Que j'aime cette église antique, Dont la cloche attendrit les airs! Par une mère qui chemine Les sons lointains sont écoutés ; Jadis, chez des vierges austères, Dans des clos à Dieu consacrés. Leurs flots si purs avec mystère Mon humble ruisseau par ta fuite, Ducis. 18 XX LA PAUVRE FILLE J'ai fui ce pénible sommeil Qu'aucun songe heureux n'accompagne; Les premiers rayons du soleil. Le jeune oiseau chantait sous l'aubépine en fleurs; Pourquoi ne suis-je pas semblable au jeune oiseau Loin de mes parents exilée, De leurs embrassements j'ignore la douceur; Ne m'appellent jamais leur sœur ! Le joyeux laboureur ne m'invite à m'asseoir; Chercher sur ces genoux les caresses du soir. Où je ne sois point étrangère, La seule devant moi qui ne se ferme pas ! Souvent aussi mes pas errants Au milieu des cercueils ainsi que sur la terre! Sur la pierre où tu m'as laissée. Soumet. 18 XXI ESPOIR ET SOUVENIR Le Temps, dont l'aile est si légère, J'aime avec transport ma maîtresse, Si mon amitié, ma tendresse Semblent se partager mon cœur, Je sens entre eux la différence, Près d'Henriette, vive et belle, Nos serments, nos jeux, nos plaisirs. Au charme heureux de l'espérance Notre plus pure jouissance Vient du bien que nous avons fait : Achète un bien doux souvenir. Amis, je ne pourrai sans cesse Cadet de Gassicourt. 18 XXII LE MONTAGNARD ÉMIGRÉ Combien j'ai douce souvenance Du joli lieu de ma naissance! O mon pays, sois mes amours Te souvient-il que notre mère Et nous baisions ses blancs cheveux Ma sœur, te souvient-il encore Du château que baignait la Dore? Et de cette tant vieille tour Du Maure, Où l'airain sonnait le retour Te souvient-il du lac tranquille Et du soleil constant sur l'eau Si beau? |