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gis, (8) M. de Troies, (9) M. de Toulon, le P. Bourdaloue, fon Compagnon, Defpréaux, Corbinelli. On parla des Ouvrages des Anciens & des Modernes. Defpréaux foûtint les Anciens, à la réserve d'un feul Moderne, qui furpaffe à fon goût & les Vieux & les Nouveaux. Le Compagnon du Bourdaloue, qui faifoit l'entendu, & qui s'êtoit attaché à Defpréaux & à Corbinelli, lui demanda quel êtoit donc ce Livre fi diftingué dans fon efprit; il ne

REMARQUES.

(8) M. de Troyes,] FRANÇOIS le Bouthillier de Chavigni, nommé d'abord à l'Evêché de Rennes, enfuite à celui de Troye, dont il fe démit en 1697. en faveur de Denis-François le Bouthillier de Chavigni ton Neveu, qui fut depuis Archevêque de Sens. L'An, cien Evêque de Troye fut mis dans le Confeil de Régence au mois de Septembre 1715. Il mourut à Paris le 15. Septembre 1731. dans fa 90. année.

(9) M. de Toulon, ] ARMAND-LOUIS Bonnin de Chalucet, nom, mé en 1694. facré en 1692. & mort en 1712. Ce Prélat elt Auteur d'excellentes Ordonnances Synodales, & de quelques Ouvrages de Controverfes, dont on fait cas. Il fe fit beaucoup d'honneur par les fervices, qu'il rendit à fa Ville Epifcopale, lorfque les Trou pes des Alliés commandées par Victor- Amédée Duc de Savoie, l'afégèrent en 1707. Une Infcription placée dans la Chambre de PHôtel de Ville, immortalife & le zèle du Prélat & la reconnoif, fance de fon Peuple. Eile eft conçue en ces termes :

ARMANDO

LUDOVICO BONNIN DE CHALUCET,2
Epifcopo Tolonenfi,
Quod,

Urbe terra marique

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voulut pas le nommer. Corbinelli lui dit: Monfieur, je vous conjure de me le dire: afin que je le life toute la nuit. DESPRE AUX lui répondit en riant: Ah Monfieur, vous l'avés lu plus d'une fois, j'en fuis affuré. Le Jéfuite reprend & preffe Defpréaux de nommer cet Auteur fi merveilleux, avec un air dédaigneux, un cotal rifo amare. DESPRE AUX lui dit : Mon Père ne me preffés point; le Père continuë; enfin Defpréaux le prend par le bras, &, le ferrant bien fort, lui dit: Mon Père, vous le voulés. Eh bien! c'eft PASCAL,morbleu ! « PASCAL, dit le Père > tout étonné! Pascal eft beau autant que le faux le peut être». Le faux, dit DESPRE AUX! Le faux! Sachés qu'il eft auffi vrai, qu'il eft inimitable. (10) On vient de le traduire en trois Langues. Le Père répond: "Il n'en eft pas plus vrai pour cela,,. Def préaux s'échauffe là-deffus, &, criant comme un fou, entame une autre difpute; le Père s'échauffe de fon côté, & après quelques difcours fort vifs de part & d'autre, Defpréaux prend Corbinelli par le bras, s'enfuit au bout de la chambre, puis revenant, & courant comme un forcené, il ne voulut jamais fe rapprocher du Père, & alla rejoindre la Compagnie, qui êtoit demeurée dans la Sale, où l'on mange. Ici finit l'Hiftoire; le rideau tombe. Corbinelli me promet le refte dans une Converfation: mais moi, qui fuis perfuadée que vous trouverés cette Scène auffi plaifante que je l'ai trouvée, je vous l'écris; & je crois que fi vous la lifés avec vos bons tons, vous la trouverés affés bonne. LET. du Dimanche 15. Janvier 1690. REMARQUES.

(10) On vient de le traduire en trois Langues. ] Il y en a une Edition à quatre colonnes à Cologne en 1684. in-8°. fous ce titre : LES PROVINCIALES, on LETTRES écrites par LOUIS DE MONTALTE à un Provincial de Jes Amis, & aux RR. PP. Jéfuites fur la Morale & la Politique de ces Pères; Traduites en Latin par GUILLAUME

X.

EXTRAIT DU DUCATIANA, ou REMARQUES de ( 1 ) M. LE Duch at, fur divers fujets d'Hiftoire ou de Littérature, &c. à Amfterdam chés HUMBERT, 1738. 2. Volumes in-8°.

I. CE fut le Roi Charles VI. qui environ l'an 1381. réduifit à trois les Fleurs de Lis fans nombre, que fes Prédeceffeurs avoient dans leur Ecu. Il y a plufieurs Maifons en France beaucoup plus anciennes que ce changement. Celle d'Estaing en eft une, aïant êté gratifiée de fes Armes par le Roi Philippe Augufte dans le XII. fiècle. Ainfi les deux

REMARQUES.

WENDROCK, Théologien de Saltzbourg; en Espagnol par le Sieur GRATIEN CORDERO de Burgos; & en Italien par le Sieur COSIMO BRUNETTI, Gentilhomme Florentin. Ou fait que vendrock eft M. Nicole Les Noms des autres Traducteurs font fuppofés, & l'on ne les connoît pas.

X. (1) M. Le Duchat ] JACOB Le Duchat, fameux Littérateur François, êtoit de Mets. Il y naquit le 23. Février 1658. Il y fit fes Humanités, après lefquelles fes Parens l'envoïèrent étudier en Droit à Strasbourg. Il prêta le Serment d'Avocat au Parlement de Mets le 2. Août 1677. & fuivit le Barreau jufqu'à la révocation de l'Edit de Nantes. Dès lors & depuis pendant le refte de fa vie, nôtre Ancienne Littérature fit le fonds de fes Etudes. C'est à ce goût pour nos vieux Livres, que nous fommes redevables des bonnes Editions, qu'il nous a données de la Confeffion de Sanci, du Journal d'Henri III. de la Satire Ménippée, & de différens autres Ecrits de ce tems-là, qui fervent à l'Hiftoire, & que fes Notes rendent encore plus utiles. On lui doit auffi la meilleure Edition que l'on ait de Rabelais, & plufieurs autres Ouvrages an ciens, dont fes Notes lèvent les difficultés, & rendent la lecture plus commode & plus agréable. En 1700. il quitta la France à caufe de fa Religion, pour fe retirer à Berlin. Il y fut fait en 1701.

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Vers où (2) Defpréaux a cette Maison en vue, (3) Satire V. V. 11. 12.

Et que l'un des Capets pour honorer leur nom

Ait de trois Fleurs de Lis doté leur écuffon ;

(4) Ces Vers, dis-je, ne font pas exacts; car ces Armes êtoient & devroient être encore des Fleurs de Lis fans nombre, & non pas les trois Fleurs de Lis de Charles VI. & de fes Succeffeurs.

REMARQUES.

Affeffeur à la Juftice fupérieure Françoife ; & l'année fuivante Confeiller au même Tribunal. Il en à rempli les fonctions jufqu'à fa mort arrivée dans cette Ville le 24 Juillet 1735 à l'âge de 77. ans . mois & 2. jours. Par fon Teftament il laiffa tout fon bien à la Maifon des Orphelins François de Berlin, en la chargeant de rentes viagères pour quelques Amis ou Parens.

(2) Defpréaux] L'Auteur fe fert du nom de Boileau.
(3) Satire V, &c.] Tome I. page 88.

(4) Ces Vers... ne font pas exacts; car ces Armes étoient & de. vroient être encore des Fleurs de Lis fans nombre & non pas &c. ] 1°. Il importe peu de favoir, fi la Maifon d'Estaing a du conferver fes Armes, telles qu'elle les avoit reçues de Philippe Augufte. ou, fi le don de ce Roi, confiftant dans les Armes de France brifées d'un Chef d'or, elle a du fe conformer au changement fait par Charles VI. Il fuffit que M. Defpréaux ne s'exprime pas, felon la vérité de l'Hiftoire , pour que Le Duchat ait pu le reprendre. Mais cette faute devoit-elle être relevée ? N'eft-ce pas affés, pour la juftification du Poëte, que la Maifon d'Estaing ne porte aujourd'hui que trois Fleurs de Lis dans fon Ecuffon, & que ces Fleurs de Lis y foient, en conféquence de la conceffion d'un Dêcendant de Hugues Capet? Je crois, que dans les chofes de cette nature, un Poëte peut s'en tenir à ce que tout le monde a fous les feux, & qu'il n'eft pas blâmable pour n'avoir pas toute l'exactitude d'un Anti

quaire.

2o. Je demande par occafion, fi doter un Ecuffon de Fleurs de Lis. ou de ce que l'on voudra, peut faire une Expreffion jufte. J'ai toujours cru qu'il falloit, pour la jufteffe des Tropes, qu'il y eût une forte de reflemblance entre la chofe à laquelle on emprunte un terme, & celle à laquelle on le tranfporte. En quoi le bien, dont un Père dote fa Fille en la mariant, peut-il reffembler aux Armes d'un Souverain, dont ce Souverain lui-même veut bien décorer l'Ecuffon d'un de fes Sujets? Au refte, nos Poëtes font tant d'ufage du Verbe doter, que leur autorité peut fuffire pour justifier l'Expreffion, dont il s'agit.

II. Chercher jufqu'au Japon la Porcelaine & l'Ambre, dit le même POETE (5) Sat. VIII. V. 75. Il n'eft pas befoin d'aller fi loin pour trouver de l'Ambre à cueillir. Pline. L. IV. C. 13. dit que de fon tems, on le recueilloit proche de Bannomania, qui felon Du Pinet eft l'Ifle de Borkhalm, dans la Mer de Suède, & de nos jours c'est dans la Mer de Prufse, près de Colberg que fe trouve l'Ambre.

III. Le Guidon des Finances nommé (6) dans le Vers 118. de la même Satire, eft, fi je ne me trompe, un in-12. imprimé à Paris en 1597. au commencement de l'Adminiftration du Marquis de Rofni depuis Duc de Sulli, lequel devenu Surintendant des Finances, mit en France les Finances du Roi fur un meilleur pied qu'elles n'avoient êté avant lui.

IV. Lorfque M. Broffette dit dans fa Note (7) fur le 90. Vers de la VI. Epit. de Defpréaux que le Duc d'Orléans défit le Prince d'Orange à Caffel le 11. d'Avril 1677. quoiqu'il ( le Duc ) fût inférieur en nombre, il parle comme aïant êté mal informé. La Ville de Cambrai prife, & le Roi informé de la marche du Prince d'Orange au fecours de S. Omer, détacha de fon Armée neuf Bataillons & quelques Escadrons, qui mirent la fupériorité du nombre du côté de l'Armée de France. M. de Traci commandoit ce renfort.

V. L'Académie aïant êté confultée lequel valoit mieux de dire comme Defpréaux (8) V. 62. de fa II. SATIRE, le jour à rien faire, ou comme La

REMARQUES.

(s) Sat, VIII. &c. ] Tome I. page 129. La Critique comprise dans cet Article me paroît jufte.

(6) dans le Vers 118. de la même Satire, ] Ibid. page 129.

(7) fur le 90. Vers de la VI. Epit. ] Ibid. page 341.

(8) Fers 62. de fa II. Satire, ] Ibid, page 47. Voïés la Remarque,

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