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le 1er livre a été collationné; il ne reste qu'à y ajouter les notes et quelques variantes. MM. Beaune et D'Arbaumont espèrent pouvoir achever et déposer leur manuscrit vers le commencement de l'année 1873.

Travaux de la Société.

Le secrétaire présente l'état des impressions.
Imprimerie de M. Lahure :

Froissart. Tome III, feuille 13 en bon à tirer; 14 à 28 chez l'auteur. (Fin des variantes du texte compris dans ce volume.)

Monluc. Tome V, feuilles 1 à 5, 7 à 13 tirées, 6, 14 et 15 chez l'auteur. 16 à 20 en bon à tirer.

Imprimerie de M. Gouverneur :

Chronique d'Ernoul et de Bernard le Trésorier (par M. de Mas-lâtrie). Cet ouvrage est terminé. Il en est présenté un exemplaire au Conseil. Ce volume, dont l'étendue dépasse de près du tiers celle des volumes ordinaires de la Société, sera pour les membres une compensation de l'étendue moindre de l'Introduction aux Chroniques des comtes d'Anjou. Il devra être distribué aux sociétaires en janvier prochain, en même temps que les Annales de Saint-Bertin et de Saint-Vaast (par M. l'abbé Dehaisnes), dont il ne reste plus à imprimer que l'introduction qui devra être fort courte, le volume se composant déjà de 30 feuilles.

M. Gouverneur, présent à la séance, expose au Conseil qu'il est tout prêt à commencer l'impression des nouveaux volumes qui pourront lui être confiés et dont la publication à son imprimerie a été précédemment autorisée, tels que le Tome II de Bassompierre, par M. le marquis de Chantérac, les Chroniques de Saint-Martial de Limoges, par M. Duplès-Agier, l'Histoire de Navarre et de Béarn, par Nicolas de Bordenave, éditée par M. Raymond. Les manuscrits de ces deux derniers ouvrages ont été déposés en 1870, examinés par les commissaires responsables, MM. Delisle et Bordier, et admis par le Conseil. Toutefois, une revue attentive des notes et de la disposition de différentes

parties du texte des Chroniques de Saint-Martial de Limoges étant encore nécessaire, M. Gouverneur est autorisé à s'entendre, à ce sujet, avec M. Duplès-Agier et à ne commencer l'impresssion du volume que lorsque le manuscrit lui aura été rendu après cette révision. Il devra aussi attendre l'autorisation du comité des fonds, auquel est renvoyé l'examen de l'opportunité plus ou moins prochaine de cette impression, ainsi que de celle du manuscrit de Bordenave. La même autorisation est donnée pour le Tome II de Bassompierre. Il serait à désirer que la copie de M. le marquis de Chantérac pût être déposée au commencement de l'année prochaine, quoique ce volume ne doive représenter en partie que l'exercice de 1873.

Le Conseil fixe de nouveau l'ordre de ses publications. Livraison de 1872 :

Chroniques d'Ernoul et de Bernard le Trésorier.
Annales de Saint-Bertin et de Saint-Vaast.

Froissart. Tome III.

Monluc. Tome V et dernier.

Les deux premiers volumes seront distribués en janvier, et les deux autres vers le mois d'avril prochain. La livraison de 1873 comprendra :

Brantôme. Tome VI.

Bassompierre. Tome II.

Froissart. Tome IV.

Chroniques de Saint-Martial de Limoges.

Le libraire de la Société, ayant fait connaître que plusieurs sociétaires avaient demandé à échanger le volume de l'Introduction aux Chroniques des comtes d'Anjou contre quelque autre volume, demande s'il y est autorisé, eu égard à la moindre étendue de ce volume comparé aux publications ordinaires de la Société. Une décision précédente a eu pour but de faire considérer cette Introduction, qui offre un grand intérêt historique, comme un volume ordinaire; toutefois le Conseil ne paraît pas disposé à autoriser l'échange demandé. Cette proposition est renvoyée à l'examen du Comité des fonds.

Le Comité autorise M. de Mas-lâtrie, sur sa demande, à faire à ses frais un tirage séparé de son introduction aux Chroniques d'Ernoul et de Bernard le Trésorier.

La séance est levée à cinq heures.

II.

VARIÉTÉS.

En 1722, un libraire d'Amsterdam mit en vente des Mémoires historiques, critiques et littéraires, qu'il attribuait à Amelot de la Houssaye, mort depuis vingt ans, et qu'il déclarait «< composés sur le propre manuscrit de l'auteur. » Ces Mémoires sont très-souvent cités comme l'œuvre incontestée d'Amelot, et leur authenticité n'inspire en général aucune défiance. Elle a été mise en doute cependant au dixhuitième siècle : « Si Amelot y a eu quelque part, dit Nicéron1, il n'est certainement pas l'auteur de tout l'ouvrage. Le même sentiment se retrouve dans le Dictionnaire de Moreri 2: «< ... Bien des gens doutent que ces Mémoires, qui pèchent en beaucoup d'endroits pour la vérité de l'histoire, soient de M. Amelot. Ce sont tout au plus quelques recherches détachées que l'on a recueillies de ses papiers, et que l'on a extrêmement amplifiées.

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Nicéron et le continuateur de Moreri sont assez bien informés. Amelot a eu quelque part à ces Mémoires; ils ont été composés, du moins en partie sinon en totalité, de remarques extraites de ses papiers, et considérablement amplifiées. Nous avons sous les yeux un manuscrit qui contient la copie de notes critiques d'Amelot sur divers ouvrages; et nous

1. Mémoires pour servir à l'histoire des hommes illustres de la république des Lettres, tome XXXV, p. 121.

2. Edition de 1759.

y retrouvons un certain nombre de passages reproduits dans les Mémoires: quelques-uns y ont été imprimés tels que les a écrits l'auteur; la plupart ont été développés et complétés, plus ou moins heureusement, par l'éditeur. Nous ne ferons pas ici la comparaison des notes originales et des notes imprimées : elle offrirait peu d'intérêt; le manuscrit sera mis à la disposition de ceux de nos lecteurs qui voudraient savoir en quelle mesure l'ouvrage appartient à Amelot de la Houssaye. L'éditeur, au surplus, ne cherche pas à tromper entièrement les lecteurs : « Mémoires.... composés sur le propre manuscrit d'Amelot de la Houssaye, » écrit-il en tête de l'ouvrage, et non pas : « Mémoires.... imprimés sur le propre manuscrit, » etc.

Comme un grand nombre de littérateurs de son temps, Amelot lisait plume en main les ouvrages qui lui semblaient dignes de son attention: il les annotait page à page, non point sans doute sur les marges mêmes du livre, car ses commentaires étaient souvent trop longs pour y trouver place, mais sur des feuillets, qu'il intercalait vraisemblablement dans le volume. Si l'auteur désignait insuffisamment un personnage, Amelot complétait l'indication; lorsqu'un détail était omis, il comblait la lacune; souvent il copiait le passage d'un mémoire ou d'un document qu'il lui semblait utile de rapprocher d'une assertion, tantôt pour l'appuyer d'une preuve, tantôt pour la réfuter. C'est évidemment de la collection des annotations qu'il écrivait ainsi au jour le jour, et qui s'étaient accumulées autour de lui, que furent extraits, après sa mort, les éléments des deux volumes des Mémoires. Ces Mémoires se composent d'une suite d'articles, rangés par ordre alphabétique, commençant par les mots Abbayes, Ablancourt, Académie de la Crusca, etc., et s'interrompant, au milieu de l'alphabet, à la lettre L, aux mots Louis XI et Loi salique. Les notes d'Amelot, écrites pour son usage personnel, n'étaient nullement préparées pour l'impression: la disposition de l'ouvrage, que l'on a trop pompeusement décoré du nom de Mémoires, appartient à l'éditeur, qui a modifié et allongé à son gré les extraits qu'il choisissait dans les papiers d'Amelot.

Après avoir fait partie de la collection de M. Villenave, le manuscrit dont nous venons de parler est entré dans la bibliothèque de M. V. Luzarche, et il figure, sous le no 3783,

dans le tome II des 2o et 3° parties de son catalogue, où il est noté comme « manuscrit du commencement du dix huitième siècle.

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Il porte ce titre au dos: « Critique [s] de M. Amelot, et se compose d'une suite de cahiers de notes sur l'Abrégé de l'histoire de France de Mézeray'; les Mémoires de Commines, l'Histoire de Louis XI et l'Histoire de Charles IX, par Varillas, les Caractères de la Bruyère, l'Histoire de l'Empire par Heiss, et un livre d'Abraham de Wicquefort, dont nous dirons le titre plus loin. Les annotations suivent page à page le texte commenté, avec renvoi tant à la page qu'au mot qui a provoqué la note, ou encore au mot initial de la phrase annotée. En tête de chacun des cahiers, les notes sont présentées comme : « Notes critiques de M. Amelot de la Houssaye. » La rencontre de mêmes phrases dans le manuscrit et dans les Mémoires publiés sous le nom d'Amelot nous permet de conclure tout à la fois à l'authenticité des notes manuscrites et à celle d'une partie des Mémoires.

Une objection toutefois pourrait être faite. Le dernier cahier des notes a pour titre : « Notes critiques de M. Amelot de la Houssaye sur le livre de M. de Wicquefort touchant les ambassadeurs, édition de Cologne, 1715. » Il s'agit dans ces notes, non des Mémoires touchant les ambas sadeurs, mais du livre intitulé : l'Ambassadeur et ses fonctions. Cette correction faite, les renvois nous conduisent très exactement aux passages annotés de l'Ambassadeur, si nous nous servons de l'édition de 1715. Or, Amelot étant mort en 1708, on peut s'étonner que des renvois insérés dans une copie de ses notes nous reportent à une édition qu'il n'a point connue, et non à celle de 1696, la seule qu'il ait pu voir.

Cette objection ne saurait prévaloir contre les apparences d'authenticité que présente le texte des notes qui lui

a

1. « La Bibliothèque historique de la France, a écrit M. Villena ve dans une note qui est en tête du manuscrit, annonce comme ayant été imprimées à la suite de l'édition de l'Abrégé chronologique de l'Histoire de France, par Mézeray, « des notes de M. Amelot de la Houssaye qui « étaient manuscrites, en latin, en espagnol, en italien, et quelques<< unes en français. C'est (continue le P. Lelong) l'abbé Goujet qui les « a traduites. » (Tome II, p. 54, no 15762.) — Mais ces notes (reprend M. Villenave) ne sont point celles que contient ce Recueil, qui paraît être original et inédit. »

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