་ ❝ dans la tombe du silence que l'on y trouvera. « Je vous remercie d'avoir bien voulu me parler de vos travaux. Vous ferez un ouvrage digne de vous et qui augmentera votre << renommée. Si vous aviez quelques recherches « à faire faire ici, soyez assez bon pour me les «< indiquer une fouille au Vatican pourrait • vous fournir des trésors. Hélas! Je n'ai que « trop vu ce pauvre M. Thierry! je vous assure « que je suis poursuivi par son souvenir : si « jeune, si plein de l'amour de son travail, et « s'en aller! et, comme il arrive toujours au « vrai mérite, son esprit s'améliorait et la rai<< son prenait chez lui la place du système : j'es« père encore un miracle. J'ai écrit pour lui; << on ne m'a pas même répondu. J'ai été plus «< heureux pour vous, et une lettre de M. de Martignac me fait enfin espérer que justice, « bien que tardive et incomplète, vous sera « faite. Je ne vis plus, monsieur, que pour mes «<amis; vous me permettrez de vous mettre au « nombre de ceux qui me restent. Je demeure, << monsieur, avec autant de sincérité que d'ad"miration, votre plus dévoué serviteur 1. « CHATEAUBRIAND.>> 'Grâce à Dieu, M. Thierry est revenu à la vie et il a repris avec des forces nouvelles ses beaux et importants travaux; il travaille dans la nuit, mais comme la chrysalide: La nymphe s'enferme avec joie A madame Récamier. << Rome, samedi 8 novembre 1828. << M. de la Ferronnays m'apprend la reddi«<tion de Varna que je savais. Je crois vous «< avoir dit autrefois que toute la question me << semblait dans la chute de cette place, et que le «Grand Turc ne songerait à la paix que quand <«<les Russes auraient fait ce qu'ils n'avaient « pas fait dans leurs guerres précédentes. Nos journaux ont été bien misérablement turcs « dans ces derniers temps. Comment ont-ils « pu jamais oublier la noble cause de la Grèce « et tomber en admiration devant des barbares <«< qui répandent sur la patrie des grands hom<< mes et la plus belle partie de l'Europe l'es«< clavage et la peste? Voilà comme nous som<«< mes, nous autres Français: un peu de mé«< contentement personnel nous fait oublier nos ་ principes et les sentiments les plus généreux. << Les Turcs battus me feront peut-être quelque pitié; les Turcs vainqueurs me feraient hor << reur. « Voilà mon ami M. de la Ferronnays resté << au pouvoir. Je me flatte que ma détermination « de le suivre a éloigné les concurrents à son « portefeuille. Mais enfin il faudra que je sorte « d'ici; je n'aspire plus qu'à rentrer dans ma « solitude et à quitter la carrière politique. J'ai « soif d'indépendance pour mes dernières an« nées. Les générations nouvelles sont élevées, |