JEAN-BAPTISTE GIRIN, ruë Merciere, à la Victoire. ANTOINE BOUDET,ruë Merciere, à la Croix d'or. LOUIS DECLAUSTRE, vis-à-vis le grand College. NICOLAS DEVILLE,ruë Merciere, à la Science. LEONARD DE LA ROCHE, ruë Merciere, à l'Occafion. i DISCOURS SUR THEOPHRASTE, 7 E n'eftime pas que l'homme foit capable de former dans fon efprit un projet plus vain & plus chimerique, que de prétendre en écrivant de quelque art ou de quelque fcience que ce foit, échaper à toute forte de critique, & enlever les fuffrages de tous fes Lecteurs. Car fans m'étendre fur la difference des efprits des hommes auffi prodigieufe en eux que celle de leurs vifages, qui fait goûter aux uns les chofes de fpeculation, & aux autres celles de pratique; qui fait que quelques-uns cherchent dans les Livres Tome I. à exercer leur imagination, quelques autres à former leur jugement; qu'entre ceux qui lifent, ceux-cy aiment à être forcez par la demonftration, & ceux-là veulent entendre délicatement, ou former des raisonnemens & des conjectures; je me renferme feulement dans cette fcience qui décrit les mœurs, qui examine les hommes, & qui développe leurs caracteres; & j'ofe dire que fur les ouvrages qui traitent de chofes qui les touchent de fi prés, & où il ne s'agit que d'eux-mêmes, ils font encore extrémement difficiles à con tenter. Quelques Sçavans ne goûtent que les Apophtegmes des Anciens, & les exemples tirez des Romains, des Grecs, des Perfes, des Egyptiens; P'hiftoire du monde prefent leur eft infipide; ils ne font point touchez des hommes qui les environnent, & avec qui ils vivent, & ne font nulle attention à leurs mœurs. Les femmes au contraire, les gens de la Cour, & tous ceux qui n'ont que beaucoup d'efprit fans érudition, indifferens pour toutes les chofes qui |