Le causeur: ambigu littéraire, critique, moral et philosophique, Volume 2

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Popular passages

Page 129 - Ses portraits sont faits de manière que vous les voyez agir, parler, se mouvoir, tant son style a de vivacité et de mouvement. Dans l'espace de peu de lignes, il met ses personnages en scène de vingt manières différentes : et en une page il épuise tous les ridicules d'un sot, ou tous les vices d'un méchant, ou toute l'histoire d'une passion, ou tous les traits d'une ressemblance morale. Nul prosateur n'a imaginé plus d'expressions nouvelles, n'a créé plus de tournures fortes ou piquantes.
Page 128 - Un style rapide, concis, nerveux, des expressions pittoresques, un usage tout nouveau de la langue, mais qui n'en blesse pas les règles, frappèrent le public; et les allusions qu'on y trouvait en foule achevèrent le succès. Quand La Bruyère montra son ouvrage manuscrit à M. de Malézieu , celui-ci lui dit : « Voilà de quoi vous attirer beaucoup de lecteurs
Page 127 - Personne avant lui n'avait trouvé la force et la justesse d'expression qui se rencontrent dans son livre. Il dit en un mot ce qu'un autre ne dit pas aussi parfaitement en six. Ce qui est encore...
Page 129 - Nul prosateur n'a imaginé plus d'expressions nouvelles, n'a créé plus de tournures fortes ou piquantes. Sa concision est pittoresque et sa rapidité lumineuse. Quoiqu'il aille vite , vous le suivez sans peine : il a un art particulier pour laisser souvent dans sa pensée une espèce de réticence qui ne produit pas l'embarras de comprendre, mais le plaisir de deviner; en sorte qu'il fait, en écrivant, ce qu'un ancien prescrivait pour la conversation ; il vous laisse encore plus content de votre...
Page 133 - ... un bon choix des uns et des autres; ne cherchant ni ne fuyant le « plaisir; toujours disposé à une joie modeste, et ingénieux à la Taire « naître ; poli dans ses manières , et sage dans ses discours ; craignant « toute sorte d'ambition, même celle de montrer de l'esprit'.
Page 134 - On me l'a dépeint, dit l'abbé d'Olivet, comme un philosophe qui ne songeait qu'à vivre tranquille avec des amis et des livres, faisant un bon choix des uns et des autres, ne cherchant ni ne fuyant le plaisir, toujours disposé à une joie modeste et ingénieux à la faire naître, poli dans ses manières et sage dans ses discours, craignant toute sorte d'ambition, même celle de montrer de l'esprit.
Page 351 - Mènent fort grande joie en vous voyant ici. Petit-fils de Louis , que Dieu vous accompagne ; Et qu'un prince si bon , Don don , Cent ans et par de là, La la , Règne dedans l'Espagne.
Page 351 - Donnez donc un peu plus de pain à vos enfants." 27. Une joyeuse harangue. — Philippe V, allant, en 1707, prendre possession du royaume d'Espagne, passa par Montlhéri. Le curé du lieu se présenta à lui à la tête de ses paroissiens, et lui dit : " Sire, les longues harangues sont incommodes, et les harangueurs ennuyeux ; ainsi...
Page 145 - L'estude des livres, c'est un mouvement languissant et foible qui n'eschauffe poinct : là où la conférence apprend et exerce en un coup. Si je confère avec une âme forte et un roide jousteur, il me presse les flancs, me pique à gauche et à dextre, ses imaginations eslancent les miennes.
Page 213 - Chacun se dit ami ; mais fou qui s'y repose : Rien n'est plus commun que le nom, Rien n'est plus rare que la chose.

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