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sont attribuées, et en voici la raison. Il suffit de parcourir le manuscrit pour être assuré qu'Amelot n'écrivait pas, ou du moins écrivait assez rarement en tête de ses notes les renvois aux pages, car le copiste a souvent laissé les renvois en blanc, se réservant le soin de remplir après coup les lacunes. Les notes sur Wicquefort, il est vrai, ont été transcrites sans blanc : les renvois sans doute avaient été préparés à l'avance, ou encore ils étaient faits à mesure, le copiste ayant tout à la fois devant lui les notes originales et un exemplaire de l'édition de 1815 de l'Ambassadeur. Quoi qu'il en soit, c'est évidemment lui, et non Amelot, qui a fait ces renvois. Si c'est lui encore qui a donné un titre inexact à l'ouvrage commenté par Amelot, son erreur n'est pas une distraction, car il a dù croire sur la foi d'Amelot, et partageant sa méprise, que l'Ambassadeur n'était qu'une nouvelle édition des Mémoires touchant les ambassadeurs.

Nous reproduisons ci-après le portrait qu'Amelot a fait de Wicquefort: il est inédit, moins une ligne. Amelot n'aimait pas Wicquefort on en verra la raison dans le premier alinéa de la citation qui suit.

G. S.

Ces mémoires de M. de Wicquefort ont grand besoin d'être sassés, car ils sont remplis de mille faits faux ou mal expliqués; et outre cela, l'auteur ne cite point ceux de qui il a emprunté ce qu'il y a de meilleur dans son livre, qui ressemble à la corneille d'Esope. Ceux qui voudront se donner la peine de conférer les endroits où il pa le des affaires de Venise avec l'Histoire du gouvernement de Venise, qui paru plus d'un an avant la première édition de ces mémoires1, reconnaîtront d'abord que M. de Wicquefort est plagiaire, et si quelquefois il met un nom pour un autre, par exemple Antoine Donati pour Jérôme Donati, page 96 de la 2e partie, et Paul V pour Jules II, page 172 de la même partie, c'est pour mieux faire croire qu'il n'a pas lu mon livre. Enfin il change l'anse du pot, comme disait César des plagiaires de son temps, pour empêcher de le reconnaire. Les premières éditions portaient le titre de Mémoires pour les ambassadeurs.

Obnoxii profecto animi et infelicis ingenii est deprehendi in furto malle quam mutuum reddere.

PLINE.

1. L'Histoire du gouvernement de Venise, d'Amelot de la Houssaye, a paru en 1676, avec privilége du 26 décembre 1675; les Mémoires touchant les ambassadeurs en 1676-1679; l'Ambassadeur en 1681.

Wicquefort était grand ivrogne et grand écornifleur de la table de feu M. d'Estrades, où il se saoulait très-souvent; aussi en a-t-il été bien reconnaissant dans son livre, y louant toujours le maréchal et l'abbé son fils.

Il se disait ministre de sept ou huit princes d'Allemagne, dont il tirait pension pour le soin qu'il prenait de leur envoyer les gazettes manuscrites de France. Chassé de France par MM. les ministres, il s'attacha au prince d'Orange, qui lui fit donner une pension de 3000 fr., avec le titre de secrétaire de MM. des Etats pour les langues étrangères; mais, comme c'était un valet qui prenait autant de maîtres qu'il trouvait de pensions, les Etats furent obligés de le faire mettre prisonnier, comme un traître qui vendait leurs secrets.

I.e cardinal Mazarin l'avait fait mettre à la Bastille, pour une friponnerie qui aurait fait plus de bruit, si on n'eût pas voulu ménager le nom d'un prince allemand à qui le roi donnait une pension de 25 000 fr. par an. Ce prince avait envoyé une procuration à Wicquefort pour recevoir une année de cette pension; celui-ci la reçut en effet, mais retint l'argent et l'employa à ses affaires particulières. Le prince, qui attendait sa pension avec impatience (car on avait toujours été exact à la payer au bout de l'an), fut enfin obligé d'écrire au cardinal, qui, surpris du procédé de Wicquefort, le fit arrêter sous un autre prétexte, pour ne point divulguer la correspondance qu'il avait avec ce prince, à qui il fit tenir par une autre voie la somme qu'on lui devait, sans que Wicquefort en sût rien.

Ce fut le Pensionnaire de Witt qui lui procura la charge de secrétaire des Etats pour les langues, charge qu'il fit créer en sa faveur. Wicquefort tenait chez lui une assemblée ou conférence qu'on appelait la Cahute, où l'on trouvait toujours bon feu, vin, bière, café, tabac, sans qu'il en coutât rien; et c'était de Witt qui payait tout pour apprendre, par le moyen de Wicquefort, sans espions, tout ce qui se disait et tout ce qui se régociait en particulier parmi les députés des provinces, comme aussi les intrigues des ministres étrangers qui résidaient auprès des Etats généraux. Wicquefort est auteur d'un livre diffamatoire intitulé: Vie de la reine Marguerite.

Dumont rapporte, au tome 4o de ses Mémoires politiques, que Wicquefort fut arrêté, le 25 mars 1673, par ordre de la Cour de justice de Hollande, et condamné, le 20 novembre suivant, à une prison perpétuelle avec confiscation de tous ses biens. Voici comme s'explique la sentence:

Abraham de Wicquefort, natif de la ville d'Amsterdam, employé par les Etats généraux pour traduire en l'une ou l'autre langue quelques écritures secrètes, lequel, contre le serment de fidélité et de secret par lui prêté auxdits Etats généraux, a révélé les

choses qui lui avaient été confiées ou qu'il avait surprises par des voies illicites.... » etc.

Cette procédure, selon lui faite contre le droit des gens, fut la principale cause qui le fit hâter de mettre au jour ses Mémoires touchant les ambassadeurs, quoique encore imparfaits et informes, se flattant que les ambassadeurs, qui étaient alors assemblés à Nimègue, s'intéresseraient pour lui ou du moins s'intéresseraient unanimement pour la justice de ses droits, et que les Etats généraux seraient obligés de lui rendre la liberté; mais aucun ne s'avisa d'entreprendre sa défense ni d'intercéder pour lui.

Dans les deux éditions de son livre, il tâche de prouver, par un grand nombre d'exemples, qu'un sujet peut être employé par un prince étranger, auprès de son prince naturel, en qualité de ministre public; mais il ne dit pas un mot de la charge de translateur de l'Etat, autrement de secrétaire interprète de leurs Hautes puissances pour les dépêches étrangères, qu'il exerçait depuis l'année 1670, avec 1600 fr. d'appointements. Or cette circonstance change entièrement la nature de son affaire, et lui ôte tout moyen de se couvrir de la qualité de ministre étranger, à laquelle celle d'officier domestique déroge absolument en ce qui concerne l'exercice de la charge de translateur. C'était là le nœud de l'affaire, et c'est aussi le point fondamental sur lequel roule la sentence prononcée contre lui.

LETTRE DE MELCHISÉDEC THEVENOT, CONCERNANT LA DÉCOUVERTE DU NIVEAU A BULLE D'AIR 1.

(Extrait d'un mémoire de M. G. Govi, inséré dans le Bullettino di bibliografia e di storia delle scienze matematiche e fisiche, juillet 1870.)

Gran sodisfazione ho avuto nell' intendere dal Sig". dell' Ara lo stato di V. S., e hora che posso assicurare per tal mezzo la nostra communicazione di lettere, sarò più puntuale di quello lo son stato sin' adesso, feci l'Ufficio apresso i.... Sig" Ugenio et le scrissi le precise parole di V. S. ne ri.... l'altr hieri una lettera ove m'avisa che il Sig" Suo padre.... viene a questa corte et che mi porta la risposta ad altra.... dove spero di trovarla a quel che le scrissi da par.... Egli ci ha accennato qualche mutazione nella proporz.... diametro della fascia a quello del corpo di Sa

1. Voyez ci-dessus le procès-verbal de la séance d'août.

...

turno. Il ch.... dato occasione a farvi diversi discorsi sopra ma a.... il Sigr Ugenio avera avisato listesso a Firenze et asp lettere che sono in mano del suo padre per raccogl.... quel egli havera osservato. Ho' qui aggionto una copi.... difficolta principali che Mr trova nel Galilei, tal copia.... estratta dal comentario che egli a fatto sul galilei continua detto Signore nel pensiero di far stampare il sistema tradotto in francese con le sue note, vi aggionto ancora il principio di quel discorso del flusso et riflusso del mare che detto Sigr di Frenicle aveva pensiero di tradurre et di far stampare insieme coll altre giornate del Galilei tutto quello poi ho avuto del Galilei lho avuto da Firenze et trovo stampato nell' edizione di Bologna eccetto una lettera sottoscritta dal galilei d'Arcetri il di 5 di Giugno 1637 dove si vede il desiderio che aveva che le sue cose si ristampassero con qualche aggunta (sic) che prometteva in foglio. Dall'originale di cotesta lettera, che e in poter mio, V. S. ne puol disporre et mi dispiace non aver altro di esso con che possa servire il Sermo prencipe Leopoldo. V. S. avera saputo lhonore fattomi da S. A. Smo. col mandarmi una delle copie dell' Apollonio et col servirsi del mezzo mio per distribuirne delle altre a i nostri accademici intendenti in simili materie.

I libri che V. S. desidera sono in ordine, e glieli mandero ogni volta che il Sig" dell'Ara ne avisi l'occasione, come l'abbiamo concertato insieme, non ho ancora avuto il libro di V. S., son sicuro di averlo per che e in mano sicurissima.

ma

Ho poi da congratularmi con V. S. della stima che si fa qui di quel suo libro, quale ne anche viene diminuita dalla publicazione dell'Apollonio, che se bene si vede che V. S. viene a conchiudere listessa cosa, camina però per una strada qual si conosce esserle propria, non Insegnata dall'altro et non meno elegante della sua massima nella materia de Max. et Mini. Resto sempre con speranza che Monsig" di Beziers mi debba aprendere qualche cosa dellesperienze fatta (sic) nella loro Accademia, et supplico V. S., come anche ne ho pregato Mons" Bigot di introdurmi nellamicizia del Sig Magalotti quale come intendo e secretario di detta accademia; ma cosa poi potrei io fare per meritare che V. S. allargasse un poco quella confidenza colla quale ella m'honora coll accennarmi qualche cosa delle scoperte che ella ha fatto nei studij di geometria se con confidargli i miei vaneggiamenti credessi di poterlo meritare lo farei volontieri et qui per obligare V. S. a farmene quella parte che mene giudicherà degno et per cavarne delloro, le mando un poco di vetro.

Sia il canoncino di vetro

A

C B

A B con i suoi lati

ben parallelli et turata una bocca di esso sempia di acqua per laltra parte sino, per essempio, al segno C et soi (sic) si sigilli ò si turi

lapertura sara fatto un istromento di grand'uso nelle arti ciò è un livello daria essente di molti diffetti che sincontrano nel livello ordina........... affinche il moto dellaria sia più libero e bene che il diametro del canoncino sia di una line.... poco apresso affinche piu libero riesca il moto all'aere i.... esso contenuto ma con che speranza posso sperare un.... cambio si disuguale se V. S. non riceve per suplemen.... la passione che ho di meritare la grazia di V. S.... ogni ossequio et servitù di Pariggi alli 15 9bre.... di V. S.

Mte Illre.

Mero scordato di risponderle nel particolare del Bl.... egli a in effetto fatto qualche nota sopra i dis.... intorno a due nuove scienze ma se ne crede il giudicio degli altri le suprimerà il che sia detto a V. S. in confidenza.

Divotissimo et Umilissimo Servitore,

THEVENOT.

III

BIBLIOGRAPHIE.

557. ROSENWEIG. Recherches historiques dans les archives départementales, communales et hospitalières du Morbihan. Archives hospitalières. In-18, 135 à 177 p. Vannes, imp. Galles.

558. ROSNY (de). Histoire du Boulonnais. T. III. In-8, 648 p. Amiens, imp. Yvert.

559. ROUSSET (Camille). La Grande armée de 1813. In-12, vi-386 p. Paris, Didier et Ce (5 septembre),

560. SAUZAY. Histoire de la persécution révolutionnaire dans le département du Doubs, de 1789 à 1801, d'après les documents originaux inédits. T. VIII. Le Directoire. In-8, 799 p. Besançon, Tubergue.

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