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Quelquefois la chose en laquelle on surpasse une autre personne, devient le régime direct du verbe,

« Si la princesse Anne avoit eu la fortune des » ducs de Nevers, ses pères, elle en auroit sur» passé la pieuse magnificence (au lieu de dire, » elle les auroit surpassés en magnificence.) » BOSSUET.

<< Si les tribus restées à Jérusalem surpassent » même les profanations des sujets de Jéro>> boam. >> MASS.

On dit, surpasser l'attente du public, pour dire, faire plus que le public n'attendoit.

a Notre siècle a vu un grand roi se servir de » ces deux illustres chefs, s'élever au-dessus de » lui-même, surpasser et l'espérance des siens > et l'attente de l'univers.... »

De mes sujets surpassant l'espérance.

Boss. VOLT.

On dit aussi : Le succès a surpassé notre attente. SURPASSER, être d'un rang ou d'un ordre supérieur. Celle entreprise surpasse tous les ouvrages de l'antiquité.

«Le pape saint Grégoire a dit de la couronne » de France, qu'elle est autant au-dessus des au>> tres couronnes du monde que la dignité royale » surpasse les fortunes particulières. » Boss.

<< L'éclat et la magnificence du règne de Salomon, avoit surpassé celle de tous les rois de » l'Orient..... >> MASS.

SURPASSER, être plus graud que.

«Mon esprit rebuté ne se résoudroit jamais » à se jeter parmi tant d'horreurs; si la constance » admirable avec laquelle la reine a soutenu ces » calamités, ne surpassoit de bien loin les > crimes qui les ont causées. >>>

Boss.

RAC.

La valeur de Titus surpassoit ma fureur. SURPASSER, causer un étonnement qui confond les idées. Cet événement me surpasse.

Il se dit aussi pour, excéder les forces, l'intelligence. Cet effort surpasse mon courage. Cette science surpasse mon esprit. Cela surpasse ma portée. Cette dépense surpasse mes moyens.

« Des miracles qui surpassent la portée des > esprits foibles. » FLECH.

«Ni la hauteur des entreprises ne surpasseit » la capacité de M. Le Tellier, ni les soins in» finis de l'exécution n'étoient au-dessus de sa >> vigilance. >> Boss.

« Dieu tira, pour ainsi dire, François de » Paule du néant de son humilité, afin de con>> firmer la foi des pécheurs par la vue des pro» diges qui surpassent les forces de la nature. »

FLÉCHIER.

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Le tyran m'a surpris sans défense et sans armes. Je saurai le surprendre avec son Atalide. RAC. Il se dit aussi de toutes les choses auxquelles on ne s'attendoit pas. La pluie nous a surpris. La nuit les surprit en chemin.

Il se dit plus souvent des choses désagréables, et qui traversent nos desseins.

On dit d'un mal qui arrive subitement, qu'on en a été surpris. Il a été surpris d'une attaque de goutte. La mort le surprit au milieu de ses projets, de ses plaisirs. DICT. DE L'ACAD.

<< Ni les maux que la reine d'Angleterre a » prévus, ni ceux qui l'ont surprise, n'ont >> abattu son courage.... Elle étoit si bien » préparée, que la mort n'a pu la surprendre, en» core qu'elle soit venue sous l'apparence du

» sommeil. >>

Boss.

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FLÉCH.

- Les

a Il faut à la piété des grands, ou les lumières » qui empêchent d'être surpris, ou une noble >> docilité qui se fait une gloire de revenir dès » qu'elle a senti qu'on l'a surprise.... »justes sont plus exposés à être surpris, parce » qu'ils ignorent eux-mêmes l'art de surpren¬ » dre. Assuérus ne craint pas de déroger à la » majesté de l'empire, eu déclarant que sa » bonne foi avoit été surprise par les artifices » d'Aman. >> MASS. On peut des plus grands rois surprendre la justice. Si vous saviez, prince, avec quelle adresse Le cruel est venu surprendre ma tendresse ! RAC.

SURPRENDRE, obtenir frauduleusement, par artifice, par des voies illicites. Il a surpris un privilége. On surprit des lettres au sceau.

On dit aussi, surprendre des lettres, pour diré, les prendre furtivement, les intercepter.

On dit, surprendre la confiance de quelqu'un, pour dire, se la procurer par artifice.

<< Ils couvrent leurs passions sous une appa» rence de piété, pour surprendre l'approbation FLÉCH.

» du monde. »

Un autre de César a surpris la tendresse. ♦ RAC. SURPRENDRE, découvrir, s'apercevoir des choses dont on vouloit nous cacher la vue ou la' connoissance. Surprendre le secret de quelqu'un (découvrir son secret par adresse, où par hasard).

Surprenons, s'il se peut, les secrets de son ame.
N'ai-je pas même entre eux surpris quelque regard ?
J'ai surpris des soupirs qu'il me vouloit cacher.
Mais ce fatal amour dont j'avois triomphe,
Ce feu, que dans l'oubli je croyois étouffé,
Vos détours l'ont surpris.

RAC.

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On dit, en termes d'équitation, ne surprenez pas votre cheval, que vos mouvemens soient suivis.

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Surpris d'une trop longue absence.

Surpris, je l'avouerai, de leur fareur commune.

Surpris d'un changement si prompt.
Mais, madame, après tout, faut-il être surprise
Que Bajazet, etc.

Assez surpris, rentrant dans sa maison
De voir que le portier lui demande son nom.
Surpris de la foudre mortelle.

Il s'emploie sans régime.

RACZ

BOIL.

RAG.

Je suis surpris, sans doute, et c'est avec justice. Un bruit confus s'élève, et du peuple surpris Détourne tout à coup les yeux et les esprits. SURPRISE, s. f., action par laquelle on sursurprise. Il s'est servi de surprise autant que de prend. Il s'est rendu maitre de cette place par force. C'est une étrange surprise. Il faut se garder des surprises des chicaneurs. DICT. DE L'ACAD.

«S'il faut des coups de surprise à nos cœurs » enchantés de l'amour du monde, celui-ci est » assez grand et assez terrible... - Pendant que >> le duc d'Enghien s'avance pour recevoir la » parole des vaincus ceux-ci, toujours en » garde, craignent la surprise de quelque nou» velle attaque. Pour captiver les esprits, >> est-ce assez de les charmer un moment par la » surprise d'un plaisir qui passe.... »

-

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Boss.

-

« C'est dans les grands surtout, que la piété » doit craindre les préjugés et la surprise. » L'indécision et l'incertitude conduisent sou>> vent au préjugé et à la surprise. Il est en» core plus glorieux d'avouer sa surprise, que » de n'avoir pas été surpris.... - Pourquoi ne >> vous instruiriez-vous pas dans le malheur » de la surprise de vos concitoyens...... >> MASSILLON.

SURPRISE, étonnement, trouble. Cet accident a causé une grande surprise. Je ne reviens pas de ma surprise. DICT. DE L'ACAD.

« Les miracles faits pour le secours des misé»rables, touchent le cœur, et joignent à la » surprise et à l'étonnement l'amour et la recon>> noissance. Le vaincu (saint Louis) parloit > en vainqueur, et les Sarrazins étonnés de la » surprise de leur sultan, et de la grandeur » d'ame de leur prisonnier, doutèrent quel» que temps lequel des deux étoit leur maître. » FLÉCHIER,

Peut-être sa surprise a causé son silence.

Ô surprise! ô terreur!

Ce changement est grand, ma surprise est extrême. Seigneur, je ne vous puis déguiser ma surprise. Seigneur, qu'ai-je entendu ? quelle surprise extrême! RACINE.

SURTOUT, adv., principalement, plus que toute autre chose. Il lui recommanda surtout de bien servir Dieu. Faites telle et telle chose, mais surtout n'oubliez pas.... DICT. DE L'ACAD.

« Vous vivrez éternellement dans la mémoire » des hommes, mais surtout vons vivrez dans >> le cœur de ce grand prince. Qu'il est rare » de trouver cette pureté le Marie-Thérèse » parmi les hommes, mais surtout qu'il est >> rare de la trouver parmi les grands!..... » Surtout, mortels, désabusez-vous de la pen»sée dont vous vous flattez, qu'après une >> longue vie, la mort vous sera plus douce Det plus facile.... »

Boss,

RAC.

Ne livrons pas surtout Mithridate vivant.
Surtout j'admire en vous ce cœur infatigable.
Et prodigue surtout du sang des misérables.
Et surtout évitez un dangereux accord.
Surtout qu'en vos écrits la langue révérée,
Dans vos plus grands excès vous soît toujours sacrée.
BOILEAU.

SURVEILLANCE, s. f., action de surveiller. La bonne éducation des filles dépend surtout de la surveillance de leur mère.

SURVEILLANT, ANTE, s., celui ou celle qui surveille. C'est un surveillant soigneux, habile, éclairé. Il faut leur donner une bonne surveillante. Il ne sait pas que je lui ai donné un surveillant. Il est quelquefois adjectif. Cet homme est trop surveillant, cet autre ne l'est pas assez. DICT.

« Les peuples en se choisissant un roi, n'ont » pas voulu se faire un idole pour l'adorer, c'est » un surveillant qu'ils ont mis à leur tête pour » les protéger.... >> MASS.

Je vois deux surveillans, sès maîtres et les miens, Frésider l'un où l'autre à tous nos entretiens. RAC.

SURVEILLER, v. n., veiller particulièrement et avec autorité sur quelque chose. Ce n'est pas 'tels et lels prennent le soin de cette afassez que faire, il faut encore quelqu'un pour y surveiller. Un général d'armée doit surveiller à tout ce qui se passe.

On dit aussi activement, surveiller quelqu'un, pour dire, être attentif à sa conduite.

SURVENIR, v. n. (il se conjugue comme venir), arriver inopinément. Comme nous étions ensemble, il survint un inconnu. Сmme nous étions prêts à partir, il survint un orage. DICT.

« Avec cette prodigieuse compréhension de » tout le détail, et du plan universel de la >> guerre, on voit toujours le prince attentif à » ce qui survient.... » Boss.

Souvent, pour m'achever, il survient une pluie.
BOILEAU.

SURVENIR, arriver de surcroît. Si la fièvre sur venoit là-dessus, c'est un homme mort. SURVENU, UE, participe.

Des difficultés survenues dans ce grand

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« Prêt à mourir dans la victoire, où à survivre » à son malheur. »> FLECH.

A son dernier arrêt je ne puis plus survivre.
Quel attentat, Buribus!.... je n'y pourrai survivre.
RACINE.

On dit figurément, survivre à son honneur, à sa réputation, à sa fortune, pour dîre, vivre encore apres la perte de son honneur, de sa réputation, de sa fortune.

Au figuré, il est toujours suivi de la préposition à.

« La Providence a voulu que la reine survé» cut à ses grandenrs, afin qu'elle pût survivre >> aux attachemens de la terre.... » Boss. On ne me verra pas survivre à votre gloire.

RAC

On dit aussi, survivre à soi-même, se survivre à soi-même, pour dire, perdre avant la mort l'usage des facultés naturelles, comme la mémoire, l'ouïe, la vue', la raisoù.

II sedit particulièrement de ceux qui tombent en enfance.

Il se dit aussi de celui qui est tombé du faite de la gloire, de la puissance ou de la fortune (1).

Que craint-on d'un enfant qui survit à sa perte? RAC. Que craint-on d'Astyanax?)

SURVIVRE, se dit aussi des choses qui subsistent après d'autres.

(1) Massillon lui donne une autre acception, non moins elegante, dans la phrase qui suit:

« Les vaines lonangss dont on avoit abusé les mauvais princes, descendent avec eux dans l'oubli da » tombeau; ils ne survivent pas long-temps à euxa mêmes. *

Les adulations ne survivent jamais à leurs > héros. Les fruits des scandales des pécheurs >> seront immortels; ils survivront à ses cendres.» MASSILLON.

Mais que ma cruauté survive à ma colère.
Cette haine, seigneur, reste de sa fierté,
Survit dans tous les cœurs après la liberté.

RAC.

SUSCEPTIBILITÉ, s. f., il ne se dit guère qu'en parlant de la disposition à se choquer trop aisément. C'est un homme d'une extréme susceptibilité, d'une susceptibilité fácheuse. C'est un terme de blâme ménagé.

SUSCEPTIBLE, adj. des deux genres, capable de recevoir certaine qualité, certaine modification. La matière est susceptible de toutes sortes de formes.

On dit de quelqu'un, qu'il est susceptible d'une charge, d'une grâce, etc., pour dire qu'il a les qualités nécessaires pour l'obtenir. L'esprit de Phomme est susceptible de bonnes, de mauvaises impressions, de toutes les opinions. Susceptible du bien et du mal. Susceptible d'amour, de haine, etc. « Louons sans crainte M. de Turenne, en un >> temps où nous ne pouvons être susceptibles de » flatterie, ni Ini susceptible de vanité..... » parle d'une sagesse qui vient d'en-haut, qui » est chaste, modeste, susceptible de tout bien.» FLÉCHIER.

-

Je

«Les grands sont d'autant plus susceptibles de » préjugés, qu'ils aiment moins la peine de » l'examen, et l'embarras de la défiance..... >> MASSILLON.

De la foi d'un chrétien les mystères terribles D'ornemens égayés ne sont point susceptibles. BOIL. On dit qu'une proposition, qu'un passage est susceptible de plusieurs sens, d'interprétations différentes, pour dire qu'une proposition peut être entendue dans plusieurs sens différens ; qu'un passage peut être expliqué, peut être interprété de bieu des façons différentes.

On dit absolument d'une personne, qu'elle est susceptible, pour dire qu'elle est facile à blesser.

SUSCITER, v. a., faire naître, faire paroître dans un certain temps. Il se dit particulièrement des hommes extraordinaires que Dieu inspire, qu'il conduit et pousse à exécuter ses volontés. Dieu a suscité des prophètes. Il suscita les libérateurs de son peuple. DICT. DE L'ACAD.

«Mais depuis que Dieu suscita des princes » chrétiens, et qu'ils eurent défendu les conven » ticules, la loi ne permettoit pas aux hérétiques » de s'assembler en public. » Boss.

---

« L'expérience nous apprend que Dieu suscite » de temps en temps des femmes fortes, qu'il » élève au-dessus des foiblesses ordinaires de la nature.... Lorsque saint Louis se repré>> sente tant de chrétiens qui ne voient de re» mède à leurs manx que dans la charité d'un » libérateur que Dieu leur suscitoit des extre»mités de la terre, il croit entendre les cris de > tant de misérables.... >>

FLECH.

«Les prophètes qui annonçoient que dans les » derniers temps, Dieu susciteroit de la race de » David, le libérateur de son peuple, arment » la malice du tentateur.... » MASS.

On dit, en termes de l'Écriture-Sainte, su citer lignée à son frère, pour dive, faire revivre le nom de son frère mort sans postérité, en épousant sa veuve pour en avoir des enfans; ce qui étoit d'usage parmi les Juifs.

SUSCITER, se prend plus ordinairement en mauvaise part, et se dit en parlant des embarras, des mauvaises affaires, etc., qu'on fait maitre à quelqu'un pour lui muire. Il lui a suscité des ennemis. Il les a suscités contre lui. Susciter un procès, une querelle.

Il vient de susciter, dans ce moment affreux,
Un secret ennemi pour nous trahir tous deux. RAC.
C'est cet amour de vrai

Qui lui seul suscita cette foule perverse
D'ennemis forcenés dont la rage traverse
Le
repos de ses jours.

ROUSS.

SUSPECT, ECTE, adj., qui est soupçonné, ou qui mérite de l'ètre. Il se dit des choses et des personnes. Ce rapporteur m'est suspect, me devient suspect. Il m'est suspect en cela. Tout ce qui vient de la part d'un tel est suspect. Votre silence sur cette affaire m'est suspect. Le témoignage de cet homme m'est suspect. Sa probité est très-suspecte. Cela le rendit suspect à son parti. Depuis ce temps-là on l'eut pour suspect, on le tient pour suspect. Vous éles suspect de partialité. Des caresses suspectes de trahison. Un discours suspect d'artifice. Une opinion suspecte d'hérésie. Un contrat suspect de fraud Une convention suspecte de simonie. Suspect d'avoir trahi l'Etat. Suspect d'entretenir des intelligences avec l'ennemi. Il ne faut pas ajouter foi à ces lettres-là, elles viennent d'un lieu suspect.

Lieu suspect, pays suspect, se disent aussi d'un lieu, d'un pays qu'on soupçonne être infecté de peste; et c'est dans ce sens qu'on dit que des marchandises viennent d'un lieu suspect de peste, de contagion; ou absolument, d'un lieu suspect, d'un pays suspect. DICT. DE L'ACAD.

« Deux fois le cardinal sut céder au temps, et » s'éloigner de la cour, mais il y vouloit revenir » trop tôt ; M. Le Tellier s'opposoit à ses impa» tiences jusqu'à se rendre suspect. » Boss. « Ce prince toujours soupçonneux et toujours » suspect. I ménage la foi suspecte et chan>> celante des alliés. » FLECH.

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« La tendresse de son propre fils, ennuie » Saül et lui devient suspecte. Plus les » grands aiment la vertu, plus aisément on >> leur rend suspects de dissolution et de vice >> ceux qu'une basse jalousie a intérêt de perdre. >> Lorsqu'il s'agit de la doctrine elle-ineme >> toute autre voix que la voix unanime des >> pasteurs doit être suspecte.... » MASS.

Ne peut-il faire un pas, qu'il ne vous soit suspect?
Une reine est suspecte à l'empire romain.

Dès qu'on leur est suspect, on n'est plus innocent.
(Dès qu'on est suspect aux rois.)

Tout m'est suspect; je crains que tout ne soit séduit. Son courage et son nom, trop suspects aux Romains. RACINE.

Laissant de Galien la science suspecte.

Et suspect à moi-même, à moi-même odieux,
Ma vertu L'ose point lutter contre les cieux.

BOIL.

VOLT.

SUSPECTER, v. a., soupçonner, tenir pour suspect. Je suspecte fort la fidélité de ce domestique. On suspectoit sa doctrine, ses moeurs.

On dit en terme de jurisprudence. Un accusé est véhémentement suspect d'un tel délit, pour dire, violemment soupçonné.

SUSPENDRE, v. a., élever quelque chose en l'air, l'attacher, le soutenir en l'air avec un lien, de telle sorte qu'il pende et qu'il ne porte sur rien. Suspendre en l'air. Suspendre des lustres, une lampe. Suspendre des chevaux pour les embarquer. Suspendre un corps de carrosse. Un carrosse mal suspendu.

SUSPENDRE, signifie figurément, surseoir, différer pour quelque temps. Suspendre l'exécution d'un àrrét. Suspendre son ressentiment, les effets de son ressentiment. Dieu suspend pour quelque temps les effets de sa colère. Suspendre ses coups. DICT. DE L'ACAD.

«Le ciel qui sembloit suspendre en faveur de » la piété de la reine la vengeance qu'il médi>> toit. >>

Je vais faire suspendre une pompe funeste.

Suspendez votre ressentiment.

Boss.

RAC.

On dit aussi, suspendre son jugement sur quelque chose, pour dire, ne porter son jugeinent ni en bien ni en mal, ne rien décider.

Il se dit aussi, au figuré, des choses dont on interrompt le cours, qu'on fait cesser pour quelque temps. Suspendre son travail ( l'interrompre).

On dit que des troupes ont suspendu leur marche, ont eu ordre de suspendre leur marche, pour dire, qu'elles ont discontinué leur marche, qu'elles ont eu ordre d'interrompre leur marche pour quelque temps.

« Leur condition oblige les princesses à se » prêter quelquefois au monde pour calmer et » suspendre par d'honnêtes divertissemens les » passions secrètes qui dévorent les courti

»sans. >>

Suspendez vos cantiques.

FLÉCH.

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qu'en parlant d'un ecclésiastique qu'on a suspendu des fonctions de son état. Un prêtre suspens, déclaré suspens. Il est suspens de fait et de droit.

EN SUSPENS, façon de parler adverbiale, qui signifie, dans l'incertitude, sans savoir à quoi se déterminer. Je suis en suspens de ce que je dois faire, sur ce que je dois faire. Vous me laissez plus en suspens que jamais. Tenir quelqu'un en suspens. Rester en suspens. DICT. DE L'ACAD.

« La France en suspens attendoit le succès » d'une entreprise qui, selon toutes les règles » de la guerre, étoit infaillible. Lorsque » David se regarde comme un de ces rois qui >> doivent servir à la gloire de Dieu, il demeure »en suspens entre la confusion et la confiance. » FLÉCHIER.

On dit, qu'une affaire est demeurée en suspens, pour dire, qu'elle est encore indécise.

« On ne pouvoit assez louer l'incroyable >> dextérité de Madame à traiter les affaires les » plus délicates, et à guérir ces défiances ca>chées qui souvent les tiennent en suspens. » BOSSUET.

SUSPENSIF, IVE, adj., terme de jurisprudence, qui suspend, qui arrète et empèche d'aller en avant. Il y a des cas où le simple appel est suspensif; il y en a où il n'est que dévolutif.

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SUSPENSION, 8. f. surséance, cessation d'opération pour quelque temps. La suspension de l'exécution d'un arrêt. Suspension entière des

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