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CHRONIQUE

I

DOCUMENTS

Les plus anciens actes de l'état-civil de Chambourcy.

Ce n'est pas à la Mairie de Chambourcy [Seine-et-Oise, arrondissement de Versailles, canton de Saint-Germain-en-Laye] ni au greffe du Tribunal de première instance, mais bien à la mairie de Garnay [département d'Eure-et-Loir, arrondissement et canton de Dreux] qu'il faut se présenter si l'on veut prendre connaissance des plus anciens actes de l'état civil de Chambourcy. Ils se trouvent, en effet, compris dans un registre des baptêmes, mariages et sépultures de la paroisse de Garnay désigné par M. Merlet, archiviste de ce dernier département, sous la cote GG. 1. [In-4°, papier, 393 feuillets] au tome IV de l'inventaire des archives civiles, supplément, paru en 1877 [page 297]. Le savant conservateur a signalé leur présence dans la note suivante, qu'il importe de faire connaître :

<«< On trouve dans ce registre des actes de l'état-civil de la commune de Chambourcy (Seine-et-Oise): baptêmes et sépultures de 1518 à 1522, de 1524, et de 1538 à 1541; mariages de 1518 à 1521 et de 1538 à 1540. La date reculée de ces actes est à remarquer; bien que les actes de l'état civil remontent, sans aucun doute, à une époque plus éloi gnée, les plus anciens connus jusqu'à ce jour sont ceux de la Madeleine de Châteaudun de 1473, déjà signalés par nous. Ceux de Paris ne sont

pas antérieurs à 1515 et ceux de Chartres à 1526. Il est encore à remarquer que Chambourcy était un prieuré-cure de l'ordre de SaintAugustin, comme la Madeleine de Châteaudun. »

Ces actes, on le voit, sont antérieurs à l'ordonnance de Villers-Cotterets [1539], dont les articles 50, 51 et 52 étaient conçus en ces termes : Ordonnons << que des sépultures des personnes tenans bénéfices sera fait registre en forme de preuve par les chapitres, collèges, monastères et cures qui fera foy, et pour la preuve du temps de la mort, duquel sera fait expresse mention ès-dits registres pour servir au jugement des procès où il seroit question de prouver ledit temps de la mort à tout le moins quant à la récréance » [art. 50]; << aussi sera fait registre en forme de preuve des baptesmes, qui contiendra le temps et l'heure de la nativité, et par l'extrait dudit registre se pourra prouver le temps de majorité ou minorité et fera pleine foy à cette fin [art. 51]; et à fin qu'il n'y ait faute aus dits registres, il est ordonné qu'ils seront signez d'un notaire avec celui desdits chapitres et couvents, et avec le curé ou son vicaire général respectivement, et chacun en son regard, qui seront tenus de ce faire sur peines des dommages et intérets des parties et de grosses amendes envers nous » [art. 52].

Ils ont donc pour nous un intérêt exceptionnel et il est fort heureux que la rédaction de l'inventaire sommaire ait révélé leur existence.

BIBLIOGRAPHIE

COMMISSION DES ANTIQUITÉS ET DES ARTS DU DÉPARTEMENT DE SEINEET-OISE. XIV volume. Versailles, Cerf et Cie, 1894. Le nouveau volume publié par la Commission renferme, indépendamment des procès-verbaux des séances, les travaux suivants :

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M. Thénard. Rapport présenté en 1788, par M. de Caraman, à l'Assemblée départementale de Saint-Germain-en-Laye.

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Les peintures murales de la Maladrerie de Poissy.
L'artillerie de Corbeil au XVIe siècle.

Bossuet, prieur de Gassicourt.

François Quesnay, marguillier de Saint-Maclou à

M. Depoin. -L'abbaye d'Hérivaux.

M. Plancouard. Les anciennes cloches de Guiry.

-

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INVENTAIRE-SOMMAIRE DES ARCHIVES DÉPARTEMENTALES DE SEINE-ET

OISE.

Ont été imprimées dans le courant de l'année et sont tenues à la disposition des souscripteurs les feuilles suivantes :

Série E, tome V, feuilles 40 à 43 inclus [minutes des notaires de Châteaufort, Chevreuse et Chilly-Mazarin];

Série G, feuilles 41 à 48 inclus [papiers des fabriques des églises paroissiales. Conflans-Sainte-Honorine

Pontoise].

E

NÉCROLOGIE

Le 20 juillet dernier est mort, à Versailles, M. Lambinet, ancien magistrat.

L'un des doyens de la Société, à laquelle il appartenait comme associé depuis 1841 et comme titulaire depuis le 25 juillet 1842, M. Lambinet avait été appelé à la présidence pendant l'année académique 1848-1849.

Versailles. Imprimerie AUBERT, 6, aude de Soonux.

L'ABBÉ ROY

LES DERNIÈRES ANNÉES DE SA VIE

ET SA MORT A VERSAILLES

(1795-1805)

A une date récente, deux historiens, parfaitement renseignés sur les hommes et les choses de la Révolution, ont eu à s'occuper de l'abbé Roy, « l'un des vingt-deux quidams visés par le jugement prévôtal du 18 mai 1789, comme véhémentement soupçonnés d'avoir pris part à la sédition du faubourg Saint-Antoine ».

L'un est M. Ch.-L. Chassin, dans son travail, si intéressant et si documenté, ayant pour titre Les élections et les cahiers de Paris. en 1789 (1). L'autre, M. Alexandre Tuetey, dans son précieux Répertoire général des sources manuscrites de l'histoire de Paris pendant la Révolution (2).

Le premier, après avoir montré ce que furent les émeutes des 27 et 28 avril 1789, généralement connues sous le nom d'affaire Réveillon, et comment s'exerça la répression prévôtale, consacre un chapitre entier aux «< poursuites contre l'abbé Roy, électeur du clergé (3) ». Le second, étudiant à son tour les mêmes faits dans la savante introduction mise en tête du Répertoire général, formule ainsi son appréciation:

(1) Collection de documents relatifs à l'Histoire de Paris pendant la Révolution Française publiée sous le patronage du Conseil municipal. Les Elections et les cahiers de Paris en 1789. Tome III. Paris, 1889.

(2) Publications relatives à la Révolution Française. Ville de Paris. Tome ler. Etats- Généraux et Assemblée constituante. Paris, 1890.

(3) Les Elections et les cahiers de Paris en 1789, t. III, pages 35 à 142.

« Pour donner un semblant de satisfaction à l'opinion publique, M. de Crosne (1) fit procéder à l'arrestation de l'abbé Roy, personnage suspect, qui, d'après les rumeurs en circulation, passait pour étre l'instigateur de l'émeute du faubourg Saint-Antoine; le 5 mai, le commissaire Chénon (2) se rendit au Châtelet et y interrogea cet abbé au sujet des graves soupçons qui planaient sur sa conduite; les uns prétendaient l'avoir vu dans la rue Saint-Séverin haranguant les ouvriers, les autres dans le faubourg Saint-Antoine soulevant la populace et distribuant même de l'argent, calomnies insignes, au dire de l'abbé Roy, qui rendit un compte exact de ses faits et gestes jour par jour. En effet, on ne parvint point à prouver la culpabilité de cet ecclésiastique, et, dès le 7 mai, l'accusation était abandonnée; à cette date. M. de Flandre de Brunville (3) mandait à MM. Necker et de Villedeuil (4) que l'on ne découvrait rien contre l'abbé Roy et qu'il était impossible de le comprendre dans la procédure instruite au Châtelet; aussi conseillait-il à l'administration de le relaxer, aucun fait ne venant à l'appui des bruits populaires propagés contre lui; le 12 mai, il fut rendu à la liberté. Les règles de la critique historique permettentelles de se ranger à l'opinion de M. Baudon (5), qui considère l'abbé Roy comme un agent secret du gouvernement, comme l'instigateur avéré de l'émeute, soudoyant des individus capables de tous les crimes, afin d'ameuter contre Réveillon la foule exaspérée et de le faire assassiner? Nous ne le croyons pas; dans une question aussi délicate, de simples présomptions ne suffisent pas, il faut des preuves appuyées sur des textes, et ces preuves manquent (6) ».

Mais ce n'était pas la seule affaire que l'abbé Roy eût alors sur les bras, et, avant de pousser plus avant, il est indispensable de faire connaissance avec le personnage.

« Né à Bourges en 1744 (7), docteur ès-arts de l'université de sa ville

(1) Louis Thiroux de Crosne, lieutenant général de police.

(2) Chénon, commissaire au Châtelet. (3) François-Antoine de Flandre de Brunville, procureur du Roi au Châtelet. (4) Laurent de Villedeuil, ministre de la maison du Roi.

(5) Revue de la Révolution Française. Tome IX. Juillet-décembre 1885, p. 307312, affaire Réveillon. M. Baudon pense que l'abbé Roy, « personnage taré, payé pour fomenter des émeutes ou pour

exécuter mystérieusement toutes sortes de méchantes besognes, profita de la circonstance et songea naturellement à se débarrasser d'un créancier dangereux et à éviter une condamnation infaillible, tout en organisant le complot dont on le chargeait ».

(6) A. TUETEY, Répertoire général. Introduction, pages XLIV-XLV.

(7) Son acte de décès, que nous publions plus loin, semblerait indiquer qu'il était né en 1746.

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