D'y trouver d'Ilion la poétique cendre'; ÉPITRE V. 1674, A M. DE GUILLERAGUES, SECRÉTAIRE DU CABINET. SE CONNOÎTRE SOI-MÊME. 1. Expression qui enrichissoit la langue poétique pour la première fois. (Le Brun.) 2. Premier président de la cour des aides, puis secrétaire de la chambre et du cabinet du roi, ensuite ambassadeur à Constantinople. Il a laissé une relation de son ambassade. 3. A la quarante-unième année. (B.) — L'auteur n'avoit réellement que trente-huit ans, lorsqu'il composoit cette épitre. 4. Pinchene étoit neveu de Voiture. (B.) 1 Je n'arme point contre eux mes ongles émoussés. Ainsi donc, philosophe à la raison soumis, C'est au repos d'esprit que nous aspirons tous; De nos propres malheurs auteurs infortunés, 1. Boileau se trompe sur l'emploi de l'astrolabe. 4. Célèbre voyageur qui a composé un abrégé de la philosophie de Gassendi. (B.) 5. Capitale du Pérou (B.) sous les Incas. La capitale actuelle est Lima. 6. Montagne où sont les mines d'argent. (B.) Mais, sans cesse ignorans de nos propres besoins, «Oh! que si cet hiver un rhume salutaire, ! 4. Fameux avocat et le meilleur grammairien de son siècle. (B.) 2. Cratės, philosophe cynique. (B.) Mais je tiens qu'ıcı-bas, sans faire tant d'apprêts, La vertu se contente et vit à peu de frais. Pourquoi donc s'égarer en des projets si vagues ? Ce que j'avance ici, crois-moi, cher Guilleragues, Ton ami dès l'enfance ainsi l'a pratiqué. Mon père, soixante ans au travail appliqué, En mourant me laissa , pour rouler et pour vivre, Un revenu léger, et son exemple à suivre. Mais bientôt amoureux d'un plus noble métier, Fils, frère, oncle, cousin, beau-frère de greffier, Pouvant charger mon bras d'une utile liasse, J'allai loin du palais errer sur le Parnasse. La famille en pålit, et vit en frémissant Dans la poudre du greffe un poëte naissant : On vit avec horreur une muse effrénée Dormir chez un greffier la grasse matinée. Dès lors à la richesse il fallut renoncer : Ne pouvant l'acquérir, j'appris à m'en passer; Et surtout redoutant la basse servitude, La libre vérité fut toute mon étude. Dans ce métier funeste à qui veut s'enrichir, Qui l'eût cru que pour moi le sort dût se fléchir ! Mais du plus grand des rois la bonté sans limite, Toujours prête à courir au-devant du mérite, Crut voir dans ma franchise un mérite inconnu, Et d'abord de ses dons enfla mon revenu. La brigue ni l'envie à mon bonheur contraires, Ni les cris douloureux de mes vains adversaires, Ne purent dans leur course arrêter ses bienfaits. C'en est trop : mon bonheur a passé mes souhaits. Qu'à son gré désormais la fortune me joue; On me verra dormir au branle de sa roue. Si quelque soin encore agite mon repos, C'est l'ardeur de louer un si fameux héros. Ce soin ambitieux me tirant par l'oreille, La nuit, lorsque je dors, en sursaut me réveille; Me dit que ses bienfaits, dont j'ose me vanter, Par des vers immortels ont dû se mériter. C'est là le seul chagrin qui trouble encor mon âme Mais si, dans le beau feu du zèle qui m'enflamme, Par un ouvrage enfin des critiques vainqueurs Je puis sur ce sujet satisfaire mon cour, Guilleragues, plains-toi de mon humeur légère, Si jamais, entraîné d'une ardeur étrangère, Ou d’un vil intérêt reconnoissant la loi, Je cherche mon bonheur autre part que chez moi. ÉPITRE VI. 1677. A M. DE LAMOIGNON, AVOCAT GÉNÉRAL' LA CAMPAGNE ET LA VILLE. Oui, Lamoignon, je fuis les chagrins de la ville, Et contre eux la campagne est mon unique asile. Du lieu qui m'y retient veux-tu voir le tableau ? C'est un petit village ? ou plutôt un hameau, Bâti sur le penchant d'un long rang de collines, D'où l'oeil s'égare au loin dans les plaines voisines. La Seine, au pied des monts que son flot vient laver, Voit du sein de ses eaux vingt îles s'élever, Qui, partageant son cours en diverses manières, D'une rivière seule y forment vingt rivières. Tous ses bords sont couverts de saules non plantés, Et de noyers souvent du passant insultés. Le village au-dessus forme un amphithéâtre : L'habitant ne connoît ni la chaux ni le plâtre; Et dans le roc, qui cède et se coupe aisément, Chacun sait de sa main creuser son logement. La maison du seigneur, seule un peu plus ornée, Se présente au dehors de murs environnée. Le soleil en naissant la regarde d'abord, Et le mont la défend des outrages du nord. C'est là, cher Lamoignon, que mon esprit tranquille Met à profit les jours que la Parque me file. Ici, dans un vallon bornant tous mes désirs, J'achète à peu de frais de solides plaisirs. Tantôt, un livre en main, errant dans les prairies, J'occupe ma raison d'utiles rêveries : Tantôt, cherchant la fin d'un vers que je construi, Je trouve au coin d'un bois le mot qui m'avoit fui; Quelquefois, aux appas: d’un hameçon perfide, J'amorce en badinant le poisson trop avide; Ou d'un plomb qui suit l'ail, et part avec l'éclair, Je vais faire la guerre aux habitans de l'air. 3 4. Chrétien-François de Lamoignon, depuis président à mortier, fils de Guillaume de Lamoignon, premier président du Parlement de Paris. (B.) 2. Hautile, petite seigneurie près de la Roche-Guyon, appartenante a mon neveu l'illustre M. Dongois, greffier en chef du Parlement. (B.) 3. Il faudroit à l'appåt. 11 BUILBAU I |