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qu'ils peuvent, préviennent en faveur de la « doctrine qu'ils prêchent. Quelques Chinois ne « se conforment peut-être qu'en apparence à «< cette doctrine, à cause des bienfaits qu'elle «<leur vaut; mais leurs enfants deviennent des « chrétiens sincères. D'ailleurs, on a toujours plus d'accès auprès des pauvres; et ils sont plus touchés du zèle désintéressé des étrangers qui viennent du bout de la terre pour les

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<< sauver.

« C'est un spectacle singulier, en effet, pour << toutes les classes des spectateurs, que de voir << des hommes, animés par des motifs différents «de ceux de la plupart des actions humaines, quittant pour jamais leur patrie et leurs amis, « et se consacrant pour le reste de leur vie au <«< soin de travailler à changer le dogme d'un « peuple qu'ils n'ont jamais vu. En poursuivant « leurs desseins, ils courent toute sorte de ris«ques, ils souffrent toute espèce de persécutions, et renoncent à tous les agréments. Mais « à force d'adresse, de talent, de persévérance, d'humilité, d'application à des études étrangères à leur première éducation, et en culti<< vant des arts entièrement nouveaux pour eux, <«< ils parviennent à se faire connaître et proté"ger. Ils triomphent du malheur d'être étran

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«gers dans un pays où la plupart des étrangers « sont proscrits, et où c'est un crime que d'avoir abandonné le tombeau de ses pères. Ils obtien«nent enfin des établissements nécessaires à la

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propagation de leur foi, sans employer leur influence à se procurer aucun avantage per<< sonnel.

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Des inissionnaires de différentes nations ont « eu la permission de bâtir à Pékin quatre cou<< vents, avec des églises qui y sont jointes. II " y en a même quelqu'un dans les limites du palais impérial. Ils ont des terres dans le voisi« nage de la ville; et l'on assure que les Jésuites « ont possédé, dans la cité et dans les faubourgs, plusieurs maisons dont le revenu servait seu<«<lement à favoriser l'objet de la mission. Ils « ont souvent, par des actes charitables, fait « des prosélytes et secouru des malheureux. >> (Voyage dans l'intérieur de la Chine et en Tartarie, fait dans les années 1792, 1793 et 1794, par lord Macartney, ambassadeur du roi d'Angleterre auprès de l'empereur de la Chine, tome 1, page 383.)

(Note du premier Éditeur.)

ORDRES MILITAIRES OU CHEVALERIE.

CHAPITRE PREMIER.

CHEVALIERS DE MALTE.

Il n'y a pas un beau souvenir, pas une belle institution dans les siècles modernes, que le christianisme ne réclame. Les seuls temps poétiques de notre histoire, les temps chevaleresques lui appartiennent encore: la vraie religion a le singulier mérite d'avoir créé parmi nous l'âge de la féerie et des enchantements.

M. de Sainte-Palaye semble vouloir séparer la chevalerie militaire de la chevalerie religieuse, et tout invité, au contraire, à les confondre. Il ne croit pas qu'on puisse

faire remonter l'institution de la première au-delà du onzième siècle'; or, c'est précisément l'époque des croisades qui donna naissance aux Hospitaliers, aux Templiers et à l'ordre Teutonique'. La loi formelle par laquelle la chevalerie militaire s'engageait à défendre la foi, la ressemblance de ses cérémonies avec celles des sacrements

de l'Église, ses jeûnes, ses ablutions, ses confessions, ses prières, ses engagements monastiques3, montrent suffisamment que tous les chevaliers avaient la même origine religieuse. Enfin, le vœu de célibat qui paraît établir une différence essentielle entre des héros chastes et des guerriers qui ne parlent que d'amour, n'est pas une chose qui doive arrêter; car ce vœu n'était pas général dans les ordres militaires chrétiens: ies chevaliers de Saint-Jacques-de-l'Épée,

1. Mém. sur l'anc. Cheval., tom. I, 2o part., p. 66.

2. Hén. Hist. de France, tom. I, p. 167. Fleury, Hist. eccles., tom. XIV, p. 387; tom. XV, p. 604. Helyot, Hist. des Ordres relig., tom. III, p. 74, 143.

3. Sainte-Palaye, loc. cit., et la note 11.

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