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mes chrétiennes et dignes de confiance. Mais tout dégénère ici-bas, et le pouvoir change de main. Plus tard on jugera que ces sages directrices tiennent trop à des idées surannées et peu compatibles avec les mœurs présentes. On leur substituera donc des esprits plus flexibles et plus accommodans, des femmes au moins à demi-initiées dans le rationalisme du siècle. Des institutrices formées par leurs mains, imbues de leurs doctrines et stylées à la dextérité requise pour les répandre sans scandale, iront enseigner dans toutes les parties du royaume. Ces manœuvres ne tarderont pas à porter leurs fruits, et bientôt la religion, abandonnée par un sexe qui est sa dernière ressource et son appui, périra pour notre France. Elle succombera à tant de coups frappés dans l'ombre, à tant de pertes et d'atteintes cruelles, à tant d'attaques sourdes, variées, savantes, conduites avec l'habileté tout à la fois la plus déplorable et la plus raffinée: semblable à un grand arbre l'ornement d'une contrée, dont une main ennemie épuise peu à peu la sève, blesse avec le fer la tige vigoureuse, arrache l'une après l'autre les profondes racines, et qui, privé de tout soutien, tout principe de vie, s'incline, tombe et couvre la terre de ses rameaux desséchés et de ses débris.

leur fait subir triste théâtre où elles sont données en spectacle à une nombreuse et profane assemblée, laquelle recueille à peine quelques paroles qui expirent sur leurs lèvres et dont leur trouble interdit de tirer aucune conséquence? Quel chrétien ne gémit à l'aspect d'un délégué universitaire, souvent d'un jeune inspecteur qui s'introduit en maître dans un de ces asiles sacrés de l'innocence dont les chefs du peuple eux-mèmes craindroient | de franchir le seuil? Mais où va cet ardent détracteur des saints nœuds du mariage? Où va ce moderne adorateur de la volupté déifiée? où va-t-il? Ah! il se hâte de pénétrer dans une enceinte où sont réunies de jeunes personnes élevées sous les ailes de la religion; il vient s'instruire de leurs progrès dans les connoissances qu'on leur donne. Il les interrogera sur la doctrine sainte avec un air de profond respect et même de jalousie pour la pureté du dogme et la foi orthodoxe. Mais écoutons: que leur demandera-t-il? quoi! si elles croient en Jésus-Christ, auquel il ne croit pas lui-même? si elles rendent un fidèle hommage au Créateur de l'univers, qui n'est autre chose à ses yeux que cet univers même, un être mêlé, incorporé à la matière? S'informera-t-il de leurs pensées sur l'obligation de fréquenter le temple saint, lui qui ne s'y montre jamais? leur parlera-t-il de vertu, de pudeur?.... Mais je m'arrête; je supprime un détail auquel il est si aisé de suppléer, et, après avoir fait remarquer l'inutilité de ces inquisitions au sujet d'un ensei- NOUVELLES ECCLÉSIASTIQUES. gnement spécial que de pieuses maîROME.-Bien que, durant la semaine tresses, avec les vues fines et déliées de sainte, le souverain Pontife soit dans leur sexe, entendent mieux que des hom-l'usage de ne point donner d'audienmes d'études classiques et de collége. je m'en repose sur la pénétration de mes lecteurs, et je leur laisse à juger cette grande question.

» Je n'ajoute plus qu'un mot, mais qui est d'une importance infinie. On poursuit avec ardeur le projet d'établir de toutes parts des écoles normales de filles. Je suis persuadé qu'on placera d'abord à la tête de ces écoles qui fourniront des institutrices à toutes nos provinces, des fem

» J'ai l'honneur d'être, etc.

» +CLAUD. HIP. év. de Chartres. >> Chartres le 2 mai 1843. »>

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de

ces, il a daigné recevoir les officiers français du brick le Cassard, en ce mo ment dans les eaux de Civita-Vecchia, commandé par le capitaine Du Couedic. Ces braves marins avoient ambitionné de rendre leurs respectueux hommages au Père commun des fidèles. S. Š. s'est entretenue avec leur commandant, auquel Elle a parlé de ses voyages et de la marine française avec le plus grand intérêt. M. Lega

gneur, premier président de la cour royale de Grenoble, avoit obtenu la faveur de se joindre aux officiers du Cassard. S. Š. a daigné s'entretenir avec lui de la Grande-Chartreuse et des pieux cénobites qui l'habitent: elle a fait le plus bel éloge de l'esprit qui anime en particulier les Cliartreux français.

- Le lundi et le mardi de Pâque, il y a eu chapelle papale au Vatican, et le pape a assisté, dans la chapelle Sixtine, à la messe célébrée le preinier jour par le cardinal Mezzofante, et le second jour par le cardinal Po

lidori.

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de Norcia.

faits qu'il avoit reçus, et de ferventes prières pour demander la grâce d'un heureux passage en l'autre monde. Sa mort a été tranquille comme celle d'une personne qui est surprise par un doux sommeil. Son visage est devenu beau et rayonnant; son corps, durant les trois jours qu'il est resté sur terre, n'a donné aucun signe de corruption, ce qui, rapproché des signes précédens, a frappé d'étonnement. Le peuple accourut en foule dans l'église, et chacun vouloit à l'envi lui baiser la main, et obtenir quelque objet qui lui eût appartenu. Le souverain Pontife a bien voulu permettre qu'il ne fût pas enseveli dans le cimetière commun des religieux, mais bien dans l'église, du côté de l'Evangile, dans la chapelle de la Nativité de la très-sainte Vierge.

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- Un vif intérêt s'attache toujours à la chapelle où M. Alphonse Ratisbonne a eu cette vision miraculeuse à la suite de laquelle, d'israélite qu'il étoit, il est devenu catholique. C'est dans la ville sainte. On va prier à un pieux pélerinage de plus à faire l'église de Saint-André delle Fratte et admirer un beau tableau que M. Ratisbonne a donné: il représente l'Immaculée Conception, et la main bienfaisante qui lui a montré le chemin de la vérité. Depuis peu, on a placé à droite et à gauche de l'autel deux plaques de marbre, sur lesquelles on lit en italien et en français l'inscrip

tion suivante:

La mort du Père Eugène, de Rumilly, ministre-général des Capucins, arrivée le 28 mars, a élevé cet Ordre au plus haut degré dans l'opinion publique, et déjà ou ne parle dans Rome du général défunt des Capucins qu'en disant : C'est un saint qui est mort. Il est impossible, en effet, d'exprimer les sentimens d'humilité, de résignation, de piété, d'amour divin, avec lesquels cet excellent religieux s'avançoit vers sa fin. Il suffira de dire que, n'ayant jamais perdu connoissance, il ne s'en servit que pour accompagner en esprit les prières pour les mourans, et d'autres encore qu'il voulut qu'on lui répétât à plusieurs reprises, à l'effet d'obtenir une bonne mort. Son cœur, embrasé de l'amour de son Dieu, s'épanchoit par des baisers et PARIS.Depuis plusieurs années, des embrasseinens chaleureux et ar- le corps diplomatique n'avoit plus dens sur son crucifix, qu'il ne quitta pour organe le représentant du pas un instant; ses paroles n'étoient Saint-Siege à Paris. Mgr Fornari.. que des remercimens pour les bien-archevêque de Nicée, ayant été élevé

Le 20 janvier 1842, Alphonse Ratisbonne, né à Strasbourg, vint ici juif obstiné; la sainte Vierge lui apparut telle que tu la vois; tombé juif, il se releva chrétien. Etranger, emporte chez toi le précieux souvenir de la miséricorde de Dieu et de la puissance de la Vierge!»

à la dignité de Nonce, a prononcé, | fiance si heureusement croissante dans

le 1er inai, le discours d'usage, en vertu du privilége attaché à son rang. Voici ce discours :

a Sire, si les sentimens et les vœux du corps diplomatique et des souverains qu'il a l'honneur de représenter, n'étoient pas déjà parfaitement connus de Votre Majesté, élevé sans mérite à l'éminente dignité qui me donne la haute mission de les lui manifester dans cet anniversaire solennel, je désespérerois de la pouvoir remplir dignement.

» Ces sentimens et ces vœux, Sire, sont et seront toujours les mêmes.

» Que le bonheur de Votre Majesté, de votre auguste épouse, de toute votre royale famille soit de longue durée et d'une perfection complète.

» Le mariage de la princesse votre fille, cet événement prospère, arrivé si à propos pour augmenter la joie de votre fête, est un présage qui console.

» Que Votre Majesté soit heureuse et comme père et comme roi!

» C'est à l'ordre et à la paix, auxquels Votre Majesté, d'accord avec les autres souverains, a coopéré avec tant d'efforts et de succès, que se rattache le bien-être si désirable et si désiré de la France et

du monde.

» Dieu daignera en accorder le maintien. Comme dans sa puissance, dans sa sagesse, dans sa justice, Dieu est encore infini dans sa miséricorde.

» Le corps diplomatique prie Votre Majesté d'agréer, avec ces sentimens et ces vœux, ses félicitations respec

tueuses. »

Le Roi des Français a répondu : all m'est fort agréable de recevoir par votre organe, à l'occasion de ma fête, l'expression des sentimens et des vœux que vous m'offrez au nom du corps diplomatique et des souverains qu'il représente auprès de moi. J'espère avec vous que le ciel continuera å répandre ses bénédictions sur la France. L'affermissement du repos dont elle jouit calme de plus en plus les passions dont l'effervescence auroit pu le troubler, et la con

la durée de la paix du monde et dans l'accord de tous les gouvernemens pour en assurer le maintien, facilite le succès de nos efforts, et ajoute d'année en année de nouveaux progrès à la prospérité des nations.

>> Je vous remercie de vos félicitations sur le mariage de ma fille. La reine et toute ma famille se joignent à moi pour vous témoigner combien nous y sommes sensibles. »

Voici le discours prononcé par M. l'Archevêque :

<< Sire, qu'il nous soit permis de reporter une partie des vœux que nous venons offrir au roi, sur une princesse, objel de sa tendre affection, qui possède tous les sentimens de son auguste mère et reproduit avec tant de fidélité ses pieux exemples.

» Il sera digne de son illustre épouse le prince auquel vous avez donné, Sire, une preuve si éclatante de votre estime en l'adoptant pour l'un de vos fils.

>> Nous aimons à voir dans votre royale famille la pratique de ces vertus modestes qui assurent à toutes les familles particulières un solide bonheur, mais qui sont plus spécialement bénies de Dieu lorsqu'elles résistent à toutes les séductions de la grandeur.

» Elles ont le double privilégé d'agir avec autant de puissance que de douceur sur les mœurs publiques et de faire remonter vers le trône des hommages qui le rendent plus fort, en le rendant plus respecté.

>> Puisse la religion à laquelle vous devez, Sire, cet inestimable bienfait, répandre sur la France toutes les autres grâces dont elle est la source! Puisse-telle faire pénétrer son esprit de sagesse, sa vérité, ses nobles et pures inspirations dans les lettres, dans les sciences philosophiques, dans l'instruction qui y prepare, et exercer ainsi une influence utile à leurs progrès, nécessaire aux intérêts les plus sacrés de notre patrie.

>> Vous nous pardonnerez, Sire, d'associer ces pensées dignes de votre haute

intelligence et de votre religieuse sollici- | berté politique et de paix. L'Université

tude aux vœux que nous formons pour vous, aux prières par lesquelles l'Eglise de France appelle sur Votre Majesté les bénédictions du Ciel. »

Le Roi des Français a répondu :

« Je suis bien touché des sentimens que vous m'exprimez, tant en votre nom qu'en celui du clergé de Paris. Je vous remercie des prières que vous adressez à Dieu pour qu'il répande ses bénédictions sur le mariage que ma fille vient de contracter. Je fais des voeux pour que la religion contribue de plus en plus à améliorer les hommes, en exerçant sur l'enfance, comme sur l'âge mûr, cette influence salutaire qui les affermit dans la voie de la piété, de la morale et de la vertu. Vous savez combien je me suis toujours efforcé d'assurer à la France la jouissance de ce grand bienfait. Mais n'oublions pas les difficultés dont nous sommes entourés, et unissons-nous pour les aplanir, en leur opposant cet esprit de sagesse et de modération qui est le plus sûr moyen d'en triompher. >>

La modération et la haute sagesse que l'épiscopat et le clergé n'ont cessé de montrer, auroient dû aplanir toutes les difficultés, si nos adversaires n'étoient pas systématiquément hostiles à la religion.

Dans un moment où la question de la liberté de l'enseignement préoccupe si vivement les esprits, il est utile de faire connoître le discours de M. Villemain. C'est un supplément à son Rapport apologétique sur l'état des colléges.

".... Le Conseil royal de l'instruction publique s'approche aujourd'hui de Votre Majesté, pour lui exprimer la reconnoissance et le dévoûment du corps enseignant tout entier. Grâce à vous, Sire, à votre avénement et à votre sagesse, ce grand système d'éducation civile, jeté sur ses bases il y a plus de trente ans, par une pensée de génie, dans une époque de dictature guerrière, s'est étendu et se perfectionne sous un règne de li

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de France est comptée parmi les institutions de la monarchie légale que vous avez affermie; et, quels que soient les développemens que cette sage fondation de l'empire puisse recevoir du temps et de la loi, elle offre déjà d'incontestables et précieux résultats, dont Votre Majesté a récemment accueilli le tableau véridique. Puisse ce tableau, Sire, reproduit par intervalle, comme vous l'avez voulu, présenter chaque fois de nouvelles améliorations et un plus complet témoignage de travail, de science et de pureté morale!

» La même sollicitude s'étend pour nous à tous les degrés de l'enseignement, et rencontre ou suscite partout le même zèle. Si les colléges de l'Etat et des villes sont remplis d'une jeunesse chaque jour plus nombreuse, qui, sous une discipline vigilante, nourrie de leçons irréprochables, s'élève dans le respect profond, dans l'amour sincère de la religion et des lois; l'enseignement supérieur n'est pas moins florissant et moins utile. Nos grandes écoles spéciales, les Facultés de droit et de médecine, plus occupées et plus paisibles qu'elles ne le furent jamais, entretiennent par des cours savans et des épreuves assidues, ce goût du travail, cette curiosité de l'étude si favorable au calme des esprits comme à leur progrès.

» Ainsi, la politique généreuse et digne de vous qui a voulu si fortement l'instruction du peuple, verra, dans cette noble France, les connoissances humaines s'élever, en même temps qu'elles se répandent. Ce sera là, Sire, un des caractères de votre règne, un des exemples que vous laisserez à votre dynas

tie... >>

Le Roi des Français a répondu : « Vous connoissez le prix que j'attachois à ce que mon règne fût marqué par les progrès de l'instruction publique. Les éloquentes paroles que je viens d'entendre, me prouvent votre zèle à seconder mes vues dans la direction qu'il importe de lui donner. C'est par l'encouragement

On ne peut se défendre d'un sentiment de satisfaction en voyant les progrès de cette communauté, destinée à rendre de grands services à la religion et à la société.

de ce respect et de cet amour de la reli- | jamais s'opposer à une si belle vocagion que la jeunesse se forme dans les tion. voies de la morale et de la vertu; c'est en lui inculquant de bonne heure des idées saines sur la nature des gouvernemens et sur l'étendue de la liberté et de la protection que les hommes ont droit de réclamer d'eux, que vous préparerez, pour les générations croissantes, des jours de paix, de bonheur et de prospérité. Par cette sage direction, vous faciliterez à mon petit-fils l'accomplissement de la haute mission qui plus tôt ou plus

tard doit lui échoir..... »

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Le dimanche du Bon-Pasteur, M. l'Archevêque a célébré les saints mystères dans la chapelle de la prison de Sainte-Pélagie. Le prélat a ensuite adressé des paroles d'édification aux détenus. Il a aussi consolé les malades, en visitant l'infirmerie. Enfin, le prélat, en payant les amendes de sept détenus, leur a procuré le bienfait de la liberté.

-Le 2 mai, M. l'Archevêque, assisté de MM. Buquet et Eglée, vicaires-généraux, a reçu les vœux de deux religieuses de chœur, et donné l'habit à cinq novices de la communauté des Dames-Augustines du Saint-Coeur de Marie, rue de la Santé, 7. Une nombreuse assemblée assistoit à cette cérémonie, qui a été accompagnée d'une première communion et d'une confirmation.

M. l'abbé Ratisbonne, dans un sermon sur les douceurs et les avantages de l'alliance spirituelle de l'ame avec Dieu, a vivement intéressé et profondément ému son pieux auditoire. Des larmes ont coulé lorsqu'après avoir peint avec un rare bonheur les consolations si pures de la vierge chrétienne qui consacre son cœur à Dieu et sa vie au service du prochain souffrant, il a conjuré avec ce ton persuasif et ce langage du cœur qu'on lui connoît, les mères de famille de ne pas regretter leurs enfans qui se donnent à Dieu, et de ne

Elle a pour but de donner asile à des dames et des demoiselles âgées ou infirines, ainsi qu'à celles qui veulent finir leurs jours dans la retraite, ou passer quelque temps à Paris pour leur santé ou leurs affaires. Ces dames sont servies par des religieuses, et trouvent dans la maison tous les secours qu'elles peuvent désirer l'ame et pour Des bâtimens construits exprès, un pour le corps. parc immense et de belles promenala capitale, entre le Jardin-des-Plandes dans le quartier le plus sain de tes et l'Observatoire, offrent toutes les commodités et tous les agrémens à la fois. Un pensionnat établi dans la maison donne aux mères de famille qui s'y retirent la facilité de faire élever leurs filles sous leurs

yeux.

La réunion qui a eu lieu le 3 mai à Saint-Sulpice, dans l'intérêt de l'OEuvre de la Propagation de la Foi, a été édifiée d'un trait admirable raconté par M. l'abbé Bautain dans la péroraison de son discours. Une dame s'est présentée le 1er mai chez M. Choiselat, trésorier de l'OEuvre, et lui a remis huit mille francs, sans vouloir accepter de reçu, et en demandant seulement qu'on inscrivît ce don comme fait, en l'honneur de la sainte Vierge, le premier jour du mois qui lui est consacré, M. l'Archevêque, qui présidoit l'assemblée, l'a invitée à réciter un Pater et un Ave pour l'humble et pieuse bienfaitrice de l'OEuvre,

- Le dimanche 7 mai, aura lieu à Montmartre l'ouverture du pélerinage du Calvaire pour la fête de l'Invention de la sainte Croix. L'office

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