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tiers, évêque de Langres, de Châlons, de Verdun, cardinal du titre de Sainte-Agathe, créé par Benoît XIII, confirmé par Martin V. Il avait assisté au concile de Pise de la part de Charles VI, en 1409.

79. ITHIER DE MARTREUIL, OU DE MAREUIL, fut d'abord chantre de l'église de Poitiers, prévôt de Saint-Omer, évêque du Puy, ensuite de Poitiers, et chancelier du duc de Berry, d'autres disent de France. Il mourut en 1405. Le commencement de son épiscopat est incertain: on peut le fixer vers l'an 1395.

80. GÉRARD DE MONTAIGU, frère de Jean, archevêque de Sens, chancelier de Jean, duc de Berry, fut appelé à l'épiscopat de Poitiers en 1405. Il passa à celui de Paris en 1409, et mourut en 1420, le 25 de septembre. Il est inhumé aux Célestins de Marcoussy.

81. PIERRE TROUSSELLI, OU TROUSSEAU, archidiacre de Paris, maître des requêtes, nommé à l'évêche de Poitiers en 1409. Il passa de l'église de Poitiers à celle de Reims en 1413 et mourut à Paris le 16 décembre de la même année.

82. SIMON DE CRAMAUD, administrateur perpétuel de l'évêché de Poitiers, après la mort de Pierre Trousseau. Nous en parlons.

83. HUGUES II DE COMBAREL, d'une noble famille du Limousin, fils de Jean de Combarel, chevalier, seigneur de Noailles, appelé mal-à-propos Guillaume par Bouchet et par le Grand Gauthier. Il passa de l'évêché de Beziers à celui de Poitiers par une bulle de Martin V, datée du 16 des calendes de mars 1424. Il fut employé pour négocier la trève faite au Mans, entre la France et l'Angleterre, et se trouva en 1438 à la célèbre assemblée de Bourges, où fut dressée la pragmatique sanction. Il fut aussi évêque de Tulles en Limousin, suivant Baluze. Jean de Rochechouard, seigneur de Vivonne en 1433, et Jean de Lezay, seigneur des Marets en 1434, s'obligèrent à lui faire hommage en qualité d'évêque de Poitiers. Si, en 1430, on voit un Gauthier évêque de Poitiers, c'est au schisme qu'il faut s'en prendre : ceux qui se portaient

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pour papes, nommant des évêques, ainsi que ceux qui

l'étaient légitimement.

84. GUILLAUME V, dit GOUGES DE CHARPAGNE OU DE CHAR-

PAIGNES, chancelier de Jean, duc de Berry, maître des re-

quêtes et conseiller d'état, fut élu par les doyen et chapitre

de Poitiers en 1441. Il fit fondre la grosse cloche à ses dépens

et joignit plusieurs domaines considérables à l'évêché.

85. JACQUES JUVENAL, ou JOUVENEL DES URSINS, troisième

fils de Jean Baron de Traînel et de Michelle de Vitry, fut
archidiacre de Paris, président de la chambre des comptes,
archevêque de Reims, et après l'abdication de cet arche-
vêché en faveur de Jean, son neveu, administrateur de
l'évêché de Poitiers, le 5 novembre 1444; administrateur
de celui de Fréjus en 1449, et patriarche d'Antioche. Il
reçut l'hommage de Jean de Rochechouard, seigneur de
Mortemart et de Vivône en 1456. Il mourut le 12 mars sui-

vant, et fut inhumé dans l'église de Poitiers devant le grand

autel. Il est un des bienfaiteurs des Chartreux de Paris, où

il a fondé un anniversaire de cent écus d'or au coin du rci. II

travailla beaucoup à l'extinction du schisme: c'est ce qu'on

peut voir dans ses lettres qu'on trouve dans le quatrième

tome du Spicilége, pag. 345 et 346. Il y prend la qualité

d'évêque de Poitiers et de patriarche d'Antioche.

86. LÉON GUÉRINET (1), Poitevin, fils de Jean et de Per-

rette Grasseteau, frère de Perrette, femme de Payen, sieur
de la Fougereuse; ce qui l'a fait appeler mal à propos Payen,
ou Léon Pagani, par Besly, et quelques autres auteurs; fut
chanoine et doyen de l'église de Poitiers, conseiller au par-
lement de Paris. Elu par le chapitre de Poitiers en 1457, il fit
son entrée solennelle le 27 novembre. Une charte des frères
Prêcheurs ou Jacobins de Poitiers, du 30 décembre 1458, lui
donne le titre d'évêque; mais Jean du Bellay, nommé évêque
par Charles VII, s'empara de l'administration de l'évêché,

à la charge d'une pension au profit de Léon Guérinet. Ce dernier alla fixer son séjour au château de la Roche posay. Il passa dans la suite à l'évêché de Fréjus en Provence, en 1461.

87. JEAN VI DU BELLAY, moine, et abbé de Saint-Florent de Saumur, de l'ancienne maison du Bellay en Anjou, était fils de Hugues du Bellay, neuvième du nom, ou septièmesuivant Louis Texier, et d'Isabeau de Montigny. Il prit, suivant le même Texier, prieur d'Allone, l'habit de l'ordre de Saint-Benoît, en l'abbaye de Saint-Florent de Saumur en 1416, et fit profession en 1417. En 1425, il obtint la prévôté de Saint-Laurent du Motté. En 1431, ou en 1434 suivant d'autres, il fut pourvu de l'abbaye de Saint-Florent. Ses bulles sont datées, suivant Texier, du 20 avril 1431, et la prise de possession du 10 juillet suivant. Son oncle étant mort en 1434, c'est ce qui a, sans doute, déterminé les auteurs du Gallia Christiana à différer de lui donner la qualité d'abbé jusques en 1434. Il fut élevé à l'épiscopat de Fréjus en novembre 1455. Le 17 septembre 1461, il prenait encore la qualité d'évêque de Fréjus, et le 5 avril, il prend celle d'évêque de Poitiers, en sorte qu'il ne le fut qu'au commencement de 1462, ou à la fin de 1461. Il fit son entrée solennelle à Poitiers au mois de juin 1462, et mourut daus l'abbaye de Saint-Florent de Saumur le 3 du mois de septembre 1479, suivant le Gallia Christiana; le 2, suivant Texier; et y fut inhumé dans l'église de Saint-Florent. Les auteurs du Gallia Christiana se conientent de dire qu'il était de la famille (Gentilis) de Jean du Bellay, cardinal, évêque de Paris. L'évêque de Poitiers était grand oncle de ce cardinal.

Un abrégé généalogique de cette grande maison en servira de preuve, un peu déplacée, mais utile. (1)

(1) Jean du Bellay, frère aîné de Jean, évêque de Poitiers, eût de Jeanne de Logé, dame de Montgérail, dix enfans: six fils, et quatre filles. Le premier, Eustache du Bellay, chambellan de René, duc d'Anjou, roi de Sicile, qui épousa Catherine de Beaumont, sœur de Thibaut de

88. GUILLAUME VI DE CLUGNY OU DE DUGNY, suivant du Fourny, noble Bourguignon, fils de Henri, seigneur de Conforgien, et de Perrenette de Chalonge, dame de Raigny, et frère de Ferry Cardinal, fut d'abord maître des requêtes de Charles, duc de Bourgogne, chanoine, official, archidiacre d'Avalon, et ensuite protonotaire du Saint-Siége et évêque de Tarbes. Comines, qui parle de lui, nous apprend qu'il fut employé pour la paix entre Louis XI, le due de Bourgogne et les autres princes qui avaient entrepris ce qu'ils appellèrent la guerre du bien public. Après la mort du duc de Bourgogne, Louis qui se connaissait en hommes l'attira à son service, et entre plusieurs bénéfices qu'il lui donna, lui fit avoir l'évêché de Poitiers. I possédait cet évêché lorsqu'il

Beaumont, gouverneur d'Anjou, mort sans postérité, et dont la mort transmit la terre de Beaumont-Bressuire, dans la maison de du Bellay. Elle y apporta aussi les baronnies de Comequiers, de la Forêt-sur-Sèvre, et du Plessis-Macé.

Le second, Louis du Bellay, fut abbé de Saint-Florent de Saumur, par la résignation de l'évêque de Poitiers son oncle.

Le troisième, Jean du Bellay, fut seigneur de la Flotte, d'où vient la branche des du Bellay, seigneurs de la Flotte.

Le quatrième, Louis du Bellay, fut le chef de la branche. Il épousaMarguerite de la Tour-Landry, dame de Glatigny, de laquelle il eût quatre fils,

Le premier, Guillaume du Bellay, seigneur de Langey, vice-roi en Piémont, auteur des Mémoires qu'on voit sous son nom, et célèbre sous François Ier.

Le second, Jean Cardinal du Bellay, évêque d'Ostie, et doyen du Sacré Collége.

Le troisième, Louis, évêque de Meaux.

Le quatrième, Martin du Bellay-Langey, prince d'Yvetot, par son mariage avec Isabeau Chenu, princesse d'Yvetot, principauté qui depuis a passé dans la branche aînée, par le mariage de Marie du Bellay, fille deMartin, héritière d'Yvetot, avec messire René du Bellay, fils de Jacques du Bellay, comte de Tonnerre, baron de Chelles en Berry, Comequiers, la Forêt-sur-Sèvre, la Haie-Joulain, seigneur de Thouarcey. Voyez le discours fait en l'honneur de saint Francaire, où se voit l'antiquité de la maison du Bellay, par Louis Texier, prêtre, prieur d'Allone, seconde édition, Saumur 1648.

fut envoyé par ce prince en 1479, au mois de janvier, avec Jacques de Beaumont, seigueur de Bercourt, chambellan de Louis XI, lieutenant-général de Poitou, d'Anjou et de Saintonge, pour traiter avec Jean de Broce, comte de Penthièvre, et Nicole de Bretagne sa femme, de la cession de leurs droits sur le duché de Bretagne, contre François II, duc de Bretagne. L'année suivante, il traita au nom du roi, avec Pierre d'Oriole, chancelier de France, et Jean, évêque de Marseille, envoyé de René, roi de Sicile, sur la foi et hommage dûs au roi par René, en qualité de duc de Bar. Le roi le députa avec Guillaume Picard, bailli de Rouen, pour s'emparer de ce duché. Il mourut à Tours vers l'an 1480.

89. PIERRE V D'AMBOISE, fils de Pierre, seigneur de Chaumont sur Loire, et d'Anne de Breuil, frère du célèbre cardinal d'Amboise, fut d'abord moine et abbé de Saint-Jouinde-Marne. On date son élection à l'épiscopat de Poitiers, dans le registre du Vatican, du 21 novembre 1481. Il paraît en qualité d'évêque de Poitiers dans les chartes de SaintJouin-de-Marne en 1489 et 1493. Il mourut à Blois le 1er septembre 1505. Il est inhumé dans la chapelle du château épiscopal de Dissay qu'il avait fait bâtir. On y voit son épitaphe en ces termes :

Exiguo claustro vitæ dilector honest

Hujus Sarcophagi pulvere, Petre, jaces;
Cui generosa dedit ortus Ambasia claros.
Stirps, Pater Abbatem teque Jovinus ait.
Urbis Pictavica Moderamina præsul agebas,
Dormis cum patribus pulvis et ossa, Petre.
Annis millenis quingentis quinque locatur.
Prima septembris mors tibi vita fuit.

Il laissa deux fils. Nous ne connaissons que René, qui fût abbé de Saint-Cyprien. (Voyez les Maréchaux de France du P. Anselme, édition de Du Fourny.) Ce René ne se trouve point dans le catalogue des abbés de Saint-Cyprien.

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