, les ouvriers ont découvert dans une fosse de 50 centimètres en largeur un caisson carré en fer-blanc qui, ouvert, a laissé voir un étui également en ferblanc, mais oxydé, de la forme d'un ovale aplati, ainsi qu'une feuille d'étain, travaillée avec soin au martean, légèrement concave et offrant la forme d'un cœur.

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Une charnière et une agrafe d'un travail précieux, encore existant, devoit réunir cette espèce de couvercle à une feuille de inême forme dont les fragmens oxydés étoient épars sur un lit de charbon qui entonroit la boîte intérieure et lui formoit ainsi une enveloppe complète.

L'étui ovale renfermoit un cœur enveloppé de bandelettes de lin.

Près du cœur étoit déposé un parchemin roulé, constatant qu'en l'an xi

de la république ces restes avoient été | plus convenable, au moyen d'une découverts au même endroit lors de souscription volontaire.

la démolition du jubé, et que, recueillis avec le soin le plus religieux par M. Camus, garde général des archives nationales, et par M. Terrasse, on les avoit extraits de leur enveloppe primitive en partie oxydée, renfermés dans les nouvelles boites en fer-blanc et déposés dans le lieu même où ils avoient été décou

verts.

L'opinion qui, à l'époque de la première découverte, fit considérer ces restes comme ceux de saint Louis, se trouve consignée dans une lettre de M. Terrasse père, datée de 1803, adressée à M. Camus, et dont M. Terrasse fils, garde des archives judiciaires, a bien voulu donner communication.

Cette opinion est en partie appuyée sur le texte de Moréri à l'article Saint Louis, où il est dit que les restes du saint roi furent apportés à la Sainte-Chapelle en 1271. Mais l'Histoire de la Sainte Chapelle, publiée en 1790, par le chanoine Morand, loin de confirmer le fait énoncé par Moréri, rapporte des circonstances qui ne permettent point de l'ad

mettre.

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« Strasbourg, le 8 mai 1843. >> Monsieur le curé,

» Des dissensions fâcheuses se sont élevées sur différens points du diocèse, sions ont eu un retentissement et un au sujet des églises mixtes. Ces dissenéclat que nous ne saurions trop déplorer. Je désire bien vivement en prévenir le retour, et rétablir, autant qu'il est en Quoi qu'il en soit, après s'être fait moi, la paix et la concorde entre les difrendre un compte précis de cette dé-férens membres dont se compose la facouverte, M. le ministre des travaux mille alsacienne. J'aime à croire que nos publics a ordonné que le caisson de frères séparés, de leur côté, ne négligefer-blanc, scellé sous ses yeux duront rien pour parvenir à un résultat si scean de son ministère, et de celui de l'Archevêché, fût provisoirement déposé aux archives du royaume, et ila prescrit des recherches nouvelles sur ce fait, qui lui a paru digne d'être

éclairci.

désirable.

» Si, contre mon attente, des tentatives incompatibles avec les droits de notre Eglise et le libre exercice du culte devoient avoir lieu, je vous prie instamment, monsieur le curé, de m'en inforQuelques membres des confé-mer dans le plus bref délai, et de n'arences de la société de Saint-Vin-dopter aucune mesure sans avoir au cent-de-Paul, qui, l'an dernier, s'é- préalable reçu mes instructions. Tout toient rendus à l'église de Nanterre, dans les églises mixtes doit rester dans dans l'octave de la Fête-Dieu, ayant | le statu quo, et l'arrêté ministériel du 22 été frappés du dénument où est tom- avril, que je rappelle de nouveau à votre bée la chapelle de Sainte-Geneviève, souvenir, vous trace la ligne de conduite ont résolu de lui élever un sanctuaire que vous auriez à suivre dans le cas où

des modifications à l'état actuel de votre | église vous paroîtroient nécessaires. Dans tous les cas, vous pourrez compter sur mon zèle à défendre les intérêts de la religion, aussi bien que sur l'esprit de justice et d'impartialité dont le gouverneHient est animé.

» Je n'ai pas besoin de vous rappeler, monsieur le curé, que votre ministère est surtout un ministère de paix et de conciliation; qu'à l'exemple de notre divin Maître nous ne devons point employer d'autres armes que de celles de la persuasion; que par la modération nous parviendrons plus sûrement au maintien de nos droits et au redressement de nos griefs, que par des voies que réprouveroient la charité et la mansuétude évangéliques. Quand on a la vérité et la justice pour soi, on finit toujours par gagner sa cause, quels que soient les nuages dont les passions humaines parviennent quelquefois à l'environner. Toutes ces maximes vous sont familières, monsieur le curé : elles ont toujours été la règle de votre conduile; c'est avec un véritable bonheur que je les vois si bien comprises et si constamment mises en pratique par nos bien-aimés coopérateurs. » Agréez, monsieur le curé, l'expression de mes sentimens affectueux.

DANDRE, évêque de Strasbourg. »

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Nous ne saurions dire si les institutions constitutionnelles ont quelque rapport avec le spleen et l'aliénation mentale. Mais l'aliénation mentale et le spleen ont été importés d'Angleterre dans notre pays en même temps que les institutions constitutionnelles. Jamais auparavant on n'avoit entendu parler en France d'autant de gens qui se tuent ou qui tuent les autres par mélancolie et par aliénation mentale. La semaine dernière, à vingt-quatre heures de distance, deux attentats ont encore été commis à Paris; le premier par un employé des finances qui attaquoit la vie d'un de ses chefs à coups de pistolet; le second par un jeune marchand de vin qui mettoit fin à ses jours par un suicide.

Malheureusement les aliénations mentales ne se découvrent que quand il n'est plus temps de s'en méfier; et, jusqu'au moment où elles éclatent, nous sommes là sous leur action, sans nous douter de rien. Seulement on apprendra ensuite au public, lorsque les gens seront morts de la main d'un insensé, que cela est arrivé par, un acte d'aliénation mentale.

Les choses se passent de la mêtne manière en Angleterre. On attente aux jours de la reine; on épie son premier ministre pour le tuer; et s'il ne se présente pas, on tue son secrétaire à sa place; après quoi on s'aperçoit des aliénations

PRUSSE.- Mgr de Droste, baron de Vischering, archevêque de Cologne, vient de publier à Munster un ouvrage intitulé: De la paix entre l'Eglise et les Etats. La préface est datée du 21 janvier 1841, 68e anni-inentales, et on envoie ceux qui en sont versaire du prélat; mais le inanuscrit n'a été livré à l'impression que dans le courant du mois de mars passé. L'ouvrage est de 21 feuilles, et par conséquent n'a pas dû être soumis à la censure. Il se divise en 19 chapitres. Dans les 17 et 18, le prélat examine et réfute l'exposé officiel des motifs de son arrestation publié en 1838. Dans le chapitre final, il trace l'historique de son incarcération à Minden, et fait sur la

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atteints à Bedlam, comme chez nous on les envoie à Bicêtre ou à Charenton. En rapprochant cette similitude des aliénations mentales de la similitude des institutions constitutionnelles dans les deux pays, on ne sait vraiment s'il n'y a pas un peu d'affinité entre les unes et les autres.

PARIS, 22 MAI.

La chambre des pairs a rejeté aujourd'hui au scrutin le projet de foi relatif au code d'instruction criminelle. Elle a

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- La commission des patentes est d'avis de dispenser de la patente les médeeins et chirurgiens que le projet de loi de 1833 y avoit assujétīs, ainsi que les notaires et les avoués que le projet nouveau proposoit d'imposer. La commission a pensé que ces trois professions rentroient dans les professions purement libérales et devoient jouir des mêmes exemp

tions.

Par ordonnance en date du 18 de ce

ce qui concerne les nuances, les trois types existans sont réduits à deux. Le droit établi pour le premier type sera accru d'un dixième pour les sucres audessus du premier type jusqu'au deuxième inclusivement; de deux dixièmes pour les sucres de nuances supérieures au deuxième type. L'impôt sera perçu d'après des types égaux pour le sucre indigène et le sucre colonial. Les surtaxes de qualités seront toujours les mêmes. La surtaxe sur le sucre étranger par navires français demeure fixée à 20 francs, la loi nouvelle n'ayant rien stipulé à cet égard. Les glucoses à l'état siropeux ou concret acquitteront un droit de 2 fr. par quintal métrique; les glucoses présentant l'appa

rence du sucre seront soumises au même droit que les sucres. Il est bien entendu mois, le 4o collége électoral du départe- qu'aux chiffres que nous venons de citer ment des Vosges est convoqué à Remi-il faut ajouter le décime. L'impôt de et qui déterminent l'impôt au principal, remont, pour le 10 juin prochain, à l'effet d'élire un député, par suite du décès

de M. Bresson.

45 fr. est donc en réalité de 49 fr. 50 c.

Ainsi de tous les autres.

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Par une autre ordonnance du même porte à la somme de 2,264,368 fr. 62 c. La 38 liste publiée par le Moniteur jour, le 3o collége électoral de Vaucluse le total des recettes effectuées par la est convoqué à Carpentras, pour le caisse centrale de la souscription en fa17 juin prochain, à l'effet d'élire un dé-veur de la Guadeloupe jusqu'au 17 puté, par suite de l'annulation des opé- mai. rations de ce collége.

-M. Boursier, receveur-général de l'Ardèche, est nommé receveur-général de l'Allier, en remplacement de M. de Latour-Randon, décédé; M. de Marpon, receveur particulier de l'arrondissement de Bazas (Gironde), remplace M. Bour

sier.

Voici l'économie générale de là nouvelle loi sur les sucres. A partir du | 1er janvier 1844, le sucre indigène subira pendant quatre ans une augmentation d'impôt de 5 fr. par an. Il paie aujourd'hui 25 fr.; en 1844, il en paiera 30; en 1845, il en paiera 35; en 1846, il en paiera 40; enfin, au 1er août 1847, il sera soumis à l'impôt de 45 fr. qui pèse sur le sucre de nos Antilles. Bourbon continuera de jouir de l'immunité qui lui est accordée en raison de la distance; le sucre de cette île reste taxé à 38 fr. En

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- Deux ordonnances, en date des 28 avril et 14 mai, ont accordé à vingt-huit individus, tant libres qu'esclaves, subissant aux colonies diverses peines afflictives et infamantes ou correctionnelles, les remises ou commutations de peines sollicitées par eux.

- M. le marquis de La Guiche, pair de France depuis 1815, vient de mourir à Paris, à l'âge de soixante-six ans.

La cour de cassation, présidée par M. de Ricard, a annulé, pour irrégularité dans la position des questions, l'arrêt de la cour d'assises de Paris qui a condamné le libraire Terry à cinq années d'emprisonnement et 3,000 fr. d'amende pour la mise en vente de livres obscènes, déjà déclarés tels par divers jugemens antérieurs. Le moyen de nullité a été que le jury auroit dû être consulté sur le fait des condamnations antérieu

res. La cause est renvoyée devant les assises de Versailles.

On lit dans une feuille judiciaire : « La fille aînée de l'infortuné Lesurque, qui poursuit depuis tant d'années, avec une infatigable persévérance, la réhabilitation de la mémoire de son père, vient, dit-on, de retirer du greffe des pièces intéressantes et significatives pour renouveler ses démarches avec plus d'activité que jamais. »

On se souvient des soustractions frauduleuses commises au préjudice de la caisse des dépôts et consignations. A l'occasion d'une affaire d'escroquerie, dans laquelle se trouvoit compromis comme accusé le sieur Debretagne, marchand de vins place des Petits-Pères, le ministère public a révélé quelques détails de cette affaire, dont l'instruction est achevée et qui se produira sous quelques jours. Il a été prouvé dans cette instruction que chaque jour et durant la journée entière une vingtaine d'individus, la plupart anciens sous-officiers et écrivains publics, sont installés dans le jardin du Palais-Royal, attendant un signe, un mot đu premier venu pour le suivre dans un cabaret voisin et souscrire des billets de commerce à tel nom, à tel ordre que l'on veut; c'est leur profession: ils tiennent boutique de signatures; ils ont un tarif, 3, 5 ou 10 francs, suivant l'importance des sommes qu'on leur fait souscrire. C'est avec ces faux billets qu'ont été commis les détournemens au préjudice de la caisse des dépôts et consignations.

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ront comprises dans le réseau desservi pardes bateaux français.

Un navire arrivé récemment à Bordeaux a apporté la nouvelle d'un conflit qui auroit eu lieu entre les troupes françaises d'occupation et les habitans de Noukahiva (îles Marquises), conflit dans lequel le gouverneur auroit été tué. Le détachement français auroit été forcé de battre en retraite.

Nos lecteurs se rappellent qu'nn pareil bruit s'est répandu il y a peu de temps, et que le gouvernement a constaté qu'il n'avoit aucune espèce de fondement. Il est permis de croire que cette nouvelle version a la même source et est également fausse.

-Le Messager publie plusieurs rapports d'Afrique. Le premier est le rapport du lieutenant-colonel Ladmirault, commandant la division de Cherchell. Cette colonne a manœuvré tout l'hiver dans les montagnes; elle a eu plusieurs attaques à subir de la part des tribus insoumises, et dans toutes ces rencontres elle a obtenu des succès qui permettent d'espérer une prochaine soumission.

Dans un second rapport, le général Bugeaud annonce que la route qu'il a fait exécuter, est terminée et qu'il va immédiatement commencer la campagne.

Le colonel Géry est tombé sur la quere de l'émigration des Hachems-Gharabas, sur laquelle il a fait un butin considérable. Cet avantage est considéré comme trèsimportant.

Le colonel Tempoure, commandant la division de Tlemcen, a, de son côté, remporté un succès assez remarquable sur les Arabes.

NOUVELLES DES PROVINCES. Les trois cents caisses d'épargne des départemens qui ont leur compte à la caisse des dépôts et consignations possédoient le 31 décembre dernier, non compris les intérêts de l'année, la somme de 200,364,250 fr. 34 c., ce qui donne une augmentation de 42,375,647 fr. dans l'année 1842.

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