-De toutes les couleurs prompt à se revêtir, D'un vrai caméléon il a le caractère....
-De toutes les couleurs?... Ah! comme on ex
Je ne l'ai jamais vu rougir.
CONTRE UN CRITIQUE
Il m'appelle petit auteur! Eh bien, c'est un petit malheur. En attendant que l'on me dise De quelle taille est mon censeur, Je le mesure à sa sottise,
Et suis frappé de sa grandeur !
Voyez de Méricourt l'air sombre; voyez, dis-je, Comme il paraît triste aujourd'hui ;
De son propre malheur vous croyez qu'il s'afflige? Eh non! C'est du bonheur d'autrui.
-Ci-gît qui fut toujours sensible, doux, fidèle, Et, jusques au tombeau, des amis le modèle. Il ne me quitta pas quand je perdis mon bien. -C'était un homme unique !—Hélas! c'était mon chien.
Je ne suis pas de ceux qui ne respirent Qu'orage, trouble et révolution.
De lutte en lutte ainsi nos maux empirent. J'aime la paix, je haïs l'ambition.
Pourquoi ce bruit qui toujours me réveille? Mon lit est fait ! Dans un songe flatteur J'y dors si bien sur l'une et l'autre oreille. Conservez-moi! je suis conservateur.
Mon lit est fait! et ce n'est pas sans peine ! Comme l'oiseau, j'ai tressé brin à brin Plume, duvet, fil de soie et de laine; Et le voilà! je m'y repose enfin.
Vents, bercez-moi d'une aile fraîche et pure Avec l'ombrage, avec le flot chanteur ! Terre, et vous, cieux, et toute la nature, Conservez-moi! je suis conservateur.
Mon lit est fait ! je n'empêche personne De faire aussi le sien comme il l'entend. Tel n'en a pas, du moins je le soupçonne, Mais j'ai le mien, c'est le point important. Qu'on le dédouble, on en fera peut-être Trois, tout au plus, de moyenne hauteur ; Mais ce serait un acte bas et traître. Conservez-moi! je suis conservateur.
Tel qui descend, le matin, dans la rue Ne sait où prendre, hélas ! son pain du soir. La faim le presse, il cherche, il s'évertue ; Presque toujours il finit par l'avoir.
Oh! l'appétit est un bon chien de chasse! Moi, je n'ai plus celui d'un sénateur ; Pourtant je dîne et prends ma demi-tasse. Conservez-moi! je suis conservateur !
Mais quoi! j'entends comme un flot qui se lève, Comme un voix qui retentit dans l'air ! N'ai-je pas vu se mêler sur la grève La pâle écume avec le pâle éclair? Suis-je un rêveur, un rimeur, un poète ? Non, non; c'est bien, terrible en sa lenteur, De flots humains c'est bien une tempête ! Conservez-moi! je suis conservateur.
Nos chefs, hélas! nos chefs n'ont rien su faire Que se voiler le front de leur manteau.
Contre l'orage et le flot populaire
Ils étaient seuls: rôle d'autant plus beau!
S'ils avaient su mourir pour notre gloire, Ils auraient eu mon vote approbateur, Et j'aurais, moi ! conservé leur mémoire. Conservez-moi! je suis conservateur.
Eh! citoyens, écoutez-moi, de grâce! Un petit mot, bien sage, par ma foi ! Mais, en riant, l'un après l'autre passe ; Je crois, parbleu ! qu'ils se moquent de moi. Bons citoyens, calmez votre furie ; Rentre en ton lit, torrent dévastateur ! Je cours à vous pour sauver la patrie, Conservez-moi! je suis conservateur.
HISTORICAL SONGS, VAUDEVILLES, PARODIES, "COMPLAINTES"
COMPLAINTE DU JUIF ERRANT
Est-il rien sur la terre Qui soit plus surprenant, Que la grande misère Du pauvre Juif-errant ? Que son sort malheureux Parait triste et fâcheux !
Un jour, près de la ville De Bruxelles, en Brabant, Des bourgeois fort dociles L'accostèrent en passant ; Jamais ils n'avaient vu Un homme si barbu.
Son habit, tout difforme
Et très mal arrangé,
Leur fit croire que cet homme
Était fort étranger,
Portant, comme ouvrier,
Devant lui un tablier.
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