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» que soit la chose qu'ils demandent à
>> Dieu, elle leur sera accordée par le
» Père des justes qui est dans le ciel. »
Car la conformité des volontés parmi les
êtres doués de raison est aussi agréable à
Dieu que la discorde lui est odieuse. Que
seroit-ce donc si c'étoient non pas quel-
ques-uns comme aujourd'hui, mais tous
les sujets de l'empire romain qui ne
formassent qu'un cœur et qu'une ame!
Hs adresseroient alors leurs vœux à
ce même Verbe qui dit autrefois aux
Juifs, poursuivis par les Egyptiens: «Le
>> Seigneur combattra pour vous, pen-
>>dant que vous demeurerez en repos.»
En lui offrant leurs hommages avec cette
immense unanimité, ils triompheroient
d'ennemis beaucoup plus nombreux que
n'en terrassa Moïse par les cris qu'il
poussa vers Dieu, lui et tous les soldats
qu'il conduisoit....; ou plutôt, ils n'au-
ront plus d'ennemis à combattre, puis- |
qu'ils seront sous la protection de cette
même puissance divine qui, pour l'amour
de cinquante justes, promettoit de sau-
ver sept villes tout entières...

mèdes, elle les applique à chacun suivant la volonté de Dieu. La fin de tout 's choses sera la destruction du vice; mais doit-il être détruit de manière à ne reparoître jamais, ou bien doit-il renaître un jour? Il n'est pas de mon sujet de traiter cette question. Quant à ce qui concerne la destruction absolue du mal et l'amendement de toutes les ames, de nombreuses prophéties nous annoncent l'une et l'autre, quoiqu'en termes obscurs. Il suffira pour le moment de rapporter ce passage de Sophonie : « Soyez prêt; veil» lez dès le matin: tous les fruits de leur » vigne sont flétris. Attendez-moi donc, >> dit le Seigneur, au jour où je me le» verai, parce que je l'ai résolu, je ras>> semblerai les nations, je réunirai les » royaumes, pour répandre sur eux mon » indignation et tous les flots de ma fu-* >> reur, tant la terre sera dévorée » par le feu de ma colère. Alors je re» donnerai aux peuples une langue qui » durera autant que les générations, afin >> que tous invoquent le nom du Seigneur, » et le servent sous un seul et même >> joug. Je rassemblerai mes supplians » épars; ils viendront des fleuves les plus >> reculés de l'Ethiopie, et m'apporteront » leurs offrandes. En ce jour-là, tu ne >> rougiras plus de toutes les inventions' »- par lesquelles tu as prévariqué contre » moi; j'enlèverai de dessus ta tête la » honte de tes outrages, et tu ne tente

>> la montagne sainte. Je laisserai au mi» lieu de toi un peuple doux et humble; >> les restes d'Israël craindront le nom du » Seigneur, ils ne se livreront plus à l'i» niquité, ils ne profèreront plus le men» songe; la fraude ne souillera plus leurs » lèvres; ils reposeront comme des bre

» Non-seulement il est possible, mais il arrivera un jour que tous les êtres raisonnables s'accorderont dans une seule et même loi. Les stoïciens affirment qu'au moment où prévaudra l'élément le plus fort, ce qui est inévitable, l'universalité des choses se convertira en feu dans la conflagration universelle. Mais neus, chrétiens, nous déclarons que le» ras plus de t'enorgueillir désormais sur Verbe ou la raison, subjuguera toutes les natures raisonnables pour les convertir en sa propre perfection, de sorte que chacun choisira, en vertu de sa propre puissance, ce qu'il veut, et persévérera dans ce qu'il aura choisi. Parmi les maladies et les blessures du corps, il en est contre lesquelles les ressources de la» bis dans leur pàturage, et nul ne les médecine ne peuvent rien. Il n'en va pas de même des infirmités de l'ame; nous ne connoissons pas de malice dont la guérison soit impossible à la souveraine raison, qui est Dieu, Car cette raisoa souveraine est plus puissante avec l'efficacité de ses remèdes, que tous les maux qui travaillent une ame; et ces re

» troublera. » A celui qui est capable de pénétrer ces mystères, d'expliquer cette prophétie ! Qu'il nous dise surtout quelle est celle langue qui, après que la terre aura été dévorée par le feu, sera redonnée aux peuples pour durer autant que les générations, dans l'état où elle étoit avant la confusion. Qu'il considère

encore ce que veulent dire ces paroles: Tous invoqueront le nom du Seigneur, afin que tous le servent sous un seul et même joug, que la honte de leur outrage ne pèse plus sur leur tête, et qu'il n'y ait plus désormais ni prévarication, ni mensonge, ni lèvres artificieuses.

série des Pères des trois premiers siècles, publiée par M. de Genoude, d'une série nouvelle qui embrasse les Pères du quatrième.

ROME.

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Elle a daigné admettre au nombre de ses camériers secrets surnuméraires M. Alphonse-Pierre-Joseph Constantin de Valogne, chanoine de la métropole de Reins.

NOUVELLES ECCLÉSIASTIQUES. » Voilà ce que j'ai cru devoir dire briè– S. S. a daigné nommer vement, et non avec toute l'étendue qu'au-S. E. le cardinal Belli protecteur de roit demandée une exacte explication, la ville d'Anagni. pour réfuter l'assertion de Celse là où il a déclaré « qu'il étoit impossible que tous » les habitans de l'Europe, de l'Asie et » de la Lybie, soit Grecs, soit Barbares, >> s'accordassent dans une seule et même » loi.» Peut-être la chose n'est-elle pas possible à ceux que retiennent encore icibas les liens du corps; mais ils le pourront lorsqu'ils seront affranchis de cette prison de la chair. »

La Réfulation de Celse est si connue, qu'au lieu d'en présenter une analyse (que nos lecteurs trouveront au reste dans Godescard, t. 3, p. 168-170), nous avons mieux aimé en détacher ces extraits: ils permettront d'apprécier l'exactitude et l'élégance de la traduction, soigneusement retouchée par M. Denain.

Il est remarquable que les prétendus philosophes du xvIe siècle n'ont guère fait que reproduire les objections de Celse: pauvres copistes, qui n'eurent pas même le funeste mérite d'imaginer des erreurs et des blasphèmes, et qui, se paraut de cette triste gloire, furent obligés de recourir à des sophistes oubliés depuis quinze siècles.

Eusèbe a eu raison de dire qu'on trouve dans l'ouvrage d'Origène de quoi réfuter toutes les objections qui ont été ou qui peuvent être faites contre notre religion!

Finissons, en émettant le vœu que les encouragemens du clergé permettent de faire suivre bientôt la

-S. S. a assisté, dans la chapelle Sixtine, aux offices des mercredi, jeudi et vendredi saints. Ce dernier jour, Elle est allée vénérer, dans la basilique vaticane, les reliques insignes de la sainte Croix, etc., que l'on y conserve.

Le samedi saint, 110 ordinands se sont présentés, dans la basilique de Latran, à l'ordination générale, faite par S. E. le cardinal Patrizi. -Tout récemment, l'évêque Plunkett, se trouvant dans la ville anglican de Tuam, fils de lord sainte, sollicita l'honneur d'être reçu par le Souverain-Pontife. Sa deinande fut accueillie, et il se rendit à l'audience du Saint-Père, accompagné du recteur du collège catholique anglais qui lui servoit d'interprète.

Il
portoit le tablier épiscopal des
trois fois, selon l'usage, avant d'ap-
évèques d'Angleterre. Il s'agenouilla
procher de Sa Sainteté. Le Pape alla
vers le prélat anglican, et lui serra
les mains avec cordialité, en lui di-
sant qu'il étoit très heureux de voir
le fils de lord Plunkett. Il ajouta
qu'il conservoit une profonde recon

oissance et un doux souvenir des services rendus aux catholiques de l'Irlande et de l'Angleterie par la son illustre père. L'évêque de Tuam, droiture d'esprit et l'éloquence de enchanté de la réception dont il avoit été l'objet, a prié son interprète

d'exprimer au Saint-Père combien | numéro, et permettcz-moi de vous en

il en étoit touché.

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PARIS. Mgr de Quelen a rétabli l'usage, constamment suivi par les archevêques de Paris avant la révolution, de délivrer le vendredi saint un prisonnier pour dettes. M. l'Archevêque actuel continue cette bonne œuvre, et cette année, le forgeron Coulombié, marié et père de sept enfans, a dû sa liberté au prélat.

C'est par l'entremise de la Société de charité formée pour le soulagement et la délivrance des prisonniers pour dettes, que Coulombié a été reudu à sa famille. L'Univers ayant indiqué un autre intermédiaire, la Société n'a pas voulu se laisser enlever le témoignage d'une confiance qui est, pour elle, un bien précieux, et la réclamation suivante a été adressée à ce Journal.

<< Monsieur le Rédacteur,

>> En rendant compte dans votre numéro de ce jour de la délivrance d'un prisonnier, qui a eu lieu dans la Semaine sainte par les bienfaits de M. l'Archevêque, vous avez omis de dire que c'étoit à la Société de charité chargée de l'œuvre des prisonniers pour dettes, que M. l'Archevêque étoit dans l'usage, comme son vénérable prédécesseur, de remettre annuellement son offrande. C'est aussi comme un des membres de l'œuvre que M. de Verdière a été appelé cette année à faire de cette offrande le touchant emploi que vous avez fait connoître.

offrir d'avance mes remercîmens.

» BÉRARD DESGLAGEUX,

>> Membre de l'OEuvre pour le soulagement et la délivrance des prisonniers pour dettes. »

Une commission formée d'anciens élèves de M. l'abbé Liautard s'est réunie dans le but d'ériger un monument à ce digne instituteur, qui a rendu tant de services à la société par les bons principes enseignés dans sa maison, et par les hommes honorables qui en sont sortis pour se distinguer dans toutes les carrières aussi bien que dans toutes les positions. Ce monument qui, pour répondre au caractère de cet homme respectable, doit être simple, modeste et véritablement religieux, sera élevé à Fontainebleau, dans la paroisse qu'il édifia par la pureté de sa doctrine, par la charité de son zèle et par la sainteté de sa vie. C'est surtout par le concours de ses élèves qu'il doit recevoir son exécution, sans exclure néanmoins de cette œuvre toute morale et toute française, aucune des personnes qui ont connu les services et les vertus de M. l'abbé Liautard. La commission a décidé qu'une souscription seroit ouverte chez M. Chapellier, notaire, rue SaintHonoré, 368, l'un de ses membres. La plus modeste offrande sera reçue avec reconnoissance, pour que tous les élèves de M. l'abbé Liautard, sans distinction de fortune, puissent concourir à l'érection d'un monument qui est pour eux l'accomplissement d'un devoir aussi sacré que doux à remplir.

La commission se compose (par rang d'ancienneté) de MM. Auguste de Parseval, membre du conseil-général de l'Ain; Lesergeant d'Hendecourt, propriétaire; Raoul-Rochette,

>>> La Société pour les prisonniers, rétablie dans le diocèse de Paris depuis 1809, attache trop de respect et trop de prix à la confiance de son premier pasteur, pour ne pas mettre un juste empressement à en revendiquer le témoi-membre de l'Institut, administrateur

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et professeur d'antiquités à la Bibliothèque royale; le marquis de Dreux-Brézé, pair de France; le

haron de Crouseilhes, conseiller à la | de savoir si l'apparition ne pouvoit cour de cassation; le comte Alphonse pas s'expliquer par l'effet de causes de Buisseret, propriétaire; Desjo- naturelles. bert, membre de la chambre des députés; le comte d'Arbouville, inamaréchal-de-camp; Petel, ancien ancien avoué, Chapellier, notaire; Eglée, vicaire-général, chanoine de Paris; Lassus, architecte, chargé de la restauration de Saint-Germain-l'Auxerrois et de la Sainte-Chapelle.

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M. de Curzon, alors maire de Migné, hoinme non moins distingué par ses connoissances que par sa piété, et qui avoit été l'un des témoins oculaires de l'événement, se mit à l'œuvre, aidé des lumières de M. Boisgiraud, professeur de physique au collége de Poitiers, et protestant. Le résultat de leurs travaux étoit facile à prévoir. Nous devons citer les paroles de M. Boisgiraud, qui ne peuvent être suspectes à personne :

« Je ne peux pas expliquer le phénomène, disoit-il à M. de Curzon, après avoir terminé ses recherches: je n'ai pas cependant la prétention de dire qu'il soit inexplicable, car il peut se trouver des personnes bien plus instruites que moi; mais quand on parviendroit, ce qui me paroît au moins bien difficile, à donner une explication naturelle, les circonstances particulières qui ont accompagné cette apparition n'en constitueroient pas moins, à mes yeux, un miracle. »

sions.

Diocèse de Poitiers. -La France, Plusieurs autres savans qui étule monde catholique tout entier ont dièrent géométriquement et physi conservé le vivant souvenir de l'ap-quement tous les alentours de l'éparition miraculeuse dont la com- glise, arrivèrent aux mêmes conclumune de Migué fut témoin le 17 décembre 1826. En présence de plus L'autorité ecclésiastique, de son de 2,000 personnes, réunies pour la côté, dont on connoît la prudence en plantation d'une croix de mission, pareilles matières, avoit nommé une au moment où le prédicateur rappe-commission d'enquête à laquelle fut loit le prodige du Labarum, tout-à- encore adjoint M. Boisgiraud, ainsi coup une croix lumineuse de 50 mè- que d'autres savans. Les procès-verbaux des délibérations tres de long environ, bien été enproportionnée, d'une teinte légèrement ro-voyés à Rome, voici en quels termes sée, se montra dans l'air à 60 mètres Sa Sainteté, dans un bref du 18 juilau plus d'élévation, et elle resta ainsi let 1827, crut pouvoir féliciter le vésuspendue à la vue de tous pendant nérable évêque de Poitiers: près d'une demi-heure.

L'authenticité d'un événement accompli dans de pareilles circonstances et sous les yeux d'une aussi grande multitude étoit à l'abri de toute critique. Une seule question étoit à résoudre en admettant qu'elle fût un instant douteuse : c'étoit celle

ayant

<«< Interim gratulamur fraternitati tuæ,! cujus in diœcesi misericordiam suam Dominus tam luculenter ostenderit. »

Puis, en foi du miracle, le souverain Pontife fit don à l'église de Migné d'un reliquaire en or renfermant un morceau précieux de la vraie croix, et il accorda une indulgence

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plénière à tous ceux qui, après avoir | port, d'ouvrir une souscription pour rempli les conditions d'usage, iroient subvenir aux frais de l'entreprise. visiter l'église de Migné le jour de Une comunission, composée du l'anniversaire. curé et du maire de Migné, et de Quelque temps après, M. l'évê-M. de Curzon, fut choisie, et, bien que que de Poitiers fit imprimer un maudement dans lequel nous lisons ce passage:

« Appuyé sur une aussi grave autorité (l'opinion du Saint-Père), et sur de si puissans motifs, nous ne balançons plus à déclarer comme miraculeuse, l'apparition d'une croix à Migné, le 17 décem

bre 1826. >>

Nous ne multiplierons ni ces citations, ni les preuves que nous pourrions ajouter, car nous en avons un grand nombre d'autres sous les yeux (1); nous nous reprocherions même d'avoir si fort insisté sur le véritable caractère d'un fait d'une telle évidence, si, par un motif que l'on comprendra bientôt, il n'avoit pas été de notre devoir de le faire.

La commune de Migné avoit décidé tout d'abord qu'un monument destiné à perpétuer le souvenir du miracle seroit élevé sur le lieu même où il s'étoit opéré, c'est-à-dire à la jonction du chemin de Migné (insjonction du chemin de Migné (ins crit depuis l'apparition sur l'état des chemins vicinaux sous le nom de Chemin de la Croix) à la grande route

de Poitiers à Mirebeau : mais tous

les fonds disponibles s'étant trouvés absorbés par la construction de l'église rebâtie presque tout entière en inémoire de l'événement, il fallut ajourner ce projet.

Or, il arriva qu'au mois de septembre 1837 un ecclésiastique du diocèse de Paris, qui étoit venu faire un pèlerinage à Migné, appréciant et l'importance de l'événement et la situation peu fortunée de la commune, proposa à quelques habitans avec lesquels il se trouvoit en rap

(1) Voir les Rapports, Mandemens, etc., sur la croix de Migné; chez Barbier, place Notre-Dame, à Poitiers.

par suite d'un malentendu on eût abandonné le projet d'une souscription générale, néanmoins une somme de 225 fr., provenant de différentes donations, fut recueillie par le maire et M. de Curzon. Plus tard, de veaux dons furent faits au curé pour le même objet.

nou

M. de Curzon, désirant employer, suivant la volonté des donateurs, les fonds dont il étoit dépositaire, provoqua, à la date du 14 février 1841, une délibération du conseil munici

pal de la commune de Migné. Les conseillers municipaux, présens an nombre de 9, sous la présidence du le projet qui leur étoit soumis. Le maire, approuvèrent à l'unanimité monument devoit se composer d'une Pyramide surmontée d'une croix couchée horizontalement, comme l'avoit été la croix miraculeuse. Sur un côté du piédestal on devoit graver une autre croix horizontale: sur le

second côté on auroit lu : Chemin de la Croix de Migné; sur le troisième : Monument érigé en mémoire d'une apparition de Croix à Migné, le 17 décembre 1826; et enfin, sur le quatrième, les noms l'année de la construction, du maire et des membres du conseil municipal.

La délibération du conseil municipal fut soumise, suivant la loi, à l'autorité supérieure, qui, induite en erreur, sans doute par de faux renseignemens, refusa une approbation nécessaire, puisqu'il s'agissoit de constructions à faire sur une voie publique. Après de vains efforts tentés pour éclairer l'administration, il fallut bien se résigner.

Nous n'essaierons pas de reproduire le sentiment pénible que ce refus imprévu produisit dans la commune de Migné. Néanmoius elle ne

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