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sang.

En parlant de quelqu'un qui a été obligé de se défaire de la meilleure partie de son bien, on dit figurément, qu'il lui en a coûté le plus pur de son sang, qu'il a donné le plus pur de son sang. Et l'on dit en ce seus, en parlant d'un homme qui fait des vexations, qui pille le peuple, qu'il suce le sang du peuple.

Cette opulence cimentée du sang des peu>> ples. >>

MASS. En parlant des remèdes qui contribuent au bon état du tempérament, de la santé, on dit, qu'ils purifient le sang, qu'ils rafraîchissent le sang, qu'ils calment le sang, qu'ils adoucissent le sang.

En termes de l'Ecriture-Sainte, les mots de chair et de sang se prennent pour la nature corrompue; et c'est dans cette acception que dans l'Evangile Jésus-Christ dit à Saint-Pierre, ce n'est point la chair et le sang qui vous l'ont révélé. Dans la même acception, on dit, les affections de la chuir et du sang, pour dire, les sentimens naturels.

a Les lois de la chair et du sang ne sont pas si » fortes que l'horreur d'une mort presque iné» vitable.. Aveugle sagesse des hommes qui, » sur des vues que donuent la chair et le sang, >> entreprennent d'interrompre le cours des >> euvres de Dieu. Il vit ce que prescrivent » les lois, ce que la chair et le sang inspirent. La chair et le sang n'amollirent pas son

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» courage. >>>

FLÉCH.

De quel dieu de chair et de sang nous >> formons-nous. » MASS.

Si la chair et le sang, se troublant aujourd'hui,
Ont trop de part aux pleurs que je répands pour lui.
RACINE.

On appelle baptême de sang le martyre souffert sans avoir reçu le baptême, et c'est dans cette acception qu'on dit, que le baptême de sang suffit pour acquérir la gloire éternelle,

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On appelle sang-froid, l'état de l'ame qui n'est agitée d'aucune passion violente. Il est dans son sang-froid. Il lui a parlé d'un grand sang-froid. Il lui a répondu avec son sang-froid ordinaire.

On dit qu'un homme en a tué un autre de sang-froid, poure dire qu'il l'a tué de dessein prémédité, et sans aucun de ces mouvemens de colère qui peuvent diminuer l'atrocité du crime.

« La médisauce est une barbarie de sang» froid, qui va percer votre frère absent. » MASSILLON.

Faudra-t-il de sang-froid, et sans être amoureux, Pour une Iris en l'air faire le langoureux. BOIL.

SANG, signifie aussi, race, extraction. Etre Etre d'un sang illustre, de sang royal. Le sang de noble sang, d'un sang vil, d'un sang abject. de France. Ils sont tous deux de méme sang.

se dit quelquefois, dans un sens moins étendu, des enfans. par rapport à leur père. C'est votre fils, c'est votre sang.

« C'est un grand avantage qu'il ait plu à >> notre sauveur de naître d'une race illustre » par la glorieuse union du sang royal et sacer» dotal. » Boss.

<< I recevoit avec ce beau sang des principes » d'erreur et de mensonge. Souvenez-vous » du sang dont vous êtes sorti. La pureté du » sang ne fit que servir de motif à la pureté des >> mœurs de madame la dauphine. »

-

FLÉCH.

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Il se prend souvent dans un sens moins étendu. Le sang des Bourbons. DIC. DE L'AC. « Il appartenoit au roi de garder une si noble >> partie de son sang. » Boss.

«Des hommes que le sang devroit unir-Les >> héritiers de mon sang et de mon troue. » MASSILLON.

Il est du sang d'Hector; mais il en est le reste.
Le sang de mes aïeux qui brille dans Junie.
Le sang de César ne se doit allier
Qu'à ceux à qui César le veut bien confier.
Ces deux reines étoient du sang de Bérénice.
Le sang qui lui donna le jour.

Du sang de Jupiter, issu de tous côtés.

La fierté d'un sang que je ne puis prouver.
Son lâche repentir
Dément le sang des dieux dont on le fait sortir.
11 descend comme moi

Da sang infortuné de notre premier roi.

Si da sang de nos rois quelque goutte échappée.

Quel est-il? de quel sang?

Les fils de ce roi, Quoique nés de mon sang, sont étrangers pour moi. Vous savez donc quel sang vous a donné la vie? Paroissez, cher enfant, digne sang de nos rois. Respectez votre sang.

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Sauvez-moi de l'horreur de l'entendre crier.

Le sang de vos rois crie, et n'est point écouté.

RAC.

(Voyez serment, splendeur, vanter. )、 Issu d'un sang fécond en demi-dieux. Tout fier d'un sang que vous déshonorez. Savez-vous si... Et si leur sang tout pur, ainsi que leur noblesse, Est passé jusqu'à vous de Lucrèce en Lucrèce. BOIL. On l'emploie encore dans un sens moins étendu que le précédent, en parlant des enfans par rapport à leur père. C'est votre fils, c'est votre sang. DICT. DE L'ACAD. Toi-même de ton sang devenu le bourreau. RAC. (Elles) s'irritent sans raison contre leur propre sang. (L'auteur parle de certaines mères.) On appelle en France, princes du sang, les princes qui sont de la maison royale,

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BOIL.

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« Les amiraux d'Egypte encore sanglans du >> meurtre de leur général, entrent dans la tente » de saint Louis. >> FLÉCH.

On dit d'un combat, d'une défaite, d'une rencontre où il y a eu beaucoup de sang rẻpaudu, ç'a été un combat sanglant, une défaite tou-sanglante; la rencontre a été sanglante. On appelle mort sanglante, uue mort violente avec effusion de sang.

On dit que la vertu des pères ne passe pas jours avec le sang dans leurs enfans, pour dire que les enfans n'ont pas toujours les bonnes qualités de leurs pères.

«L'amour de la gloire qui coule en eux avec » le sang des rois leurs ancêtres. Ces inclina» tions fortunées qui se communiquent avec le » sang. » MASS.

RAC.

L'orgueil qu'il a pris dans leur sang. On appelle droit du sang, le droit que la naissance donne. Henri IV parvint à la couronne par le droit du sang. DICT. DE L'Ac.

Le trône où le sang l'a dû faire monter.

RAC.

On appelle liens du sang, l'union, l'affection qui doit exister entre les personnes de même

sang.

Il se dit principalement des pères, par rapport à leurs enfans, et des enfans par rapport à leurs pères. DICT. DE L'ACAD.

« Les liens du sang et de la nature. » FLÉCH. Du sang qui se révolte est-ce quelque murmure ? Le sang à ces objets facile à s'ébranler.

RAC.

(Moi) pour qui, tant de fois prodiguant vos caresses, Vous n'avez point du sang dédaigné les foiblesses. Tous les liens du sang n'ont pu le retenir. On appelle la force du sang, les sentimens secrets qu'on prétend que la nature donne quelquefois pour une personne du même sang, quoiqu'on ne la connoisse pas.

En parlant d'un pays dont les habitans sont ordinairement beaux et bien faits, on dit que le sang y est beau.

En parlant d'une famille composée de personnes belles et bien faites, on dit que c'est un beau sang.

SANGLANT, ANTE, adj., taché de sang, souillé de sang. On lui apporta la robe de son fils toute sanglante. Un mouchoir sanglant. Votre cravale est toute sanglante. Il vient de tuer un homme, son épée est encore sanglante. Il a encore

« Delongues et sanglantes guerres. L'expé>>rience fit connoitre à sainte Thérèse qu'elle >> étoit du nombre de ceux qui, par un martyre » moins sanglant, se sanctifient par le débris de >> leur propre chair, et meurent mille fois pour FLÉCH.

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On dit figurément, la plaie est encore toute sanglante, pour dire que la douleur, l'affliction est encore toute récente, ou qu'il y a peu de temps que l'injure a été faite. Il n'est pas temps de les vouloir accorder, la plaie est encore toute sanglante.

SANGLANT, au figuré, outrageux, offensant. Un sanglant affront. Une injure sanglante. Il a fait une sanglante satire. Il lui a dit telle et telle chose; cela est bien sanglant. Il lui a fait un sunglant reproche. Une raillerie sanglante. Un sanglant outrage.

Il se joint aussi, dans un sens figuré, avec d'autres substantifs, lorsqu'il s'agit de rappeler des idées de sang.

« L'histoire sanglante de ces combats. >> BossSUET.

De vos ordres sanglans vous savez la rigueur.
(L'ordre qu'avoit donné Assuérus d exterminer les
Juifs.)

J'ai découvert au roi les sanglantes pratiques
Que formoient contre lui deux ingrats domestiques.
Vous voyez de quel œil et comme indifférente
J'ai reçu de ma mort la nouvelle sanglante.

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» guinaire (de la chasse), le prêtre est-il en état
» de s'aller recueillir au pied des autels? » Mass.

Révoquer d'un méchant les ordres sanguinaires.
(II) découvrit de Thalès le complot sanguinaire.
Contentez votre soif sanguinaire.

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SANTÉ, s. f., état de celui qui est sain, qui se porte bien Bonne santé. Parfaite santé. Santé entière, robuste. Forte santé. Santé délicate. Cela ruine la santé. Avoir soin de sa santé. Etre en tablir sa santé. Recouvrer sa santé. C'est un grand santé. Conserver sa santé. Ménager sa santé. Rétrésor que la santé. J'ai appris l'état de votre santé. Il a un grand fonds de santé. Jouir d'une bonne santé. Comment va la santé? La santé estelle bonne? Il faut savoir gouverner votre santé. Il ne faut pas prodiguer sa santé.

Une santé imperturbable, exagération du style familier, pour dire, une santé que rien u'altère.

On dit, air de santé, figure de santé, pour signifier l'apparence d'une bonne santé, l'air sain. Cet enfant n'a pas un air de santé. Quelle figure de santé que ce chanoine!

On dit aussi, l'éclat de la santé ; un visage resplendissant de santé; une santé brillante.

On appelle, dans la maison du Roi, officiers de santé, les médecins, chirurgiens et apothicaires du roi.

-

«Non : après ce que nous venons de voir, la » santé n'est qu'un nom, la vie n'est qu'un >> songe. Quelle santé nous couvroit la mort » que la reine portoit dans son sein'-Dieu me » donnera peut-être de la santé, dit la princesse » Anne, pour aller servir cette paralytique. » Le roi marquoit pour la santé du prince de » Condé une inquiétude qu'il n'avoit pas pour » la sienne. >>>

SANGSUE, s. f. (on ne prononce point le G), insecte aquatique qui suce le sang des parties de l'animal auxquelles on l'applique. Sangsue noiratre. Grosse sangsue. Petite sangsue. Appliquer» des sangsues. Ce chirurgien nourrit des sangsues. Faire dégorger une sangsue.

On appelle figurément sangsues, ceux qui tirent de l'argent du peuple, par de mauvaises voies, par des exactions. Ce sont les sangsues des peuples. Ce sont de vraies sangsues.

On appelle aussi sangsues, ceux qui, dans leur profession, exigent une plus grande rétribution que celle qui leur appartient légitimement. Ce procureur est une sangsue pour ses parties.

Il est familier.

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Boss.

« Vous dirai-je que madame de Montausier sacrifia sa santé, toute foible et toute usée » qu'elle étoit, à l'honneur d'être auprès d'une » grande reine. Je ne fais point de vœux » pour ma santé, disoit-elle, je lui demande » qu'il me sauve, et non pas qu'il me guérisse. -M. de Lamoignon disoit que sa santé et sa » vie étoient au public et non pas à lui.... » Quel carême saint Louis n'a-t-il pas continué » aux dépens même de sa santé, toute précieuse » qu'elle étoit? » (Voyez souvenir.) FLECH.

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« Représentez-vous vos proches et vos amis autour de vous, faisant des vœux inutiles pour >> votre santé. - L'ambitieux remplit des em>plois pénibles, prend, non-seulement sur ses » aises, mais encore sur son sommeil et sur sa » santé, de quoi y fournir. L'argent de l'a>> vare lui est plus précieux que sa santé, que Un » sa vie, que son salut, que fui-même. » soudain dépérissement ébranle d'abord les >> fondemens, ce semble, inaltérables, d'une » santé que l'age et les soins laborieux d'un long » règne avoient jusque-là respectće. La perte >> des biens et de la santé. Le corps dépérit, la » santé s'use. La santé déjà ruinée succombe » sous la multiplicité des reinèdes.... » (Voyez redevable, user.)

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MASS.

(Le peuple) du prince déjà mort demandoit la santé. (Demandoit aux dieux.) RAC.

Ses chanoines vermeils et brillans de santé. (Ils) lui sauront bien ôter cette santé d'athlète. BOIL. (Voyez un exemple remarquable de Boileau, au mot traiter.)

À VOTRE SANTÉ, façon de parter dont on se sert à table, lorsqu'on boit à quelqu'un.

On dit dans le même sens, boire à la santé de quelqu'un. Boire la santé, porter la santé de quelqu'un. Nous avons bu tant de santés.

Cependant mon håbleur, avec une voix haute,
Porte à mes campagnards la santé de notre hôte.
BOILEAU.

On dit an figuré, la santé de l'esprit. La santé de l'ame est autant à désirer que celle du corps.

SAPE, s.f., terme qui s'emploie principalement dans le génie, action de saper. Il a été commandé pour la sape. Continuer là sape. Pous ser la sape. Aller à la sape.

Il se prend aussi pour l'ouvrage même qu'on fait en sapant. La sape est fort avancée.

SAPER, v. a., travailler avec le pic et la pioche à détruire les fondemens d'un édifice, d'un bastion, d'un chemin couvert. Saper une muraille, la saper par le pied, par le fondement. Ils sapent le pivot qui se défend en vain

BOIL.

On appelle, en langage de dévotion, le monde, royaume de Satan; et les pervers, fils Sulan.

On dit d'un orgueil extrême, un orgueil de Satan; orgueilleux comme Satan. Il est proverbial et familier.

SATANIQUE, adj. des deux genres, de Satan. C'est le synonyme de diabolique, et plus fort, Satan étant réputé le chef des démons. Esprit satanique. Méchanceté satanique. Il est de la conversation familière.

SATELLITE, 8. masc. On appelle ainsi un homme qui porte l'épée, et qui est aux gages et à la suite d'un autre, comme le ministre et l'exécuteur de ses violences. Il se fait toujours accompagner de deux ou trois satellites. Il vint aujourd'hui qu'en mauvaise part. avec tous ses satellites. Ce terme ne se prend

Qui donc opposez-vous contre ses satellites ?

RAC.

On appelle en astronomie, satellites, de petites planètes qui tournent autour d'une plus grande. Les satellites de Jupiter. Les satellites de Saturne. La lune est satellite de la terre.

SATIÉTÉ, s. f., réplétion d'aliméns qui va jusqu'au dégoût. Manger jusqu'à satiété, jusqu'à la satiété.

Il se dit figurément, en parlant de morale et de politique. Saper les fondemens d'un État, le saper par les fondemens. On a sapé les fonde-sirs, mens de sa doctrine. DICT. DE L'ACAD.

BOIL. L. RAG.

Il s'en va pieusement De toute piété saper le fondement. La mort du coup fatal enfin l'édifice. sape SAPEUR, s. m., celui qui est employé à la sape. On commanda les sapeurs.

SAPHIQUE, adj. Il n'est d'usage qu'avec le mot vers; ainsi, vers saphique, se dit d'un vers de onze syllabes, qui étoit fort en usage chez les grecs et les latins, et qu'on prétend avoir été inventé par Sapho. Une ode en vers saphiques.

et

SAPIENCE, s. f., sagesse. Il est vieux, ne se dit guère que dans cette phrase proverbiale, le pays de sapience, pour dire, la Normandie.

On dit aussi, dans la conversation familière, on n'a pas grande idée de la sapience de cet homme, pour dire, de son habileté, de sa sagesse.

La Sapience, se dit aussi quelquefois en style théologique, du livre de Salomon, intitulé, la Sagesse. Salomon dit dans la Sapience.

SARCASME, s. m., raillerie amère et insultante. Ce trail-là n'est pas une ironie, c'est un sarcasme. Démosthène emploie souvent le sarcasme, pour reprocher plus vivement aux Athéniens leur paresse.

SARCOPHAGE, s. m., tombeau dans lequel les Anciens mettoient les corps qu'ils ne vou loient pas brûler.

Nous appelons aujourd'hui sarcophage, le cercueil, ou sa représentation, dans les grandes cérémonies funèbres.

SATAN, s. m., nom dont l'Écriture appelle ordinairement l'esprit tentateur. Renoncer à Satan et à ses pompes. Retire-toi de moi, Satan. Les ruses de Satan.

Il se dit aussi au figuré. La satiété des plaides honneurs. La satiété des richesses.

« Si le monde a vu des impies chastes, qui » ont paru tempérans, c'est la satiété du plaisir » qui les avoit menés à cette fausse tempé»rance. Il se rassasie de plaisirs, et la satiété >> fait elle-même son supplice. Vos bizarre>> ries deviennent l'unique ressource de votre >> ennui et de votre satiété. D MASS.

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les

SATIRE, s. f., ouvrage moral en prose ou en vers, fait pour reprendre, pour censurer les vices, les passions déréglées, les sottises, impertinences des hommes, ou pour les tourner en ridicule. Satires d'Horace, de Juvénal. La satire Menippée, etc. Satire contre l'avacontre l'ambition. Sanglante satire. Satire piquante. Fine satire. Faire une satire. On a fuit contre lui une satire qui le tourne en ridicule.

rice,

Il signifie aussi, tout écrit ou discours piquant, médisant, contre quelqu'un. Il a fait une longue satire contre vous. Il y a de certaines louanges qui sont des satires. Ce n'est pas un éloge, c'est une satire. DICT. DE L'AC.

Muse, changeons de style, et quittons la satire.
Ces propos, dira-t-on, sont bons dans la satire.
Étant seul à couvert des traits de la satire.
La satire, en leçons, en nouveautés fertile,
Sait seule assaisonner le plaisant et l'atile.
Vous avez désormais épuisé la satire.
Abjarer la satire.

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SATIRIQUEMENT, adv., d'une manière satirique. Cela est dit satiriquement.

SATISFACTION, s. f., contentement. J'ai eu bien de la satisfaction dans son entretien. Cet enfant donne de la satisfaction à ses parens. C'est une affaire dont vous n'aurez jamais de satisfaction. DIC. DE L'ACAD.

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« M. de Lamoignon s'acquitta de ses devoirs » pour la seule satisfaction de s'en être acquitté. Avec quelle chaleur s'intéressoit-il aux » satisfactions ou aux. peines de ses amis? » Dans ce qu'il semble que quelques chrétiens » font pour Dieu, ils ne laissent pas de donner » quelque satisfaction à leur amour-propre. » FLÉCHIER.

« S'il n'y a point de récompense éternelle, » qu'aura perdu l'impie eu l'attendant? Il á » perdu l'affreuse satisfaction d'être, pour l'ins» tant qu'il a paru sur la terre, cruel, dénaturé sans conscience, méprise au milieu de ses » semblables. >> MASS.

SATISFACTION se dit aussi de l'action par laquelle on satisfait quelqu'un, en réparant l'offense qu'on lui a faite. Il l'avoit offensé, il a été obligé de lui faire satisfaction. Il faut que la satisfaction soit proportionnée à l'offense. Vous n'aurez jamais satisfaction de cette injure. DICT. DE L'ACAD.

«Il étouffoit les querelles dans leur naissance, >> compensant les satisfactions avec les injures. >>

FLÉCHIER.

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SATISFACTOIRE, adj. des deux genres, terme dogmatique, qui est propre à réparer, à expier les fautes commises. Dans cette acception, il ne se dit qu'en parlant de la mort de J. C., et des euvres de pénitence qu'on fait en satisfaction de ses péchés. La mort de Notre-Seigneur est satisfactoire pour tous les hommes. Nos œuvres ne sont satisfactoires qu'en vertu de la satisfaction de J. C.

SATISFAIRE, v. a. (il se conjugue comme faire), contenter, donner sujet de contentement. Un enfant qui satisfait son père et sa mère. Un écolier qui satisfait ses maitres. C'est un homme qui satisfait tous ceux qui ont affaire à lui. Il est malaisé de satisfaire tout le monde.

On dit, satisfaire ses créanciers, satisfaire des ouvriers, pour dire, leur payer ce qui leur est dû; et, satisfaire un homme qu'on a offensé, pour dire, lui faire réparation.

SATISFAIRE, remplir les désirs de quelqu'un. «Ma voix n'est pas destinée à satisfaire les » politiques et les curieux. >> Boss.

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De tous les Grecs satisfaites l'envie. On dit dans le même sens, satisfaire à. a Elle eut de quoi satisfaire à sa noble » fierté, quand elle vit qu'elle alloit unir la » maison de France à la royale famille des >> Stuarts. Grande reine, je satisfais à vos >> plus tendres désirs, quand je célèbre ce moBoss.

» narque. »

« Pour satisfaire à la fureur d'un jeu outré. »> MASSILLON.

RAC.

Déjà pour satisfaire à votre juste crainte. On dit qu'une chose satisfait l'esprit, satisfait les sens, satisfait le goût, satisfait la vue, satisfait l'oreille, pour dire qu'elle plaît à l'esprit, aux sens au goût, etc. Son discours ne m'a pas satisfait ( je n'ai pas été content de son discours).

SATISFAIRE, contenter pleinement.

«Si nous ne naissons que pour les plaisirs >> des sens pourquoi ne peuvent-ils nous » satisfuire? L'homme ne rencontrant rien »>ici-bas qui pût satisfaire la grandeur d'uné >> ame qui n'étoit créée que pour régner avec >> son Dieu, monta jusqu'au-dessus des nues. >> A des objets dont vous ne pouvez vous >> empêcher de sentir vous-même la vanité et » le néant, et qui ne peuvent satisfaire l'im» mensité d'un cœur que Dieu seul peut rem>> plir. » MASS.

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SATISFAIRE À, faire ce qu'on doit par rapport à quelque chose. Satisfaire à son devoir. Satisfaire à ses obligations. Satisfaire aux commandemens de Dieu. Satisfaire au précepte. Satisfaire à la justice de Dieu. Satisfaire à l'ordonnance. Satisfaire aux ordres du roi. Il a entièrement satisfait. Satisfaire à un payement. Satisfaire à une objection. DICT. DE L'ACAD. «Le duc d'Enghien est blessé entre les bras

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