Lycée, ou, Cours de littérature ancienne et moderne, Volume 4

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Page 345 - Apprends à te connaître, et descends en toi-même : On t'honore dans Rome, on te courtise, on t'aime, Chacun tremble sous toi, chacun t'offre des vœux ; Ta fortune est bien haut, tu peux ce que tu veux : Mais tu ferais pitié même à ceux qu'elle irrite, Si je t'abandonnais à ton peu de mérite.
Page 323 - Ne saurait, sans la guerre, affermir sa puissance ; Je sais qu'il doit s'accroître, et que tes grands destins Ne le borneront pas chez les peuples latins ; Que les dieux t'ont promis l'empire de la terre, Et que tu n'en peux voir l'effet que par la guerre ; Bien loin de m'opposer à cette noble ardeur Qui suit l'arrêt des dieux et court à ta grandeur, Je voudrais déjà voir tes troupes couronnées, D'un pas victorieux franchir les Pyrénées. Va jusqu'en l'Orient pousser tes bataillons, Va sur...
Page 295 - Dieux garants de la foi que Jason m'a donnée. Vous qu'il prit à témoin d'une immortelle ardeur Quand par un faux serment il vainquit ma pudeur. Voyez de quel mépris vous traite son parjure, Et m'aidez à venger cette commune injure : S'il me peut aujourd'hui chasser impunément, Vous êtes sans pouvoir ou sans ressentiment.
Page 243 - L'absence ni le temps ne m'en sauraient guérir : Et je ne vois plus rien qui pût me secourir, •Ni qui sût rappeler ma liberté bannie. Dès long-temps je connais sa rigueur infinie : Mais, pensant aux beautés pour qui je dois périr, Je bénis mon martyre, et, content de mourir, . Je n'ose murmurer contre sa tyrannie. Quelquefois ma raison, .par de faibles discours, M'invite à la révolte et me promet secours; Mais, lorsqu'à mon besoin je veux me servir d'elle, Après beaucoup de peine et...
Page 295 - Accablé de frayeur, de misère, d'ennui, Qu'à ses plus grands malheurs aucun ne compatisse; Qu'il ait regret à moi pour son dernier supplice; Et que mon souvenir jusque dans le tombeau Attache à son esprit un éternel bourreau. Jason me répudie ! et qui l'aurait pu croire ? S'il a manqué d'amour, manque-t-il de mémoire? Me peut-il bien quitter après tant de bienfaits? M'ose-t-il bien quitter après tant de forfaits?
Page 153 - L'histoire nous présente en eux les plus touchans modèles des plus pures vertus, nous les fait voir réunissant la dignité du caractère à celle du sacerdoce, une douceur inaltérable à une fermeté intrépide; adressant aux empereurs le langage de la vérité, au coupable celui de sa conscience qui le tourmente et de la justice céleste qui le menace, à tous les malheureux celui des consolations fraternelles. » Les lettres les réclament à leur tour, et s'applaudissent d'avoir été pour...
Page 206 - Son style a vraiment du charme, et ce charme tient à une naïveté de tournure et d'expression qui se joint à la délicatesse des idées et des sentiments. Personne n'a mieux connu que lui, même de nos jours, le ton qui convient à l'épigramme, soit celle que nous appelons ainsi proprement, soit celle qui a pris depuis le nom de madrigal, en s'appliquant à l'amour et à la galanterie. Personne n'a mieux connu le rhythme du vers à cinq pieds et le vrai ton du genre épistolaire, à qui cette...
Page 319 - J'oserai, à l'occasion de cette note, proposer un avis contraire à celui de Voltaire , qui trouve faible ce vers : Ou qu'un beau désespoir alors le secourût. Je sais que c'est l'opinion commune; mais est-elle bien fondée ? Je n'appelle faible que ce qui est audessous de ce qu'on doit sentir ou exprimer. Or, je demande si, après ce cri de patriotisme romain, qu'il mourût, on pouvait dire autre chose que ce que dit le vieil Horace» Sans doute, en jugeant par comparaison, tout paraîtra faible...
Page 319 - Quelle est donc l'idée qui doit suivre naturellement cet arrêt terrible d'un vieux républicain, quil mourût? C'est assurément la possibilité consolante que, même en combattant contre trois, en se résolvant à la mort, il y échappe cependant; et après tout, est-il sans exemple qu'un seul homme en ait vaincu trois ? Pourquoi donc Horace n'embrasserait-il pas cette idée au moins un instant?
Page 358 - II n'a pas dissimulé sa prédilection pour cet ouvrage; et si les quatre premiers actes répondaient au dernier, il n'y aurait pas à balancer : tout le monde serait de son avis. Il n'ya point de situation plus forte ; il n'y en a point où l'on ait porté plus loin la terreur, et cette incertitude effrayante qui serre l'ame dans l'attente d'un événement qui ne peut être que tragique. Ces mots terribles : Une main qui nous fut bien chère....

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