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si longtemps l'achèvement de ce dernier ouvrage. Vous savez, Messieurs, que la publication des textes de ces dernières chroniques est depuis près d'un an terminée et que le volume des Chroniques des Églises est précédé d'une introduction intéressante, rédigée par M. Mabiles, l'un des collaborateurs du premier et principal éditeur, M. Marchegay. Il reste encore à imprimer une introduction non moins intéressante, se rapportant au volume des Chroniques des comtes, et une table de l'ouvrage. La rédaction en est terminée, et ce fascicule vous sera distribué dans le courant de cette année.

Depuis votre dernière assemblée générale, ou très-peu de temps avant cette assemblée, quatre propositions nouvelles de publications ont été faites au Conseil ; mais comme elles n'ont point encore été l'objet de décisions définitives, je dois me borner à vous les indiquer.

Ce sont :

1o La Chronique de Jehan Lefevre de Saint-Remi, dit Toison-d'or, proposée par M. Morand, juge au tribunal de Boulogne et auteur de plusieurs ouvrages estimés sur le Boulonnais, et d'un complément très-utile de l'édition du Cartulaire de Saint-Bertin, publié par M. Guérard, et qui a servi de point de départ à cette précieuse collection de cartulaires dont notre savant et si regrettable confrère fut le promoteur. Un manuscrit nouveau, conservé dans la bibliothèque de la ville de Boulogne, permettra de donner de la Chronique de Lefevre de Saint-Remi une édition plus complète et surtout plus exacte que celle publiée par Buchon. Aussi le Conseil a-t-il déjà adopté ce projet en principe.

2o Les écrits historiques de Guibert de Nogent, dont le principal est celui qu'il a intitulé de Vita sua, bien connu par les renseignements intéressants qu'il fournit sur les agitations politiques de la commune de Laon au x11° siècle. Son livre sur les croisades, Gesta Dei per Francos (10951110), qui fera partie de la collection des Historiens des croisades, publiée par l'Académie des inscriptions, ne devrait figurer dans le volume de la Société que pour les renseignements biographiques qu'il présente sur l'auteur. Ces deux écrits ont été traduits dans la Collection de chroniques

de M. Guizot. Les écrits théologiques de Guibert, qui tiennent une grande place dans l'édition complète publiée en 1651, par dom Luc d'Achéry (1 vol. in-fo), ne seraient point reproduits dans la nouvelle édition. Mais on y ajouterait le Livre des miracles de N.-D. de Laon, par le moine Hermann, contemporain de Guibert, et une chronique d'un chanoine de Laon publiée en fragments dans le tome XIII de dom Bouquet. Cette publication avait été, depuis plusieurs années, confiée à M. Servois, qui nous l'eût donnée excellente, mais celui-ci, trop occupé à d'autres travaux historiques et littéraires, a proposé d'en charger M. Le Proux, élève distingué de l'École des chartes. Ce choix et le plan de l'ouvrage paaaissent devoir être favorablement accueillis par le Conseil.

3o Une Histoire de Navarre et de Béarn, rédigée vers la fin du seizième siècle par Nicolas de Bordenave, ministre protestant à Nay, d'après la demande de Jeanne d'Albret, reine de Navarre. Cette histoire s'arrête à l'année 1572, à la mort de la reine; elle est divisée en six livres, dont le premier remonte jusqu'au commencement du monde et le sixième comprend les années 1555 à 1572. Pour cette dernière période seulement Bordenave est un témoin et un narrateur contemporain. Aussi M. Raymond, archiviste des Basses-Pyrénées et possesseur du manuscrit original dont on ne connaît point d'autre copie, propose-t-il de ne publier que cette seule partie qui formerait, avec l'introduction et les notes, un volume in-8 ordinaire. L'histoire de Bordenave a été citée plusieurs fois avec éloge, mais il n'en a été publié que de courts extraits. M. Bordier, qui a transmis au Conseil cette proposition et qui a étudié l'ouvrage, estime que ce pourrait être le sujet d'une publication intéressante.

4o Les Mémoires militaires de Saint-Hilaire, rédigés dans la deuxième moitié du dix-septième siècle par le fils du général témoin de la mort de Turenne, et qui eut le bras emporté par le même boulet qui tua ce grand guerrier. Il existe un manuscrit de ces mémoires à la bibliothèque du Louvre et M. Tamizey de Larroque, auteur de nombreux et intéressants mémoires sur l'histoire du midi de la France, propose d'en faire une édition nouvelle plus complète que la seule connue et qui paraît être rare.

Il me reste maintenant à vous rappeler, messieurs, d'autres projets de publications autorisés depuis plusieurs années, les uns en principe, les autres définitivement, dont les auteurs recueillent les matériaux et préparent la rédaction1. En voici les titres suivant l'ordre chronologique :

Les Ecrits historiques de saint Avit, évêque de Vienne, vers la fin du cinquième siècle, par M. l'abbé Chevalier. La Chronique d'Albéric de Trois-Fontaines, au treizième siècle, par M. d'Arbois de Jubainville.

Un choix de Récits historiques extraits des Sermonnaires du treizième siècle, par M. Lecoy de la Marche.

Les Établissements de saint Louis, par M. Boutaric.

Un choix de Testaments des règnes de Charles VI et de Charles VII, par MM. Meyer et Čampardon.

Les Mémoires historiques d'Olivier de la Marche, au quinzième siècle, par MM. Henri Beaune et J. d'Arbaumont. Les Lettres de Louis XI, par Mlle Dupont.

Cette dernière publication, l'une des plus importantes de celles que le Conseil avait adoptées en principe et dont le travail préparatoire est fort avancé, se trouvera peut-être retardée par suite de la mauvaise santé de Mlle Dupont. C'est un double regret que le Conseil exprime, non moins pour les amis des études historiques que pour les amis de l'auteur.

Comme vous le voyez, Messieurs, l'avenir de notre Société est grandement assuré, soit par le nombre des ouvrages dont la publication prochaine est hors de doute, soit par le nombre de ceux qui se préparent dans le recueillement de l'étude et par l'activité des recherches et la collation des textes, soit par le choix des éditeurs qui ont bien voulu prêter le concours de leur zèle et de leur savoir à l'accroissement d'une collection déjà si considérable et si généralement estimée, dont le seul but, dégagé de toute ambition personnelle, est de mieux faire connaître et apprécier, d'après les autorités les plus sûres, l'histoire de notre patrie à toutes ses époques.

1. Dans plusieurs de mes précédents rapports, j'ai parlé avec détail de ces différents ouvrages dont la publication a été autorisée par le Conseil. J. D.

RAPPORT DES CENSEURS SUR LES COMPTES DE RECETTES ET DE DÉPENSES DE LA SOCIÉTÉ DE L'HISTOIRE DE FRANCE PENDANT L'EXERCICE DE 1869.

Messieurs,

C'est une véritable satisfaction pour vos censeurs que de pouvoir constater dès le début de leur Rapport annuel la situation prospère de votre Société. Tandis que les comptes définitifs des exercices précédents présentaient des excédants de recette plus apparents que réels, le compte de 1869 se clôt par un en-caisse de 5038 fr. 93, qui, ainsi qu'il sera expliqué plus bas, laisse net et disponible la somme de 2689 fr. 18 c. pour l'année 1870.

Les recettes de 1869 qui, d'après les prévisions du budget, étaient évaluées à 33 010 fr. 21 c., n'ont été en réalité que de 30 864 fr. 18 c. Cette somme se décompose ainsi : RECETTES.

1° Solde en caisse au 1er janvier 1869.

2o Recouvrement de 25 cotisa

tions arriérées (1866,

67, 68)..

3o Recouvrement de

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750€.00

22 350.00

720 cotisat. de 1869. 21 600 00

4o Vente de livres

au ministère de l'instruction publique.

5° Vente de livres par le libraire de la Société..

6° Remboursement par le même, à titre de trop-perçu en 1868. .

7 Intérêts de 24 obligations romaines pendant 1867-68-69.

8° Intérêts de fonds déposés en comptecourant au Crédit foncier.

1 350 00

3 510.21

3 247 00

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9 95

309 10

397 02

87 92

Total.... 30 8641.18

Deux causes principales, sur lesquelles nous aurons à revenir, ont empêché les prévisions du budget d'être réalisées et d'atteindre le chiffre indiqué de 33010 francs. Les cotisations arriérées d'une part, et de l'autre les ventes de nos volumes, qui n'ont pu être effectuées aux grands établissements publics, ont amené ce déficit dans nos recettes présu

mées.

Mais d'un autre côté, grâce à l'intelligente gestion de votre Comité des fonds, les dépenses, qui devaient s'élever à la somme de 31 300 fr. n'ont pas dépassé le chiffre de 25 825 fr. 25, ainsi que vous pouvez le voir par les détails

du tableau suivant :

DÉPENSES.

1o Impression de 4 volumes afférents à l'année 1869..

2o Impressions diverses.

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17 610.00
344 00

17 954.00

3 400 00

3. Honoraires et indemnités. 4o Traitement de l'agent de la Société..

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437 50

96 25

10° Dépenses extraordinaires..

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De la comparaison de ces deux tableaux résulte une balance qui donne le bilan exact de notre situation.

BALANCE.

Les recettes de l'année 1869, y compris l'encaisse au 1er janvier provenant du solde créditeur de

l'exercice précédent, ont été de. .

30 864.18

A reporter..

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