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QUERELLE, s. f., contestation, démêlé, dispute avec aigreur et animosité. Grande querelle. Petite, légere, sanglante querelle. Querelle héréditaire. Querelle de vingt ans. Avoir querelle avec quelqu'un. Etre en querelle avec quelqu'un. Faire querelle à quelqu'un, lui susciter une querelle. Emouvoir une querelle. Prendre querelle. Accorder une querelle, des querelles. Terminer, apaiser, assoupir une querelle. Semer des querelles. Renouveler, réveiller une querelle. Mettre des gens en querelle. Voilà le sujet de leur querelle. C'est ce qui a fait leur querelle. Le commencement, l'origine de la querelle. Sur la fin de leur querelle. Il a une grande querelle sur les bras. La querelle se renouvela, se ralluma. Vider une querelle par le combat. Il s'est fait des querelles, qu'il les démele tout seul. Il engage ses amis dans ses querelles. Ils sont en quèrelle.

On dit, entrer dans une querelle, pour dire, s'intéresser dans une querelle, y prendre parti.

On dit aussi, embrasser, épouser, prendre la querelle de quelqu'un, pour dire, prendre le parti de quelqu'un contre ceux avec qui il a querelle; et, prendre querelle pour quelqu'un, pour dire, déclarer qu'on entreprend de le venger de ceux qui l'out offensé, prendre son parti avec chaleur, malmener ceux qui en parient mal.

«Ne croyez pas que ce soit seulement la que»relle de l'épiscopat, ou quelques chicanes sur » la liturgie anglicaue, qui aient ému les comBoss.

» munes. >>

« Il étouffoit les querelles dès leur naissance. » FLÉCHIER.

« Des hommes graves qui, d'un point de » doctrine, se fout uue querelle personnelle. >> LA BRUYÈRE.

-

« Cette querelle, qui fut aussi vive que pué»rile, envenima celle des cérémonies. Cette » affaire étoit devenue une querelle de nation » à nation. >>> VOLT.

Mais quelque noble ardeur dont ils puissent brûler,
Peuvent-ils de leur roi venger seuls la querelle ?
Voilà donc quels vengeurs s'arment pour la querelle !
Si quelque audacieux embrasse sa querelle,
Qu'à la fureur du glaive on le livre avec elle.
Quoi ! sans qu'elle employât une seule prière,
Ma mère en sa faveur arma la Grèce entière.
Ses yeux, pour leur querelle, en dix ans de combats,
Virent périr vingt rois qu'ils ne connoissoient pas.

RACINE.

QUERELLER, v. á., faire querelle à quelqu'un. Il est venu nous quereller mal à propos. Ne querellez personne.

On dit que des gens se sont querellés, pour dire qu'ils ont en dispute l'un contre l'autre avec des paroles aigres. Ils se querellent toujours. QUERELLER, signifie aussi, dire des paroles aigres et facheuses, gronder, réprimander. Son père l'a querellé. C'est un homme qui querelle toujours ses valets.

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QUESTEUR, s. m (la première syllabe se pronouce cues). Ce nom étoit à Rome celui des magistrats chargés de la garde du trésor public, et de diverses autres fonctions, comme de recevoir les ambassadeurs, etc. Il y en avoit pour la ville mème; d'autres pour les armées, où ils servoient comme officiers généraux; d'autres pour les provinces, où ils avoient une grande autorité, sous les préteurs et les proconsuls. On disoit : questeur d'une telle province. Questeur d'un tel pré

teur.

Il se dit aussi de certains membres des assemblées politiques, chargés de surveiller les dépenses.

QUESTION, s. f. (on prononce kestion), interrogation, demande que l'on fait pour s'éclaircir de quelque chose. Qu'avez-vous répondu à cette question! C'est une question captieuse.

QUESTION, est aussi une proposition sur laquelle ou dispute. Question de logique, de physique, de théologie. Grande question. Question difficile, haute, sublime, épineuse. Question problématique. Question académique. Question curieuse. Trailer, agiter une question. Proposer une question. Résoudre une question. Vider la question. Mouvoir une question. La question roule sur ce que.... De cette question, il en nait plusieurs autres. Vous donnez pour réponse co qui est en question. Cela est hors de doute, il ne le faut pas mettre en question. Question de droit. Question de fuit. Toute la question abou tit à ce point. Voilà le noeud, le point de lu question. Vous n'entendez pas la question. Poser l'état de la question. Mettre une question sur le tapis. La question a été jugée, décidée. Ce n'est pas une question. DICT. DE L'ACAD.

« Peusez-vous donc qu'il n'y ait qu'à dé » tourner les questions pour les résoudre? »

PASCAL.

« Écrire sur des questions abstraites. >> VOLT.

QUESTION, signifie aussi, la torture, la gêne qu'on donne dans certains pays aux criminels, pour leur faire confesser la vérité. Question ordinaire, extraordinaire, préparatoire. Présenter un criminel à la question. On l'a mis on l'a appliqué à la question. Souffrir la question. Il a tout avoué à la question, Louis XVI a aboli la question préparatoire.

QUESTURE, s. f. (la première syllabe se prononce cues), nom d'une charge fort recherchée à Rome, dans le temps de la république, comme étant le premier degré qui conduisoit aux grandes magistratures. (Voyez quesleur.)

QUICONQUE, pronom masculin indéfini. Quelque personne que ce soit, qui que ce soit. Quiconque n'observera pas cette loi, sera puni. It a promis de le protéger contre quiconque l'attaqueroit. Il n'a point de pluriel.

Il est aussi quelquefois féminin ; et l'on peut dire en parlaut à des femmes, quiconque de

vous sera assez hardie pour médire de moi, je l'en ferai repentir. DIC. DE L'AC.

« Quiconque flatte ses maîtres les trahit. » Quiconque, dit un roi lui-même, quiconque, >> fût-il maître de l'univers, s'éloigne de la règle » et de la sagesse, il s'éloigne du seul bonheur » où l'homme puisse aspirer sur la terre. » Quiconque n'est pas sensible au plaisir de >> faire des heureux, plaisir si vrai, si touchant, si digne du cœur, il n'est pas né grand, il ue » mérite pas même d'ètre homme. - Quiconque promet aux grands, dit l'évangile, qu'ils trou>> veront Jésus-Christ dans le désert ou dans le » secret de leur palais, est un faux prophète. » MASSILLON.

Quiconque ne sait pas dévorer un affront,
Ni de fausses couleurs se déguiser le front,
Loin de l'aspect des rois qu'il s'écarte, qu'il faie.
Puisse périr comme eux quiconque leur ressemble !
RACINE.

QUITTER, v. a., laisser en quelque lieu, en quelque endroit, se séparer de quelqu'un, s'absenter, se retirer de quelque lieu, abandonner. Je vous quitte pour un moment. Où avez-vous quitté vos gens? Il a quitté la compagnie en un tel endroit. Il est facheux de quitier ses amis, de quitter ce qu'on aime. Quitter père et mère. Quitter sa famille et ses enfans. Il ne le quitte ni nuit ni jour. Ils ne se pouvoient quitter. Quand l'ame quitte le corps. Il a quitté la maison où il logeoit, pour en prendre une autre. Il quitta la Cour pour aller vivre en province. Il a quitté son pays. Il a été contraint de quitter le pays. Les ennemis ne purent jamais lui faire quitter son poste. Il a quitté un tel parti. C'étoit un brave officier, mais il y a déjà quelque temps qu'il a quillé le service. Un domestique qui quitte le service de son maître. Quitter tout pour se donner à Dieu. Il faut tout quilter pour Dieu. Quiller une Religion. DICT. DE L'AC.

« C'étoit le conseil de Dieu d'instruire les rois » à ne point quitter son église. Ainsi nous » apprendrons à mépriser ce que Madame a » quitté sans peine, afin d'attacher toute notre » estime à ce qu'elle a embrassé avec taut d'ar>> deur. >>> BOSSUET.

Le dessein est en pris: je pars, cher Théramène,
Et quitte le séjour de l'aimable Trézène.
Ses yeux, qui vainement vouloient vous éviter,'
Déjà pleins de langueur, ne pouvoient vous quitter.
Mon pays, mes enfaus, pour vous j'ai tout quitté.
Je ne le puis quitter.

Vous, mon fils, me quitter?

Ce temple l'importune, et son impiété
Vondroit anéantir le dieu qu'il a quitté.

RAG.

» quitter le monde tout d'un coup que de le >> vaincre tant de fois. » FLÉCHIER.

QUITTER, signifie aussi, ôter quelque chose de dessus soi, se dépouiller, se défaire. Quitter ses habits. Quitter ses gants. Quitler sa robe. Quitter son épée.

On dit aussi figurément, quitter la robe, quitter l'épée, quitter la soutane, quiller le froc pour dire, renoncer à la profession de la robe, de l'épée, de l'état ecclésiastique, de la vie religieuse.

On dit, quitter une charge, quilter un emploi, quitter un bénéfice, pour dire, se défaire d'une charge, se démettre d'un emploi, d'un bénéfice. On dit dans le même sens, quitter une profession.

On dit, quitter ses mauvaises habitudes, pour dire, se défaire de ses mauvaises habitudes.

QUITTER, signifie aussi lâcher, laisser aller. Il se tint attaché à un arbre, qu'il ne quitta point jusqu'à ce qu'on le vírt secourir. Quitter sa proie. Quitter prise.

On dit figurément, quitter prise, pour dire, abandonner un dessein, s'en désister. Le moindre obstacle, la moindre résistance lui fait quitter prise.

QUITTER, signifie, céder, délaisser. Quitter tous ses droits, toutes ses prétentions à quelqu'un. Il lui a quitté tous les effets de cette succession. Quitter sa place à quelqu'un. Si ce que vous dites est vrai, je vous le quitte. J'aime mieux quitter que de disputer. Il n'en quitteroit pas sa part à un autre; et absolument, il n'en quitteroit pas sa part. Ces expressions sont du style familier.

que chose, cesser de s'y adonner, de s'y appli QUITTER, signifie aussi, se désister de quelquer, y renoncer. Quitler une entreprise. Quitter un dessein. Quitter un ouvrage. Quitter ses élu des. Il quitte la chasse. Quiller le jeu. Quitter le

vin.

QUITTER, signifie encore, exempter, affranchir, décharger, tenir quitte. Je vous quitte de Lout ce que vous me devez. Je vous quitte des intérêts et du principal. Je vous en quilte.

QUOI, pronom qui quelquefois tient lieu du pronom relatif, lequel, laquelle, dans les cas obliques, tant au singulier qu'au pluriel. Ce sont choses à quoi vous ne prenez pas garde. Ce sont des conditions sans quoi la chose n'eût pas été conclue. Le sujet, la cause pour quoi on l'a arrêté, pour dire, le sujet pour lequel, la raison pour laquelle on l'a arrêté. Il ne se dit que des choses, et ne se dit jamais des personnes:

Il se prend aussi substantivement. Ainsi on dit, quoi qu'il en arrive, quoi que vous disiez, pour dire, quelque chose qu'il en arrive, quelque chose que vous disiez; sur quoi en étiez-vous

On dit, quitter le grand chemin, pour dire, s'écarter, se détourner du grand chemin; quit-là? de quoi est-il question? pour, sur quelle ter le commerce du monde, pour dire, se priver du commerce du monde, et, quilter le monde, pour dire, embrasser la vie religieuse. On dit aussi qu'un homme a quitté sa femme, pour dire, qu'il s'en est séparé pour n'avoir plus de communication avec elle. « Elle se prépare à quitter le monde. - Il faut » quitter le monde, si on ne le peut quant an >> lieu et à la demeure, du moins par esprit et >> par l'affection du cœur. - Il est plus sûr de

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chose, sur quel propos en étiez-vous fa? de quelle chose est-il question? à quoi pensezvous? à quoi vous occupez-vous? pour, à quelle chose vous occupez-vous? il a manqué à son ami, à son bienfaiteur, en quoi il est doublement coupable, pour en laquelle chose il est doublement coupable; c'est en quoi vous vous trompez, pour, c'est en cela que vous vous trompez; dites-moi en quoi je puis vous servir, pour, en quella chose je puis vous servir.

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QUOI QU'IL EN SOIT.

RACINE.

« Quoi qu'il en soit, l'Ecriture Sainte nous » enseigne tantôt que la gloire est le partage de >> l'humble de cœur, tantôt que l'humilité est un » présage infaillible de la gloire quila doit sui» vre. Quoi qu'il en soit, le temps emporte » jusqu'à la force et à la ferveur de la piété. » FLÉCHIER.

On dit absolument, un je ne sais quoi, pour dire certaine chose qu'on ne peut exprimer. Il ya dans cette beaute un je ne sais quoi qui me pique plus que la beauté même. DICT. DE L'Ac.

« Il (le corps) devient un je ne sais quoi qui » n'a plus de nom dans aucune langue. La >> France le vit alors accompli par ces derniers >> traits, et avec ce je ne sais quoi d'achevé que » les malheurs ajoutent aux grandes vertus. >>> BOSSUET.

« Il trouvoit je ne sais quoi de vain, de foible » et de bas dans cette hauteur démesurée. »

FÉNÉLON.

Quor, est quelquefois encore particule admirative, et sert à marquer l'étonnement, l'indignation, etc. Quoi, vous avez fait telle chose! Quoi donc, vous m'osez résister en face! On y ajoute quelquefois l'interjection hé. He quoi, vous n'êtes pas encore parti! DICT. DE L'ACAD.

<< Mais quoi? Oublié-je mon triste sujet ? Et » comment accordé-je ici le souvenir de ces »joyeuses solennités avec cet appareil de céré>> monies funèbres. >> FLÉCHIER.

«Quoi! vos faveurs vous font des esclaves, et » les bienfaits de Dieu ne lui feroient que des >> ingrats et des rebelles! Hé quoi! tandis que >> celui que sou rang et sa naissance établissent » dépositaire de l'autorité publique se renferme>> roit dans l'enceinte d'un petit nombre de de>> voirs pieux et secrets, les soins publics se>> roient abandonnés, et les peuples seroient >> comme des brebis sans pasteur. >> MASS. Quoi! le traître sur vous porte ses mains hardies! Quoi ! déjà votre foi s'affoiblit et s'étonne! Quoi! vous pouvez vous taire en ce périt extrême ?

Hé quoi! de votre erreur rien ne peut vous tirer ?
Qu'elle vive! Mais, quoi! peu jaloux de ma gloire,
Dois-je au superbe Achille accorder la victoire?
Quor, répété.

Quoi! tu ne mourras point? quoi! pour punir ton crimef
Mais où va ma douleur chercher une victime?
Quoi! pour noyer les Grecs et leurs mille vaisseaux,
Mer, tu n'ouvriras pas des abîmes nouveaux !
Quoi! lorsque, les chassant du port qui les recèle,
L'Aulide aura vomi leur flotte criminelle,
Les vents, les mêmes vents, si long-temps accusés,
RAC.
Ne te couvriront pas de ses vaisseaux brisés !

QUOIQUE, conjonction qui régit toujours le subjonctif; encore que, bien que. Il est de trèsbonne maison, quoiqu'il ne soit pas riche. On supprime le subjonctif par ellipse. Quoique peu riche, il est généreux.

« Quoiqu'en ignorant'sa captivité et sentant trop » sa grandeur, elle se découvre elle-même; » quoique refusant tous les autres noms, elle » s'obstine à dire qu'elle est la princesse, elle » est enfin amenée auprès de la reine sa mère. >> -Arrètons nos yeux sur un vieillard qui >> auroit blanchi dans les vanités de la terre, » quoique l'on me montre ses cheveux gris, » quoique l'on me compte ses longues années, » je soutiens que sa vie ne peut être longue.— » Quoique Dieu et la nature aient fait tous les » hommes égaux, en les formant d'une même >> boue, la vanité humaine ne peut souffrir » cette égalité.... »

Boss.

» Quoique le coeur de M. de Turenne se fùt » sauvé des déréglemens que causent d'ordi»naire les passions, il prit encore plus soin de » le régler.-Quoiqu'il n'y ait point devant Dieu » de différence de personne ou de condition, l'É>>criture nous enseigne pourtant qu'il a des » soins particuliers de ceux qu'il porte sur le » trône. Quoique Dieu par sa grâce eût formé » desi saintes dispositions dans l'ame de Marie>> Thérèse, il voulut qu'elle s'aidât des exemples » et des instructions d'une mère que ses vertus >> avoient rendue vénérable à l'Espagne où elle >> règnoit, et à la France d'où elle étoit sortie. -Quoiqu'il n'y ait rien desi naturel à l'homme » que d'aimer et de connoître la vérité, n'y a rien qu'il aime moins et qu'il cherche >> moins à connoitre.-Quoique M. de Montau>> sier aimât la gloire, il la cherchoit dans ses >> actions non pas dans le témoignage des

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>>

,

>> hommes. >>

FLECH.

il

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R

RABAISSER,

v. a. mettre plus bas, placer une chose au-dessous du lieu où elle étoit. Il faudroit rabaisser cette corniche.

Il se dit aussi de la voix, et signifie, élever moins la voix.

RABAISSER, signifie aussi diminuer. Rabaisser le taux des denrées.

On dit figurément, rabaisser l'orgueil de quelqu'un, pour dire, réprimer l'orgueil, la vanité de quelqu'un.

RABAISSER, au figuré, déprécier, estimer audessous de sa valeur. Rabaisser quelqu'un. Rabaisser le mérite de quelqu'un. DICT. DE L'AC.

RAC.

Détestant ses rigueurs, rabaissant ses attraits,
Je défiois ses yeux de me troubler jamais.
J'ai peut-être, avec trop de chaleur
Rabaissé ses présens, ou blâme sa douleur.
RABAISSER, avilir, humilier.
Vous avez vu cent fois nos soldats en courroux,
Porter en murmurant leurs aigles devant vous,
Honteux de rabaisser, par cet indigne usage,
Les héros dont encore elles portent l'image. RAC.
Et quel objet enfin à présenter aux yeux,
Que le diable toujours burlant contre les cieux,
Qui de votre héros veat rabaisser la gloire.
En plaçant un papitre on croit nous rabaisser;
Mon bras seul sans latin saura le renverser.

BOIL.

RABOTEUX, EUSE, adj., il se dit proprement des bois, et signifie noueux, inégal. Le cornouiller est raboteux. Des ais raboteux.

Il se dit aussi de toute superficie inégale, et principalement des chemins. Un pays inégal, pierreux et raboteux, des chemins raboteux, une allée raboteuse.

Sophocle enfin, donnant l'essor à son génie...

De vers trop raboteux polit l'expression. BOIL. RACCOURCIR, v. a. (on ne prononce qu'un C dans ce mot et les suivans), accourcir, rendre plus court. En prenant par ce petit sentier, vous raccourcirez votre chemin de beaucoup. Raccourcir un manteau. Raccourcir un discours. Cet accident a raccourci ses jours. Il faudra raccourcir cet épisode, ces remarques. Souvent un ouvrage se fortifie en le raccourcissant.

On dit figurément, raccourcir les moyens de de quelqu'un, pour dire, les diminuer. Cetle dépense raccourcií un peù nos moyens.

RACCOURCI, IE, partic. Un manteau raccourci. Ou dit, à bras raccourci, pour dire, hors de garde, hors de mesure, et de toute sa force. Il lui a donné un coup d'épée à bras raccourci. Souvent il signifie trop court. Une taille raccourcie. Cet habit a un air raccourci. DICT. DE L'ACAD.

<< Que n'ai-je le secret de graver dans vos es"prits un plan invisible et raccourci de la Flan» dre et de l'Allemagne ! » FLÉCHIER.

RACCOURCI, subst.

Rouss.

Je vous écris donc, et voici De mon voyage un raccourci.. On dit, en raccourci, pour dire, en abrégé. Je vous ai dit le fait en raccourci.

Rouss.

Richelet jadis, en raccourci, Vous a de l'art les règles degrossi. RACE, 8. f. collectif, lignée, tous ceux qui viennent d'une même famille. Il est d'une bonne race, de bonne race, d'une race illustre, ancienne. Il sort, il vient d'une noble race, d'une race de gens de bien. Il est de la race royale. Les trois races des rois de France. Les rois de la première, de la seconde, de la troisième race. Il y a eu de grands hommes, de grands princes dans cette race. C'est un homme que l'on soupçonne d'étre de race juive. Il n'est pas de race à faire une lâcheté. DICT. DE L'ACAD. « Naître d'une race illustre. Issue de cette » race, fille de Henri le Grand, et de tant de >> rois, son grand cœur a surpassé sa naissance.» BOSSUET.

« Je laisse à votre imagination ces aumônes, » dont la mémoire passe de race en race jusqu'à >> la fin des siècles. >> FLÉCH.

« Cette succession d'honneur et de mérite » manque et s'éteint en nous, dès que nous hé»ritons du nom, sans hériter des vertus qui » l'ont rendu illustre; nous commençons une » race nouvelle.-La gloire de descendre d'une » race royale. Souvent l'époque glorieuse

» de l'élévation d'une race devient un moment » après le signal de sa décadence et de son op» probre. Les débris de ces races antiques » dont l'éclat ne subsiste plus que dans nos his»toires.-Dans le sein des ombres de la mort. » où il voyoit s'éteindre toute son auguste race.» (Voyez reste, susciter, souffle, transporter.). MASSILLON.

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Madame, au nom des dieux auteurs de notre ruce...
Ò désespoir à crime ! ô déplorable race!
S'il en est temps encore, épargnez votre race.
On doit de tous les Juifs exterminer la race.
Autant que de David la race est respectés,
Autant de Jézabel la fille est détestée.
Du sort de cet enfant on n'a donc nulle trace?
Une profonde nuit enveloppe sa race...

(Voyez rejeton, sortir.)

RAG.

Hé bien, je m'adoucis. Votre race est connue, Depuis quand? répondez. Depuis mille ans entiers; Et vous pouvez fournir deux fois seize quartiers?

BOILEAU.

Rouss.

Et de ses bienfaits immortels, L'éternel comblera votre race fidèle. Digne fruit d'une race en héros si féconde. On dit poétiquement, la race future, les races » n'est nulle part impossible, le torrent n'en-futures, les races à venir, pour dire, tous les

« Le bras de Dieu n'est pas raccourci. Le salut

traine que ceux qui veulent bien s'y prêter.»

MASSILLON.

hommes à venir.

« Les races futures disputeront à la plupart

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RACE, se dit aussi des animaux domestiques, comme chiens, chevaux, etc. Ce chien, ce cheval est de bonne race.

Et l'on dit absolament, c'est un cheval de dire race c'est un cheval de bonne pour , race.

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RACHAT, s. m., recouvrement d'une chose vendue, de laquelle on rend le prix à l'acheteur. Vendre à faculté de rachat, avec faculté de rachat. Le rachat des biens ecclésiastiques.

RACHAT, signifie aussi, délivrance, rédemption. Notre-Seigneur a donné son sang pour le rachat du genre humain.

RACHETER, v. a., acheter ce qu'on a vendu. J'avois vendu mon cheval à un tel, mais je l'ai racheté de lui.

Il signifie aussi, acheter une chose à la place d'une autre. Il avoit vendu ses tableaux, il en a racheté d'autres.

Il signifie aussi, délivrer des mains d'autrui une personne moyennant certain prix, payer le prix de la liberté de quelqu'un. On l'a racheté des mains des Turcs. Racheter quelqu'un des galères. Racheter de captivité. Racheter les prisonniers.

RACHETER, au figuré.

« La vie même de l'homme de bien seroit » en péril, qu'il ne voudroit pas la racheter >> aux dépens de sa vertu. »

MASS.

Mais ces mêmes héros, prodigues de leur vie,
Ne la rachetoient point par une perfidie.
Laissez à Ménélas racheter d'un tel prix,
Sa coupable moitié dont il est trop épris.

RAC.

On l'emploie avec le pronom personnel. Se racheter d'une sujétion. Se racheter d'une rente. fes prêtres toutefois, mais il faut se hâter, A deux conditions peuvent se racheter. Mais siéroit-il, Abner, à des cours généreux De livrer au supplice un enfant malheureux, Et de nous racheter aux dépens de sa vie. Se racheter, se dit au sens d'être 'compensé par.... Cette petite fatigue se rachète par bien des avantages.

RAC.

Il se dit même au sens d'ètre puni par.....

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« Une ame rachetée, non avec de l'or et de >> l'argent, mais de tout le sang divin de l'aCes infortunés ne sont»gneau sans tache. » ils pas comme vous rachetés du même prix. » MASSILLON.

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Racheter une rente, une pension, se libérer, se décharger d'une rente, d'une pension, moyennant une certaine somme une fois payée.

On dit, d'une chose dout on regrette la perte, qu'on voudroit l'avoir rachetée de beaucoup; et d'une personne qui est morte, qu'on voudroit l'avoir rachetée de son sang.

On dit, figurément, racheter ses péchés par l'aumône, pour dire, obtenir la rémission de ses péchés en faisant l'aumône.

On dit, dans le même sens, racheter ses défauts par ses agrémens.

« Elle a racheté ses péchés par les aumônes » qu'elle a répandues.-Où sont les pères scru» puleux, qui ne rachètent par des dispenses la » foiblesse de la volonté de leurs enfans et l'in» capacité de leur âge. »> FLÉCH

RACHETÉ, LE, participe, s'emploie dans tous les sens du verbe.

Dans tous les yeux quelle joie étoit peinte, A l'aspect de ce roi racheté du tombeau.

RAC.

RACINE, s. f., la partie par où les arbres et les autres plantes tiennent à la terre, et en tirent la plus grande partie de leur nourriture. La racine d'un arbre, d'une plante. Ces sortes d'arbres jettent, poussent de profondes racines. Ces arbres se plantent de bouture, et prennent racine facilement. Arbre séché dans sa raciné. Ce plant avoit été coupé, il a repoussé de racine. Brûler des racines. Chauffage de racines. Racine de persil.

ROUSS

Et les saules couchés, étalant leurs ruines, Semblent baisser leur tête et lever leurs ravines, Pour implorer la vengeance des cieux. RACINE, se dit aussi de certaines plantes on herbes, dans lesquelles ce qu'il y a de bon à manger, est ce qui vient en terre. Ainsi on appelle racines, en général, les raves, les carottes, etc. Il ne vit que de racines.

«Saint François de Paule n'avoit que des » racines pour vivre, et un cilice pour se cou

» vrir. »

RACINE, au figuré.

FLECH.

« Conuoitre votre justice et votre vertu, ô » mon Dieu ! c'est la seule racine qui porte des » fruits d'immortalité. >>

MASS.

RACINE, se dit en parlant des ongles, des dents, des cheveux. L'ongle est découvert jusqu'à la racine La racine des cheveux.

RACINE, au figuré, en parlant de l'origine. «Le Seigneur a fait sécher la racine des races » orgueilleuses, et la prospérité des impics n'a » jamais passé à leurs descendans.-La justice

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