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M. Paquier vit passer sous ses yeux plusieurs curés de Charleville. Tous ses anciens amis étoient morts, et il se trouvoit presque seul. On le remarquoit depuis quelque temps se retirant à l'écart dans l'église pour prier: sans doute il se prépároit à la mort. II invoquoit souvent la sainte Vierge, en qui il avoit beaucoup de confiance. Enfin, il fut arrêté par un mal de jambe qu'il avoit surmonté jusque là par son tempérament, mais qui occasionna alors une maladie incurable. Il est mort paisiblement comme il avoit vécu; pourtant, il pensoit avec quelque crainte au jugement de Dieu, car sa foi étoit vive, et les plus justes appréhendent ce terme.

un juste, et trouvera, nous l'espérons, la récompense des justes. Il faudroit faire graver sur sa tombe ces paroles de nos Livres saints: Vir simplex el rectus ac timens Deum, et recedens à malo. (Job. 2-3.) »

ANGLETERRE. Les sectes protestantes cherchent à donner le change à l'opinion publique sur l'occupation d'Otaïti par la France. Pour faire oublier le despotisme religieux que les missionnaires méthodistes ont exercé dans cette île, despotisme qui s'est exercé même au mépris du droit des gens, ils élèvent la voix dans le parlement, dans les meetings, sur la place publique, et implorent l'intervention du gouvernement anglais en faveur de la liberté de conscience. Ce sont les mêmes hommes qui ont contesté aux prêtres catholiques le droit de s'établir à Otaïti, qui revendiquent aujourd'hui le privilége de prêcher le méthodisme dans le royaume de la reine Pomaré.

Une grande représentation a été donnée à Londres dans Exeter-Hall. On peut juger du charitable esprit de tolérance et de l'exquise urbanité des disciples de Wesley par ce seul fait, que, le président de la réunion s'étant permis de dire que les missionnaires catholiques avoient le droit de propager leurs doctrines par des moyens pacifiques, un de ces apôtres l'a interrompu en déclarant que la religion catholique romaine étoit

» Il seroit difficile de peindre combien il a été regretté. Un ministère exercé dans la même ville pendant plus de 50 ans, fant de vertus, une si grande charité, lui avoient concilié une estime parfaite. Jamais on n'entendit contre lui la moindre plainte, et jamais il n'y donna lieu en quoi que ce fût. Il aimoit les pauvres, mais tout se faisoit par lui le plus secrètement possible: sa main gauche ne savoit pas ce que faisoit sa droite. Il connoissoit tous les indigens de Charleville, et savoit donner à chacun ce qui convenoit. Il donnoit souvent très-largement. Un jour un ecclésiastique de notre connoissance lui disoit : « Cette famille est dans le besoin. Eh quoi! dit-il, ce sont de braves gens! dites-leur qu'ils viennent me voir.» Ils vinrent en effet, et s'attendoient à quelque secours. M. Paquier leur remit 400 fr. « Mais, dirent-ils, nous ne pourrons peut-être vous le rendre. - Si vous ne pouvez le rendre, vous le garderez.» Un autre jour, il dit à un prêtre qui le visitoit: «Tenez, prenez ces 200 f. qui sont sur ma cheminée. Et pourM. Beed, curé anglican de Tyquoi? C'est pour vous vous les re- nemouth, a fait, dans son sermon inettrez à tel établissement dont vous du premier dimanche de Carême, venez de me parler.» Il est bien des faits allusion à ce saint temps de pénisemblables que l'on pourroit citer; mais tence. Il a réprouvé le relâchement il en est un bien plus grand nombre qui qui s'est introduit parmi les memsont cachés, et qui ne seront connus qu'au bres de l'Eglise anglicane dans le siègrand jour où le Seigneur rendra à cha-cle dernier et dans celui-ci, et il a cun selon ses œuvres. M. Paquier a été énergiquement invité ses paroissiens

la plus affreuse superstition, la plus affreuse idolâtrie, le plus affreux blasphème et la plus affreuse tyrannie qui fût dans le monde. »

à retourner aux pieuses pratiques de | lin à Munich pour étudier le service et le traitement des malades dans la maison des Sœurs de Charité. On veut fonder à Berlin un établissement pareil, dans lequel seront reçues les jeunes filles dont l'état exigera des soins tendres et assidus.

entré.

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leurs ancêtres. Le prédicateur a parlé en termes pleins de convenance de l'usage du jeune observé par les catholiques, et engagé ses auditeurs à suivre leur exemple. Depuis le mercredi des Cendres, les prières ont été récitées chaque matin dans Il vient aussi de se former à Berlin, l'église de Tynemouth, ce qui ne avec l'autorisation du gouvernement, s'étoit jamais vu auparavant. M. Beed, et sous le patronage de madame malgré les répugnances de quelques d'Eichorn, femme du ministre des personnes influentes de sa paroisse, cultes et de l'Instruction publique et les attaques dont il est l'objet de une association de dames, qui a pour la part des dissidens, paroît déter-objet d'envoyer à ses frais en Syrie, miné à marcher dans la voie où il est et aux Indes-Orientales, de jeunes femmes chargées de seconder les missionnaires dans la propagation du christianisme parmi les femmes indigènes. Cette association a publié ses statuts, et un appel aux jeunes filles et aux jeunes veuves qui se sentiroient de la vocation l'apostolat. Les personnes qui s'y voueroient devront faire à Berlin un noviciat de deux années, pendant lequel elles seront tenues de suivre un cours particulier, de se familiariser avec l'enseignement dans les écoles de jeunes filles, de remplir les fonctions de surveillantes dans les asiles de l'enfance, et celles de gardes-malades dans les hôpitaux, d'étudier à fond les langues française et anglaise, etc. Ce nouvel effort du protestantisme, qui est si visiblement frappé de stérilité, n'aura point de résultats

Trois protestans ont abjuré l'erreur, le dimanche 26 mars, dans la ville de Pinzance. M. W. Daly leur a administré le baptême sous condition. Il instruit, en ce moment, quatre personnes qui einbrasseront bientôt la vraie foi.

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IRLANDE. A Killina, dans le comté de Fermanagh, des conversions nombreuses ont eu lieu récemment, ainsi que l'atteste la lettre suivante, écrite par le curé de cette ville« Il y a trois mois, M. W. Gibson a fait abjuration entre mes mains. Depuis, j'ai eu la consolation de voir embrasser la vérité à W. Scot, son épouse, et à leurs six en

fans. »

BELGIQUE.-M. Capouillet, homme de lettres de Mons, qui avoit eu le malheur de se montrer très-injuste envers la religion et le clergé, s'est réconcilié avec l'Eglise. Il est parti pour Rome, pour entrer au séminaire romain, dans l'intention d'embrasser l'état ecclésiastique. Les lettres qu'il écrit de la capitale du monde chrétien font honneur à son intelligence commie à la sincérité de ses convictions.

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pour

SUISSE. Le canton de Saint-Gall, quoique réuni sous la même autorité temporelle, n'a pas toujours été gouverné par le même chef spirituel; il a été tour à tour et même simultanément sous la direction de l'abbé de Saint-Gall, de l'évêque de Constance et de celui de Coire. De là point d'uniformité dans les formes du culte public: on suit dans ce canton plusieurs catéchismes et jusqu'à six rituels différens; il arrive même que dans la même église le curé fait chan

ter les vêpres en latin, tandis que le vicaire les fait chanter en allemand. Pour obvier à ces inconvéniens, une commission composée de plusieurs ecclésiastiques travaille à la composition d'un catéchisme et d'un rituel qui deviendront obligatoires pour tout le canton.

La Gazette d'Etat annonce que les radicaux font circuler dans le canton de Schwyz, et même qu'ils envoient aux curés une bulle apocryphe munie du sceau du Pêcheur, portant la signature de l'évêque de Coire et fulminant l'excommunication contre la Jeune-Suisse.

prendre quelle est la tolérance de certains gouvernemens protestans.

fernal qui s'appelle Cerbère; mais il est « Il y a, dit le Mercure, un chien inaussi des chiens célestes, et ceux-là s'apse blottit devant les portes de la béatipellent Jésuites. Cette espèce de chiens personne. Le principal chenil de ces tude (le ciel), pour n'y laisser pénétrer chiens se trouve actuellement en Suisse, jadis appelée la libre Helvétie. Le venin du jésuitisme y a rongé la liberté et paralysé le progrès. Le canton du Tessin avoit révisé sa constitution; il vouloit en établir une autre, plus favorable à la lipar cela même, devoit être une épine berté, plus conforme à la raison, et qui, dans l'œil de l'hypocrisie. Mais les Jésui

-Quelques journaux ont répandu toutes sortes de bruits sur le compte de M. Hurter depuis qu'il habitetes (1) ont su disposer les choses de maLucerne; on est allé jusqu'à dire que le Pape lui avoit promise chapeau de cardinal s'il embrassoit la foi catholique. Si un homme tel que M. Hurter revenoit à l'unité, il n'obéiroit qu'au dictamen de sa con

science et à sa conviction. Mais les

journaux qui ont attaqué M. Hurter se rétractent aujourd'hui : la Gazette de Bâle, par exemple, dit qu'elle a été induite en erreur par ses correspondans.

WORTEMBERG. Le gouvernement wurtembergeois a défendu la publication du mandement publié à l'occasion du Carême par l'évêque de Rothenbourg, parce que ce prélat, en développant les caractères qui distinguent l'Eglise catholique de toutes les autres sociétés religieuses, exhortoit ses ouailles à lui rester constamment fidèles. Mais le gouvernement n'a pas trouvé mauvais qu'un de ses organes officiels, le Mercure de Hall (journal qui est envoyé, gratis à tous les bourguemestres des villes et à tous les maires des villages), se livrât dans son numéro 32, du 16 mars dernier, à l'ignoble déclamation que nous allous transcrire, afin de faire com

nière à ce que la majorité du peuple re-
jetât cette constitution nouvelle (2). Ti-
naille!
rez donc sur ces chiens! feu sur celle ca-

teignent que les imbéciles, nous les lais-
» Tant que les bêtises religieuses n'at-
chacun puisse penser et croire à sa gui-
sons volontiers passer; car il faut que
de demeurer imbécile : mais lorsque ces
se (3) chacun a même le droit d'être et
bêtises viennent à se répandre sur quel-
que autre champ auquel elles ne peuvent
appartenir; lorsqu'elles exercent leur stu-
pide influence sur les institutions politi-
ques jusqu'à corroder des constitutions,
alors il devient urgent de leur rompre le
cou!»

Qui ne demeureroit confondu de cette grossière diatribe, insérée dans la feuille privilégiée d'un pays où l'on compte deux cinquièmes de ca

(1) Il ne se trouve pas un seul Jésuite dans tout le canton du Tessin.

(2) Remarquable échantillon du respect que le libéralisme protestant accorde aux najorités populaires, lorsqu'elles se permettent de se soustraire à son influence.

que

(3) Penser et croire à sa guise, voilà ce

catholiques. Parler et écrire, c'est antre le libéralisine protestant accorde aux chose: cela ne peut être permis qu'au libéralisme protestant et à ses organes!

tholiques acquis en vertu de traités | dans peu d'années on verroit, avec

qui leur assurent, quant au respect dû à leur religion et à la liberté de leur calte, une parfaite parité avec l'ancienne population du nouveau royaume? Il arrive souvent, néanmoins, que cette partialité dessille les yeux à plus d'un protestant d'une amne droite et amie de la justice. Ainsi, après la provocation furibonde que nous venons de citer, et peutêtre à cause d'elle, huit pères de famille, appartenant à la même commune, ont déclaré au curé catholique de cette commuue leur ferme résolution d'embrasser la vraie foi, résolution que le pasteur s'est vu obligé de faire connoître au gouver

nement.

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la grâce de Dieu, se renouveler dans les provinces des montagnes Rocheuses les exemples des anciennes missions du Paraguay.

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• Une nouvelle église assez vaste et belle vient d'être consacrée au culte catholique dans la ville de Meyssour, capitale du royaume de ce nom. La cérémonie de la bénédiction a eu lieu le premier jour de cette année. Cinq missionnaires, tous Français, se trouvoient présens et ont célébré une messe solennelle avec diacre et sous-diacre. L'af

fluence du peuple étoit immense. La musique du roi rehaussoit l'éclat de la fète. La foule s'est retirée enchantée de ce spectacle religieux ÉTATS-UNIS. Des lettres écrites qu'elle venoit de contempler pour dn territoire d'Orégon par les mis- la première fois depuis près d'un sionnaires méthodistes et publiées demi-siècle. L'édifice a été élevé à dans les journaux de New-York, l'aide de souscriptions diverses. Le avouent le peu de succès de leurs roi de Meyssour, tout païen qu'il travaux qu'ils attribuent à l'i- est, a daigné y joindre une somme fluence destructive des missionnai- d'à peu près 4 000 fr. Ce roi, encore res papistes. Ils s'y vantent en même plein de bienveillance et d'affection temps de la prospérité de leurs enpour treprises dans le commerce des four-bois qui a passé plusieurs années de la mémoire de Mad'abbé Durures et des saumons marinés, qu'ils mission dans ses Etats, a demandé vendent par centaines de barils aux avec intérêt de ses nouvelles. navigateurs, ainsi que de leurs succès à élever de grands troupeaux de bétail de tonte espèce. Les missionnaires protestans avoient proposé aux Jésuites de tirer une ligne de démarcation qui les séparât les uns des autres de trois à quatre cents milles de distance: mais les fils si zélés de saint Ignace n'étoient pas hommes à se contenter de la conversion d'une seule tribu; ils se répandirent de tous les côtés, et, dès leur début, cent cinquante Indiens abandonnèrent en masse les méthodistes et se joignirent aux catholiques. Si l'on pouvoit se procurer un nombre suffisant de missionnaires, bientôt toute la nation indienne se réuniroit au bercail du Bon-Pasteur, et

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-Le vicaire apostolique de Madras désire un renfort d'auxiliaires dans l'intérêt de son vaste vicariat. Il s'est, dit-on, adressé à l'ordre des Oblats, pour quelques prêtres et quelques frères laïques. Ceux-ci seroient destinés à enseigner aux enfans orphelins les arts mécaniques.

SYRIE. La position de l'évêque protestant à Jérusalem paroît s'aggraver de jour en jour. Des collisions éclatent fréquemment entre lui et les Turcs et les Juifs, qui semblent voir de très-mauvais œil les tentatives de prosélytisme auxquelles il se livre. Suivant des lettres reçues à ce sujet de Jérusalem à Berlin, sa mis

sion répondroit si peu aux espéran - | relatif à la police du roulage, â la majoces qu'on en avoit conçues, qu'il dé- | rité de 171 voix contre 98.

sire vivement de quitter une terre. où il n'a jusqu'ici obtenu que peu ou point de succès.

POLITIQUE, MÉLANGES, 1c.

Demain la chambre entendra les développemens des deux propositions sur les

vins.

Les rapports de MM. Lanyer et Gaulthier du Rumilly, sur l'enquête électorale de la chambre des députés, et sur le projet de loi sur les sucres, seront probablement déposés tous les deux le lundi 24 de ce mois, sur le bureau du président. Néanmoins aucun de ces rapmai; leur impression et leur distribution ports ne pourra être discuté avant le 2 occuperont toute la semaine prochaine.

Le mariage de la princesse Clémentine d'Orléans et la fête du 1er mai suggèrent naturellement aux journaux des pensées d'amnistie. Elle ne ressemblera pas, nous l'espérous, à quelques-unes de celles qui ont été accordées en pareilles occasions, et qui ont ramené au sein de la société des repris de justice et des graciés dont le retour étoit plus à craindre tine avec le prince de Saxe-Cobourg a été · Le mariage de la princesse Clémenqu'à désirer. Les livres de statistique te célébré hier soir à Saint-Cloud. Après les nus par la police et la justice sont là cérémonies du mariage civil, la bénédicpour attester par les exemples des réci- tiale a été donnée aux époux, dans la dives, que les délinquans et les malfai-chapelle du château, par M. l'évêque de teurs ne reviennent que trop tôt des prisons et des bagnes, et qu'il n'y a rien de mieux à faire que de les y laisser.

Versailles.

Par ordonnance du 19, sont nommés aux emplois ci-après dans la garde nationale de Paris :

M. le vicomte Lemercier, colonel, et M. Dequevauvilliers, lieutenant-colonel de la 10° légion;

M. Carlhian, lieutenant-colonel de la 11° M. Boulay (de la Meurthe), colonel, et légion;

Si donc il est question d'une amnistic, comme on l'annonce, Dieu veuille qu'elle s'applique moins à eux qu'aux condam-lieutenant-colonel de la 9o légion; M. Boutarel, colonel, et M. Rossigneux, nés politiques, qui sont les seuls, en général, auxquels on puisse s'intéresser, sans avoir à craindre les conséquences de leur retour par rapport à la sûrêté publique. Indépendamment de ce que les faits de récidive leur sont peu familiers, il y a contre cux une grande objection de moins que contre les autres : c'est que rien ne les empêche de reprendre leur place dans la société ; au lieu que les criminels ordinaires en sont repoussés par la mé-et fiance qu'inspirent leurs antécédens, et rejetés ainsi dans les voies de la corruption, faute de pouvoir renaître à l'estime publique, lorsque l'influence de la retigion n'en a pas fait des hommes nou

veaux.

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M. Tartenson, colonel, et M. Panis, lieutenant-colonel de la 12o légion. -MM. Benoist, Truelle, Desgranges Dodun sont nommés colonels, et MM. Pavy, Bénazet père, Pedoux et Labbé lieutenans - colonels des quatre. légions de la garde nationale de la ban

lieuc.

On lit dans le Sentinelle de Toulon du 14 avril :

« Une dépêche télégraphique du 11 de ce mois prescrit à M. le préfet de marine de faire congédier les officiers-mariniers et matelots de l'inscription maritime mariés, avec ou sans enfans, qui sont à bord des bâtimens de l'escadre ou qui sont à terre à la division de Toulon. La même mesure sera exécutée à l'égard des

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