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L'auteur et les éditeurs déclarent réserver leurs droits de reproduction et de traduction en France et dans tous les pays étrangers, y compris la Suède et la Norvège.

Ce volume a été déposé au ministère de l'Intérieur (section de la librairie) en mars 1900.

PARIS. TYP. PLON-NOURRIT ET Cie, 8, RUE GARANCIÈRE. — 894.

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ouvre à la Chambre et au pays la prochaine

perspective.

Le retard, que les circonstances lui auront imposé, ne lui enlèvera pas, ce me semble, toute actualité. Car, depuis le 16 novembre, rien n'est venu, dans les débats auxquels vous avez eu l'occasion de prendre part, indiquer une modification ou conseiller une interprétation nouvelle de votre attitude.

Sans doute, vous avez permis à M. le ministre des affaires étrangères, représentant devant le monde de la « grande puissance catholique », suivant sa propre et très heureuse expression, de réclamer, comme ses prédécesseurs, le maintien de notre ambassadeur près du Vatican et des subventions pour nos établissements d'Orient: mais la contradiction n'en est apparue que plus flagrante, M. Denys Cochin vous l'a dit avec infiniment d'à-propos, entre les deux politiques que vous prétendez appliquer aux intérêts religieux, protectrice au dehors, persécutrice à l'intérieur.

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On annonce aussi que vous vous opposerez à la suppression du budget des cultes ou, du moins, de ses pauvres restes, en refusant d'en

faire disparaître, d'un seul coup, les traitements de trente évêques et de sept mille vicaires.

Je le crois bien! vous êtes de trop vieille école politique pour vous jeter dans une entreprise aussi périlleuse que la brusque rupture du Concordat. C'est, d'ailleurs, une bonne arme pour qui sait s'en servir. M. le Directeur des cultes vous l'a certainement dit; et les « lois concordataires » n'ont pas été, que je sache, pour gêner beaucoup, jusqu'ici, les ennemis de la liberté religieuse.

Votre discours du 16 novembre subsiste donc tout entier, avec ses conclusions, et c'est bien là qu'il faut encore chercher le véritable programme du gouvernement.

Catholique avant tout, je ne suis pas, vous ne pouvez l'ignorer, un homme d'opposition systématique : j'en ai donné d'irrécusables preuves, et je n'ai pas, de la politique, une conception aussi simple que celle de l'honorable M. Charles Bos, qui disait l'autre jour à la Chambre : « Il suffit que les membres du centre droit et de l'opposition de droite exigent quelque chose pour que le parti républicain s'empresse de le leur refuser. » Non, je crois

encore qu'il est plus conforme au bien du pays de tout écouter et d'accepter tout ce qui est juste, quelle que soit la main qui le présente.

C'est dans cet esprit que j'ai suivi votre politique et lu vos déclarations; mais il me faut bien constater, une fois de plus, qu'après tant d'autres, vous aurez, vous-même, par une provocation directe, fait des adversaires de tous ceux dont le premier souci est la défense des libertés catholiques.

Car c'est bien là, vous n'en disconviendrez pas, qu'est le véritable terrain où, par une résolution froidement, mûrement réfléchie, vous avez voulu ramener, en les armant pour des luttes nouvelles, les combattants que vous y aviez mis en présence il y a vingt ans, et qui, de part et d'autre, s'acheminaient vers une pacification ardemment souhaitée par le pays.

Cette pacification, vous paraissez déterminé à tout faire pour la rendre impossible. Soit! ce sera votre très lourde responsabilité. Pour nous, coutumiers du métier, nous reprendrons le harnais de bataille, attristés plus que surpris, et nous tâcherons, en appelant les jeunes

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