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EXTRAITS DE LA PRESSE (suite)

« Der Wunsch des grossen unvergesslichen Meisters unserer Wissenschaft
wird mit vorliegendem Buche erfüllt. Man möchte seine Studien noch einmal
beginnen an der Hand eines solchen Buches, das die Ergebnisse der Wissenschaft
so klar und übersichtlich zusammenstellt, viel Neues aus eigenen Forschungen
herbeibringt und auf alle Lücken hinweist, die durch weitere Studien auszufül-
len sind. >>
(Neue philologische Blätter.)

« Gute Kenntnisse, gesunde Kritik und gefällige Darstellung sichern dem
Werke in der Hand der Lernenden, vor allem aber auch der Lehrenden einen
bleibenden Wert. » (W. MEYER-LÜBKE. - Göttingische gelehrte Anzeigen.)

« Je ne puis m'étendre ici sur les grands mérites de cet ouvrage, sur l'ampleur
de son sujet, son ordonnance méthodique, la richesse de sa documentation, la
clarté de son style. Il est le fruit d'études longues et approfondies. »

(A. G. VAN HAMEL. De Gids, Amsterdam.)

HISTOIRE

DE LA

LANGUE FRANÇAISE

TOME III (DEUXIÈME PARTIE)
EXTRAIT DE LA TABLE DES MATIÈRES

LIVRE IV

SYNTAXE

CHAP. I. - L'Article: L'article défini, indéfini, partitif.

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-

Le Substantif. Les genres noms déclarés masculins; noms déclarés
féminins; noms qui ont deux genres suivant le sens. - Les nombres :
pluriel des noms de nombre; des noms communs; le singulier col-
lectif; pluriel au lieu de singulier, etc.; l'apposition.

L'Adjectif Adjectifs et adverbes; accord de l'adjectif; construction du
complément des adjectifs; répétition de l'adjectif.

IV.

V.

VI.

VII.

VIII.

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Table des Matières du TOME III: Deuxième Partie (suite).

Les Noms de nombre: Ordinaux et cardinaux; les noms de nombre indéfinis et la précision.

Les Pronoms Pronoms personnels; pronoms réfléchis; pronoms et adjectifs possessifs; pronoms démonstratifs; pronoms relatifs; pronoms interrogatifs; pronoms et adjectifs indéfinis.

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Le Verbe. Les personnes verbes impersonnels; accord du verbe en nombre; accord en personne dans les propositions relatives. Les voix rapport du verbe avec le sujet et l'objet; verbes objectifs employés sans complément d'objet; construction du complément d'objet. Les modes personnels propositions complétives; propositions relatives; propositions finales et consécutives; propositions causales; propositions marquant opposition; propositions temporelles; phrases hypothétiques et conditionnelles. Les temps concordance du temps dans les propositions coordonnées; concordance du temps entre principales et subordonnées. — L'infinitif. Le participe: emploi du participe présent; construction du participe gérondif, du participe passé; accord du participe passé.

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Distinction des adverbes et des prépo

Les Prépositions: Efforts pour en régler le sens et l'emploi; position dans un lieu; direction vers un lieu; position sur un lieu; position dans le temps; complément d'instrument, de moyen; complément de manière; complément de prix; complément d'appartenance; observations sur diverses prépositions.

IX. Les Conjonctions: Conjonctions de coordination; conjonctions de subordination.

X.

XI.

CONCLUSION.

- L'Ordre des mots : Aperçu général; le sujet rapproché du verbe; le participe passé rapproché de l'auxiliaire; autres rapprochements; place du sujet; place des compléments; place de l'attribut; place de l'adjectif épithète; place du pronom; place de l'adverbe.

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La Phrase: La phrase du XVIe siècle et la phrase moderne; rôle de Malherbe dans l'élaboration de la période; la régularité, la clarté et la netteté; la mesure des périodes; le style coupé, les qui et les que; l'harmonie, la « douceur »; le rythme; la variété; la sobriété; les synonymes; reprise nécessaire dans chaque proposition.

Nouvelles conquêtes du Français : Le français et les sciences; le français et l'enseignement; le français dans la nation; le français et les dialectes; le français littéraire et le français parlé; la langue académique.

LIBRAIRIE ARMAND COLIN

5, rue de Mézières, PARIS.

c'est ce que les classiques appelaient la vraisemblance, et ce que Flaubert aimerait appeler la science. Sa correspondance montre à chaque page avec quel soin il se renseignait sur les plus petits détails, et comment il en est arrivé à une conception presque mystique du rapport intime qu'il y a entre la beauté de la forme et la vérité du fond. C'est là son réalisme, à ne pas confondre avec la réalité médiocre ou brutale de la vie.

Dès lors, ce que j'étudie ici, ce n'est pas du tout l'exactitude de la réalité, au sens vulgaire du mot, dans Madame Bovary; il n'y aurait là qu'un intérêt documentaire, de troisième ordre. Je cherche tout autre chose m'attachant à la méthode même de Flaubert, je me demande s'il est resté fidèle à cette méthode, si son réalisme est vraiment solide. J'ignore absolument Eugène Delamarre et Véronique-Adelphine Couturier, et je considère la vérité de Flaubert comme étant la réalité immédiate, la seule que nous avons à contrôler, afin de voir si elle demeure logique jusque dans le détail.

J'ai commencé cette étude par pure curiosité, sans savoir où elle me mènerait: je tentais en quelque sorte une expérience, par analyse microscopique. Les résultats m'ont surpris d'une part, ils confirment pleinement le réalisme scrupuleux de Flaubert et font mieux comprendre la disposition des parties et l'harmonie de l'ensemble; d'autre part, en constatant quelques défaillances, ils expliquent un côté particulier de la vision artistique chez Flaubert et révèlent le conflit du poète avec le savant.

Commençons donc par supposer que Madame Bovary, telle que Flaubert nous la donne, est une « histoire vraie », et tàchons d'en fixer la chronologie, de même que nous établirions la biographie d'un personnage par des mémoires, des lettres ou autres docu

ments'.

Madame Bovary comprend trois parties, de longueur et d'importance fort diverses, ce qu'on n'a pas assez remarqué. Il importe d'indiquer cette division dans le tableau chronologique. La première partie a 94 pages et neuf chapitres; en réalité, huit; car le chapitre I est consacré tout entier aux préliminaires, à l'exposition. L'action ne commence qu'au chapitre II.

Résumons d'abord les faits de l'exposition:

Le père Bovary s'est marié « vers 1812 » (p. 5; Ch. 4; Q. 5);

1. Je cite d'après l'édition Conard, en indiquant entre parenthèses, pour faciliter le contrôle, les pages de l'édition Charpentier et de l'édition Quantin. Pour la Correspondance, au moment où je corrige ces lignes, nous ne possédons de l'édition Conard que les volumes I et II.

nous n'avons aucune date précise sur la naissance de Charles; mettons-la encore en 1812, car il importe (comme on le verra plus loin) de resserrer autant que possible tous ces faits préliminaires. A douze ans (1824), il prend des leçons chez le curé (p. 8; Ch. 7; Q. 8); trois ans après, fin octobre 1827, il entre au collège de Rouen (p. 9; Ch. 8; Q. 9); il a une quinzaine d'années environ (p. 2); il entre en cinquième, et quitte le collège à la fin de sa troisième (1830), se prépare au baccalauréat, échoue une première fois ses examens, mais est reçu plus tard avec une assez bonne note. Quand? Nous n'avons là-dessus qu'une date très vague le père Bovary n'apprend l'échec aux premiers examens que « cinq ans plus tard » (p. 12; Ch. 10; Q. 13); vraisemblablement, lors de la réussite; mais quand eut lieu ce premier échec? nous n'en savons rien. Procédons alors d'une autre manière, en anticipant ici sur des résultats postérieurs, que nous pourrons fixer d'une manière certaine la mort d'Emma ne peut avoir lieu après 1847; il y a même une raison de la mettre en 1846; dès lors, il faut que l'action (qui dure neuf ans) commence en 1837, et c'est donner aux examens de Charles Bovary la date probable de fin 1835, et à son premier mariage la date certaine de 1836. Sans doute il y a à cela quelque difficulté, à cause des « cinq ans plus tard », mais l'âge de Bovary au moment de ses examens (23 ans) est assez vraisemblable, et d'ailleurs il n'y a pas moyen de faire autrement.

:

Constatons ici, une première fois, un certain flottement dans les indications de Flaubert, et admettons que Bovary est reçu comme officier de santé en 1835; très peu de temps après, il épouse, sur l'ordre de sa mère, une veuve de quarante-cinq ans! (p. 13; Ch. 11; Q. 13). Ce fait a sa grande importance psychologique ou physiologique, ainsi que nous le verrons plus tard. Pour le moment, j'énumérerai les faits, en m'abstenant de tout commentaire.

Ce premier mariage dure quatorze mois (p. 47; Ch. 36; Q. 45). Héloïse Dubuc mourant au printemps, le mariage doit avoir lieu tout au commencement de 1836, qui est donc la date de l'établissement à Tostes. Tels les préliminaires; l'action véritable commence avec le chapitre II, le 6 janvier 1837. Désormais nous aurons des dates précises, en série continue, et nous pouvons dresser un véritable tableau chronologique.

Ir partie.

1837. 6 janvier. Jour des Rois; le père Rouault se casse la jambe (p. 17; Ch. 13; Q. 16).

Fin février. Au bout de quarante-six jours, le père Rouault est guéri (p. 21; Ch. 17; Q. 21). Charles continue ses visites aux Bertaux (mars; temps de dégel; p. 22; Ch. 18; Q. 22), jusqu'au jour où sa femme lui fait jurer qu'il n'ira plus.

Avril. Au commencement du printemps, le notaire d'Héloïse s'enfuit; huit jours après, elle meurt (p. 25; Ch. 20; Q. 24-25). Mai. Charles retourne aux Bertaux. Les poiriers sont en fleur (p. 28; Ch. 21-22; Q. 27).

Été. Emma a des étourdissements (p. 30; Ch. 23 ; Q. 29).

Fin septembre. A l'époque de la Saint-Michel (29 sept.) Charles passe trois jours aux Bertaux; au moment du départ, il avoue au père Rouault son amour pour Emma (p. 32-33; Ch. 25; Q. 31-32).

L'hiver se passe à préparer le trousseau.

1838. Avril-mai. Le deuil de Charles étant fini, le mariage a lieu. Les blés sont verts; les enfants arrachent les clochettes des brins d'avoine (p. 37; Ch. 29; Q. 36).

Été. Emma, déjà déçue, s'ennuie; elle se promène dans la campagne avec sa levrette Djali, et laisse sa pensée vagabonder au hasard, tandis que Djali mordille des coquelicots (p. 62; Ch. 47; Q. 59).

Fin septembre. Invitation à la Vaubyessard.

L'hiver se passe dans un ennui grandissant. Emma rêve au vicomte, à Paris, tandis que Charles chevauche à la neige, à la pluie (p. 80, 84; Ch. 62, 63; Q. 77, 82).

1839. Printemps. Emma a « des étouffements aux premières chaleurs, quand les poiriers fleurirent » (p. 87; Ch. 68; Q. 85).

Dès le commencement de juillet, Emma attend une invitation à la Vaubyessard; « mais tout septembre s'écoula sans lettres, ni visites» (aux mêmes pages).

« L'hiver fut froid. » Emma passe ses journées à rêvasser devant la cheminée (p. 88; Ch. 69; Q. 86).

1840. Février. La mère Bovary passe à Tostes une partie du carême et

constate un grand changement chez Emma (91; Ch. 71; Q. 89). Fin février. Le père Rouault apporte sa dinde et passe trois jours à Tostes; Emma le voit avec plaisir repartir; elle a « des opinions singulières, approuvant des choses perverses ou immorales >; elle a des battements de cœur, boit du vinaigre pour maigrir, et persuade Charles de quitter Tostes (p. 92-93; Ch. 72-73; Q. 90-91). Charles est à Tostes depuis quatre ans»; le compte est juste. Au cours des préparatifs de départ, Emma jette au feu son bouquet de mariage.

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