Page images
PDF
EPUB

forma un revenu prodigieux pour le dernier qui furvécut. Invention qui charge l'Etat pour un fiècle, mais moins onéreufe que celle des rentes perpétuelles qui chargent l'Etat pour toujours: mort en 1650.

CLAUDE DE MESME, comte D'A VAUX, d'une ancienne maifon en Guienne, homme de lettres qui uniffait l'efprit et les grâces à la fcience. Plénipotentiaire avec Servien ; chéri de tous les négociateurs autant que Servien en était redouté. Surintendant en 1650 mort la même année.

CHARLES, duc DE LA VIEUVILLE, le même que le cardinal de Richelieu avait fait chaffer du confeil, et enfermer dans le château d'Amboife, en 1624 ; qui, échappé de ce château, avait fui en Angleterre, et qui avait été condamné à mort par contumace. Créé duc et pair en 1651, et furintendant la même année: mort en 1653.

RENÉ DE LONGUEIL, marquis DE MAISONS, préfident à mortier; furintendant en 1651. Il ne le fut qu'un an. On a prétendu qu'il avait bâti pendant cette année le château de Maifons, qui eft un des plus beaux de l'Europe; mais il fut conftruit un an auparavant. C'eft le coup d'effai et le chefd'œuvre de François Manfard, qui était

alors

[ocr errors]

alors un jeune homme et fimple maçon. Il
y a
fur cela une fingulière anecdote, que
plufieurs personnes ont apprife comme moi
du petit-fils du furintendant. Son hôtel,
démoli aujourd'hui, formait un impaffe
dans la rue des Prouvaires. Un jour, en
fefant fouiller dans un ancien petit caveau,
il y trouva quarante mille pièces d'or au
coin de Charles IX. C'eft avec cet argent
le château de Maifons fut bâti: mort
en 1677.

que

On voit que les furintendans fe fuccédaient rapidement dans ces troubles.

ABEL SERVIEN, après avoir négocié la paix de Veftphalie avec le duc de Longueville et le comte d'Avaux, et en ayant eu le principal honneur, furintendant en 1653, conjointement avec Nicolas Fouquet; adminiftrateur jufqu'à fa mort arrivée en 1659. Mais Fouquet eut toujours la principale direction.

[ocr errors]

NICOLAS FOUQUET, marquis DE BELLE-ISLE, furintendant en 1653, quoiqu'il fut procureur général du parlement de Paris. On a imprimé par erreur, dans les premières éditions du Siècle de Louis XIV,qu'il dépenfa dix-huit cents mille francs à bâtir fon palais de Vaux, aujourd'hui Villars; c'eft une Siècle de Louis XIV. Tome I.

* E

erreur de typographie; il y prodigua dixhuit millions de fon temps, qui en feraient près de trente-fix du nôtre.

Le cardinal MAZARIN, depuis fon retour, en 1653, fe fefait donner par le furintendant vingt-trois millions par an pour les dépenfes fecrètes. Il achetait à vil prix de vieux billets décriés, et fe fesait payer la fomme entière. Ce fut ce qui perdit Fouquet. Jamais diffipateur des finances royales ne fut plus noble et plus généreux que ce furintendant. Jamais homme en place n'eut plus d'amis perfonnels, et jamais homme perfécuté ne fut mieux fervi dans fon malheur. Condamné cependant au baniffement perpétuel, par commissaires, en 1664 mort ignoré en 1680.

Après fa difgrâce, la place de furintendant fut fupprimée.

Sous les furintendans il y avait des contrôleurs généraux. Le cardinal Mazarin nomma à cette place un étranger calviniste d'Augsbourg, nommé Barthelemi Hervart, qui était fon banquier. Cet Hervart avait en effet rendu les plus grands fervices à la couronne. Ce fut lui qui, après la mort du duc Bernard de Saxe-Veimar, donna fon armée à la France, en avançant tout l'argent néceffaire. Ce fut

lui qui retint cette même armée et d'autres régimens dans le fervice du roi, lorsque le vicomte de Turenne voulut la faire révolter, en 1648. Il avança deux millions cinq cents mille livres de la monnaie d'alors pour la retenir dans le devoir. Deux importans fervices qui prouvent qu'on n'eft le maître qu'avec de l'argent.

Lorsqu'on arrêta le furintendant Fouquet il prêta encore au roi deux millions. Il jouait un jeu prodigieux, et perdit souvent cent mille écus dans une féance. Cette profufion l'empêcha d'avoir la première place. Le roi eut avec raison plus de confiance en Colbert. Hervart, mort fimple confeiller d'Etat, en 1676.

Sa famille quitta le royaume après la révocation de l'édit de Nantes, et porta des biens immenfes dans les pays étrangers.

SECRETAIRES

D'ETAT

ET CONTROLEURS GENERAUX DES FINANCES.

HENRI-A

AUGUSTE DE LOMENIE, comte de BRIENNE, eut le département des affaires étrangères pendant la minorité de Louis XIV. Sa fierté ne lui fit point de tort, parce qu'elle était fondée fur des

fentimens d'honneur. Nous avons de lui des mémoires inftructifs : mort en 1666.

FRANÇOIS SUBLET DES NOYERS, retiré en 1643 mort en 1645.

CLAUDE LE BOUTILLIER DE CHAVIGNI, eut

le département de la guerre mort en

1652.

LOUIS PHELIPPEAUX, marquis DE LA VRILLIERE, eut le département des affaires du royaume : mort en 1681. LOUIS PHELIPPE AUX, fon fils, fut reçu en furvivance; mais la charge fut donnée à un autre de fes enfans, Balthafar Phelippeaux, qui eut pour fuccefleur un autre Louis Phelippeaux, fon fils. Balthafar Phelippeaux, reçu en furvivance, en 1669, entre en exercice, en 1676 : mort en 1700. Tous trois eftimés pour leurs vertus, et aimés pour leur douceur. Cette charge de fecrétaire d'Etat eft reftée fans interruption dans la famille des Phelippeaux pendant 165 ans, depuis Paul Phelippeaux, fait fecrétaire d'Etat en 1610, jufqu'à Louis Phelippeaux, duc de la Vrillière, retiré en 1775.

HENRI-LOUIS DE LOMENIE, comte DE BRIENNE, fils de Henri-Augufte, eut la

« PreviousContinue »