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Tous les monuments qui suivaient étaient de marbre, à l'exception de deux qu'on aura soin de remarquer : ils avaient été construits dans le siècle où ont vécu les personnages dont ils con

tenaient les cendres.

Dans la croisée du chœur, du côté de l'épître.

Le tombeau de Philippe-le-Hardi, mort en 1285, et celui d'Isabelle d'Aragon, sa femme, morte en 1272. Ces deux tombeaux étaient creux, et contenaient chacun un coffre de plomb, d'environ trois pieds de long, sur huit pouces

de haut. Ils renfermaient les cendres de ces deux époux.

Celui de Philippe IV, dit le Bel, mort en 1314.

Côté de l'évangile.

Louis X, dit le Hutin, mort en 1316, et celui de son fils posthume (Jean, que la plupart des historiens ne comptent pas au nombre des rois de France), mort la même année que son père, et quatre jours après sa naissance, pendant lequel temps il porta le titre de roi.

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Aux pieds de Louis-le-Hutin, Jeanne, reine de Navarre, sa fille, morte en 1349.

Dans le sanctuaire, du côté de l'évangile.

Philippe V, dit le Long, mort le 3 janvier 1321, avec le cœur de sa femme, Jeanne de Bourgogne, morte le 21 janvier 1329; Charles IV, dit le Bel, mort en 1327, et Jeanne d'Évreux sa femme, morte en 1370.

Chapelle de Notre-Dame-la-Blanche, du côté de l'épitre.

Blanche, fille de Charles-le-Bel, duchesse d'Orléans, morte en 1392, et Marie sa sœur, morte en 1341; plus bas, deux effigies de ces deux princesses, en pierre, adossées aux piliers de l'entrée de la chapelle.

Dans le sanctuaire de cette chapelle, côté de l'évangile.

Philippe de Valois, mort en 1351, et Jeanne de Bourgogne, sa première femme, morte en 1348.

Blanche de Navarre, sa deuxième femme, morte en 1398. Jeanne, fille de Philippe de Valois et de Blanche, morte en 1373; plus bas, deux effigies en pierre, de Blanche et de Jeanne, adossées aux piliers du bas de ladite chapelle.

Chapelle de saint Jean-Baptiste, dite des

Charles.

Charles V, surnommé le Sage, mort en 1380, et Jeanne de Bourbon, sa femme, morte en 1378. Charles VI, mort en 1422, et Isabeau de Bavière sa femme, morte en 1435.

Charles VII, mort en 1461, et Marie d'Anjou sa femme, morte en 1463.

Revenus dans le sanctuaire, du côté du maître-autel, côté de l'évangile, le roi Jean, mort en Angleterre, prisonnier, en 1364.

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Au bas du sanctuaire et des degrés, du côté de l'évangile, le massif du monument d Charles VIII, mort en 1498, dont l'effigie et les quatre anges, qui étaient aux quatre coins, avaient été retirés en 1792, a été démoli le 8 août 1793.

Dans la chapelle de Notre-Dame-la-Blanche étaient les deux effigies, en marbre blanc, de Henri II, mort en 1559, et de Catherine de Médicis sa femme, morte en 1589; l'un et l'autre revêtus de leurs habits royaux, couchés sur un lit recouvert de lames de cuivre doré, aux chiffres de l'un et de l'autre, et ornés de fleursde-lys. Dans la chapelle des Charles, le tom

beau de Bertrand-Duguesclin, mort en 1380. Nota. Ce tombeau, qui n'avait pas été compris dans le décret, avait été détruit par les ouvriers le 7 août; mais on a rapporté son effigie dans la chapelle de Turenne, en attendant qu'il fût transporté à sa destination.

Nota. Les cendres des rois et reines, renferinées dans les cercueils de pierre ou de plomb des tombeaux creux, mentionnés ci-dessus, out été déposées, comme il a été dit ci-devant, dans l'endroit où avait été érigée la tour des Valois, attenant à la croisée de l'église, du côté du septentrion, servant alors de cimetière. Ce magnifique monument avait été détruit en 1719.

L'on n'a trouvé que très-peu de chose dans les cercueils des tombeaux creux; il y avait un peu de fil d'or faux dans celui de Pépin. Chaque cercueil contenait la simple inscription du nom, sur une lame de plomb, et la plupart de ces lames étaient fort endommagées par la rouille.

Ces inscriptions, ainsi que les coffres de plomb de Philippe-le-Hardi et d'Isabelle d'Aragon, ont été transportés à l'Hôtel-de-Ville, et ensuite à la fonte. Ce qu'on a trouvé de plus remarquable est le sceau d'argent, de forme ogive, de Constance de Castille, deuxième femme de Louis VII, dit le Jeune, morte en

:

1160 il pèse trois onces et démie; on l'a déposé à la municipalité pour être remis au cabinet des antiques de la Bibliothèque du Roi.

Le nombre des monuments détruits du 6 au 8 août 1793, au soir, qu'on a fini la destruction, monte à cinquante et un ainsi, rois jours, on a détruit l'ouvrage de douze siècles.

P. S. Le tombeau du maréchal de Turenne, qui avait été conservé intact, fut démoli en avril 1796, et transporté aux Petits-Augustins, au faubourg Saint-Germain, à Paris, où l'on rassemble tous les monuments qui méritent d'être conservés pour les arts:

L'église, qui était toute couverte en plomb, ne fut découverte, et le plomb porté à Paris, qu'en 1795, mais le 6 septembre 1796, on a apporté de la tuile et de l'ardoise de Paris, pour, dit-on, la recouvrir, afin de conserver ce magnifique monument.

Les superbes grilles de fer, faites en 1702, par un nommé Pierre Denys, très-habile serrurier, ont été déposées et transportées à la bibliothèque du collège Mazarin, à Paris, en juillet 1796.

Ce même serrurier avait fait de pareilles grilles pour l'abbaye de Chelles, lorsque madame d'Orléaus en était abbesse.

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