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Tome 3. 343. &c.

pag.

Liv. 1. c. 2.

fone l'an du Monde 2682, 1322 ans avant Jefus-Chrift. Et ce fecond Bélus aura eu un fils appellé 'auffi Ninus. Mais je n'entre point dans ces fortes de difcuffions critiques.

Sémiramis, quelque-temps après fon reteur découvrit que fon fils lui dreffoit des embûches, & qu'un de fes principaux Officiers s'étoit offert à lui prêter son miniftére. Elle fe reffouvint alors de l'Oracle de Jupiter Ammon, & avertie que la fin de fa course approchoit, fans faire fouffrir aucune peine à cet Officier qu'elle avoit arrêté, elle abdiqua volontairement l'empire

remit le gouvernement entre les. mains de fon fils, & fe déroba à la vue des hommes dans l'efpérance de jouir bientôt des honneurs divins, comme l'Oracle le lui avoit promis. En effet, on dit qu'elle fut honorée par les Affyriens comme une Divinité fous la forme d'une colombe. Elle avoit vécu foixante-deux ans, dont elle en avoit régné quarante-deux.

On peut voir dans les Mémoires de l'Académie des Belles-Lettres deux favantes differtations fur l'Empire des Affyriens & en particulier fur le regne & les actions de Sémiramis.

Ce que dit Juftin de Sémiramis, qu'après la mort de fon mari, n'ofant ni remettre l'Empire à fon fils qui étoit encore trop jeune, ni s'en charger elle-même ouvertement, elle gouverna fous le nom & fous l'habit de Ninyas; & qu'après avoir

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tégné de la forte pendant plus de quarante ans, devenue paffionnée pour fon propre fils, elle voulut le porter au crime, & en fut tuée tout cela dis-je, eft tellement deftitué de toute vraisemblance , que je croirois perdre le temps fi j'entreprenois de le réfuter. Il faut pourtant avouer que prefque tous les Auteurs qui ont parlé de Sémiramis ne nous donnent pas une idée fort avantageufe de la pureté de fes inceurs. Je ne fçais fi le régne éclatant de cette Princeffe n'a pas en partie engagé Platon à foutenir dans fes livres de la Républi-Lib. 5. de que, que les femmes, auffi-bien Rep. pag.45 que les hommes, doivent être admifes au manie ment des affaires publiques, à la conduite des guerres, au gouvernement des Etats; &, par une conféquence néceffaire, qu'on doit les appliquer aux mêmes exercices dont on fait ufage par rapport aux hommes pour leur former le corps & l'efprit. Il n'excepte pas même de ces exercices ceux où la coutume étoit de combattre entiérement nuds, prétendant que les femmes feroient. fuffifamment vêtues & couvertes de leur ται

vertu.

On eft furpris avec raifon de voir un Philofophe, d'ailleurs fi éclairé, renoncer. fi ouvertement aux maximes les plus communes & les plus naturelles de la modeftie & de la pudeur, vertus qui font le principal ornement du fexe; & infifter & ouvertement fur un principe auquel, pour le réfuter, il fuffiroit d'oppofer la prati

457.

Ε' πείπες ἀρετὴν ἀντι ἱματίων

αμφιέσου

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que conftante de tous les fiécles, & de prefque tous les peuples de la terre.

De cura rei Ariftote, plus habile en cela que Plafamil .. ton fon maître, fans donner atteinte en aucune forte au folide mérite & aux qualités effentielles du fexe, a marqué avec fageffe la différente deftination de l'homme & de la femme, par la différence des qualités du corps & de l'efprit que l'Auteur même de la nature à mife entre eux en donnant à l'un une force de corps & une intrépidité d'ame, qui le mettent en état de porter les plus dures fatigues, & d'affronter les plus grands dangers; & don nant à l'autre au contraire une complexion foible & délicate, accompagnée d'une douceur naturelle & d'une modefte timidité, qui la rendent plus propre à une vie fédentaire, & qui la portent à fe renfer mer dans l'intérieur de la maison, & dans les foins d'une induftrieufe & prudente économie.

De admi

Xénophon penfe comme Ariftote; & niftr. domeft, pour relever les travaux de la femme qui pag. 839. fe renferme dans l'enceinte de la maison, il la compare agréablement à l'Abeillemere, appellée ordinairement le Roi des abeilles, qui feule gouverne toute la ru che, & en a Fintendance; qui diftribue les emplois, qui anime les travaux, qui préfide à la conftruction des petites cellules, qui veille à la nourriture & à la fubfiftance de fa nombreufe famille, qui régle la quantité de miel destinée à cet ufage,

& qui réguliérement dans les temps marqués
envoie en colonie au dehors les nouveaux
effains pour décharger la ruche. Il remar-
que, comme Ariftote
la différence de
conftitution & d'inclination que l'Auteur
de la nature a mife avec deffein dans l'hom-
me & dans la femme, pour leur marquer
ainfi à l'un & à l'autre leur deftination par-
ticuliere, & les fonctions qui leur font
propres.

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Ce partage, loin d'avilir & de dégrader la femme, l'éleve & l'honore véritablement, en lur confiant une espece d'empire & de gouvernement domestique qui ne s'exerce que par la douceur, la raifon, l'équité, & le bon efprit ; & en lur donnant lieu fouvent de cacher & de mettre en fûreté les plus rares & les plus eftimables qualités fous le précieux voile de la modeffie & de l'obéiflance. Car, il faut l'avouer de bonne foi, il s'eft rencontré dans tous les temps & dans toutes les conditions des femmes qui par un mérite folide fe font élevées au deffus de leur fexe ? comme il y a eu une infinité d'hommes qui ont deshonoré le leur par leurs défauts. Mais ce font des cas particuliers, qui ne font point la régle, & qui ne doivent point prévaloir contre une deftination fondée dans la nature, & preferite par le Créateur même.

NINY A S.

CE Prince ne reffembla en rien à ceux Diod. I. 2 dont il avoit reçu la vie, & fur le trône def- pag. 108.

AN.M. 2092.

quels il étoit affis. Uniquement occupé de
fes plaifirs, il fe tenoit toujours renfermé
dans le palais, & fe montroit rarement aux
peuples. Pour les contenir dans le devoir
il avoit toujours à Ninive un certain nom-
bre de troupes réglées, que les différentes
provinces de fon Empire lui fournissoient
pour un an feulement, après quoi un pa-
reil nombre d'autres troupes leur fuccédoit
aux mêmes conditions ; & il mettoit à leur
tête un Chef de la fidélité duquel il étoit
bien affuré. Il en ufoit ainfi, pour ne point
laiffer le temps aux Officiers de gagner le
cœur des foldats, & de tramer des confpi-
rations contre lui.

Ses fucceffeurs pendant trente généra tions, fuivirent fon exemple, & encherirent encore fur fa nonchalance. Leur hiftoire eft abfolument inconnue, & il n'en refte point de traces.

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Du temps d'Abraham l'Ecriture parle A.J.C.1912. d'Amraphel Roi de Sennaar, pays où étoit fituée Babylone, qui fuivit avec deux autres Princes Chodorlahomor Roi des Elamites, dont il étoit peut-être tributaire dans la guerre que ce dernier porta contre cinq Rois du pays de Chanaan.

AN. M.2513

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&

C'eft fous le gouvernement de ces Rois A.J.C.1491. fainéans que Séfoftris Roi d'Egypte pouffa fi loin fes conquêtes dans l'Orient. Mais comme elles furent de peu de durée peu foutenues par fes fucceffeurs, elles laifferent l'Empire des Affyriens dans fon premier état.

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