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Le lundi 29 septembre 1862, a 10 heures et demie, acte de décès de Charles-Frédéric Nepveu, ancien architecte du Roi, chevalier de la Légion d'honneur, né à Paris, quartier du Luxembourg, le 14 juillet 1777; fils de défunt Michel Nepveu et Marie-Geneviève Rousseau son épouse.

Décédé hier à 9 heures du soir en sa demeure à Versailles, place d'Armes, no 13.

Veuf en premières noces de Antoinette-Charlotte-Pauline Auzou, et époux en secondes de Marie-Edwige Guéroult, âgée de soixante-deux ans, même demeure.

Cet acte de décès est signé de MM. François-Jules Petit, ancien inspecteur des bâtiments de la Couronne, et Louis-Maximilien Gavin, inspecteur des eaux du domaine de la Couronne.

Le corps de M. Nepveu et celui de sa femme décédée en 1867 reposent au cimetière Notre-Dame à Versailles.

ALBERT TERRADE.

A L'HISTOIRE DU PETIT-TRIANON

(Suite et fin).

II

ADDITIONS ET RECTIFICATIONS DIVERSES

On a tant crié, il y a quelques années, contre l'abandon où le gouvernement laissait les palais et jardins de Versailles et de Trianon que, si l'on veut être juste, il faut le louer aujourd'hui hautement d'être sorti de son indifférence. Une restauration générale est entreprise, restauration soignée, intelligente, méritant tous les éloges. Le tour du Petit-Trianon est venu, et déjà le salon de conversation de madame de Pompadour et de Louis XV, le belvédère et le temple de l'Amour de Marie-Antoinette ont été remis à neuf. Quand l'architecte (1) réparera le hameau, je fais des vœux pour qu'il ne rétablisse pas sur l'ancien poulailler l'inscription Presbytère. Puisque je parle de fausses attributions, j'ajouterai que j'ai vu avec regret, à l'exposition de Marie-Antoinette et son temps, M. Alexandre Dumas persister à placer dans la laiterie de Trianon ses « deux bols-sein en porcelaine de Sèvres sur leur trépied à têtes de béliers » avec « les fameux seaux à tête de bélier dont on ne connaît plus qu'un seul exemplaire actuellement au musée de Sèvres ». Je répéterai, en vain sans doute, car les erreurs, petites ou grandes, ont la vie dure, que bols et seaux provenaient de la laiterie de Rambouillet (2).

(1) Je suis heureux de rendre ici hom- (2) Le Petit-Trianon, p. 313. mage à la science et au goût de M. Marcel

Lambert.

Dernière maladie de Louis XV.

La Correspondance du prince Xavier de Saxe, comte de Lusace (1), contient les détails suivants sur la dernière maladie du roi Louis XV. Ils sont extraits d'une lettre en date du 29 avril 1774.

Le roi « a commencé à sentir des courbatures mardi passé à Trianon; mercredi, il a été à la chasse, mais n'y a pas monté à cheval. Le soir, il a assisté au soupé, mais n'a rien voulu manger, se plaignant de maux de tête et de frisson; il a cependant fait encore sa partie de jeu. Hier, il est resté toute la journée dans son lit. Le soir, il s'est déterminé enfin, à notre grande consolation, de retourner à Versailles, étant fort mal dans ces petites chambres basses de Trianon. »>

Quelles étaient ces petites chambres basses? D'après le plan dressé par Gabriel, la façade opposée à la cour avait au-dessus du rez-dechaussée trois étages, tandis que le reste du bâtiment n'en présente que deux. Au premier, en partant de l'angle nord-est, il y avait un escalier conduisant aux chambres supérieures, une bibliothèque botanique, le cabinet du roi, une petite pièce et un escalier montant aussi jusqu'à l'attique. (Ce second escalier n'existait plus du temps de Marie-Antoinette.) On retrouvait les mêmes dispositions au second étage et au troisième. La chambre à coucher du roi était-elle au second ou au troisième? Au second, il n'y avait que des moitiés de fenêtres, à ras du plancher. Le troisième était plus convenable et le service s'y faisait plus facilement. Aucun indice ne permet cependant de résoudre sûrement la question, car la qualification de chambres basses peut s'appliquer également aux trois étages.

Théâtre.

En parlant de la passion de Marie-Antoinette pour le théâtre, j'ai dit que le goût de la comédie intime avait gagné toute la France: « A Paris, en province, dans les sociétés, dans les châteaux, princes du

(1) Paris, 1874, in-8o, p. 19.

sang, magistrats, militaires, noblesse et bourgeoisie, tout le monde apprenait des rôles et montait sur les planches pêle-mêle avec les acteurs de profession dont on réclamait les leçons et le concours. »> Il manque un trait à ce tableau: l'épidémie gagna même les couvents. L'écrivain qui signe Lucien Pérey, dans l'histoire de la princesse Hélène de Ligne, nous montre (1773-1778) à l'Abbaye-auxBois, à Paris, au fond du jardin, un théâtre coquet avec nombreux décors. La princesse y joue Esther avec 100,000 écus de diamants sur sa robe, prêtés par la duchesse de Choiseul et d'autres grandes dames. Un autre soir, dans un ballet intitulé: Orphée, Eurydice et l'Amour, elle représente l'Amour (1).

M. de Nolhac, dans son livre sur Marie-Antoinette, signale un document que j'ai ignoré et qui fait vraiment défaut dans l'histoire du Petit-Trianon où il avait sa place marquée; je m'empresse de le reproduire ici. C'est une pièce composée pour l'inauguration même du théâtre du Petit-Trianon. On remarquera qu'elle a été imprimée d'avance; le titre porte en effet : «<représenté... le mai 1780 »; le jour n'est pas indiqué. Je n'ai pas trouvé trace de cette représentation dans les comptes. Il n'y est question, pour le mois de mai que de proverbes, joués sans doute à l'occasion de la visite des princes et princesses de Hesse-Darmstadt. Il est possible qu'elle ait eu lieu le 1er juin. Ce jour-là, d'après Mercy, une fête, dont je n'avais pas découvert le motif, fut donnée à Trianon: « Elle commença par une belle illumination des jardins; après le souper, on se rendit au spectacle... Un assez grand nombre de dames de Paris ont été admises à cette fête. » C'était sans doute l'inauguration du théâtre qu'on célébrait ainsi.

(1) Histoire d'une grande dame au XVIIIe siècle. Paris, Calmann-Lévy, 1887, in-8°.

PROLOGUE

Pour l'ouverture du Théâtre de Trianon

PAR M. DESPRÉAUX

Pensionnaire du Roi, ordinaire de l'Académie royale de Musique

REPRÉSENTÉ DEVANT LEURS MAJESTÉS, A TRIANON, LE

DE L'IMPRIMERIE

MAI 1780

De P. R. C. BALLARD, seul imprimeur de la musique du Roi, des Menus Plaisirs de Sa Majesté

et de Monseigneur et Madame la Comtesse d'Artois.

PAR EXPRÈS COMMANDEMENT DE SA MAJESTÉ

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L'OPERA-COMIQUE, fils de la Tragédie et de l'Opéra. le sieur Trial.

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La scène se passe sur le théâtre de Trianon.

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