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qui tombent par son toit découvert, la chute de quelque pierre qui se détache de ses murs en ruine, ou le son de son horloge, qui va roulant dans les tombeaux vides et les souterrains dévastés '.

1. Voyez la note 2 à la fin du livre.

ET ECLAIRCISSEMENTS.

NOTE 1, page 22.

« Au-dessus de Brig, la vallée se transforme en un étroit et inabordable précipice dont le Rhône occupe et ravage le fond. La route s'élève sur les montagnes septentrionales, et l'on s'enfonce dans la plus sauvage des solitudes; les Alpes n'offrent rien de plus lugubre. On marche deux heures sans rencontrer la moindre trace d'habitations, le long d'un sentier dangereux, ombragé par de sombres forêts, et suspendu sur un précipice dont la vue ne saurait pénétrer l'obscure profondeur. Ce passage est célèbre par des meurtres, et plusieurs têtes exposées sur des piques étaient, lorsque je le traversai, la digne décoration de son affreux paysage. On atteint enfin le village de Lax, situé dans le lieu le plus désert et le plus écarté de cette contrée. Le sol sur lequel il est bâti penche rapidement vers le précipice, du fond duquel s'élève le sourd mugissement du Rhône. Sur

l'autre bord de cet abîme, on voit un hameau dans une situation pareille; les deux églises sont opposées l'une à l'autre; et, du cimetière de l'une, j'entendais successivement les chants des deux paroisses, qui semblaient se répondre. Que ceux qui connaissent la triste et grave harmonie des cantiques allemands, les imaginent chantés dans ce lieu, accompagnés par le murmure éloigné du torrent et le frémissement des sapins.

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(Lettres sur la Suisse, de William Coxe, tom. 11. Note de M. Ramond.)

NOTE 2, page 35.

Monuments détruits dans l'abbaye de SaintDenis, les 6, 7 et 8 août 1793.

Nous donnerons ici au lecteur des notes bien précieuses sur les exhumations de Saint-Denis : elles ont été prises par un religieux de cette abbaye, témoin oculaire de ces exhumations.

SITUATION DES TOMBEAUX.

Dans le sanctuaire du côté de l'épitre.

Le tombeau du roi Dagobert I, mort en 638, et les deux statues de pierre de liais, l'une

couchée, l'autre en pied, et celle de la reine Nantilde sa femme, en pied.

On a été obligé de briser la statue couchée de Dagobert, parce qu'elle faisait partie du massif du tombeau et du mur: on a conservé le reste du tombeau, qui représente la vision d'un ermite, au sujet de ce que l'on dit être arrivé à l'ame de Dagobert après sa mort, parce que ce morceau de sculpture peut servir à l'histoire de l'art et à celle de l'esprit humain.

Dans la croisée du chœur, du côté de l'épître, le long des grilles.

Le tombeau de Clovis II, fils de Dagobert, mort en 662. Ce tombeau était de pierre de liais.

Celui de Charles Martel, père de Pépin, mort en 741. Il était en pierre. Celui de Pépin son fils, premier roi de la deuxième race mort en 768. A côté, celui de Berthe ou Bertrade sa femme, morte en 783.

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Du côté de l'évangile, le long des grilles.

Le tombeau de Carleman, fils de Pépin et frère de Charlemagne, mort en 771; et celui d'Hermentrude, femme de Charles-le-Chauve, à

côté, laquelle mourut en 869. Ces deux tombeaux en pierre.

Du côté de l'épître.

Le tombeau de Louis III, fils de Louis-leBègue, mort en 882; et celui de Carloman, frère de Louis III, mort en 884. E'un et l'autre en pierre.

Du côté de l'évangile.

Le tombeau d'Eudes-le-Grand, oncle de Hugues Capet, mort en 899; et celui de Hugues Capet, mort en 1033.

Celui de Henri I, mort en 1060; de Louis VI, dit le Gros, mort en 1137; et celui de Philippe, fils aîné de Louis-le-Gros, couronné du vivant. de son père, mort en 1131.

Celui de Constance de Castille, seconde femme 'de Louis VII, dit le Jeune, morte en 1159.

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Tous ces monuments étaient en pierre, et avaient été construits sous le règne de saint Louis, au treizième siècle. Ils contenaient chacun deux petits cercueils de pierre, d'environ trois pieds de long, recouverts d'une pierre en dos d'âne, où étaient renfermées les cendres de ces princes et princesses.

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