même commune; ce sont aujourd'hui encore deux communes entièrement différentes et distantes de 20 kilomètres. La première, dont le nom officiel est actuellement Viels-Maisons (Aisne, arr. de Château-Thierry, cant. de Charly), portait encore au siècle dernier le surnom de leVidame; la seigneurie de ce lieu était, au quatorzième siècle, entre les mains de membres de la famille de Conflans, vidames de Châlons', d'où le surnom qu'elle portait autrefois, et, au commencement du seizième siècle, elle appartenait encore à la même maison. Puisque l'on distíngue deux villages du même nom dans la Brie, il est inutile d'insister sur la différence qui exista entre les armoiries de la famille de Vieils-Maisons, encore représentée, lors de la recherche de la noblesse de Champagne que fit Caumartin en 1667, par Antoine de VielsMaisons, seigneur de Saint-Bon (Seine-et-Marne) —, et celle de notre poëte. Il n'est pas besoin de supposer, comme le fait M. Tarbé, un changement d'armoiries: ces deux maisons devaient leur nom à des seigneuries différentes.

Si l'on s'en rapporte au titre de la généalogie publiée par Caumartin, la famille qui subsistait au dix-septième siècle serait originaire de Picardie, assertion qui déjà semble nous indiquer que cette famille tirait son nom de VielsMaisons (le-Vidame), bourg du diocèse de Soissons. Or cette origine devient certaine, si l'on remarque que dans un acte du 8 novembre 1578, un membre de cette famille,

1. Houillier, État ecclésiastique et civil du diocèse de Soissons, p. 426. 2. Le grand Dictionnaire historique de Moréri, éd. de 1759, t. IV, p. 33. La famille de Conflans passait pour être une branche de celle de Brienne, et c'est sans doute pour cette raison que M. Tarbé attribue à cette dernière maison la possession de la seigneurie de Viels-Maisons.

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3. « Jean de Conflans, seigneur de Vieils-Maisons, > figure dans l'arrêt de publication de la coutume de Vitry-en-Pertois (10 octobre 1509); voir ce document à la suite des Coutumes de Vitry-le-François, avec le commentaire de Ch. de Salligny (4e édition, 1676).

4. Généalogie de la maison de Vieils-Maisons, en Champagne, originaire de Picardie, dans la Recherche de la noblesse de Champagne, par M. de Caumartin (Chaalons, 1673). Dans le plus ancien acte invoqué pour cette généalogie (un contrat de mariage de 1483), Girard de VieilsMaisons est appelé « seigneur dudit Vieils-Maisons. » Un texte que nous citons plus bas montre qu'il ne peut être question ici que de Viels-Maisons-le-Vidame; il faut donc supposer que les Conflans ne possédaient pas la seigneurie en entier.

Gérard de Viels-Maisons, est qualifié de «
Vieils-Maisons le Vidame. >>

seigneur de

La localité dont Gilles portait le nom serait donc VieuxMaisons (Seine-et-Marne, arrondissement de Provins, canton de Villiers-sur-Georges), village situé à 21 kilomètres de Provins; et elle devait le surnom de Sainte-Colombe, que lui donne M. Tarbé, à son église, qui était consacrée à cette vierge'. Une charte du mois d'août 1211, que nous avons vue aux archives de l'Aube, nous permet de rattacher avec toute vraisemblance Gilles à ce village par cet acte, la comtesse Blanche de Champagne nous apprend que Gilles de Vieux-Maisons avait loué à perpétuité aux juifs de Provins, moyennant la somme de 100 sous par an, une maison qu'il tenait, sous la redevance d'un cens annuel, de l'abbesse du Paraclet. Il est donc certain que Gilles habitait à Provins ou aux environs.

Voici le texte de la charte dont nous parlons :

Août 1211.

Ego Blancha, comitissa Trecensis palatina, notum facio et testificor omnibus presentes litteras inspecturis quod cum dilectus et fidelis meus GILO DE VETERIBUS DOMIBUS locasset domum suam judeis de Pruvino pro cetera summa pecunia in perpetuum, videlicet pro centum solidis, ipsi et heredibus suis singulis annis persolvendis, quam quidem domum idem GILO tenebat sub annuo censu ab abbatissa Paraclyti 2 et participibus suis, ipse GILO in mea constitutus presentia recognovit quod in illa domo nihil habebat preter supradictos centum solidos de locatione.Testificatus est autem quod census, justicia, laudationes, venditiones, si intervenerint, sunt abbatisse Paraclyti et participum suorum. In cujus rei testimonium ad petitionem utriusque partis, presentes litteras fieri volui, et sigilli mei munimine roborari. Actum Virtuti, anno gratie millesimo ducentesimo undecimo, mense augusti.

(Original: Archives de l'Aube, 24 H 3.)

1. Description de la généralité de Paris (un vol. in-8, 1759), xvíre élection: Provins, p. 13.

2. Le Paraclet, abbaye remplacée aujourd'hui par un château, Aube, arr. et cant. de Nogent-sur-Seine, comm. de Saint-Aubin.

AUGUSTE LONGNON. (La fin au prochain numéro.)

III

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82. LA CHENAYE-DESBOIS et BADIER. Dictionnaire de la noblesse, etc. 3o édition, entièrement refondue, réimprimée conformément au texte des auteurs et augmentée d'une table générale de tous les noms de familles, de terres, de fiefs, d'alliances, cités dans le cours de l'ouvrage, ainsi que d'un Armorial représentant les blasons de maisons dont les généalogies sont comprises dans cette édition. T. XV, 1o partie. In-4 à 2 col., 248 p. Paris, Schlesinger frères. 83. LÉVÊQUE (l'abbé). Le Concile de Nîmes et saint Félix, évêque de cette ville à la fin du quatrième siècle, d'après un document récemment publié. In-8, 30 p. Nîmes, imp. Lafare et Ve Attenoux.

Imprimerie générale de Ch. Lahure, rue de Fleurus, 9, à Paris.