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SECONDE PÉRIODE DE LA CAMPAGNE EN ITALIE, DEPUIS LA LEVÉE DU SIÉGE DE MANTOUE JUSQU'A l'invesTISSEMENT DE WURMSER DANS CETTE PLACE.

CHAPITRE XXX.

Le maréchal Wurmser est envoyé en Italie avec un renfort de 30 mille hommes d'élite, tirés de l'armée du Rhin; il débouche du Tirol avec une armée nombreuse, et s'avance par les deux rives du lac de Garda pour délivrer Mantoue. Bonaparte profite de la séparation des ennemis, et se jette au centre avec toutes ses forces; il attaque le général Quasdanowich à Lonato, et Wurmser à Castiglione.

Dès que le cabinet de Vienne fut informé de la défaite de son armée à Montenotte et à Dego, les craintes les plus vives succédèrent aux grandes espérances qu'il avait conçues pour cette campagne. Lorsqu'il apprit la nouvelle de l'échec de Mondovi et de la paix séparée du Piémont, il jugea toute l'étendue du danger qui menaçait

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le général Beaulieu, et ordonna au maréchal Wurmser de partir, comme on l'a vu, avec 30 mille hommes des meilleures troupes de l'armée du Rhin, pour venir prendre le commandement en Italie. Le Maréchal était arrivé au milieu de juillet à Trente, où, par le moyen de nouveaux renforts tirés de l'intérieur de la monarchie, il réorganisa une armée de 60 mille combattans.

Bonaparte, de son côté, poussait le siége de Mantoue avec toute la vigueur possible, voulant, après la prise de cette place, opérer dé concert avec les armées de Jourdan et de Moreau, qui s'étaient avancées à Francfort et à Stuttgard.

Nous avons rendu compte dans le chap. xxvi des opérations sur le Mincio, et de l'expédition qui avait pacifié pour un instant le midi de l'Italie.

Après cette expédition contre les États romains, la division Augereau était revenue prendre position sur le Bas-Adige.

L'armée française se trouvait à-peu près dans les positions indiquées par le tableau ci-joint. Dix mille hommes étaient occupés à faire le siége de Mantoue, et 30 mille le couvraient Ce corps d'observation avait la droite appuyée à Légnago, le centre à Vérone et à Rivoli, là gauche vers Salo. Cette ligne paraît, au premier abord, un peu étendue; mais ce n'était qu'une

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position d'observation, le champ de bataille de l'armée devait être entre Vérone et le Mincio, ou entre le Mincio et Brescia, suivant ce que l'ennemi entreprendrait.

Aussitôt que les renforts furent arrivés à Trente, l'armée autrichienne, réorganisée, s'avança pour délivrer le dernier boulevard de la monarchie sur cette frontière. Son plan d'attaque, rédigé, dit-on, par le chef d'état-major Weyrother, fut basé sur les mêmes erremens qui caractérisent la plupart des opérations attribuées à cet officier; il voulut envelopper l'armée française, et s'engagea à cet effet dans des mouvemens trop étendus.

Avant de rendre compte des projets des Autrichiens et de leurs premiers mouvemens, il ne sera pas inutile de jeter un coup-d'œil sur le théâtre de ces opérations.

Trois routes mènent du Tyrol en Italie, l'une passe à gauche par les gorges de la Brenta, en faisant le grand tour par Bassano ; l'autre conduit par la rive occidentale du lac de Garda sùr Salo et Brescia; enfin le débouché principal se trouve au centre, par la vallée de l'Adige et par la grande chaussée de Trente à Vérone. (Pl. xxxi.)

La route de Bassano a l'inconvénient de venir heurter de front sur la ligne de l'Adige, et le passage de cette rivière serait difficile à exécuter entre Légnago et Vérone, tant que l'adversaire

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