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Que sur tes yeux, ô divin Frère,
Mes yeux attachés nuit et jour,
Y boivent la douce lumière,
La douce flamme de l'amour.
Mêle ta vie avec ma vie,

Verse tout ton cœur dans mon cœur ;
Détruis dans mon âme ravie

Tout désir d'un autre bonheur !

Anon.

XXX

LA SAINTE CÈNE..

Est-il bien vrai, Seigneur, qu'un. fils de la poussière
À ton festin d'amour par toi soit invité?
Pour titre à tes faveurs je n'ai que ma misère:
Mon seul droit c'est ta. charité !

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Du Dieu qui nous créa consolante assurance:
Lui-même s'est chargé de toutes nos langueurs;
Pour prix de tant d'amour et de tant de souffrance
Il ne demande que nos cœurs.

Je viens donc altéré de pardon, de justice,
Recevoir de ta main les symboles touchans
Qui retracent ici ton sanglant sacrifice
Au souvenir de tes enfans.

Toi qui m'as tant aimé, qui lavas ma souillure,
Qui dans mon cœur troublé fis descendre la paix,
O Jésus, pain du ciel, deviens ma nourriture,
Et qu'en toi je vive à jamais!

Oui, Seigneur, en toi seul je veux puiser ma vie
J'ai vécu trop longtemps du monde et du péché.
A ta faible brebis ouvre ta bergerie,

Et dans ton sein tiens moi caché.

Anon.

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XXXF

LA BIBLE

Ta Parole, Seigneur, est ma force et ma vie ;
À nos sentiers obscurs elle sert de flambeau,
Et semblable au soleil, sa clarté vivifie :
De ton amour pour nous, c'est le don le plus beau.

Elle est la vérité, la sagesse suprême ;
Par elle je connais mon éternel destin.
Ce fidèle miroir me dévoile à moi-même,
Coupable et corrompu, quand je me croyais saint.

Par ta Parole, ô Dieu, tu révèles ton être,
Ta grandeur, ton conseil, la gloire de ton nom.
Par elle notre cœur apprend à te connaître,
Père de Jésus-Christ, Dieu juste autant que bon.

Livre consolateur inspiré par Dieu même,
Mes yeux se sont ouverts à tes vives clartés.
Oui, je sais maintenant que le Seigneur nous aime ;
Tu montres à quel prix Dieu nous a rachetés.

C'est toi qui nous soutiens au moment de la lutte,
Quand le mal veut en nous reprendre son pouvoir.
Tu garantis nos pas des dangers de la chute,
Et sur le lit de mort tu nous donnes l'espoir.

Heureux celui qui croit la divine Parole:;
Heureux celui qu'enseigne et que guide l'Esprit !
Heureux qui, détourné de ce monde frivole,
S'est assis humblement aux pieds de Jésus-Christ!

Par ta Parole, ô Dieu ! par ta puissante grâce,
Régénère mon cœur et viens régner en moi;
Et jusqu'à la journée où je verrai ta face,
Qu'ici-bas, en croyant, je marche devant toi!

Anon.

XXXII

PETITE PRIÈRE POUR LES PETITS
ENFANTS

Notre Père des cieux, Père de tout le monde,
De vos petits enfants c'est vous qui prenez soin ;
Mais à tant de bonté vous voulez qu'on réponde,
Et qu'on demande aussi, dans une foi profonde,
Les choses dont on a besoin !

Vous m'avez tout donné, la vie et la lumière,
Le blé qui fait le pain, les fleurs qu'on aime à voir,
Et mon père et ma mère, et ma famille entière;
Moi, je n'ai rien pour vous, mon Dieu, que la prière,
Que je vous dis matin et soir.

Notre Père des cieux, bénissez ma jeunesse ;
Pour mes parents, pour moi, je vous prie à genoux;
Afin qu'ils soient heureux, donnez-moi la sagesse ;
Et puissent leurs enfants les contenter sans cesse,
Pour être aimés d'eux et de vous !

Amable Tastu

XXXIII

LE DERNIER JOUR DE L'ANNÉE

Déjà la rapide journée

Fait place aux heures du sommeil,

Et du dernier fils de l'année

S'est enfui le dernier soleil.

Près du foyer, seule, inactive,
Livrée aux souvenirs puissants,
Ma pensée erre, fugitive,

Des jours passés aux jours présents.
Ma vue, au hasard arrêtée,
Longtemps de la flamme agitée
Suit les caprices éclatants,
Ou s'attache à l'acier mobile
Qui compte sur l'émail fragile
Les pas silencieux du temps.
Un pas encore, encore une heure,
Et l'année aura, sans retour,
Atteint sa dernière demeure ;
L'aiguille aura fini son tour.
Pourquoi, de mon regard avide,
La poursuivre ainsi tristement,
Quand je ne puis d'un seul moment
Retarder sa marche rapide ?
Du temps qui vient de s'écouler
Si quelques jours pouvaient renaître,
Il n'en est pas un seul, peut-être,
Que ma voix daignât rappeler !
Mais des ans la fuite m'étonne;
Leurs adieux oppressent le cœur ;
Je dis c'est encore une fleur

Que l'âge enlève à ma couronne, Et livre au torrent destructeur; C'est une ombre ajoutée à l'ombre Qui déjà s'étend sur mes jours; Un printemps retranché du nombre De ceux dont je verrai le cours ! Écoutons... le timbre sonore Lentement frémit douze fois Il se tait... je l'écoute encore, Et l'année expire à sa voix. C'en est fait en vain je l'appelle. Adieu!... Salut, sa sœur nouvelle, Salut! Quels dons chargent ta main? Quel bien nous apporte ton aile ? Quels beaux jours dorment dans ton sein? Que dis-je ! à mon âme tremblante Ne révèle point tes secrets: D'espoir, de jeunesse, d'attraits, Aujourd'hui tu parais brillante; Et ta course, insensible et lente, Peut-être amène les regrets! Ainsi chaque soleil se lève Témoin de nos vœux insensés ; Ainsi toujours son cours s'achève En entraînant, comme un vain rêve, Nos vœux déçus et dispersés. Mais l'espérance fantastique, Répandant sa clarté magique Dans la nuit du sombre avenir, Nous guide d'année en année, Jusqu'à l'aurore fortunée Du jour qui ne doit pas finir.

Id.

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