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2. 1. & 2.

3. 2. & 3.

trier des foldats les vieillards, les meres, les enfans; qu'il abandonneroit à des mains avides & infatiables tous les tréfors de la ville; & qu'il la détruiroit tellement ellemême de fond en comble, qu'il n'en ref teroit pas même de trace & qu'on demanderoit un jour où avoit donc été la fuperbe Ninive.

Mais écoutons le langage même des ProNahum. 3. 1. phêtes. Ville de fang, s'écrie Nahum, qui ne te repais que de rapine & de brigandage; celui qui doit renverfer tes murailles approche. Le Seigneur va venger l'injure faite à Jacob & à Ifraël. J'entends déja les fouets qui retentiffent de loin, les roues qui fe précipitent avec un bruit horrible; les chevaux qui henniffent fiérement; les charriots qui courent comme la tempête; & la cavalerie qui s'avance à toute bride. Je vois les épées qui brillent, & les a. 3. & 4. lances qui étincellent. Le bouclier de fes braves jette des flammes de feu les yeux des foldats brillent comme des lainpes, & leur courfe eft plus prompte qu'un éclair. 1. 2. 5. 6. Le Seigneur eft un Dieu jaloux, & un Dieu vengeur. La terre, le monde, & tous ceux qui l'habitent tremblent devant lui. Et 3.5. qui pourra foutenir fa colere? Je viens à toi, dit le Seigneur des armées : je te dépouillerai de tous tes ornemens. Pillez l'argent, pillez l'or: fes richeffes font infinies fes vafes & fes meubles précieux font iné 10. puifables. C'en eft fait, Ninive eft détruite: elle eft renversée, elle est déchirée. Son

2. 9.

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:

fes

Temple eft détruit jufqu'aux fondemens. 7. Tous fes gens de guerre font pris femmes emmenées captives gémiffent comme des colombes. Je vois une multitude 3.3. d'hommes percés de coups, une défaite fanglante & cruelle, un carnage qui n'a point de fin, des monceaux de corps qui tombent les uns fur les autres. Où* eft 2. 11. 12. maintenant cette caverne de lions? où font ces pâturages de lionceaux? Cette caverne où le lion fe retiroit avec fes petits, fans que perfonne les y vînt troubler? où le lion apportoit les bêtes toutes fanglantes qu'il avoit égorgées pour en nourrir fes lionnes & fes lionceaux, rempliffant fon antre de fa proie, & fes cavernes de fes rapines? Sophon, ri Le Seigneur perdra Affur. Il dépeuplera '5. cette ville qui étoit fi belle, & la changera en une terre où perfonne ne paffe, & en un défert. Elle fera la demeure des bêtes fauvages, & la retraite des oifeaux de nuit. Voilà, dira-t-on, cette orgueilleufe ville qui étoit fi fiére & fi affurée, qui difoit en fon coeur: Je fuis l'unique, & après moi il n'y en a point d'autre. Tous ceux qui pafferont au travers d'elle lui infulteront avec des fifflements & des geftes pleins de mépris.

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Les deux armées s'enrichirent des dépouilles de Ninive, & Cyaxare pourful

Idée magnifique de la & principalement la Judée cruelle avarice des Ros & en apportoient les déd'Affyrie, qui allaient piller pouilles à Ninive. Qutes s les nations voifines,

AN. M. 3409.

vant fa victoire fe rendit le maître de toutes les autres villes du royaume d'Affyrie, excepté Babylone, & la Chaldée qui appartenoit à Nabopolaffar.

Après cette expédition Cyaxare mourut & laiffa l'empire à fon fils Aftyage. ASTYAGE

35 ans.

IL EST auffi nommé Affuérus dans l'E-Av. J.C.555. criture. Quoique fon regne ait été fort long, puifqu'il dura 35 ans, l'hiftoire ne nous en apprend point de particularités. Il eut deux enfans, dont les noms font fort. connus: favoir, Cyaxare d'Aryénis, & Mandane, d'une premiere femme.

Du vivant de fon pere il donna Mandane en mariage à Cambyfe fils d'Achéménes, Roi de Perfes, & de ce mariage nâ-quit Cyrus un an après la naiffance de Cyaxare fon oncle. Ce dernier fuccéda à fon pere dans le royaume des Médes.

CYAXARE II.

C'eft le Darius Médus de l'Ecriture.

CYRUS, ayant pris Babylone conjointement avec Cyaxare, lui en avoit laiffé le commandement. Après fa mort & cellede Cambyfe fon pere, il réunit en fa perfonne l'Empire des Perfes, & celui des Médes, qui dans la fuite ne feront plusqu'un feul & même Empire. J'en commencerai l'hiftoi par celle de Cyrus, qui nous apprendra ce que l'on fait du regne de fes deux prédéceffeurs Cyaxare & Aftyage. Mais auparavant je dirai un mot du Royaume de Lydie, parce que Créfus, qui en étoit

Koi, aura beaucoup de part aux événemens dont j'ai à parler.

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CHAPITRE QUATRIEME.

HISTOIRE DES LYDIENS. Candaule. Gygés.
Ardys. Sadyate. Alyatte. Gréfus.

H

ERODOTE appelle Atyades, c'est

à-dire defcendans d'Atys, les pre- Herod. I. r. miers Rois qui ont régné chez les Lydrens. c. 7-13. Il dit qu'ils tiroient leur origine de Lydus fils d'Atys, & que Lydus donna fon nom à ces peuples, auparavant appellés Méoniens. Les Héraclides ou defcendans d'Hercule, Feur fuccéderent, & tinrent cet Empire pen dant l'efpace 50 ans.

ARGON, arriere petit-fils d'Alcée dont AN. M. 2781. Hercule étoit le pere, fut le premier des A.J.C. 1223. Héraclides qui régna dans la Lydie..

Le dernier fut
CANDAULE.

Il avoit une femme d'une rare beauté que fon mari, aveuglé par fa paffion, ne ceffoit de vanter. Il voulut même queGygès, Fun de fes premiers Officiers, en jugeât par fes propres yeux, (a) comme fi fon propre fentiment eut été infuffifant pour lui, & que la beauté de fa femme eût pu fouffrir quelque préjudice de fon filence. Quelques précautions qu'eut pris Candaule, la Reine apper

(a) Non contentus volup-filentium damnum pulchri tatum fuarum tacitâ conf-tudinis effet, juftin. lib.-.sientia.. prorfus quafi cap. 7.

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çut Gigès lorfqu'il fe retiroit du lieu où le Roi l'avoit placé; mais elle n'en donna aucun figne. Perfuadée, fi l'on en croit l'Hiftorien, que le trefor le plus précieux d'une femme eft la pudeur, elle fongea à tirer une éclatante vengeance de l'injure qu'elle avoit reçue, puniffant la faute de fon mari par un crime encore plus grand. Peut-être une fecrete paffion pour Gygès eut-elle autant de part à cette action, que la douleur d'avoir été deshonorée. Quoi qu'il en foit, elle fit venir Gygès, & lui donna le choix d'expier fon crime, ou par fa propre mort, ou par celle du Roi. Après quelques remontrances qui furent vaines il prit le dernier parti; & par le meurtre de AN.M.3386. Candaule il devint le maître & de fa femme Av. J.C.718. & de fon trône, qui paffa ainfi de la famille des Héraclides dans celle des Mermnades.

Le Poëte Archiloque vivoit de ce tempslà, &, comme Hérodote le remarque,il avoit parlé dans fes poéfies de l'aventure de Gygès.

Je ne dois pas omettre ce que dit ici Hérodote, que chez les Lydiens, & prefque chez tous les Barbares, c'eft une honte & une infamie, même à un homme, de paroître nud. Ces traces de pudeur qui fe rencontrent chez des Païens, doivent paroître précieuses. On (a) fçait que chez les Ro

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(a) Noftro quidem more | râ ipfâ magiftrâ & duce. cum parentibus puberes fi- Cic. lib. 1. de offic. n. 129. lii cum foceris generi Nudare fe, nefas effe non lavantur. Retinenda eft credebatur. Val, Max, lib. igitur hujus generis vere- 2. cap. I. cundia, præfertim natu

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