Voltaire à Ferney, sa correspondance avec la duchesse de Saxo-Gotha, suivie de lettres et de notes historiques entièrement inédites, recueillies et publiées

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Didier et cie, 1860 - 495 pages
 

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Popular passages

Page 29 - J'ai, dès l'âge de douze ans, senti et pensé tout le contraire. Je devinai dès lors le nombre prodigieux de choses pour lesquelles je n'avais aucun talent. J'ai connu que mes organes n'étaient pas disposés à aller bien loin dans les mathématiques. J'ai éprouvé que je n'avais nulle disposition pour la musique. Dieu a dit à chaque homme : Tu pourras...
Page 124 - On n'ignore pas à quel point je lui suis attaché. Hélas, madame, ma dernière lettre de Plombières prévenait la vôtre; je m'attendrissais sur le sort d'une personne si digne de vous. Puissé-je apprendre bientôt son rétablissement ! Ce que Votre Altesse Sérénissime me dit d'une certaine personne qui se sert du mot de rappeler ne me convient guère; ce n'est qu'auprès de vous, madame, que je puis jamais être appelé par mon cœur.
Page 94 - Je me flatte que la grande maîtresse des cœurs me conserve toujours ses bontés ; qu'elle me protège toujours auprès de Votre Altesse Sérénissime. Je me mets à vos pieds, madame, avec quarante empereurs, préférant assurément la vie heureuse de Gotha à toutes leurs aventures. Je serai attaché, le reste de ma vie, à Votre Altesse Sérénissime avec le plus profond...
Page 208 - Princesse sa fille a été attaquée de la petite vérole : ce qui est encore très cruel, c'est qu'on est un mois entier dans la crainte, avant de recevoir une nouvelle consolante. Vous daignez, Madame, me mander du 10 Février que j'ay à trembler pour votre santé et pour celle de la Princesse ; mais quand...
Page 20 - ... de l'empressement du public. Mais cependant il ne veut pas perdre son temps en visites oiseuses, ou en pourparlers qui l'ennuieraient. A une heure indiquée il sort de son cabinet d'étude, et passe par son salon pour se rendre à la promenade. C'est là qu'on se tient sur son passage, comme sur celui d'un souverain, pour le contempler un instant.
Page 393 - Je suis très-affligé de la mort de M. du Commun. Oui , c'était un philosophe ; mais il était philosophe pour lui, et il me faut des gens qui le soient pour les autres, des philosophes qui en fassent, des esprits qui répandent la lumière, qui rendent le fanatisme exécrable. C'est n'être bon à rien que n'être bon qu'à soi. Il faut absolument que je parle à votre mari. Où est M. Dupan? je leur écrirai.
Page 241 - Beaumont pour l'empêcher de publier l'excellent mémoire qu'il a composé en faveur de l'innocence. On persécute à la fois par le fer, par la corde, et par les flammes, la religion et la philosophie ; cinq jeunes gens ont été...
Page 156 - L'optimisme et le tout est bien reçoivent en Suède de terribles échecs : on se bat sur mer, on se menace sur terre ; * Frederick II. heureuse encor un fois la terre promise de Gotha, où l'on est tranquille et heureux sous les auspices de votre Altesse Sérénissime. Elle a donc lu les lettres de cette femme -singulière, veuve d'un poète burlesque et d'un grand Roy, qui naquit Protestante, et qui contribua à la révocation de l'Edit de Nantes : qui fut dévote, et qui fit l'amour.
Page 87 - Sire, ayez pitié de mon état et de ma douleur. Je n'ai de consolation que dans vos promesses sacrées et dans ces paroles si dignes de vous : Je serais au désespoir d'être cause du malheur de mon ennemi, comment pourrais-je l'être du malheur de mon ami?
Page 283 - Sérénissime madame la duchesse, permettez -moi, monsieur, de vous témoigner la part que je prends à ce qui vous arrive, et de vous représenter en même temps combien il doit être désagréable à des souverains qui aiment les sciences et qui protégent et accueillent ceux qui les cultivent, de voir après cela qu'on fasse intervenir leurs noms dans les tracasseries qui font si peu d'honneur aux gens de lettres. J'ai l'honneur d'être avec une parfaite considération, monsieur, votre très-humble...

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