1900

SERVICE, s. m., l'état où les fonctions d'une personne qui sert en qualité de domestique. Etre au service de quelqu'un. Se mettre en service. Il a été long-temps au service d'un tel. Le scrvice chez cet homme-là est aisé, dur, difficile, ingrat. Un service vil et bas.

On dit, le service d'un domestique, pour dire, la manière dont un domestique s'acquitte de ses fonctions. Il est content du service de son domestique. Ce domestique a le service aisé, a réable.

On dit aussi, le service d'un maître, pour dire, la manière dont un maître se fait servir. Le service de ce maître est pénible. Dic. DE L'Ac. « Avec une libéralité digne de sa naissance, >> et de leurs services, il les laisse comblés de >> ses dons. >> Boss.

On dit, se consacrer au service de Dieu, pour dire, embrasser la profession ecclésiastique, ou la profession religieuse. Il a renoncé au monde, il s'est consacré au service de Dieu. La mème chose se dit aussi de tous ceux qui se donnent entièrement aux œuvres de piété.

SERVICE, assistance, bou office qu'on rend. Service important. Il m'a rendu de bons services. Il est venu lui faire offre de service, lui offrir ses DICT. DE L'ACAD.

services.

« Soigneux de, cacher l'important service » qu'il rendit à l'État. »

« Faire valoir un service rendu. »

Boss.

FLECH.

Je ne viens point ici vous vanter mes services. Au moins en terminant ma vie et mon supplice, Ne pouvois-tu me rendre un funeste service? Que ne puis-je payer ce service important De tout ce que mon trône eut de plus éclatant? On y conserve écrits le service et l'offense. Ò d'an si grand service oubli trop condamnable! Je reconnois, Abner, ce service important. RAC. SERVICE, se dit aussi de l'emploi, de la fonction de ceux qui servent le roi dans la magistrature, dans les finances, etc. Ce président a tant d'années de service. Dicг. DE L'ACAD.

« Dévoué au service du prince et de la patrie. » FLÉCHIER.

« Le roi Charles II n'a rien trouvé de plus » ferme dans son service que ces catholiques si » haïs, si persécutés, que lui avoit sauvés la » reine sa mère. Pour soulager tous ceux » qui avoient été ruinés pour le service du roi » ou pour la cause de la religion. Dans le » service d'un maitre mortel. Hélas! disoit » le prince de Condé, je ne respirois que le » service du roi et la grandeur de l'Etat. >> BOSSUET.

SERVICES, au pluriel, se dit de tout ce qu'on a fait pour l'Etat ou pour le souverain dans un poste public.

« Un beau-frère sacrifié malgré ses services. le roi lui a témoigné qu'il étoit content » de ses services. » Boss.

"

On dit, rendre un mauvais service, de mauvais services à quelqu'un, pour, nuire, faire perdre l'estime, ou simplement, lui susciter

de l'embarras. Vous m'avez rendu un mauvais service un méchant service de m'amener cet homme.

Quand on dit, le service du roi, on absolument, le service, il s'entend du service militaire. Il a vieilli au service du roi. Ily a vingt ans qu'il est dans le service. Il a trente ans de service. Il a quitté le service. Il a renoncé au service. Il s'est retiré du service. Ce jeune homme entre dans le service.

« Vous êtes monté d'un grade dans le service, » et vous voilà toujours le mème dans la mi» lice de J. C. >> MASS.

Dans la maison du roi, on appelle service tous ceux qui sont nécessaires au service actuel du roi. Le roi ne mène à ce voyage que le service.

On dit en général, étre de service, pour dire, être dans le temps où l'on est obligé de faire les fonctions de sa charge, de sa place, et où on les exerce réellement, à moins d'un empèchement légitime.

On dit aussi, faire son service, pour dire, faire les fonctions de sa place.

SERVICE, se dit aussi, dans le style familier, de l'usage qu'on tire de certains animaux ou de certaines choses. Ce cheval est d'un bon service. Une étoffe de bon service.

SERVICE, en termes de religion, se prend pour la célébration solennelle de l'office divin, de la messe, et pour toutes les prières publiques qui se font dans l'église. Le service est fort bien fait, le service se fait fort bien dans cette église, dans cette paroisse. Il arriva un grand sujet de scandale qui interrompit le service.

« Les pères de l'Oratoire donnèrent par leur » piété aux autels de la chapelle royale leur vé»ritable décoration, et au service divin sa maBoss. »jesté naturelle. >>

SERVICE, se dit aussi des messes hautes, et des prières publiques qui se disent pour un mort. Nous avons été au service d'un tel. Vous

éles priés au service, enterrement, etc. Un tel a fondé un service pour l'ame de.....

SERVICE, se dit encore d'un nombre de plats qu'on sert à la fois sur une table, et que l'on ôte de même. Repas à trois services, à plusieurs services. On le traita à tant de services.

Il se dit aussi d'une certaine quantité de vaisselle ou de linge qui sert à table. Service d'argent. Servive de vermeil doré. Service de toile damassée.

SERVILE, adj. d ́s deux genres, qui appartient à l'état d'esclave, de valet. Emploi servile. Homme de condition servile.

On dit figurément, une ame, un esprit servile, pour dire, une ame basse, un homme qui a les sentimens, les manières d'agir d'un valet, d'une personne de basse condition.

On dit dans le même sens, complaisance service. Flatterie basse et servile. DicT. DE L'ACAD. «M. de Lamoignon n'exigea jamais, ni de » circonspection genaute, ni d'assiduité servile. » FLÉCHIER.

Ce n'est plus le jouet d'une flamme servite
Est-il juste après tout qu'un conquérant s'abaisse
Sous la servile loi de garder sa promesse.
(1) traite tous ces honneurs d'impiété servile.
En vous mettant moi-même en ses serviles mains.
Un servile hymen.

Tribut servile. (Voyez tribut.)

RAC. BOIL.

On dit d'un traducteur, qu'il est trop servile, pour dire, qu'il s'attache trop à la lettre, aux termes de son original; et, traduction servile, pour, traduction où l'on s'attache trop à la lettre.

SERVILEMENT, adv., d'une manière servile. Il fait servilement la coer aux grands.

Je vous ai vus cent fois sous sa main bénissante Courber servilement une épaule tremblante. BOIL. On dit d'un traducteur, qu'il traduit servilement, pour dire, qu'il s'attache trop à la lettre de son auteur.

SERVILITÉ, s. f., esprit de servitude, bassesse d'ame. La servilité de son caractère le rend méprisable.

On appelle aussi servilité, une exactitude servile ou trop scrupuleuse. Cette traduction a trop de servilité.

SERVIR, v. a. Je sers, tu sers, il sert; nous servons vous servez, ils servent. Je servois. Je servis. Je servirai, etc. Etre à un maitre comme son domestique. Servir un maître. Il y a dix ans qu'il me sert. Il me sert depuis trois ans en qualité de valet de chambre. Personne ne peut servir deux maîtres à la fois; ou, suivant les anciennes traductions de l'Ecriture, nu! ne peut servir deux maîtres. Dior. DE L'ACAD.

« Tous ceux qui ont eu l'honneur de la ser» vir. »> Boss.

On dit absolument, il ne peut plus servir, il est las de servir; et, servir à la chambre, servir à la cuisine, pour dire, être employé au service de la chambre, de la cuisine.

On dit, que le diacre, que le sous-diacre, servent le prêtre, le célébrant à l'autel, pour dire, qu'ils y font les fonctions de diacre et de sousdiacre; ; et, servir la messe, pour, servir le prètre qui dit la messe.

Debout à ses côtés, le jeune Éliacin

Comme moi le servoit en long habit de lin.

RAC.

On dit dans le langage vulgaire, servir son Simplement, servir à table. maitre à table (lui donner à boire, etc.) ou

On dit, servir à table, ou simplement, servir (mettre les mets sur la table). On a servi. On dit dans le même sens vous êtes servi. On dit, servir un diner ( donner un diner). Il nous a servi un fort bon diner.

On dit, servir une table (la couvrir de mets, etc.) On servit six tables en même temps.

SERVIR, donner d'un mets à quelqu'un. On m'a servi un excellent morceau. Servez de la perdrix à un tel.

En parlant de l'artillerie, on dit, qu'elle a été bien servie, pour dire, qu'on a tiré le canon avec beaucoup de diligence et d'adresse. L'arti lerie fut bien servie à ce siége; et au contraire, i que Partillerie a été mal servie, pour dire, ou que les choses nécessaires pour la bien serviront manqué, ou que les artilleurs n'ont pas bien fait leur devoir.

On dit de même, servir le canon, servir l'ar

tillerie.

J'ai crains de vous trahir; peut-être je vous sers. (Voyez trahir.)

Cette nuit je vous sers; cette nuit je l'attaque.
C'en est fait, et vous êtes servie.
Quand je vous servois, je servois mon époux
Soit donc que malgré vous le sort vous ait servie,
Soit que, etc.

Inexorables dieux, qui m'avez trop servi.
Sers ma fureur, Enone, et non point ma raison.
Je servois à regret ses desseins amoureux,
Comment puis-je sitôt servir votre courroux?
Pour servir sa cause, et venger ses injures.
Dans ce sens il s'emploie sans régime.
Prêt à servir toujours, sans espoir de salaire.

RACINE.

RAC

« O vous, pauvres, quelque nom que vous » portiez, vous, que la reine servoit avec tant » de foi, quel admirable panégyrique pronon>>ceriez-vous par vos gémissemens à sa gloire, » s'il m'étoit permis de vous introduire dans » cette enceinte ! Dieu, dit la princesse

Boss.

» Anne, me donnera peut-être de la santé » pour aller servir cette paralytique. » Qu'elle soit cependant fidèlement servie: Prends soin d'elle; ma haine a besoin de sa vie. On dit, servir le roi, pour, être dans quelque emploi, ou de guerre, ou de magistrature, ou de finance, etc. pour le service du roi. Servir le roi dans ses armées. Servir le roi dans les ambassades, dans la marine.

En ce sens, on le met aussi absolument; et alors il se dit seulement du service militaire. Il y a vingt ans qu'il sert. Il a servi en Allemagne. Il a servi sous ce général. Il a longtemps servi sur mer. DICT. DE L'ACAD.

«Depuis quarante-deux ans qu'il servoit le » roi, il ne lui avoit jamais donné de conseil » que selon sa conscience. Servir sous le » prince de Condé. »

Boss.

<< Ne pouvant servir le roi par ses actions et >> par ses discours, il le servit par son repos et FLÉCH. » par son silence. »

SERVIR DIEU, rendre à Dieu le culte qui lui est du; s'acquitter de tous les devoirs de la religion.

« Le prince de Condé mourant nous avertit » que, pour trouver à la mort quelque reste de >> nos travaux, avec le roi de la terre, il faut >> encore servir le roi du ciel. - Laissez disputer et languir dans des questions ceux qui n'ont » pas le zèle de servir l'Église.... Le Seigneur, » dit le prophète, a fait un livre où il écrit le » nom de ceux qui le servent. » Boss.

« Quelle consolation pour vous de pouvoir » vous dire à vous-mêmes qu'en servant Dieu >> vous lui attirez des serviteurs. » MASS.

SERVIR DE, est neutre, et signifie, tenir la place, faire l'office de.... Servir d'écuyer à une dame. Il m'a servi de père. Cela lui a servi de médecine dans le besoin. Mon manteau me servira de couverture. Servir de prétexte. DICT. DE L'AC «Que sa mort vous serve à la fois de consola>>tion et d'exemple. >> Boss.

« Son désert servoit comme de refuge à tous » les malheureux. Que cette mort qui vous » a touchés vous serve de disposition à la vô>> tre. Des siéges et des combats servirent » d'exercice à l'enfance de M. de Turenne. » Quel endroit de nos frontières n'a pas servi » de théâtre à sa gloire?.... Quel honneur » pour un sujet de servir de conseil à son roi, » et, si je l'ose dire, d'exemple dans une im»portante conquête....Dieu suscite de temps » en temps des femmes fortes, qu'il reud dignes » de servir d'exemple et d'ornement à leur siè>> cle. Il savoit bien qu'il n'avoit pas besoin » de tout ce monde, mais il croyoit que ce » monde avoit besoin de lui, et il le gardoit » moins pour servir d'éclat à sa grandeur, » que pour servir de matière à sa bonté. >> FLÉCHIER.

«La retraite ne paroît plus aux mondains » qu'une singularité d'humeur ou de vertu qui >> ne sauroit servir d'exemple. Nos manières » comme nos ouvrages servirent de modèle aux » étrangers...... Le lieu destiné à vous servir » de sépulture. » ( Voyez stable, théâtre. ) MASSILLON.

J'ai servi malgré moi d'interprête à ses larmes.
J'ai servi de héraut à sa gloire.

Je refuse à l'autel de lui servir de guide.
Je vous rends votre fils, et je lui sers de père.
J'étois né pour servir d'exemple à ta colère.
C'est moi dont l'ardeur leur a servi d'exemple.
Tout doit servir de proie aux tigres, aux vautours.
Votre règne aux neveux doit servir de modèle.
Ainsi puisse à jamais, contre tes ennemis,
Le bruit de ta valeur te servir de barrière.
Et tout ce grand éclat de leur gloire ternie
Ne sert plus que de jour à votre ignominie.
NE SERVIR DE RIEN, être inutile.

RAC.

BOIL.

RAC.

BOIL.

Tous mes efforts ne me serpent de rien. Un trésor qui ne lui sert de rien. SERVIR A, signifie, être utile, propre, hon à quelque chose. Cet instrument sert à un tel usage. A quoi sert cette machine? Cela ne sert à rien. A quoi ce valet peut-il vous servir? Ce cheval sert à tirer et à porter. DICT. DE L'ACAD.

« Les juges que leurs artifices faisoient redou» ter furent sans crédit : leur nom ne servit » qu'à rendre la justice plus attentive. —L'idée » de celui qui nous a créés est empreinte au-de» dans de nous; mais, ô aveuglement! rien ne »зert moins à l'homme dans sa conduite!..... » La modération que le monde affecte n'étouffe » pas les mouvemens de la vanité; elle ne sert Boss. » qu'à les cacher. »

<< On vit tomber de leur propre poids ces mains

fatales à l'erreur, qui ne devoient plus servir » désormais à aucun office humain et terrestre. La grandeur est solide quand elle sert à la » piété. Tout servit à son salut. >> FLÉCH. « L'exemple des grands sert à autoriser la - Dans l'ordre de la religion, les di»guités ne servent tout au plus qu'à orner vos >> tombeaux, - La chair qui nous fait naître ne » sert à rien, mais l'esprit selon lequel nous >> renaissons est utile à tout. » (Voyez sanctification.) MASS.

» vertu.

Tout mon empressement ne sert qu'à vous confondre. RACINE.

Son pouvoir malheureux ne sert qu'à le gêner. La satire ne sert qu'à rendre un fat illustre. BOIL. Dans ce sens, il a quelquefois pour sujet un nom de personne.

<«<La reine qui accompagne son époux au cœur » de l'hiver, joint au plaisir de le suivre, celui >> de servir secrètement à ses desseins. >>> Boss. « C'est servir la gloire du prince, que de ne » pas servir à ses passions. — Tous les talens des» tinés par l'auteur de la nature à servir à l'or» dre de la société et à sa décoration, ne servent » plus qu'à celle du vice. Un prince voyant » autour de lui tous les hommes prêts à servir à >> ses passions, et ne se croyant fait lui-même » que pour servir à leurs besoins, un prince de » ce caractère est le plus grand spectacle que la >> foi puisse donner à la terre. C'est par vous, >> grands du monde, que tant de victimes infor» tunées renoncent à la pudeur pour servir à >> vos plaisirs. »

MASS.

« Ces projets de conversion que vous renvoyez » à l'avenir, de quoi vous serviront-ils ? » MASSILLON.

De quoi nous a servi cette indigne contrainte? RAC. De quoi lui sert que ta voix le rappelle? BOIL. QUE SERT, quel fruit revient-il de, etc. «Que lui servirent ses rares talens? Que lui » servit d'avoir mérité la confiance intime de la » cour? quel fruit lui en revint-il? » Boss.

Que nous servent, hélas! ces regrets superflus ?
Que vous sert, disent-ils, cette vertu sauvage?
Que me sert de ce cœur l'inutile retour?

Que sert de se flatter?

Que sert-il de me justifier?

Du zèle de ma loi que sert de vous parer?
Et que me servira que la Grèce m'admire,
Tandis que je serai la fable de l'Épire ?

Qu'aura servi ce zèle impétueux,

Qu'à charger vos amis d'un crime infructueux ? RAC.
Que sert ce vain amas d'inutile gloire?

Que me sert, lui dit-elle, Ariste, qu'en tous lieux
Tu signales pour moi ton zèle et ton courage?
Mais que sert que ta main leur dessille les yeux,
Si toujours, etc.

Que peat servir ici l'Égypte et ses faux dieux ?
(A quoi bon citer ici, etc.)

FAIRE SERVIR À, FAIRE SERVIR DE.

BOIL.

Ces prédica

» la faire servir à ses desseins. >>teurs infidèles qui ravilissent leur dignité » jusqu'à faire servir au désir de plaire le mi>>nistère de s'instruire. - Faire servir à l'ambi» tion, à la grandeur et à la politique, et la » vertu, et la religion, et le nom de Dieu >> même... - Par l'effet du même transport qui >> vous fait parler aux hommes de vos préten» tions, vous en venez encore parler à Dieu » pour faire servir le ciel et la terre à vos inté >> rêts. >> Boss.

-

FLÉCH.

« Vous faites servir votre corps à l'iniquité.— »Ils font servir à l'ambition, la religion même » qui la condamne. Détourner à des usages » profanes les richesses du sanctuaire, ce seroit » faire servir Dieu à l'iniquité. Quand vous >> ne savez plus quel usage faire de ce qui vous >> reste de votre vie, vous le faites servir à la re» ligion. » MASS.

Il signifie encore, être d'usage. Ces gants, ces souliers vous pourront servir. Cet habit ne me sauroit servir. Ce cheval ne peut plus guère servir.

Il s'emploie aussi avec le pronom personnel et siguifie, user de .. Il s'est servi de mon argent. Elle s'est servie avantageusement de son crédit. Se servir de la bourse de son ami. Il se sert de mes meubles, de mes chevaux. Se servir de toutes sortes de moyens. Il se sert trop souvent du même mot. Il s'est servi d'un tel expédient. Il se sert bien de la conjoncture des affaires. Il se sert bien de son crédit, de sa faveur. DICT. DE L'ACAD.

« Dieu qui emploie toutes choses à ses fins » cachées, s'est servi autrefois des chastes >> attraits de deux saintes héroïnes, pour déli>> vrer ses fidèles de leurs ennemis.... - La reine » ne se servit plus de son pouvoir que pour pro»téger la foi catholique.... Laissez-le croître, » ce roi chéri du ciel, il saura tantôt se servir, » tantôt se passerde ses plus fameux capitaines... Je vous demande seulement que vous ap>> preniez de cette vertueuse abbesse, à vous » servir si heureusement de la mort, qu'elle >> vous obtienne l'immortalité.... » Boss.

-((

« Saint Louis se servit des ordres naissans » pour établir la foi chez les infidèles. >> providence de Dieu ne s'est pas tant servie de » madame la dauphine pour faire de grandes >> œuvres, que pour donner de grands exemples. -Se servant de tous les avantages des » temps et des lieux, il arrète avec peu de trou>>pes une armée qui venoit de vaincre. » prince, tout éclairé qu'il est, a cru qu'il étoit » de sa sagesse de se servir de celle d'autrui. » (Voyez nuire.)

» mêmes pour exercer sur eux ses vengeances.
C'est un des piéges les plus dangereux dont
» le démon s'est servi pour perdre les hommes.
Nous devons la vérité à ceux qui veulent
s'en servir contre nous, comme à ceux qui
» désirent en faire usage pour eux-mèmes. La
>> guerre étoit un nouveau déluge de sang dont
» la justice divine se servit pour punir la terre,
» et la purifier encore. >>
MASS.

Vous vous êtes servi de ma funeste main
Pour mettre à votre fils un poignard dans le sein.
RACINE.
Pour ne point s'en servir aux plus rigoureux mois,
Dans le fond d'un grenier on séquestra le bois.

BOILEAU.

POUR ME SERVIR DE, etc., parenthèse souvent employée, quand on cite les paroles de quelque

auteur.

«Ne puis-je pas dire, pour me servir des pa» roles fortes du plus grave des historiens, » qu'elle alloit être précipitée dans la gloire? » BOSSUET.

« Pour me servir des termes d'un célèbre his»torien, elle ne paroissoit pas tant une dame » mortelle, qu'une divinité favorable à tous » les malheureux. >> FLÝCH.

SERVIR, neutre, ètre dans la servitude (acception oubliée dans le Dictionnaire de l'Académie).

RAC.

Maintenant elle sert sous un maître étranger; Mais c'est peu d'être esclave, on la veut égorger. Vous cependant ici servez avec son frère. Mais que ne peut un fils! je respire, je sers. SERVITEUR, s. m., celui qui sert en qualité de domestique. Il ne se dit guère dans le style ordinaire qu'avec une épithète, ou en certaines phrases. Bon serviteur. Fidèle serviteur. Les vieux serviteurs. Devoirs des serviteurs envers leurs maîtres.

On se sert plus communément du terme de domestique.

il

« Envirouné d'une foule de serviteurs » cherchoit à chacuu une fortune qui lui fût » propre. On compte, en le voyant, les enne» mis qu'il 'a vaincus, non pas les serviteurs qui » le suivent. »>

FLÉCH.

«La doctrine des chrétiens seule sait former >> des maitres humbles, des servitenrs patiens. » MASSILLON.

On dit, en termes de pratique, les serviteurs de cette maison; un serviteur domestique.

En termes de l'Ecriture, on dit toujours, serviteur, pour dire, domestique. Heureux le serviteur que son maitre trouvera veillant !

On dit d'un homme, que c'est un grand serviteur de Dieu, pour dire que c'est un homme de grande piété, d'une grande charité, uniquement occupé de la prière et des bonne œuvres.

Le pape se qualifie dans ses balles, serviteur des serviteurs de Dieu. DICT DE L'ACAD.

« Voulez-vous voir quel étoit l'esprit d'oraison » de ce fidele serviteur de Dieu, lisez ses médi»tations toutes pleines de lumière et de grace....

C'est moi, dit le Seigneur, qui ai fait la » terre, avec les hommes et les animaux; je la

» mets entre les mains de qui il mé plaît; » maintenant j'ai voulu soumettre ces terres » au roi de Babylone, mon serviteur..... Il » l'appelle son serviteur, quoique infidèle, à -» cause qu'il l'a nommé pour exécuter ses desseins.... Nous pouvons dire que nous

» voyons en Louis, non un roi, mais un ser» viteur de Jésus-Christ. >> Boss.

« Je recounois, Seigneur, disoit madame » d'Aiguillon, ce que vous avez dit dans votre » Evangile, qu'après avoir travaillé selon nos >> forces nous sommes encore des serviteurs >> inutiles. Le Seigneur, par d'invisibles >> ressorts, conduit les hommes à ses fins; il en » fait des serviteurs fidèles, et les conduit dans >> le sentiers de la justice. » FLÉCH.

« Quelle consolation pour vous de pouvoir » vous dire à vous-mêmes, qu'en servant Dieu » vous lui attirez des serviteurs.... Le titre » de serviteur du Très-Haut est mille fois plus » grand et plus réel que tous les titres vains et >> pompeux qui entourent le diadème des sou>>> verains. Le peuple sert Dieu avec un hon >> zèle, et vous méprisez ses serviteurs. Que >> me reprochez-vous, diroit cet indigent, je » puis être un serviteur inutile, mais n'êtes» vous pas vous-même un serviteur infidèle? » MASSILLON.

On dit de même qu'un homme est bon serviteur du roi, pour dire qu'il est zélé et fidèle dans ce qui regarde le service du roi.

«La reine croyoit assurer au roi des serviteurs, >> en conservant à Dieu des fidèles. » Boss. « M. de Montausier racontoit que ses pères» avoient toujours été fideles serviteurs des rois >> leurs maitres, mais qu'ils n'avoient pas été » leurs flatteurs. >> FLECH.

« Il aimera mieux s'attirer le mépris public » en sacrifiant un serviteur fidèle et utile à » l'État, que contrister un moment l'objet >> honteux de sa passion. » MASS.

SERVITEUR, en termes de civilité, signifie, attaché à, disposé à rendre service. J'ai tonjours été serviteur de votre maison, de votre fu

mille. Je suis votre ami et votre serviteur. Votre serviteur, votre très-humble et très-obéissant ser. viteur, formule de compliment dont on se sert pour finir les lettres.

SERVITUDE, §. f., esclavage, captivité, état de celui qui est serf, qui est esclave. Mettre en servitude. Le joug de la servitude. Délivrer, tirer de servitute. Sortir de servitude.

« Les peuples, désespérant d'échapper au » glaive ou aux chaînes des infidèles, n'at» tendoient plus que la mort ou la servitude. »

FLÉCHIER.