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ties. Sur un des côtés de ce coffre était une lame de plomb, avec cette inscription:

Hic jacet corpus Dagoberti.

Sur l'autre côté, une lame de plomb portait:

Hic jacet corpus Nanthildis.

On n'a pas trouvé la tête de la reine Nanthilde. Il est probable qu'elle sera restée dans l'endroit de sa première sépulture, lorsque saint Louis les fit retirer pour les placer dans le tombeau qu'il leur fit élever dans le lieu où iỈ se voit aujourd'hui.

Dimanche 20 octobre 1793.

On a travaillé à détacher le plomb qui couvrait le dedans du tombeau de pierre de Philippe-le-Bel. On a refouillé auprès de la sépulture de saint Louis, dans l'espérance d'y trouver le corps de Marguerite de Provence sa femme : on n'a rien trouvé qu'une auge de pierre sans couverture, remplie de terre et de gravats.

Dans cet endroit devait être aussi le corps de Jean Tristan, comte de Nevers, fils de saint

Louis, mort en 1270, quelques jours avant son père, près de Carthage en Afrique.

la

Dans la chapelle dite des Charles, on a retiré le cercueil de plomb de Bertrand Duguesclin, mort en 1380. Son squelette était tout entier, tête bien conservée, les os bien propres et toutà-fait desséchés. Auprès de lui était le tombeau de Bureau de la Rivière, mort en 1400. Il n'avait guère que trois pieds de long; on en a retiré le cercueil de plomb.

Après bien des recherches, on a trouvé l'entrée du caveau de François Ier, mort en 1547, âgé de cinquante-deux ans.

Ce caveau était grand et bien voûté; il contenait six corps renfermés dans des cercueils de plomb, posés sur des barres de fer: celui de François Ier; celui de Louise de Savoie sa mère, morte en 1531; de Claudine de France sa femme, morte en 1524, âgée de vingt-cinq ans; de François, dauphin, mort en 1536, âgé de dix-neuf ans; de Charles, son frère, duc d'Orléans, mort en 1545, âgé de vingt-trois ans; et celui de Charlotte, sa sœur, morte en 1524, âgée de huit ans.

Tous ces corps étaient en pourriture et en putréfaction liquide, et exhalaient une odeur insupportable; une eau noire coulait à travers

leurs cercueils de plomb dans le transport qu'on en fit au cimetière.

On a repris la fouille dans la croisée méridionale du chœur; on a trouvé une auge ou tombe de pierre remplie de gravats. C'était le tombeau de Pierre Beaucaire, chambellan de saint Louis, mort en 1270.

Sur le soir, on a trouvé, près la grille du côté du midi, le tombeau de Matthieu de Vendôme, abbé de Saint-Denis, et régent du royaume sous saint Louis et sous son fils Philippe-le-Hardi ; il n'avait point de cercueil, ni de pierre, ni de plomb; il avait été mis en terre dans un cercueil de bois, dont on trouva encore des morceaux de planches pourries. Le corps était entièrement consommé: on n'a trouvé que le haut de sa crosse de cuivre doré et quelques lambeaux de riche étoffe, ce qui marque qu'il avait été enseveli avec ses plus riches ornements d'abbé. Il était mort en 1286, le 25 septembre, au commencement du règue de Philippe-le-Bel.

Le lundi 21 octobre 1793.

Au milieu de la croisée du choeur, on a levé le marbre qui couvrait le petit caveau où on avait déposé, au mois d'août 1791, les ossements

et cendres de six princes et une princesse de la famille de saint Louis, transférés en cette église de l'abbaye de Royaumont, où ils étaient enterrés; les cendres et ossements ont été retirés de leurs coffres ou cercueils de plomb, et portés au cimetière dans la seconde fosse commune, où Philippe-Auguste, Louis VIII, etc., François Ier, et toute sa famille avaient été portés.

Dans l'après-midi, on a commencé à fouiller

dans le sanctuaire, à côté du grand-autel, à gauche, pour trouver les cercueils de Philippele-Long, mort en 1322; de Charles IV, dit le Bel, mort en 1328; de Jeanne d'Évreux, troisième femme de Charles IV, morte en 1370, de Philippe de Valois, mort en 1350, âgé de cinquante-sept ans ; de Jeanne de Bourgogne femme de Philippe de Valois, morte en 1348, et celui du roi Jean, mort en 1364.

Le mardi 22 octobre 1793.

Dans la chapelle des Charles, le long du mur de l'escalier qui conduit au chevet, on a trouvé deux cercueils l'un sur l'autre ; celui de dessus, de pierre carrée, renfermait le corps d'Arnaud de Guillem de Barbazan, mort en 1431, premier chambellan de Charles VII. Celui de dessous,

couvert de lames de plomb, contenait le corps de Louis de Sancerre, connétable sous Charles VI,、 mort en 1402, âgé de soixante ans; sa tête était encore garnie de cheveux longs et partagés en deux cadenettes bien tressées.

On a levé ensuite la pierre perpendiculaire qui couvrait les tombeaux en pierre de l'abbé Suger et de l'abbé Henri Troon, le premier, mort en 1151, et le second en 1221: on n'y a trouvé que des os presque en poussière.

On a continué la fouille dans le sanctuaire, du côté de l'évangile, et on a découvert, bien avant en terre, une grande pierre plate qui couvrait les tombeaux de Philippe-le-Long, et des

autres.

On s'en tint là, et, pour finir la journée, alla, dans la chapelle dite du Lépreux, lever la tombe de Sédille de Sainte-Croix, morte en 1380, femme de Jean Pastourelle, conseiller du roi Charles V: on n'a trouvé que des ossements consommés.

Le mercredi 23 octobre 1793.

On a repris, du matin, le travail qu'on avait laissé la veille, pour la découverte des tombeaux du sanctuaire.

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