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RECUEILLIR, au figuré, recevoir.

«Va-t-il, sur un char pompeux, recueillir » les louanges et les acclamations d'une armée » que, etc,»>

Boss. Pour prix de tant d'amour, j'aurai le triste emploi De recueillir des pleurs qui ne sont pas pour moi. RAC. Om dit aussi, au figuré. Recueillir les derniers soupirs de quelqu'un.

«Le saint pasteur qui l'assista, et qui recueillit >> ses derniers soupirs. »(V. le mot soupir.) Boss. RECUEILLIR, signifie encore, rassembler, ramasser plusieurs choses dispersées. Recueillir les débris d'un naufrage, d'une armée. Dic. de L'AC. « Qu'il leur soit permis de recueillir les miettes » qui tombent de la table de leurs seigneurs. Recueillant les épis qu'on avoit laissés » après la moisson. Unissant à ses aumônes Il va recueil» lirau-delà du Rhin les débris d'une armée dé>> faite. >>>

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» celles qu'elle avoit recueillies.

Boss.

On dit, Recueillir du fruit de quelque chose, pour dire, en tirer de l'utilité, du profit. Il n'a recueilli aucun fruit de ses travaux. Le fruit qu'on doit recueillir d'un sermon, c'est la correction des mœurs. DIC. DE L'ACAD.

« Il veut que la religion recueille le fruit » d'une guerre qu'il n'a entreprise que pour elle. )) - Le temps où il devoit recueillir le fruit de » tant de vertus chrétiennes.» (V. fruit.) FLECH. On dit figurément d'un homme curieux de tout ce qu'on dit par la ville, que c'est un homme qui s'amuse à recueillir tous les bruits de ville, toute sorte de nouvelles.

Il signifie aussi, compiler, réunir en un corps plusieurs choses de même nature éparses dans un auteur, dans plusieurs auteurs. Il a recueilli tout ce qu'il y avoit de plus beau sur cette matière. Il a recueilli les plus beaux passages de cet auteur. Recueillir des sentences, des apophtegmes, des bons mots, des exemples, etc.

On dit, recueillir ses esprits, pour dire, rappeler ses esprits, son attention, afin de s'appliquer à l'examen de quelque chose. Après qu'on lui eut donné le temps de recueillir ses esprits. On dit, recueillir ses forces, à peu près au mème sens.

On dit aussi dans le même sens, se recueillir, se recueillir en soi-même, se recueillir en dedans de soi.

« Recueillant sa force avec sa sagesse, voyez » dit-elle, mes enfans, l'état où Dieu m'a mise.>> BOSSUET.

On dit figurément, recueillir les voix, recueillir les suffrages, pour dire, prendre les voix, les suffrages, les avis de ceux qui se trouvent dans une assemblée où il s'agit de juger de quelque chose.

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RECUEILLIR, se prend quelquefois pour, férer, tirer quelque induction. Tout ce que j'ai pu recueillir de l'entretien que j'ai eu avec lui, c'est qu'il a dessein de...

On dit aussi, je n'ai pu rien recueillir de tout le grand discours qu'il a fait, sinon que.... RECUEILLIR, signifie encore, recevoir humȧinement et charitablement chez soi les survenans, ceux qui sont dans le besoin. recueille charitablement les passans chez lui. 11】

recueille les pélerins, les religieux, etc. Il l'a recueilli dans son malheur.

RECUEILLI, IE, participe, s'emploie dans tous les sens du verbe.

Recueilli dans leurs ports.

On dit aussi une vie recueillie.

RAC.

<< Non-seulement notre vie n'est pas intérieure » et recueillie, mais encore c'est l'esprit du » monde qui en forme les désirs, v MASS.

RECULER, v. a., tirer ou pousser en arrière. Reculez un peu votre chaise. Reculez la table. Reculez cet enfant du feu, de peur qu'il ne se brûle. On dit, reculer une muraille, un fossé, pour dire, les reporter plus loin, il faut reculer cette muraille de deux toises.

On dit figurément, reculer les bornes, les frontières d'un Etat, pour dire, les étendre, les porter plus loin.

<< Nos frontières reculées sembloient éloigner » de nous la guerre pour toujours. » MASS. RECULER, éloigner de.

Mais il est des objets que l'art judicieux
Doit offrir à l'oreille et reculer des yeux.
Loin de fermer le passage

A vos nombreux bataillons,
Luxembourg a du rivage
Recule ses pavillons.

BOIL.

retarder quelque affaire. Cette mauvaise renIl signifie au figuré, éloigner quelqu'un, contre, cet événement imprévu à fort reculé ses desseins, a reculé ses affaires, l'a fort reculé, La maladie de mon rapporteur a reculé le jugement de mon procès. On a reculé les payemens de six mois. Il recule tous les prétendans pour avancer ses créatures, etc.

RAC.

J'avance des malheurs que je puis reculer. J'ai reculé vos pleurs autant que je l'ai pu. Sans reculer plus loin l'effet de mes paroles. RECULER, est aussi verbe neutre, et signifie, aller en arrière. Faites reculer ce carrosse. Le canon recule en tirant. Faites reculer tout le monde.

Un cheval doit reculer sur une ligne extrêmement droite, sans se traverser, sur les hanches, et non sur les jarrets.

Et toi, soleil, et toi, qui dans cette contrée
Reconnois l'héritier et le vrai fils d'Atrée,
Toi, qui n'osas du père éclairer le festin,
Recule; ils t'ont appris ce faneste chemin.
Le flot qui l'apporta recule épouvanté.
Et de l'horreur du coup il recule dix pas.
Pégase s'effarouche, et recule en arrière.

Eugène a fait ce miracle,
Tout se rallie à sa voix ;
L'infidèle, à ce spectacle,
Recule encore une fois.

La lune sanglante.
Recule d'horreur.

RAC.

BOIL.

Rouss.

Il signifie encore, différer, éviter de faire quelque chose qu'on exige ou qu'on désire de nous, ou qui est de notre devoir. Il ne tient pas à moi que ce procès ne soit jugé, c'est ma partie qui recule. J'ai beau le presser de faire ce qu'il m'a promis, il recule toujours. Il est trop avancé pour reculer. Et en parlant d'un homme qui n'hésite point à accepter tout ce qu'on lui propose, qui se prête à tout ce qu'on exige de lui, ou dit dans le style familier, quelque pro

position que vous lui fassiez, il est homme à ne pas reculer.

« C'est une foiblesse de n'oser reculer, quand » on sent qu'on nous a fait faire une fausse dé» marche. Dès qu'il faut s'exposer pour la » gloire de Dieu à la censure des hommes, on » recule, on se fait de sa lâcheté une fausse pru>>dence. >> MASS.

Poursuis; tu n'a pas fait ce pas pour reculer.

RAC.

Il se dit aussi figurément des affaires et des personnes. Vos affaires reculent au lieu d'avancer. Il n'avance point, il recule tous les jours. Souvent c'est reculer que de ne point

avancer.

On dit, en termes de guerre, d'un brave soldat, d'un homme courageux, qu'il ne recule jamais, qu'on ne l'a jamais vu reculer, pour dire qu'il n'a jamais lâché le pied devaut l'ennemi, qu'on ne l'a jamais vu s'enfuir. Il aimerait mieux se faire hacher en pièces que de DICT. DE L'ACAD.

reculer.

RÉDACTION, 8. f., action par laquelle on rédige. Rédaction d'un acte, d'un traité, d'un journal, etc. Rédaction de la coutume, recueil fait de la coutume de quelque province.

REDDITION, s. f., action de rendre. En ce sens, il ne se dit proprement qu'en parlant d'une place qu'on remet entre les mains de l'armée qui l'assiège. On n'a point encore eu de nouvelles de la reddition de cette ville, de cette place.

Il se dit aussi en parlant d'un compte qu'on présente pour être arrêté. La reddition d'un compte. On ne peut savoir s'il est redevable ou non qu'après la redditien de son compte.

REDEMANDER, v. a., demander une seconde fois, ou plusieurs fois. Vous m'avez déjà demandé cela, pourquoi le redemandez-vous?

Voulez-vous sur la scène étaler des ouvrages Où tout Paris en foule apporte ses suffrages, Et qui, toujours plus beaux, plus ils sont regardés, Soient au bout de vingt ans encor redemandés... BOIL. Il signifie plus ordinairement, demander à quelqu'un ce qu'on lui a donné, ce qu'on lui a prêté. Il vous redemande l'argent qu'il vous a Re-prété, il faut le lui rendre. Rendez-lui ses meubles, il vous les redemande. DICT. DE L'ACAD.

« Au dedans, c'est Merci avec ses braves Ba» varois; Merci qu'on ne vit jamais reculer dans » les combats. »

Boss.

Il se joint aussi avec le pronom personnel. culez-vous de là..... Il se recula du feu.

RECULÉ, ÉE, participe.

Il signifie aussi, éloigné, lointain. Il loge dans le quartier de la ville le plus reculé. Les régions, les nations les plus reculées. Un pays, un peuple si reculé de nous reculé à l'extremité de l'Asie. Les temps les plus reculés. L'antiquité la plus reculée. La postérité la plus reculée, etc. DICT. DE L'ACAD. Quel pays reculé le cache à mes bienfaits? RAC. (Voyez d'autres exemples ci-dessus.)

RÉCUSABLE, adj. des deux genres, qui de droit peut être récusé. Ce juge est parent de ma partie, est intéressé dans la cause, il est récusable.

Il se dit aussi de ceux auxquels on est dispensé d'ajouter foi. Vous avez beau assurer ce fait, on ne vous croira point, vous éles récusable. Témoin récusable.

On le dit aussi des choses. Témoignage, autorité récusable.

RÉCUSATION, s. f., action par laquelle on

récuse. Cause de récusation.

RÉCUSER, v. a. Le principal usage de ce verbe est en parlant d'un juge à l'avis duquel on ne veut pas se soumettre, pour les raisons qu'on allègue. Ce conseiller est parent de ma partie, je le récuse. Ce juge, voyant qu'on le vouloit récuser, se récusa lui-même.

Il se dit aussi en parlant d'un témoin contre lequel on a des reproches à donner. Il récusa les témoins qu'on lui confrontoit.

Il se dit pareillement en parlant de toutes les personnes dont on prétend que le témoignage est suspect en quelque chose. Je récuse l'homme que vous dites, il est trop partial.

Ils sauront récuser l'injuste stratagême

D'un témoin irrité qui s'accuse lui-même. RAC. RÉDACTEUR, s. m., celui qui rédige. Le rédacteur d'une coutume. Le rédacteur d'un journal, d'un acte, d'un traité, etc.

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REDEMPTEUR, 8. m., celui qui rachète. Ce terme est consacré pour signifier, Notre-Seigneur Jésus-Christ, qui a racheté les hommes par son sang. Le rédempteur du genre humain. Notre Seigneur et rédempleur. Jésus-Christ en qualité de rédempteur. DICT. DE L'ACAD.

« Le zèle du salut des ames nous intéresse à la » gloire du redempteur, et nous fait ressentir » tout ce qui s'oppose au succès de la rédemp» tion. »> FLECH.

RÉDEMPTION, s. f., rachat. Ce terme est consacré pour signifier, le rachat du genre humain par Notre-Seigneur Jésus-Christ. Dieu a envoyé ici-bas son Fils pour la rédemption des hommes, pour notre rédemption. Le Fils de Dieu a opéré notre rédemption. L'œuvre, le mystère de notre rédemption.

On dit, la rédemption des captifs, pour signifier, le rachat qu'on fait des captifs chrétiens qui sont au pouvoir des infidèles. Il est parti des religieux pour aller à Tunis, à Tripoli, travailler à la rédemption des captifs. DICT. DE L'ACAD.

« Le même Évangile qui sera le salut et la » rédemption des uns, sera la ruine et la con» damnation des autres. » MASS.

REDEVABLE, adj. des deux genres, qui est réliquataire et débiteur après un compte rendu Tous payemens déduits, il s'est trouvé redevable d'une telle somme. Tout compte fait, il lui est redevable de tant.

cours, les différentes parties d'un ouvrage, seg différens morceaux. Justinien a fait rédiger tout le droit romain par Tribonien. Rédiger les avis d'une assemblée. Rédiger la déposition des témoins. Il faudroit rédiger cela en meilleur ordre. Rédiger par écrit tout ce qu'on a entendu dire.

Il signifie quelquefois, réduire en peu de paroles un discours, un récit, un ouvrage fort diger en une page tout ce qu'il a dit, tout ce qu'il étendu, en conservant l'essentiel. On peut réa écrit sur ce sujet.

Il se dit encore généralement de tout débiteur, à quelque titre que ce puisse être. Ainsi, en parlant des poursuites à faire contre les tenanciers d'une terre, on dit, qu'il faut assigner, qu'il faut contraindre les redevables. Et on dit aussi, en parlant d'un homine qui n'a pas rendu l'argent qu'on lui a prêté, qu'il est redevable de tant. Il se dit figurément de tous ceux qui ont obligation à quelqu'un. Je suis fort redevable à votre bonté. Il lui est redevable de sa fortune, redevable de la vie. Il m'a rendu mille bons offi-Vous redites toujours la même chose. ces, je lui en suis très-redevable.

sont que des compilations; mettre en ordre Il signifie aussi, composer des ouvrages qui ne des matériaux pour la composition d'un ouvrage. En ce sens, on dit, rédiger un journal, rédiger des mémoires, rédiger un projet.

Il s'emploie aussi substantivement. Je suis votre redevable.

<< Ceux à qui Salomon étoit redevable de la >> gloire de son règne. Ceux qui vous sont » redevables de quelques faveurs. Les princes » ne survivent pas long-temps à eux-mêmes, » ou s'il en reste quelque souvenir parmi les » hommes, ils en sont plus redevables à la ma» lignité des censures qu'à la vanité des éloges. -A ces Dieux, les hommes croyoient être » redevables de la sérénité de l'air, d'une heu>> reuse navigation; aux autres, de la fertilité des >> saisons. On voit cet ambitieux se dégrader » jusqu'à vouloir être redevable de sa fortune à » la vanité d'un commis, ou à l'avarice d'un >> esclave. »

- «

1

MASS.

Dans ce sens, il s'emploie le plus souvent avec deux régimes indirects.

On lit dans Racine.

Je sais que Bérénice, à vos soins redevable,
Croit posséder en vous un ami véritable.

Mais il vaut mieux ajouter le second régime marqué par la proposition de.

On supprime néanmoins ce régime, quand on veut parler des devoirs, des obligations.

« Quoique saint Louis se crût redevable à tous, » il pensa qu'il étoit encore plus obligé d'avoir » soin des pauvres. >> FLÉCH.

« Plus on est grand, plus on est redevable au >> public. L'épiscopat, dans les premiers » siècles, étoit une servitude pénible, qui, nous » établissant sur tous, nous rendoit redevables >>> à tous. >>> MASS.

REDEVENIR, v. n., devenir de nouveau, recommencer à être ce qu'on étoit auparavant. Il redevint aussi puissant que jamais.

Thétis veut se défendré, et d'un prompt changement
Employant la ruse ordinaire,

Redevient à ses yeux lion, tigre, panthère...
Mais, après un effort extrême,
Elle redevient elle-même.

Rouss.

RÉDIGER, v. a., mettre par écrit et réduire en ordre, des constitutions, des réglemens, des décisions, des résolutions prises dans une assemblée, ce qui a été prononcé dans un dis

REDIRE, v. a. (il se conjugue comme dire) répéter, dire une même chose plusieurs fois.

>>

«Je ne puis que vous redire, de la part de » Dieu, ces paroles: Aimez la justice; ayez des » sentimens conformes à la bonté du Seigneur. M. Le Tellier sut quelquefois employer » son temps pour compatir à des misérables » à qui il ne reste d'autre consolation que celle » de redire ennuyeusement leur misère. >> FLÉCHIER.

« Les flatteurs, sire, vous rediront sans cesse » que vous êtes le maître, et que vous n'êtes » comptable à personne de vos actions. - Je » l'ai déjà dit, et l'on ne sauroit trop le redire, » la loi de Dieu est toute la force et toute la » sûreté des lois humaines. >> MASS.

Ce prince, dont mon cœur se faisoit autrefois
Avec tant de plaisir redire les exploits.
Et je ne réponds pas...

Que le sénat, chargé des vœux de tout l'empire
Ne vous redise ici ce que je viens de dire.
Faut-il donc tant de fois te le faire redire?
On dit, et sans horreur je ne puis le redire,
Qu'aujourd'hui par votre ordre Iphigénie expire.
RACINE.

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Mase, redis-moi donc quelle ardeur de vengeance
De ces hommes sacrés rompit l'intelligence. BOIL.

Il signifie aussi, reprendre, blåmer, censurer. En ce sens, il ne s'emploie qu'à l'infinitif, et avec la préposition à, et communément avec le verbe trouver. Je n'ai rien trouvé à redire dans cet ouvrage. On trouve à redire que vous ayez fait cela. Il y a beaucoup à redire à ce compte, signifie qu'il n'est pas exact, qu'il est infidèle. Au compte de la succession, on a trouvé beaucoup à redire, signifie qu'elle a été spoliée. On y a trouvé beaucoup à dire, signifie seulement qu'elle étoit moins forte qu'on ne l'avoit présumé. Redire emporte toujours un sens de blâme.

« On se scandalise des moindres défauts des principalement des augmentations périodiques » gens de bien, parce qu'on veut trouver à re- de la fièvre. » dire à la vertu. » FLECH.

RÉDONDANCE, s. f., terme didactique, superfluité de paroles dans un discours. Son style est plein de rédondances, Il faut éviter les rédondances dans ce qu'on écrit. Les rédondances sont toujours vicieuses.

REDONDANT, ANTE, adj., superflu, qui est de trop dans un discours. Ce terme est rédondant. Cette clause est rédondante.

Il se dit aussi de ce qui pèche par trop d'abondance. Un style redondant, rédondant d'épithètes, ayant des épithètes rédondantes, superflues.

RÉDONDER, v. n., être superflu, surabonder dans le discours. Cette épithète rédonde. Il se dit du discours même. Ce discours rédonde de citations. Il a toujours un sens de blame, et s'emploie rarement.

REDONNER, v. a. et rédup., donner une seconde fois la même chose. J'avois rendu cette terre à mon père, il me l'a redonnée.

Il signifie encore, donner même pour la première fois une chose qu'avoit déjà eue celui à qui on la donne. Sa présence redonna du courage aux troupes. Il m'a redonné l'espé

rance.

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« La plus petite lueur de soulagement et de » repos redonne aux malheureux la sérénité et >> l'allégresse. Des prospérités si suivies exigent d'autant plus de nous des marques so» lennelles de reconnoissance envers Dieu, » qu'elles pourroient enfin redonner à l'Europe » une paix toujours préférable aux plus écla>> tantes victoires. >> MASS.

Et redonnant le calme à vos sens désolés,
Rassurez vos États par sa chute ébranlés.
Ce roi que le ciel vous redonne aujourd'hui. RAC.
Déjà le mauvais sens, reprenant ses esprits,
Songe à nous redonner des poëmes épiques.
Et les dieux apaisés redonnent à la terre

BOIL.

Des jours plus sereins et plus beaux. Rouss. Il est aussi neutre, et signifie, revenir à ce qu'on avoit abandonné. Cette femme étoit devenue économe, la voilà qui redonne dans les folles dépenses. L'infanterie qui avoit été rompue à la première charge, se rallia et redonna avec un nouveau courage.

On dit dans le style familier, la pluie redonne de plus belle, pour dire, elle redouble.

SE REDONNER.

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« La maladie que nons appellons la dernière, » qu'est-ce autre chose, à le bien entendre, » qu'un redoublement et comme le dernier » accès du mal que nous apportons au monde >> en naissant? » Boss. «Les justes sentent aux approches de la mort » un redoublement d'ardeur et de force. » FLÉCHIER.

REDOUBLER, v. act., réitérer, renouveler, avec quelque sorte d'augmentation. Il faut redoubler nos sollicitations. Il a redoublé ses prières. Redoubler ses instances. Redoubler ses soins. Redoubler ses efforts. DICT. DE L'AC.

« Redoublez vos vœux et vos prières. - Jéru»salem redoubla ses pleurs. » FLÉCH. Redoublez au Seigneur votre ardente prière. RAC. Il signifie aussi simplement, augmenter. Ce que vous lui avez dit a redoublé son affliction. La fièvre lui a redoublé son mal de téte. Puisque ce remède ne lui a rien fait, il faut en redoubler la dose.

Dans cette acception, il s'emploie aussi au neutre. La fièvre lui a redoublé. Le froid a redoublé. Ma crainte redouble. Sa colère redoubla à la vue de son ennemi. DICT. DE L'AC.

Boss. Il redoubla ses

« Redoubler son amour. » « Il redoubla son ardeur. >> forces. - Tout l'appareil de la mort me fit » que redoubler le zèle et la componction de >> madame la Dauphine. Il redoubla ses aus

>> térités. >>

FLÉCH.

a Représentez-vous vos proches et vos amis >> autour de vous, redoublant votre frayeur et » vos regrets par la tendresse de leurs soupirs et » l'abondance de leurs larmes. On redouble » les plaisirs pour faire diversion, et s'empê>> cher soi-même de s'occuper du péril. » Mass.

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La fameuse Locuste

A redoublé pour moi ses soins officieux.
Le désordre partout redoublant les alarmes.
Le bruit de sa fierté
A redoublé pour lui ma curiosité.

RAC,

On dit, redoubler de soins, redoubler d'attention, redoubler de courage, etc., pour dire, augmenter ses soins, son attention, son courage, etc. Et proverbialement on dit, redou bler de jambes, pour dire, marcher plus vite. REDOUBLER, neutre.

« Le courage de M. de Turenne sembla s'é» chauffer dans les guerres étrangères, et l'on » vit redoubler sa valeur. »

Votre douleur redouble.

(Elle) sent redoubler son zèle.

FLÉCH.

RAC.

BOIL.

REDOUBLER, signifie aussi, remettre une doublure; et dans cette acception il est actif. Re

doubler un manteau.

REDOUBLÉ, ÉE, participe.

Son ardeur redoublée.
Ses mépris redoublés.

Leurs feux sont redoublés.
Leur effort redoublé.

Quelle insolente main frappe à coups redoublés?

RACINE.

Chez tous les conviés la joie est redoublée. Votre pouls inégal marche à redoublés. pas

Et des coups redoublés tont le rivage fume.

BOIL.

REDOUTABLE, adj. des deux genres, qui est fort à craindre. Un ennemi redoutable. Des forces redoutables. Il est redoutable à ses ennemis. La colère du prince est redoutable.

« Sous les yeux redoutables du juge suprême, >> notre sage magistrat écoutoit également lé » riche et le pauvre. O Cet homme si fidèle >> aux partiouliers, si redoutable à l'État. — Dès >> sa première campagne, le duc d'Euguien passa » pour un capitaine également redoutable dans » les siéges et dans les batailles. »

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Boss.

« C'est par la sagesse et la crainte de Dieu, » disoit un jeune roi, que les rois voisins, » quelque redoutables qu'ils soient, me crain>> dront. -C'est l'impiété qui attire sur l'impie » le plus redoutable de tous les châtimens. » Saint Louis étoit cher à son peuple par sa » bonté, redoutable au vice par son équité. » Agrippine, seigneur, est toujours redoutable. Elus il est malheureux, plus il est redoutable. Hippolyte pour vous devient moins redoutable. Je te plains de tomber dans ses mains redoutables. RACINE.

Condé même, Condé, ce héros formidable,
Et, non moins qu'aux Flamands, aux flatteurs redoutable.
Non, non, pour te couvrir de sa maiu redoutable.
BOILEAU.

re

REDOUTE, s. f., pièce de fortification détachée. Prendre une redoute. Attaquer une doute. Construire une redoute. Une redoute fraisée el palissadée. Une redoute revêtue.

REDOUTER, v. a., craindre fort. Redouter quelqu'un, L'homme dont vous parlez n'est pas trop à redouter. Il ne redoute point le crédit de sa partie, Redouter la colère du prince. Redouter les forces, les armes de ses ennemis. Il fait redouter DICT. DE L'ACAD. aux ennemis sa valeur.

« Les grands ne font pas assez de cas des » hommes pour redouter leurs censures. » MASSILLON.

Leur haine pour Hector n'est pas encore éteinte;
Ils redoutent son fils.

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Cet enfant si craint, si redouté. Et tout fuit à grands pas le tyran redouté.

Ton bras des peuples redouté.

Le redouté Brontin.

BOIL.

ou l'effet de cette action. Redressement des torts, des griefs.

REDRESSER, v. a. rendre droite une chose qui l'avoit été auparavant, ou qui devoit l'être. Redresser une planche courbée. Redresser un arbre qui penche. Redresser un bâton. On a donné un corps de baleine à cet enfant, pour lui redresser la taille.

On dit à une jeune personne, redressez-vous, pour l'avertir de se tenir droite.

Et lorsqu'une femme ou une fille prend plus de soin de son ajustement qu'à l'ordinaire, on dit, dans le style familier, qu'elle se redresse, qu'elle commence à se redresser.

Ou le dit aussi de tous ceux qui paroissent enorgueillis de quelque nouvel avantage, de quelque nouveau succès.

BOIL.

Voulant, se redresser soi-même on s'estropie,
Et d'un original on fait une copie.
REDRESSER, relever, rétablir.

«Les hommes peuvent bien, par la grâce de » Dieu, contribuer à faire les réparations de l'é» difice de l'Église, mais ils ne pourroient jaBoss. >> mais le redresser de nouveau. >>

« Sous les ordres d'un roi aussi pieux que » puissant, M de Turenne abattoit les remparts, » son illustre neveu redressoit les autels.... » FLÉCHIER.

REDRESSER, signifie aussi, remettre dans le droit chemin. Je m'étois égaré, j'ai rencontré un paysan qui m'a redressé.

En ce sens, il se dit figurément. Je me trompois dans mon raisonnement, vous m'avez redressé. Ce jeune garçon étoit près de se perdre, mais on l'a mis dans le bon chemin, on l'a redressé. DICT. DE L'ACAD.

« Combien de fausses vertus la reine a-t-elle » redressees par les règles qu'elle prescrivit à la >> sienue? » FLÉCH.

Il se dit ironiquement pour, châtier, mortifier. Il faisoit l'entendu, mais on l'a redressé. On l'a bien redressé de cette fantaisie-là.

Dans le style des vieux romans, on disoit, redresser les torts, pour dire, secourir les opprimés, réparer les torts qui leur avoient été faits.

Aujourd'hui il ne se dit que dans le style familier et ironique.

On dit aussi quelquefois, redresser les griefs, pour dire, réparer les injustices, réformer les abus du gouvernement ou de l'administration. REDRESSÉ, ÉE, participe.

BOIL.

Le lutrin par nos mains redressé. REDRESSEUR, s. m., vieux mot qui se trouve dans les romans de chevalerie. C'est un grand redresseur de torts.

Il se dit aussi de ceux qui cherchent à attraper et à tromper les autres. En ce sens, il est populaire.

RÉDUCTION, s. f., action de réduire, ou l'effet de cette action. La réduction d'une ville à l'obéissance du prince.

quan

REDUCTION, se dit aussi d'une certaine tité de liqueur mise au feu, lorsqu'elle vient d'être réduite à une moindre quantité. La ré

REDRESSEMENT, s. m., action de redresser, duction d'une pinte de liqueur à une chopine.

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