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nous paraît impossible, pour quiconque aura lu et compris ce travail, de ne pas demeurer convaincu de ses principales conclusions.

M. L'ABBÉ EUGÈNE DURAND. Éléments de philosophie scientifique et morale. Paris, Poussielgue, 1894.

Ce livre est offert aux élèves des maisons d'éducation chrétienne. Il ne constitue point une œuvre personnelle, d'après la déclaration de l'auteur lui-même. On y a simplement réuni les notions philosophiques exigées ou suggérées par le programme des classes de mathématiques élémentaires et de première-sciences. Justesse et clarté c'est tout ce qu'on pouvait demander à un ouvrage de cette nature; sur ces deux points, professeurs et élèves auront généralement satisfaction. Est-il besoin de dire toutefois que nous ne signerions pas en bloc toutes les définitions et toutes les thèses accumulées dans ces courtes pages? Un livre élémentaire ne réclame point une approbation de cette sorte, particulièrement lorsqu'il aborde un sujet si difficile et si étendu.

M. L'ABBÉ FÉLIX KLEIN. Autour du dilettantisme. Paris,
Lecoffre, 1895.

Sous ce titre, M. l'abbé Félix Klein réunit un certain nombre d'études littéraires dont le point de contact n'est pas toujours nettement indiqué, mais dont chacune prise à part a sa valeur, jointe à des qualités de forme très réelles. L'étude sur Paul Bourget nous a particulièrement plu, bien que l'auteur, sur certains points, exagère un peu selon nous la bienveillance. Cette tendance très marquée, on le sait, chez M. l'abbé Klein, ne laisse pas d'avoir certains inconvénients, malgré la largeur d'esprit et la générosité de cœur qu'elle dénote. A trop vouloir rapprocher certains esprits, on s'expose à en dérouter beaucoup d'autres, et présenter par exemple le dernier livre de M. Huysmans comme un ouvrage d'une lecture saine et fortifiante nous paraît excessif. Quoi qu'il en soit, l'ensemble du recueil est digne de louange, et les lecteurs un peu initiés à la littérature contemporaine y prendront un vif intérêt.

SOMMAIRES DE PÉRIODIQUES ÉTRANGERS

P. Batiffol.

REVUE BIBLIQUE

PUBLIÉE SOUS LA DIRECTION DES PP. DOMINICAINS

(Paris, Lecoffre, rue Bonaparte.)

AVRIL 1895

L'Église naissante (fin).

R. P. Lagrange. Le récit de l'enfance de Jésus dans saint Luc.

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A Van Hoonacker. — La question Néhémie et Esdras.

R. P. Lagrange. - Néhémie et Esdras. (Réponse.)

R. P. Scheil. Sippar-Sepharwaïm.

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Etude critique sur le codex parisiensis du N. T.
Les Psaumes de la captivité, Dom Parisot.

L'introduc

tion à l'Ancien Testament d'après un livre récent, J. B. Pelt. — Grammaire grecque du Nouveau Testament, J. Viteau. - Inscriptions romaines et byzantines, R. P. Germer-Durand.

Chronique d'Italie, R. P. Semeria.

Chronique de Jérusalem, R. P. Séjourné.

Recensions.

Bulletin.

RIVISTA INTERNAZIONALE

(Roma, via Torre Argentina, 76)

GENNAJO 1895

I beni di famiglia, M. d'Amelio.

La schiavitù nella politica di Aristotele. S. Talamo.

Lo stato presente dell' emigrazione in Europa. R. A. Ermini. (Cont, e fine vedi fasc. XXII).

Feudalismo romano. G. Tomassetti. (Cont. e fine, vedi fasc. XIII).

I recenti riscatti della Società Antischiavista Italiana. F. Tolli.

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IV. Riviste

VI. Ri

Riviste spagnuole, portoghesi e ibero-americane, p. 110. tedesche, p. 112. - - V. Riviste inglesi e americane, p. 121.

viste greche e slave, p. 135.

Esame d'opere.

I. R. Quilliet. De civilis potestatis origine Theoria Catholica, A. Burri, p. 141. II. Contardo Ferrini, C. E. Zachariæ von Lingenthal, G. To

niolo, p. 144. III. Lucio Fiorentini, Socialismo ed Anarchia, Q. Mirti Della Valle, p. 146. IV. Georges Goyau-André Pératé-Paul Fabre, Le Vatican, les Papes et la Civilisation. Le gouvernement central de l'Église. Introduction par S. Emce le Card. Bourret. Epilogue par M. le V. M. de Vogüé, G. Semeria, p. 149. V. Provins Henri, Conférence sur la question Louis XVII, F. F. Pasini, p. 156. VI. Otto Heyn, Der Indische Silberzoll und die Hebung des Rupiencourses in ihrer Bedeutung für Europa, F. E., p. 159. — VII. Cardinal Maning, The temperance speeches, W. Croke, p. 160.

Note bibliografiche.

Annunzi di recenti publicazioni.

Cronaca sociale.

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Cenni commemorativi. Il Padre Francesco Denza. M. Del Gaizo.

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FEBBRAJO 1895

I beni di famiglia. M. d'Amelio. (Continuazione e fine, vedi fasc. XXV). La schiavitù nella politica di Aristotele S. Talamo. (Continuazione, vedi fasc. XXV.)

Gli studi sociali nella Spagna. R. Rodriguez de Cepeda. (Continuazione e fine, vedi fasc. XXIV),

Progressi reali nell'ordinamento sociale del lavoro. L. Bossi.

Sunto delle Riviste.

I. Riviste italiane, p. 261.

II. Riviste francesi e belghe, p. 273.

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III. Riviste spagnuole, portoghesi e ibero-américane, p. 294. — IV. Riviste tedesche, p. 295. V. Riviste inglesi e americane, p. 302. VI. Riviste greche e slave, p. 323.

Esame d'opere.

1. Le dispute celebri di diritto civile estratte dalle Dissensiones dei Glossatori, ed annotate, per uso accademico e forense, dall'avvocato Valentino Rivalta, F. Buonamici, p. 327. — II. Francesco Schupfer, Manuale, di storia del diritto italiano, F. Ermini, p. 330. III. Contro il divorzio, Bollettino II del comitato centrale per la difesa del matrimonio. Prof. Augusto Conti, Contro il divorzio, R Puccini, p. 333. IV. Léon Ollé-Laprune, Le prix de la vie. G. Semeria, p. 336. V. Prof. Dr Heinrich Dernburg, Die Panthasie im Rechte, A. Guidi, p. 339.VI. David Murray Ph. D. L. L. D., Japan, P. C. p. 341. Note bibliografiche.

Annunzi di recenti pubblicazioni.

Cronaca sociale.

LE GÉRANT: P. SERTILLANGES.

PARIS. - IMPRIMERIE F. LEVÉ, RUE CASSETTE, 17.

LA PROPRIÉTÉ

D'APRÈS LA PHILOSOPHIE DE SAINT THOMAS

I

LE DROIT NATUREL DE L'HOMME A LA PROPRIÉTÉ

Il y a des gens qui ont le bonheur d'aimer la philosophie pour elle-même. Ils n'encombrent pas les rues, mais la Revue Thomiste les choie comme ses lecteurs de prédilection. Elle se demande souvent quelles études seront les bienvenues dans leurs ermitages de philosophes, dans ces tranquilles observatoires d'où le spectacle du monde physique et moral est si intéressant, si beau, vu de loin et de haut.

Ce n'est point témérité, j'espère, de présumer ce bon accueil pour une étude de la propriété d'après la philosophie de saint Thomas. Notre Docteur n'a pas traité le sujet à l'un de ces points de vue restreints qui intéressent les spécialistes. Il l'a considéré dans ses rapports essentiels avec la nature humaine, ce qui l'amenait à en déterminer les causes premières et universelles. Cela ne veut pas dire qu'il les ait exclusivement contemplées : d'ordinaire, quand le regard s'élève, l'horizon ne se rétrécit pas. Les principes thomistes sur la propriété rayonnent donc au loin et au large. De la philosophie morale et sociale, leur lumière peut se projeter pour nous, modernes, au travers de tout un monde de sciences : la science économique, la science particulière des espèces ou variétés ultimes de types sociaux, ou science sociale, les sciences juridiques, les bran

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ches et annexes de l'histoire. Chacune de ces sciences n'a-t-elle pas à étudier la propriété sous quelque aspect particulier? La science sociale nous en définit et classe les formes diverses à Rome, en Grèce, en Égypte, etc.; l'histoire du Droit nous en raconte les conditions légales déterminées par les codes ou les coutumes. Eh bien, toutes ces études de spécialistes ne présupposent-elles pas quelques notions essentielles et générales ? C'est ainsi que les sciences physiques, lorsqu'elles traitent de l'électricité, de la chaleur, de la lumière, des affinités et réactions chimiques, présupposent certaines notions universelles sur le mouvement, les qualités ou les corps.

Les études de saint Thomas sur la propriété transportent donc l'esprit jusqu'à l'un de ces centres de lumière intellectuelle, autour desquels gravite un vaste système, compliqué mais régulier, de causes et d'effets. Ce que le ciel tout piqué d'étoiles dit aux rêves d'un poète, cet horizon intellectuel le dit aux philosophes qui le contemplent; il dit mieux encore, bien mieux : puisque la lumière dont y jouit l'intelligence est d'une nature plus élevée, et, partant, d'une beauté qui ravit davantage.

Et puis, afin que personne ne soit jaloux, ce spectacle peut dire aussi quelque chose aux hommes d'action. Non seulement pour les délasser; pour les instruire. Ils ont beau se tenir à distance de l'oiseuse spéculation, n'ont-ils pas appris, dans les clubs, les œuvres, les réunions publiques, les bureaux de journal, les parlements, que la propriété est une grosse question du jour? Cela se dit à Paris comme à Vienne, et à Berlin comme à Sydney. De temps en temps les systèmes, socialistes ou autres, se formulent en programmes de parti ou de ministère, et tendent à passer en articles de loi. Ceux done qui aiment à relever leurs études d'un petit bouquet de modernité, peuvent aujourd'hui encore s'intéresser à une philosophie de la propriété. Et s'il est vrai que les sciences morales se ramènent toutes à du bon sens précisé et muni de preuves, ce sera vraiment double profit.

Le nom mème de saint Thomas n'est point pour diminuer cet intérêt actuel. Six siècles avant M. Jules Guesde, le collectivisme était né; il avait son état civil dans les gros livres des scolastiques. La Politique d'Aristote leur avait nommé le Grand Ancêtre, Platon, et fourni le bilan de son héritage. Saint Augustin et d'autres Pères

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