Il me dit: Bonne espérance! Je cours de tous ses malheurs, Sous Paris, venger la France. Il part; et comme un trésor J'ai depuis gardé son verre, Gardé son verre.
—Vous l'avez encor, grand'mère, Vous l'avez encor?
Mais à sa perte
Le héros fut entraîné.
Lui, qu'un pape a couronné, Est mort dans une île déserte.
Longtemps aucun ne l'a cru; On disait Il va paraître ; . Par mer il est accouru : L'étranger va voir son maître. Quand d'erreur on nous tira, Ma douleur fut bien amère, Fut bien amère.
-Dieu vous bénira, grand’mère, Dieu vous bénira."
Allons, enfants de la Patrie, Le jour de gloire est arrivé; Contre nous de la tyrannie L'étendard sanglant est levé...
Entendez-vous dans ces campagnes Mugir ces féroces soldats ?
Ils viennent jusque dans vos bras Égorger vos fils, vos compagnes !
Aux armes, citoyens! formez vos bataillons! Marchons, marchons !
Qu'un sang impur abreuve nos sillons!
Que veut cette horde d'esclaves, De traitres, de Rois conjurés ? Pour qui ces ignobles entraves, Ces fers des longtemps préparés ? Français, pour nous, ah! quel outrage! Quels transports il doit exciter ! C'est nous qu'on ose méditer
De rendre à l'antique esclavage !.... Aux armes, citoyens ! etc. etc.
Quoi! ces cohortes étrangères Feraient la loi dans nos foyers? Quoi! des phalanges mercenaires Terrasseraient nos fiers guerriers? Grand Dieu! par des mains enchaînées Nos fronts sous le joug se ploieraient ! De vils despotes deviendraient Les maîtres de nos destinées ! ....
Aux armes, citoyens etc. etc.
Tremblez, tyrans, et vous perfides, L'opprobre de tous les partis ; Tremblez! vos projets parricides Vont enfin recevoir leur prix ! Tout est soldat pour vous combattre ; S'ils tombent, nos jeunes héros, La terre en produit de nouveaux Contre vous tout prêts à se battre !.... Aux armes, citoyens ! etc. etc.
Français, en guerriers magnanimes, Portez ou retenez vos coups;
Épargnez ces tristes victimes À regret s'armant contre nous; Mais ces despotes sanguinaires, Mais les complices de Bouillé, Tous ces tigres qui sans pitié Déchirent le sein de leurs mères !.... Aux armes, citoyens ! etc. etc.
Nous entrerons dans la carrière Quand nos aînés n'y seront plus ; Nous y trouverons leur poussière Et la trace de leurs vertus ! Bien moins jaloux de leur survivre Que de partager leur cercueil, Nous aurons le sublime orgueil De les venger ou de les suivre!.... Aux armes, citoyens ! etc. etc.
Amour sacré de la Patrie,
Conduis, soutiens nos bras vengeurs : Liberté, Liberté chérie,
Combats avec tes défenseurs !
Sous nos drapeaux que la Victoire
Accoure à tes mâles accents;
Que tes ennemis expirants
Voient ton triomphe et notre gloire !....
Aux armes, citoyens! formez vos bataillons ! Marchons, marchons!
Qu'un sang impur abreuve nos sillons!
LE CHANT DU DÉPART: HYMNE DE GUERRE
UN DÉPUTÉ DU PEUPLE
La victoire en chantant nous ouvre la barrière ; La liberté guide nos pas,
Et du nord au midi la trompette guerrière A sonné l'heure des combats. Tremblez, ennemis de la France, Rois ivres de sang et d'orgueil ! Le peuple souverain s'avance; Tyrans, descendez au cercueil.
La république nous appelle, Sachons vaincre ou sachons périr ; Un Français doit vivre pour elle, Pour elle un Français doit mourir.
CHANT DES GUERRIERS
La république, etc.
De nos yeux maternels ne craignez pas les larmes : Loin de nous de lâches douleurs !
Nous devons triompher quand vous prenez les armes: C'est aux rois à verser des pleurs. Nous vous avons donné la vie, Guerriers, elle n'est plus à vous; Tous vos jours sont à la patrie : Elle est votre mère avant nous.
CHŒUR DES MERES DE FAMILLE
La république, etc.
Que le fer paternel arme la main des braves; Songez à nous au champ de Mars; Consacrez dans le sang des rois et des esclaves Le fer béni par vos vieillards; Et, rapportant sous la chaumière Des blessures et des vertus, Venez fermer notre paupière Quand les tyrans ne seront plus.
CHOEUR DES VIEILLARDS
La république, etc.
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