Page images
PDF
EPUB

première fois, des métropolitains ou des archevêques, qu'au concile de Nicée, néanmoins ce concile parle de cette dignité comme d'un degré hiérarchique établi depuis long-temps'. Saint Athanase' et saint Augustin3 citent des métropolitains existants avant la date de cette assemblée. Dès le second siècle, Lyon est qualifié, dans les actes civils, de ville métropolitaine, et saint Irénée, qui en était évêque, gouvernait toute l'Église (apózov) gallicane".

Quelques auteurs ont pensé que les archevêques même sont d'institution apostolique'; en effet, Eusèbe et saint Chrysostôme disent que Tite, évêque, avait la surintendance des évêques de Crète.

1. Conc. Nicen., can. 6.

2. Athan. de Sentent. Dionys., tom, I, p. 552. 3. Aug. brevis Collat. tert. die, cap. xvI.

4. Euseb. Hist. Eccl., lib. v, cap. xxIII. De apóxsov, nous avons fait paroisse.

5. Usher. de Orig. Episc. et Metrop. Revereg. cod. can. vind., lib. 11, cap. vi, n. 12. Hamm. Pref. to Titus i Dissert. 4 cont. Blondel, cap. v.

6. Euseb. Hist. eccl., l. 111, c. IV. Chryst. Hom. 1 in Tit.

Les opinions varient sur l'origine du patriarcat; Baronius, de Marca et Richerius la font remonter aux apôtres; mais il paraît néanmoins qu'il ne fut établi dans l'Église que vers l'an 385, quatre ans après le concile général de Constantinople.

Le nom de cardinal se donnait d'abord indistinctement aux premiers titulaires des églises'. Comme ces chefs du clergé étaient ordinairement des hommes distingués par leur science et leur vertu, les papes les consultaient dans les affaires délicates; ils devinrent peu à peu peu à peu le Conseil permanent du Saint-Siège, et le droit d'élire le souverain pontife passa dans leur sein, quand la communion des fidèles devint trop nombreuse pour être assemblée.

Les mêmes causes qui avaient donné naissance aux cardinaux près des papes, produisirent les chanoines près des évêques, c'était un certain nombre de prêtres qui composaient la Cour épiscopale. Les

1. Héricourt, Lois eccl. de Franc., p. 205.

affaires du diocèse augmentant, les membres du Synode furent obligés de se partager le travail. Les uns furent appelés vicaires, les autres grands-vicaires, etc., selon l'étendue de leur charge. Le Conseil entier prit le nom de chapitre, et les conseillers celui de chanoines, qui ne veut dire qu'administrateur canonique.

De simples prêtres, et même des laïques, nommés par les évêques à la direction d'une communauté religieuse, furent la source de l'ordre des abbés. Nous verrons combien les abbayes furent utiles aux lettres, à l'agriculture, et en général à la civilisation de l'Europe.

Les paroisses se formèrent à l'époque où les ordres principaux du clergé se subdivisèrent. Les évêchés étant devenus trop vastes pour que les prêtres de la métropole pussent porter les secours spirituels et temporels aux extrémités du diocèse, on éleva des églises dans les campagnes. Les ministres attachés à ces temples champêtres ont pris long-temps après le nom de curé,

peut-être du latin cura, qui signifie soins, fatigue. Le nom du moins n'est pas orgueilleux, et on aurait dû le leur pardonner', puisqu'ils en remplissaient si bien les conditions'.

Outre ces églises paroissiales, on bâtit encore des chapelles sur le tombeau des Martyrs et des Solitaires. Ces temples particuliers s'appelaient martyrium ou memoria; et, par une idée encore plus douce et plus philosophique, on les nommait aussi cimetières, d'un mot grec qui signifie sommeil'.

Enfin, les bénéfices séculiers durent leur origine aux agapes, ou repas des premiers chrétiens. Chaque fidèle apportait quelques aumônes pour l'entretien de l'évêque, du prêtre et du diacre, et pour le soulagement des malades et des étrangers 3. Des hommes

1. Saint Athanase, dans sa seconde apologie, dit que de son temps il y avait déjà dix églises paroissiales établies dans le Maréotis, qui relevait du diocèse d'Alexandrie.

2. Fleury, Hist. eccl.

3. S. Just. Apol.

riches, des princes, des villes entières donnèrent, dans la suite, des terres à l'Église, pour remplacer ces aumônes incertaines. Ces biens partagés en divers lots, par le conseil des supérieurs ecclésiastiques, prirent le nom de prébende, de canonicat, de commande, de bénéfices-cures, de bénéficesmanuels, simples, claustraux, selon les degrés hiérarchiques de l'administrateur aux soins duquel ils furent confiés '.

Quant aux fidèles en général, le corps des chrétiens primitifs se distinguait en πιστοί, croyants ou fidèles, et κατεχούμενοι, catéchumènes. Le privilège des croyants était d'être reçus à la sainte table, d'assister aux prières de l'Église, et de prononcer l'oraison dominicale3, que saint Augustin appelle par cette raison oratio fidelium, et saint Chrysostôme εux пoτv. Les catéchumènes ne pouvaient assister à toutes les cérémonies, et l'on ne traitait des mys

[blocks in formation]

2. Eus. Demonstr. Evang., lib. vII, cap. 11. 3. Constit. Apost., lib. vIII, cap. VIII et XII,

« PreviousContinue »