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par ce moyen, la liberté de conscience des écoles of stront enseignées les relisera indignement violée. gions qu'il reconnoil.

>> On dira peut-être qu'il ne s'agit, après tout, dans un collége, que de choses assez étrangères à la religion, et qu'on peut bien enseigner du grec et du latin, peu importe de quelle croyance on soit et à quelle religion on appartienne. Qu'on ne s'y trompe pas. Il y a d'abord dans cette assertion générale quelque chose de fort inexact. Il n'est pas juste de dire que l'enseignement se borne à ces malières. If comprend de plus l'histoire et la philosophie, et il faut bien ici qu'en jugeant tel ou tel homme, en appréciant telle ou telle institution, et en se prononçant sur telle ou telle doctrine, on arbore un drapeau quelconque et on laisse percer ses opinions religieuses. Même on doit remarquer qu'en pareille matière, les idées du maître seront toujours les idées de l'élève. En histoire, un jeune homme n'a pas assez de connoissances pour redresser par l'érudition les faits inexacts que son professeur peut avancer; et en philosophie, il est trop peu habitué au raisonnement pour découvrir le faux de tous les argumens captieux qu'on peut faire valoir à l'appui d'une proposition condamnable.

>> Ensuite, quand le maître n'expliqueroit encore que du grec et du latin, comme on le suppose, il n'en exerceroit pas moins uné profonde influence sur le cœur de ceux qu'il instruit. Car il n'en est pas d'un enfant comme d'un homme fait. Celui-ci a ses idées arrêtées, et il n'en changera pas pour un mot qu'il aura recueilli sur les lèvres d'un homme, ou pour une action qu'il lui aura vu faire. Mais l'enfant qui est à former est une cire molle qui reçoit toutes les impressions. Les passions étant toujours là pour l'engager à secouer le joug de la religion, il lui suffira d'avoir remarqué dans le maître de l'indifférence sur ce point, pour s'autoriser à se rendre indépendant. Voilà ce qui démontre jusqu'à l'évidence que, pour que chacun ait la liberté d'élever ses enfans dans la religion qu'il professe, il faut que l'Etat n'ouvre en son nom que

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» Malgré cela, quelques précautions qu'il prenne, il est sûr qu'il ne contentera pas tout le monde. Bien que ses écoles soient catholiques partout où il y a des catholiques, et protestantes partout où il y a des protestans, cependant il peut se faire que, pour un autre motif que l'intérêt religieux, certaines persomes refusent d'y envoyer leurs enfans. Alors, pour satisfaire ces désirs particuliers, il seroit nécessaire que l'Université n'eut point le monopole de l'enseignement. Si l'Etat a des écoles, ce doit être uniquement pour l'avancement des sciences et le bien général de la société. Il ne peut se proposer en cela d'autre but que de faciliter à ses sujets les moyens de s'instruire. C'est donc une pure faveur qu'il leur accorde et un veritable secours qu'il leur offre.

» Mais, pour qu'il en soit ainsi, il faut qu'il leur laisse le libre pouvoir d'en user ou non. Car, si l'on ne peut se procurer ailleurs les lumières dont on a besoin, ce qui étoit d'abord un bienfait devient une effroyable tyrannie. On violente les individus de la façon la plus outrageante en les condamnant à entrer malgré cux dans les établissemens qu'on a ouverts, ou bien à croupir dans la plus honteuse ignorance. Or, pour éviter ces excès crians et intolérables, il n'y a pas d'autre moyen que de laisser élever des écoles particulières, autant que bon semblera.

» Toutefois il ne seroit pas à désirer que ces écoles particulières fussent sans contrôle. Elles devroient être indépendantes de l'Université, puisque sans cela elles ne répondroient pas aux vœux des parens qui les établiroient précisément pour avoir un autre enseignement que celui qu'on suivroit dans les colléges. Néanmoins elles seroient surveillées par l'Etat. Celui qui ouvriroit une école devroit, avant tout, dire à quelle religion il appartient, s'il est protestant ou catholique. Dans le premier cas, l'autorité civile auroit droit d'examiner ce qui se passe dans cette nouvelle école, pour

savoir s'il n'y est rien enseigné de con- adresse. Ses écoles gagneroient en contraire aux lois du royaume et à l'ordre sidération, parce que, avec des principes public. Les pasteurs de cette communion, avoués et reconnus, elles travailleroient s'ils le jugeoient convenable, inspecte- à entretenir dans le cœur des jeunes gens roient également les choses qui les con- les sentimens religieux, tels qu'ils les cernent. Dans le second cas, ce seroit à auroient puisés au foyer de la famille. La l'évêque et au préfet ou à leurs délégués | société trouveroit aussi dans tout cela de surveiller celui qui se diroit maître de son avantage. Car, dans le temps où nous pension. L'un s'occuperoit de ce qui re- sommes, il importe beaucoup qu'on insgarde les intérêts de l'Etat, et l'autre pire à la jeunesse un grand respect pour prononceroit sur la légitimité des doc- l'autorité. On ne peut y réussir qu'en trines du nouveau chef d'école. S'il se l'attachant d'abord à la plus haute puisrencontroit des hommes qui eussent l'in-sance qui soit sur la terre, la puissance tention de tenir école au profit du saintsimonisme, du fouriérisme ou d'autres théories subversives de l'ordre social, nous pensons bien que le gouvernement seroit assez éclairé et assez sage, pour ne point permettre la propagation de toutes ces nouveautés. Sa conduite passée l'a parfaitement prouvé. Interdire à ces hommes dangereux les moyens de se multiplier, ce n'est pas attaquer la liberté: c'est le pouvoir qui défend son existence en danger, son autorité compromise et ses droits méconnus; et s'il n'agissoit ainsi, il y auroit bientôt partout une effroyable anarchie.

>>Quand on réclame la liberté d'élever des écoles particulières, on ne demande donc pas que l'Etat se dessaisisse de la surveillance qu'il exerce sur tous les établissemens qui sont dans son sein. Il n'est pas besoin d'y réfléchir beaucoup pour concevoir qu'une pareille prétention n'auroit pour résultat que la ruine même de la société. Tout le monde étant en droit d'enseigner ce qu'il pense, ce seroit une confusion horrible qui ébranleroit tous les principes. Pour être salutaire, il faut que la liberté ait elle-même un frein, et celui que je lui ai assigné me semble parer à tous les inconvéniens et répondre à toutes les difficultés.

>> Je suis persuadé, M. le rédacteur, qu'il n'y auroit pour le gouvernement qu'utilité et profit, à suivre le plan que je viens de tracer. Il seroit d'abord d'accord avec lui-même en respectant la liberté de conscience, et il ne mériteroit plus les reproches que de tous côtés on lui

religieuse. Sans cela, l'autorité civile et le pouvoir royal même ne seront à ses yeux que de vains noms, et elle ne demandera qu'à aller grossir les émeutes et tramer des conspirations.

>> Quant aux écoles particulières, il n'y a pas d'alarmes à concevoir de leur établissement, une fois que les conditions que j'ai énoncées seront posées. L'Etat les surveillant, il n'y a pas de danger pour lui. La concurrence qu'elles soutiendront avec ses colléges sera trop foible pour leur nuire. Car comment un maitre de pension, qui est sans passé et presque sans auxiliaires, pourroit-il lutter avec quelque avantage contre une maison que l'Etat entretient, qui a un personnel nombreux et qui jouit d'une haute réputation? Si les établissemens publics sont bien tenus, nous avons la certitude que ces institutions ne joueront qu'un foible rôle. Le droit d'en établir portera seulement les colléges à se tenir sur leurs gardes et à tout faire pour mériter de plus en plus la confiance générale. Cette sorte d'émulation tournera encore à l'avantage de la société et à l'avancement de la science.

»Voilà, M. le rédacteur, ce que le clergé en général attend et désire du gouvernement. Je ne pense pas qu'il y ait rien d'exagéré dans ses prétentions; elles ne me semblent au contraire que des conséquences directes et irréfraga→ bles de la constitution actuelle de notre pays, et on ne peut les repousser sans se mettre en contradiction avec la Charte elle-mème. » L'abbé L....,

» Supérieur du petit séminaire de L... »

Nous avons reçu des observations critiques sur les deux premières lettres du correspondant anonyine de la Gazette; mais il nous a paru juste de lui laisser le temps de compléter sa pensée dans la troisième, avant d'en

discuter la valeur.

yeux

Maintenant que celle-ci est sous les de nos lecteurs, nous publions les observations de M. l'abbé Richaudeau.

<< Blois, le 21 avril 1843. » Monsieur le Rédacteur, >> Deux lettres de M. L..., supérieur du petit séminaire de L..., publiées par la Gazelle spéciale de l'Instruction publique, et insérées dans votre estimable Journal les 21 février et 21 mars, sont restées sans réponse directe. Cependant, n'est-il pas évident que cet ecclésiastique fait beaucoup trop bon marché de la liberté d'enseignement, et que sur ce point il est en complet désaccord avec l'épis copat? Sur quoi se fonde-t-il donc pour certifier que ses sentimens sont ceux de la plupart des prêtres préposés aux fonctions qu'il remplit? Heureusement personne ne croira que les ecclésiastiques employés dans l'enseignement des petits séminaires et investis par leurs évêques d'une conflance si honorable, se mettent en opposition avec le corps épiscopal tout entier, et approuvent ce que les premiers pasteurs regardent comme funeste à la religion. Mais n'y en eût-il qu'un seul, ce seroit encore trop dans une matière aussi grave. Il est donc important de faire voir que cet ecclésiastique n'existe pas, ou que, s'il existe, il a méconnu le véritable etat de la question, en s'imaginant à tort que le statu quo relatif à l'enseignement publie n'étoit dominageable à la Religion que sous le rapport des vocations à l'état ecclésiastique. Tel est, monsieur le Rédacteur, le but de la présente lettre que je vous prie d'avoir la bonté d'insérer dans votre Journal.

>> On a si souvent rendu justice à l'esprit de prudence et de modération dont le clergé a fait preuve depuis treize ans,

qu'il semble inutile de dire qu'il n'est pas ennemi de l'Université, bien qu'il combatte avec énergie un mode accidentel desa constitution, le monopole. J'ajouterai cependant quelque chose de plus : c'est qu'il ne pourroit pas vouloir être ennemi

du corps universitaire sans trahir ses véritables intérêts, qui ne sont autres que ceux de la Religion. Il est évident, en effet, que, si le clergé et l'Université étoient unis entre eux, et marchoient vers un même but, il en résulteroit pour la Religion comme pour l'esprit national et l'union des citoyens, d'incalculables avantages. D'où vient donc que l'épiscopat tout entier, et les ecclésiastiques de tous les ordres, combattent avec tant de persévérance le monopole dont l'Université jouit depuis si long-temps, et auquel il ne semble pas qu'elle veuille jamais renoncer, même pour éviter une rupture? Voici la réponse à cette difficulté: Il y a des sacrifices que la Religion peut faire pour des motifs graves: par exemple, renoncer à un bien qui n'est pas essentiel, pour éviter un mal plus considérable; mais il en est d'autres auxquels il lui est absolument impossible de consentir, comme s'il s'agissoit d'abandonner un dogme, une règle de morale, ou l'un des principes de la constitution de l'Eglise. C'est ainsi que jamais le clergé d'aucun pays ne consentira à une loi autorisant le divorce, et ne cessera de la combattre là où elle existera: or, la loi consacrant le monopole universitaire n'est pas moins opposée aux principes essentiels du catholicisme, que n'étoit celle qui autorisoit le divorce, et ni évêque, ni prêtre, ni laïque, ne pourroit l'approuver, sans manquer de fidélité à sa religion, sans la sacrifier en principe. J'avoue que mon assertion doit paroître étrange, absurde même pour plusieurs; mais je n'aurai pas de peine à la justifier de tout reproche, et pour cela je commencerai par faire cette question :

RECONNOIT-ELLE

» L'Université SE obligée de n'enseigner aucune doctrine qui ne soit avouée ou au moins tolérée par le Pape et les évêques? Il faut ré

pondre oui ou non; et quelque évidente que soit la chose en elle-même, je tiens à faire remarquer qu'il n'y a pas de milieu dans cette alternative.

| et tellement énergique, qu'elle paralysera toutes les leçons écrites qui lui seront opposées; et si quelquefois le résultat de ces informations étoit de constater qu'un professeur, un recteur ou tout autre fonctionnaire répand des doctrines opposées à quelque vérité catholique, il faudroit le retrancher du corps enseignant, à moins qu'il ne donnât des espérances plausibles de le voir tenir une conduite différente. Bien entendu que tout cela devroit se faire selon les lois d'une prudente modération, en faisant marcher de front l'exercice consciencieux d'un grave devoir, et les égards dus à des hommes distingués sous une multitude de rapports, el que l'on doit croire animés de sentimens vertueux et honorables, tant qu'il n'existe pas du contraire des preuves couvain

cantes.

>> Si l'obligation étoit avouée, ce qui n'est pas, l'Université reconnoîtroit au chef de l'Eglise et au corps épiscopal un droit de censure pratique et actif sur tous les livres qui seroient mis entre les mains des maîtres et des élèves; et elle regar- | deroit comme un devoir sacré de conscience et d'honneur l'engagement d'agir elle-même en conséquence. Le conseil royal pourroit faire des représentations aux juges de la doctrine, leur opposer les raisons qui lui sembleroient bonnes, plaider sa cause, en un mot; mais il est clair qu'il ne seroit point juge lui-même, et qu'il ne lui resteroit qu'à faire exécuter ce que l'autorité reconnue en cette matière auroit définitivement prononcé. Une >> Detels engagemens, librement accepconduite différente seroit une contradic-tés, n'auroient rien sans doute que de tion manifeste; vous vous croiriez à la fois obligés et dispensés de n'enseigner aucune doctrine qui ne fût avouée ou tolérée par le Pape et les évêques. Vous ne pourriez jamais alléguer avec la Revue de l'Instruction publique (1) que le domaine >> Reste donc le statu quo sous ce rapde la philosophie dans lequel vous pré-port. C'est-à-dire que vous ne vous astendriez vous renfermer n'est point sou-treignez pas à laisser l'Eglise juge de mis à l'Eglise car on vous répondra votre enseignement, en ce qui concerne qu'il y a une philosophie fausse, opposée la religion et les règles de la morale; vous vous réservez la faculté de propager des vérités de la foi; et que, à l'exemple de doctrines opposées aux vérités catholisaint Paul, les évêques doivent empêcher ques, ou, ce qui revient au même, de déque les fidèles ne se laissent tromper par cider par votre propre autorité, indéla philosophie, et par de vains et falla-pendamment du Pape et des évêques, si cieux systèmes, selon la tradition des

non-seulement à la saine raison, mais aux

hommes.

» Voilà les engagemens que prendroit l'Université en s'obligeant à ne rien enseigner qui ne fût avoué ou toléré par l'Eglise. Il y a plus: les évêques auroient évidemment le droit de prendre des informations sur la partie de l'enseignement la plus importante, celle qui, se faisant de vive voix, a une action incessante

(1) No du 15 août 1842, p. 67. L'auteur de l'article suppose que tout ce qui n'est pas mystère n'appartient pas à la théologie. Je m'abstiens de toute réflexion.

très-honorable pour l'Université, et n'apporteroient aucune entrave à son enseignement; mais il n'est pas à présumer qu'elle s'y soumette si tôt, et personne ne prétend les lui imposer.

tel système enseigné par vos professeurs, tels livres adoptés dans vos colléges sont contraires à la foi. Vous laissez à l'Eglise un simple droit de remontrance auquel vous aurez tel égard que vous jugerez convenable. Remarquez bien, messieurs de l'Université, que vous ne pouvez nier cela, sans vous soumettre à tous les engagemens dont j'ai parlé plus haut, et que pourtant vous n'acceptez certainement pas. Eh bien, alors, le monopole universitaire est, je le répète, formellement opposé aux principes essentiels de l'Eglise catholique. La Religion ne peut

s'arranger de l'Université ainsi constituée, | cette loi, en sanctionnant le monopole, ni celle-ci de la Religion, et pour être | viendra placer tous les pères de famille conséquent, il faut déclarer que l'Uni- catholiques dans la nécessité de faire éleversité rompt avec le catholicisme. En

voici la preuve.

>> Il est manifeste que, si l'Université, en lant qu'elle est un corps constitué, regardoit l'Eglise romaine comme divinement établie, elle admettroit la cousé quence immédiate de cette vérité, qui est que le Pape et les évêques sont juges irréfragables de la doctrine, et qu'il n'est permis ni aux individus ni aux sociétés d'enseigner ce qu'ils condamnent; mais n'admettant pas cette conséquence, évidemment elle en rejette aussi le principe. | Il peut donc y avoir, et, sans aucun doute, il y a dans l'Université un grand nombre de membres sincèrement catholiques, irréprochables dans leur foi comme dans leurs mœurs; mais l'Université ellemême, considérée comme corps enseignant, n'est ni catholique, ni même chrétienne. Si elle prescrit l'enseignement du catéchisme, c'est sans ajouter foi à ce qu'il contient, et en se réservant le droit de mettre entre les mains des élèves de ses établissemens des livres renfermant une doctrine tout opposée, ainsi que de paralyser les instructions d'un aumônier par les enseignemens et la conduite de 20 ou 30 professeurs.

>> Vous me direz que telle n'est pas la conduite réelle du corps universitaire, qu'il n'est nullement ennemi de la religion, dont il prescrit l'enseignement dans tous ses colléges; que, bien loin de paralyser le ministère des aumôniers, il fait tout ce que permettent les circonstances pour le rendre efficace. Je pourrois vous renvoyer, pour apprécier la valeur de ces faits, aux évêques de France qui les connoissent mieux que moi; mais je préfère ne point contester à ce sujet, et répondre simplement que ce n'est pas là la question. Il ne s'agit pas de savoir si l'Université enseigne par le fait une doctrine anti-catholique, mais si elle prétend avoir ce droit, et si une loi nouvelle viendra confirmer solennellement cette prétention. Il s'agit de savoir encore si

ver leurs enfans par l'Université ainsi constituée. Prétendrez-vous nier que ce ne soit là ce que vous demandez? Non, sans doute.

» Or, je vous demande à mon tour, si une loi qui fait au corps enseignant la concession du double droit dont nous venons de parler, c'est-à-dire : 1o d'instruire seule toute la jeunesse du royaume, 2o de lui inculquer telle doctrine qu'elle jugera à propos, sans égard à l'enseignement du pape et des évêques; je vous demande si une telle loi n'est pas en opposition avec les principes essentiels de la religion, si elle ne répugne pas à la conscience de tout père de famille catholique, et par conséquent à l'opinion publique? Les membres du clergé aussi bien que les laïques instruits et zélés pour une religion qu'ils regardent comme divine, peuvent-ils approuver une pareille loi; et n'y auroit-il pas en cela une sorte d'apostasie?

>> Je conclus de là que l'Université, fût-elle mieux affermie que le globe qui nous porte, ne peut subsister sur le pied où elle est. Le bon sens public est un solide point d'appui, et la logique un levier plus fort que celui d'Archimède.

>> Je prouverai plus tard, s'il en est besoin, que, le monopole n'existant plus, le clergé auroit un véritable intérêt à sympathiser avec l'Université, et à prêter loyalement son concours à ceux de ses colléges où par le fait l'enseignement seroit religieux et la discipline maintenue convenablement. Mais dans l'état actuel des choses, cela est impossible; et s'il est vrai qu'un supérieur de séminaire n'ait pas vu dans le monopole universitaire d'autre inconvénient relatif à la Religion que celui qui concerne les vocations à l'état ecclésiastique, il faut avouer qu'il s'est étrangement abusé. >> Agréez, etc.

>>RICHAUDEAU, prêtre. »

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